[Pirzâd, Zoyâ] C'est moi qui éteins la lumière
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[Pirzâd, Zoyâ] C'est moi qui éteins la lumière
PIRZÂD Zoyâ
C EST MOI QUI ETEINS LES LUMIERES
Christophe Balaÿ (Traducteur)
ISBN : 2843045568
Éditeur : ZULMA (2011)
350 PAGES
QUATRIEME DE COUVERTURE
Dans un quartier préservé d’Abadan, Clarisse, l’épouse et mère de famille à travers qui l’histoire se déploie, est une femme d’une profonde humanité, intelligente, d’une simplicité de coeur qui nous la rend spontanément attachante. Par ses yeux, on observe le petit cercle qui se presse autour du foyer : un mari ingénieur à la raffinerie, fervent de jeu d’échecs et de politique, les deux filles, adorables et malicieuses jumelles, Armène, le fils vénéré en pleine crise d’adolescence, et la vieille mère enfin qui règne sur la mémoire familiale. Pourtant la très modeste Clarisse, cuisinière éprouvée qui se dévoue sans compter pour les siens, va bientôt révéler sa nature de personnage tchekhovien, au romanesque d’autant plus désarmant qu’il se montre on ne peut plus retenu. De nouveaux voisins se manifestent en effet, une famille arménienne débarquée de Téhéran qui va très vite bouleverser l’équilibre affectif de notre femme invisible. Tout l’art de Zoyâ Pirzâd est de brosser à petites touches impressionnistes d’une grande justesse visuelle le portrait d’une société patriarcale scellée par les usages et traditions des femmes. Et de restituer la réalité de la vie des Arméniens d’Iran pris dans l’ambiance plus vaste d’un pays d’accueil, cette Perse à la fois moderne et antique dont ce beau et fort roman dévoile pour nous la complexité culturelle et sociale.
Nationalité : Iran
Né(e) à : Abadan , 1952
Biographie :
Romancière, nouvelliste, Zoyâ Pirzâd est née d’un père iranien d’origine russe par sa mère et d’une mère arménienne
Mariée, mère de deux garçons, elle débute sa carrière d'écrivain après la révolution de 1979.
Elle a d’abord publié trois recueils de nouvelles dont "Comme tous les après-midi", en 1991. Trois recueils repris aux éditions Markaz à Téhéran en un seul volume.
En 2001, elle a publié un roman, "C’est moi qui éteins les lumières", salué par de nombreux prix, dont le prix du meilleur livre de l'année. En 2004 elle publie: "On s’y fera" roman très remarqué.
Zoyâ Pirzâd est aussi traductrice d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carol et de poèmes japonais. Elle fait partie des auteurs iraniens qui font sortir l’écriture persane de ses frontières et l’ouvrent sur le monde.
Sa langue est un persan simple et quotidien, une langue très équilibrée. La leçon ultime de Zoyâ Pirzâd est humaniste.[/b]
Mon résumé :
Les Ayvazian originaires de Téhéran se sont installés dans une ville pétrolière où Artosh, le père, a trouvé un emploi. Membres de la communauté arménienne, ils mènent une vie paisible et bien réglée dans un quartier réservé aux employés de la Compagnie. C'est Clarisse, la mère qui nous raconte son quotidien, bien ordinaire.
Une nouvelle famille s'installe devant chez eux : une grand-mère autoritaire, un fils charmeur et sa petite fille étrange. Le trio bouscule l'harmonie de cette famille et tout particulièrement de Clarisse.
C'est moi qui éteins les lumières est une des rares phrases échangées entre Clarisse. Cette famille appartient à la minorité des Arméniens d'Iran, minorité protégée et intégrée au sein de l'appareil économique. le mari de Clarisse est ingénieur au sein d'une centrale électrique qui protège ses salariés en les « parquant » dans une sorte de ghetto pour familles privilégiées.
Dans ce livre tout en retenue et pudeur, on savoure chaque page avec à la fois lenteur et envie de découvrir la suite. La vie de l'héroïne est rythmée par les impératifs qui lui incombent en tant que femme au foyer, consacrant toute son énergie à son mari, ses enfants , à une mère et une soeur omniprésentes, sans oublier les amis et relations qui se font très facilement inviter.
Peu à peu Clarisse prends conscience que quelque chose ne va pas dans cet univers parfaitement cloisonné et policé. Elle s'interroge, se cherche et l'on veut croire à son "émancipation"
Ce roman m'a beaucoup intéressé
.
