[Cusset, Catherine] Un brillant avenir
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Votre avis sur ce livre
[Cusset, Catherine] Un brillant avenir
Un brillant avenir
Auteur : Catherine Cusset
Edition : Gallimard
Nombre de pages : 369
Quatrième de couverture
Elena, une jeune roumaine née en Bessarabie et ballottée par l'Histoire, rencontre à un bal en 1958 un homme dont elle tombe passionnément amoureuse. Il est juif, et ses parents s'opposent au mariage. Elena finit par épouser Jacob et par réaliser son rêve : quitter la Roumanie communiste et antisémite de Ceausescu. Emigrer aux Etats Unis.
Elle devient américaine et se fait appeler Helen.
Elle a rompu avec le passé, mais l'avenir n'est plus un rêve. Helen est maintenant confrontée à une réalité qui lui échappe : la maladie et la dépression de son mari, l'indépendance de ce fils à qui elle a tout sacrifié et qui épouse une Française malgré l'opposition de ses parents.
Cette jeune femme égoïste, arrogante, imbue d'un sentiment de supériorité presque nationale, Helen ne l'aime pas. Cette belle-mère dont le silence recèle une hostilité croissante, Marie en a peur. Pourtant, entre ces deux femmes que tout oppose - leur origine, leurs valeurs et leut attachement au même homme - quelque chose grandit qui ressemble à de l'amour.
Mon avis
Très beau livre, très belle histoire de femme, de vie, cet ouvrage a été choisi comme Goncours des lycéens et c'est un bel espoir que ce choix de jeunes.
Invité- Invité
Re: [Cusset, Catherine] Un brillant avenir
Mon avis :
J’ai laissé passer du temps entre la lecture de ce livre et la rédaction de mon avis, car je ne peux pas vraiment dire que je l’ai apprécié. Je n’ai pas été touché par le destin de cette femme. Pourtant, le livre est remarquablement écrit, le texte est techniquement parfait, ciselé au cordeau. Serait-ce cette précision technique, jointe à la difficulté qu’à l’héroïne à exprimer ses émotions, qui font que je n’ai ressenti que peu d’émotions en lisant ce livre ?
Dès le départ, le dénouement nous est connu, ce qui ôte une dimension au roman : je n’ai eu strictement aucune inquiétude pour l’héroïne, je savais que quelles que soient les épreuves qu’elle traverserait, elle et sa famille les surmonteraient. L’intérêt est plutôt de savoir comment Elena, douce petite fille aimant le français, est devenue Helen, américaine aisée et extrêmement stricte.
Helen a réduit la cellule familiale à sa plus simple expression : son mari et son fils. La venue de sa belle-fille est ainsi une intrusion intolérable puisqu’elle perturbe le « brillant avenir » qu’elle avait programmé pour son fils, et ce, depuis fort longtemps. Helen n’a pas d’amis non plus, si ce n’est deux collègues de travail. Au moindre affront (ou supposé tel), elle coupe immédiatement toute relation de manière définitive. Le fait qu’elle ait vécu une enfance solitaire, sans ami et quasiment sans amour, la nécessité de cacher son amour puis la nécessité de dissimuler ses véritables opinions font qu’elle est incapable de se confier ou même de dire, simplement, ce qu’elle a sur le cœur. Helen a beau trancher dans le vif, elle reproduit sur son propre fils ce qu’elle a elle-même vécu - et son fils, tout comme elle, choisira avec détermination sa nouvelle cellule familiale. Ce n’est que parce que son fils est le seul amour de sa vie qu’elle passera outre et parviendra à « créer un pont » entre elle et sa belle-fille. Helen a appris à enfouir au plus profond d’elle-même le moindre signe de faiblesse, si bien qu’elle ne l’admet pas non plus chez les personnes qu’elle aime.
Avec Elena, nous avons un aperçu des atrocités de ce siècle : la Shoah, le communisme, les conflits au Moyen-Orient. Avec Helen, nous découvrons que la vie aisée aux Etats-Unis n’empêche pas les sacrifices, petits ou grands, ni les souffrances.
Camille est comme l’aboutissement de tous ses efforts et elle est promise elle aussi à un «brillant avenir ». Pourra-t-elle le choisir ?
J’ai laissé passer du temps entre la lecture de ce livre et la rédaction de mon avis, car je ne peux pas vraiment dire que je l’ai apprécié. Je n’ai pas été touché par le destin de cette femme. Pourtant, le livre est remarquablement écrit, le texte est techniquement parfait, ciselé au cordeau. Serait-ce cette précision technique, jointe à la difficulté qu’à l’héroïne à exprimer ses émotions, qui font que je n’ai ressenti que peu d’émotions en lisant ce livre ?
Dès le départ, le dénouement nous est connu, ce qui ôte une dimension au roman : je n’ai eu strictement aucune inquiétude pour l’héroïne, je savais que quelles que soient les épreuves qu’elle traverserait, elle et sa famille les surmonteraient. L’intérêt est plutôt de savoir comment Elena, douce petite fille aimant le français, est devenue Helen, américaine aisée et extrêmement stricte.
