[Faye, Gaël] Petit pays

Petit pays
Auteur : Gaël Faye
Editions : Grasset
224 pages
ISBN : 978-2246857334

Quatrième de couverture :

En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel  voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…

Mon avis :

Cette rentrée littéraire m’apporte une nouvelle fois une bonne surprise. Ce premier roman écrit par Gaël Faye est largement inspiré de sa jeunesse au Burundi.
Dans ce récit, il nous évoque avec nostalgie ses souvenirs d’enfance, ses copains, la séparation de ses parents et les conflits qui ont touché le Burundi ainsi que le Rwanda dont sa mère est originaire.
A travers sa plume, on est séduit par ce petit pays et l’auteur nous le dépeint avec beaucoup de poésie.
Puis, c’est la fin de l’insouciance avec le génocide rwandais et les conflits politiques des années 90.
J’ai beaucoup aimé la vision de l’auteur de ces événements. On est touché par les horreurs de la guerre qu’il nous racontent et qui le force à grandir un peu trop vite.
Une jolie découverte sur un pays que je connaissais très peu. Cela permet de ne pas oublier les bouleversements qui ont frappés durement l’Afrique et qui sont encore d’actualité aujourd’hui.

J'ai rajouté le sondage.
Merci de voter!

ah ok merci!

merci échappées pour cette critique, je note ce livre

Petit pays est un roman absolument fabuleux, d’abord parce qu’il s’agit de faits réels et ensuite parce que l’auteur arrive à mettre le lecteur en confiance, à l’installer confortablement dans son histoire et brusquement le rythme s’accélère l’horreur balaye tout, les pages se tournent avec une rapidité incroyable et la fin toute bouleversante arrive et laisse le lecteur abasourdi.
Je suis enchantée d’avoir fait la connaissance de cet auteur, de ce Petit pays, ces personnages et leurs histoires m’accompagneront longtemps. Un gros coup de cœur.

Extraits : « La paix n’est qu’un court intervalle entre deux guerres. »
« Le génocide est une marée noire, ceux qui ne s’y sont pas noyés sont mazoutés à vie. »
« Le pays était un zombie qui marchait langue nue sur des cailloux pointus. On apprivoisait l’idée de mourir à tout instant. La mort n’était plus une chose lointaine et abstraite. Elle avait le visage banal du quotidien. Vivre avec cette lucidité terminait de saccager le part d’enfance en soi. »
« J’entendais encore sa voix me prodiguer d’intarissables conseils : prends garde au froid, veille sur tes jardins secrets, deviens riche de tes lectures, de tes rencontres, de tes amours, n’oublie pas d’où tu viens… »

Mon avis :

J'ai eu du mal à rentrer dans ce roman, souvenir d'une enfance brisée par une guerre incompréhensible. Cela vient du fait, que je m'attendais à rentrer plus vite dans l'après génocide, alors que Gaël Faye reste longtemps dans les souvenirs d'enfance, pose le décor d'une Afrique que je ne connais qu'à travers mes cours d'Histoire et à laquelle j'ai du mal à comprendre les codes, les traditions.
Le roman est plutôt court, il n'impose pas de jugement, pas de regard politique, simplement des faits et les émotions d'un gamin perdu devant cette histoire de nez et de cou différents.
La fin est touchante, je pense aux pages 212 et 213 qui m'ont pris à la gorge.
Un joli moment d'histoire personnelle qui rappelle l'Histoire.

Mon avis

Gaël Faye prête sa plume à la voix d’un jeune garçon  et c’est lui qui raconte en s’exprimant à la première personne.
Au départ, il explique avec l’insouciance de l’enfance sa vie en Afrique,  sans vraiment réaliser que certaines choses sont graves, voire dramatiques…. C’est donc avec un style teinté de légèreté que débute cet opus. Et le temps passe…la situation politique est de plus en plus instable, les clivages entre ethnies dramatiques, et même les pré adolescents  sont confrontés à la peur, la violence….
Alors le rythme s’accélère, les mots se bousculent, les phrases se font incisives. La peur est là, présente, tenace. Essayer de l’oublier, de rêver, de faire comme si ? Ce n’est pas possible. Car la terreur s’accompagne de violence et tous sont confrontés à cela.

J’ai beaucoup apprécié cette lecture. J’ai trouvé le ton très juste. Gaël Faye n’en fait pas trop, il n’y a pas de descriptions lourdes, de longueurs inutiles. L’atmosphère est  installée en quelques lignes, précises et  délicates sans voyeurisme excessif.
De plus, il a  une écriture sublime et raffinée qui monte en puissance au fil des pages avant de nous laisser sur une note bien triste dans les dernières pages.