C EST MOI QUI ETEINS LES LUMIERES
Christophe Balaÿ (Traducteur)
ISBN : 2843045568
Éditeur : ZULMA (2011)
350 PAGES
QUATRIEME DE COUVERTURE
Dans un quartier préservé d’Abadan, Clarisse, l’épouse et mère de famille à travers qui l’histoire se déploie, est une femme d’une profonde humanité, intelligente, d’une simplicité de coeur qui nous la rend spontanément attachante. Par ses yeux, on observe le petit cercle qui se presse autour du foyer : un mari ingénieur à la raffinerie, fervent de jeu d’échecs et de politique, les deux filles, adorables et malicieuses jumelles, Armène, le fils vénéré en pleine crise d’adolescence, et la vieille mère enfin qui règne sur la mémoire familiale. Pourtant la très modeste Clarisse, cuisinière éprouvée qui se dévoue sans compter pour les siens, va bientôt révéler sa nature de personnage tchekhovien, au romanesque d’autant plus désarmant qu’il se montre on ne peut plus retenu. De nouveaux voisins se manifestent en effet, une famille arménienne débarquée de Téhéran qui va très vite bouleverser l’équilibre affectif de notre femme invisible. Tout l’art de Zoyâ Pirzâd est de brosser à petites touches impressionnistes d’une grande justesse visuelle le portrait d’une société patriarcale scellée par les usages et traditions des femmes. Et de restituer la réalité de la vie des Arméniens d’Iran pris dans l’ambiance plus vaste d’un pays d’accueil, cette Perse à la fois moderne et antique dont ce beau et fort roman dévoile pour nous la complexité culturelle et sociale.
Nationalité : Iran
Né(e) à : Abadan , 1952
Biographie :
Romancière, nouvelliste, Zoyâ Pirzâd est née d’un père iranien d’origine russe par sa mère et d’une mère arménienne
Mariée, mère de deux garçons, elle débute sa carrière d'écrivain après la révolution de 1979.
Elle a d’abord publié trois recueils de nouvelles dont "Comme tous les après-midi", en 1991. Trois recueils repris aux éditions Markaz à Téhéran en un seul volume.
En 2001, elle a publié un roman, "C’est moi qui éteins les lumières", salué par de nombreux prix, dont le prix du meilleur livre de l'année. En 2004 elle publie: "On s’y fera" roman très remarqué.
Zoyâ Pirzâd est aussi traductrice d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carol et de poèmes japonais. Elle fait partie des auteurs iraniens qui font sortir l’écriture persane de ses frontières et l’ouvrent sur le monde.
Sa langue est un persan simple et quotidien, une langue très équilibrée. La leçon ultime de Zoyâ Pirzâd est humaniste.[/b]
Mon résumé :
Les Ayvazian originaires de Téhéran se sont installés dans une ville pétrolière où Artosh, le père, a trouvé un emploi. Membres de la communauté arménienne, ils mènent une vie paisible et bien réglée dans un quartier réservé aux employés de la Compagnie. C'est Clarisse, la mère qui nous raconte son quotidien, bien ordinaire.
Une nouvelle famille s'installe devant chez eux : une grand-mère autoritaire, un fils charmeur et sa petite fille étrange. Le trio bouscule l'harmonie de cette famille et tout particulièrement de Clarisse.
C'est moi qui éteins les lumières est une des rares phrases échangées entre Clarisse. Cette famille appartient à la minorité des Arméniens d'Iran, minorité protégée et intégrée au sein de l'appareil économique. le mari de Clarisse est ingénieur au sein d'une centrale électrique qui protège ses salariés en les « parquant » dans une sorte de ghetto pour familles privilégiées.
Dans ce livre tout en retenue et pudeur, on savoure chaque page avec à la fois lenteur et envie de découvrir la suite. La vie de l'héroïne est rythmée par les impératifs qui lui incombent en tant que femme au foyer, consacrant toute son énergie à son mari, ses enfants , à une mère et une soeur omniprésentes, sans oublier les amis et relations qui se font très facilement inviter.
Peu à peu Clarisse prends conscience que quelque chose ne va pas dans cet univers parfaitement cloisonné et policé. Elle s'interroge, se cherche et l'on veut croire à son "émancipation"
Ce roman m'a beaucoup intéressé
.
Invité- Invité
Re: [Pirzâd, Zoyâ] C'est moi qui éteins la lumière
Ce livre m'aurait beaucoup plu. J'adore lire sur des armeniens, ce peuple fier, intelligent et travailleur qui a tant souffert. Il y a beaucoup de famille armeniennes chez moi, j'en connais plusieurs dans ma ville, tous sont eleves dans le respect vis-a-vis du prochain, dans la tolerance et la bonte.