Helen a réduit la cellule familiale à sa plus simple expression : son mari et son fils. La venue de sa belle-fille est ainsi une intrusion intolérable puisqu’elle perturbe le « brillant avenir » qu’elle avait programmé pour son fils, et ce, depuis fort longtemps. Helen n’a pas d’amis non plus, si ce n’est deux collègues de travail. Au moindre affront (ou supposé tel), elle coupe immédiatement toute relation de manière définitive. Le fait qu’elle ait vécu une enfance solitaire, sans ami et quasiment sans amour, la nécessité de cacher son amour puis la nécessité de dissimuler ses véritables opinions font qu’elle est incapable de se confier ou même de dire, simplement, ce qu’elle a sur le cœur. Helen a beau trancher dans le vif, elle reproduit sur son propre fils ce qu’elle a elle-même vécu - et son fils, tout comme elle, choisira avec détermination sa nouvelle cellule familiale. Ce n’est que parce que son fils est le seul amour de sa vie qu’elle passera outre et parviendra à « créer un pont » entre elle et sa belle-fille. Helen a appris à enfouir au plus profond d’elle-même le moindre signe de faiblesse, si bien qu’elle ne l’admet pas non plus chez les personnes qu’elle aime.
Avec Elena, nous avons un aperçu des atrocités de ce siècle : la Shoah, le communisme, les conflits au Moyen-Orient. Avec Helen, nous découvrons que la vie aisée aux Etats-Unis n’empêche pas les sacrifices, petits ou grands, ni les souffrances.
Camille est comme l’aboutissement de tous ses efforts et elle est promise elle aussi à un «brillant avenir ». Pourra-t-elle le choisir ?
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Cusset, Catherine] Un brillant avenir
J'ai trouvé ce livre intéressant car il aborde l'histoire du vingtième siècle et essaie de nous montrer l'opposition entre Europe de l'Est et le reste du monde. Après, il est difficile de s'attacher à l'héroïne, qui est plutôt froide et pour laquelle on a du mal à éprouver de la sympathie. J'ai voté très bien.
Invité- Invité
Re: [Cusset, Catherine] Un brillant avenir
J'ai éprouvé le même ressenti que smyrne, belle histoire, se lit agréablement mais il manque le petit quelque chose pour se laisser vraiment emporter par la vie de l’héroine. Peut être que le déroulement du roman est un peu trop haché et que ceci empêche qu'une véritable atmosphère s'installe, mais quand même un bon roman.
Invité- Invité
Re: [Cusset, Catherine] Un brillant avenir
J'ai moi aussi trouvé ce livre froid. Je l'ai lu très vite, attendant avec impatience le moment, qui n'est pas venu, où j'allais me mettre dans la peau de l'une ou l'autre de ces femmes. Cependant, vivre l'histoire de l'extérieur n'empêche pas de la trouver intéressante.
Re: [Cusset, Catherine] Un brillant avenir
Je découvre les écrits de Catherine Cusset avec pour première lecture « Un brillant avenir ». Sur la forme, je dirais que l'utilisation des chapitres, chacun faisant référence à une période de la vie des personnages (pas tous) sans toutefois conserver une chronologie linéaire, permet de structurer le récit en laissant le lecteur avide de connaître la suite. Sur le fond, les personnages sont forts, fragiles, cassés, usés, volontaires, ambitieux, impitoyables, le tout à la fois, pour chacun d'entre eux. Ce qui les différencie, ce sont les nuances apportées par l'auteure, ce qui donne l'impression très intéressante (c'est mon point de vue) qu'ils sont différents et pourtant profondément semblables. Le cadre de cette histoire est aussi particulièrement intéressant. Le parallèle entre l'histoire de cette femme et celle de sa belle-fille est agréable, la compréhension des faits se fait au fil des pages et on comprend mieux le comportement de chacune d'elles. Cela permet de faire la lumière sur des comportements que j'ai parfois jugés trop rapidement sans connaître la suite. Concernant la plume de l'auteure, je dirais qu'elle est particulièrement agréable et au service de l'histoire. Les mots sont choisis le sont avec précision, tout ce qui est écrit est utile, rien n'est superflu. En résumé, un excellent moment de lecture.
Invité- Invité
Re: [Cusset, Catherine] Un brillant avenir
C'est avec ce roman que je découvre Catherine Cusset. C'est l'été et je lis entre deux pauses au travail. J'ai adoré ce roman, aussi bien sur la forme que sur le fond. Je me souviens que j'avais vraiment hâte de connaitre la fin, les personnages ne m'ont pas paru si éloignés de moi, de mes proches... peut-être parce que cette histoire là, je la comprends particulièrement bien.
Un roman à dévorer sans attente
Un roman à dévorer sans attente
Invité- Invité
Re: [Cusset, Catherine] Un brillant avenir
J'ai beaucoup aimé le parallèle entre ces deux vies, c'est très bien raconté. C'est curieux comment les "victimes" deviennent des "bourreaux" à leur tour.
J'ai trouvé beaucoup d'humanité dans ces deux personnages de femmes, elles sont pleines de contradictions et cela donne de la vraisemblance au tout.
Un bon roman selon moi.
J'ai trouvé beaucoup d'humanité dans ces deux personnages de femmes, elles sont pleines de contradictions et cela donne de la vraisemblance au tout.
Un bon roman selon moi.
Invité- Invité
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