Je comprends aisément que ce livre ait reçu « Le prix Goncourt des lycéens ».

merci Cassiopée et les autres pour votre critique  

Citations

" Ma vie ressemble à une longue divagation. "

" ... ces images, elles disent le réel, pas la vérité. "

" «L'Afrique, quel gâchis"» "


(Gaël Faye, " Petit pays ")

Lu dans le cadre de la lecture commune septembre/octobre/novembre 2023

J'ai beaucoup apprécié ce roman sur l'Afrique vu avec les yeux d'un enfant/adolescent.
Le début du roman reste tendre avec la description de Gaby sur son enfance, ses amis, sa famille. Son regard change pourtant très vite avec la violence de la guerre et l'horreur du génocide.
C'est un roman poignant qui prend au tripes.

Mon avis
Gabriel et ses amis ont une enfance au goût sucré des mangues, ils se retrouvent dans une carcasse de Volkswagen sur un terrain vague, ils s’amusent à descendre la rivière Muha sur un radeau en tronc de bananier, hello la vie est belle pour ces jeunes inconscients, ils ont raison de profiter de leur enfance. Car bientôt cette enfance qui est passée comme un éclair, passera du paradis à l’enfer…car la mort guette et va devenir le visage du quotidien, c’est la folie des hommes qui est en marche, trois mois de folie meurtrière pour éliminer les Tutsis. Un très beau roman ou Gaël Faye nous renvoie au génocide rwandais raconté à la hauteur de Gabriel, adolescent, à cette époque.
Un très beau premier roman déchirant….4,5/5

Lu dans le cadre de la lecture commune septembre/octobre/novembre 2023 :

C'est une histoire compliquée à comprendre pour un enfant, même pour les adultes, cette guerre civile qui se déroule dans son pays africain le Burundi et également dans le pays voisin le Rwanda.
Un jeune homme, métis par son père français et sa mère rwandaise exilée au Burundi, qui nous raconte son enfance en Afrique. Il a ses parents et ses copains avec qui au début il est heureux et ensuite arrive cette guerre civile qui amène la violence et l'incompréhension pour cet enfant qui souhaiterais rester innocent.
Gaël Faye nous raconte une histoire touchante et émouvante. J'ai bien aimé ce récit malgré la cruauté qui nous est décrite.

Merci pour vos avis, Lalyre et Plume ! Je ne suis pas en possession du livre, mais si je le trouve, je le lirai aussi.

Lu dans le cadre de la lecture commune octobre-novembre-décembre 2023

C’est l’histoire d’un petit métis Gabriel dit Gaby qui vit heureux au Burundi, pays voisin du Rwanda, son père est français et sa maman rwandaise.

Sa vie de jeune garçon de 10 ans est rythmée par les sorties entre copains dans ce quartier d’expatriés ou toutes les petites sottises sont permises, on « pique des mangues » chez la voisine avant de les lui vendre avec un air angélique, on se baigne on écoute de la musique, l’insouciance d’un jeune garçon ordinaire heureux de marcher nu-pieds et de faire les quatre cent coups ! L’odeur de citronnelle dans les rues m’a fait rêver.

Mais un jour ses parents se séparent et c’est le premier drame de sa vie. Sa Maman en tant que rwandaise est Tutsi et son père français ? et lui qui est-il ?
français tutsi métis?

Au Burundi les Hutus dominent, au Rwanda qui lui fait face ce sont les Tutsis, et un jour la violence après de longs mois de préambule se déchainent, la vie insouciante de Gaby va prendre fin et ses amis de toujours vont doucement mais surement prendre partie et glisser vers la violence.
Au Burundi règne la peur des assassinats, la haine est partout, le pays bascule.

Le génocide des Tutsis par les Hutus tout le monde l’a en tête avec les émissions télé et l’indifférence du monde également.

La famille de Gaby n’est pas épargnée, c’est la fin de son enfance et de son petit pays le Burundi, le début sur une autre planète la France où son père le fera expatrier pour le protéger.

C’est une histoire en partie vécue par l’auteur qui a un talent indéniable.
Il m’a rappelé quelques années vécues en Afrique Subsaharienne, j’ai senti son odeur, ses fleurs et mes jeunes années.
Merci

Très jolie critique Step, merci.

Merci Jeetca

vu la violence dans le livre et ton avis sur le film, cela me conforte dans le fait de ne pas le regarder

Lu dans le cadre de la lecture commune septembre/octobre/novembre 2023

J'ai tellement entendu de critiques très positives que j'ai été plutôt déçue au début. Il y avait quelques belles phrases, mais le reste ne m'accrochait pas. Le fait que ce soit une lecture commune et que je connaisse mal la guerre dont il est question m'a donné envie de persister.
Il faut dire que j'avais des très grosses journées de travail à ce moment-là, donc lire en fragmenté comme ça n'a pas aidé (j'ai mis quasiment 2 mois pour finir ce petit livre).

J'ai lu le dernier tiers en quelques jours, bien plus intéressée et je comprends un peu mieux l'engouement autour de ce titre, même si j'ai clairement l'impression d'être passée à côté. Dans ces conditions, je préfère m'abstenir de voter.