Invité- Invité
Re: [Pirzâd, Zoyâ] C'est moi qui éteins la lumière
Mon avis
Je ne pesterai presque pas contre ses éditeurs qui orientent, dès le quatrième de couverture, le jugement du lecteur. Egrener les qualités de Clarisse, expliquer qu’elle est « immédiatement attachante », ne serait-ce pas douter des capacités du lecteur à s’en rendre compte ? « Tiens, regarde, c’est Clarisse qu’il faut aimer ! » Comme si le lecteur ne s’en rendait pas compte lui-même, que Clarisse est attachante. Alice, sa soeur, l’est également, en dépit de ses quelques défauts.
Tous mènent une vie paisible, finalement, au moment où commence le roman. Les amis de longue date ont déménagé, sans que cela nuise à leur amitié, et de nouveaux venus s’installent au G4, des nouveaux venus bien différents de Clarisse et des siens. C’est Emilie, la petite fille, que nous découvrons en premier, une apparition assez inquiétante, finalement, puisqu’elle ne dit mot^, pas même un remerciement à Clarisse qui lui a préparé son goûter. Inquiétante aussi puisqu’elle a mangé tout ce qui lui a été proposé, bien que sa grand-mère affirme qu’elle n’aime pas cela – et ce n’est sans doute pas par politesse qu’elle a tout avalé. La grand-mère ensuite, qui semble tout régenter, tout ordonner, qui obtient l’obéissance absolu de son fils, quoi qu’il arrive. Naine, Elmira est précédée par sa réputation de richesse et d’autorité – on peut remercier la mère de Clarisse pour sa connaissance du personnage. Elmira a une volonté de fer, et l’impose aux autres.
Reste Emile, son fils. J’ai eu un sentiment de répulsion à son égard, en partie à cause de son passé (sa femme n’a-t-elle pas été envoyée chez les fous ?), mais aussi par son présent, lui qui est incapable d’imposer ses choix à sa propre mère, lui qui est aussi incapable de prendre soin de sa fille. Et s’il est une métaphore assez facile, qu’autorise la fin du roman, je dirai que le couple père/fille m’a fait penser à des sauterelles.
Si Agatha Christie jetait un coup d’oeil à cette intrigue, elle dirait que, ce qui manque à Emilie, c’est une mère. Une mère qui, comme Clarisse, se préoccupe de ses enfants, enfants qui, s’y commettent des bêtises, comme Armen, sont capables de se rendre compte de ce qu’ils ont fait, et de changer – et de ne pas se laisser entraîner dans d’autres incartades.
Oui, la vie de Clarisse était assez simple jusqu’à leur arrivée, jusqu’à ce qu’elle s’interroge sur ces choix, ou ses absences de choix, comme l’on veut. Femme au foyer, elle ne s’est jamais interrogée sur le droits des femmes, le fait d’avoir le droit de vote ne lui semble pas très important, et le fait que son mari fasse de la politique (un peu) ne lui plait pas du tout, mais elle ne s’en mêle pas. Elle est pourtant consciente que tous (toutes) n’ont pas la vie aussi aisée qu’elle – comme peut aussi en témoigner Alice, sa soeur, qui ne lui cache pas ce qu’elle voit à l’hôpital où elle travaille.
Clarisse aurait pu devenir un personnage de comédie – en servant d’entremetteuse. Elle aurait pu devenir un personnage de drame bourgeois. Clarisse s’affirme, tout en restant foncièrement celle qu’elle est. Elle n’est pas Nina, sa meilleure amie. Elle n’est pas non plus Violette, elle est celle à qui l’on se confie, et qui reste lucide en dépit de ce qu’on lui confie.
Je ne pesterai presque pas contre ses éditeurs qui orientent, dès le quatrième de couverture, le jugement du lecteur. Egrener les qualités de Clarisse, expliquer qu’elle est « immédiatement attachante », ne serait-ce pas douter des capacités du lecteur à s’en rendre compte ? « Tiens, regarde, c’est Clarisse qu’il faut aimer ! » Comme si le lecteur ne s’en rendait pas compte lui-même, que Clarisse est attachante. Alice, sa soeur, l’est également, en dépit de ses quelques défauts.
Tous mènent une vie paisible, finalement, au moment où commence le roman. Les amis de longue date ont déménagé, sans que cela nuise à leur amitié, et de nouveaux venus s’installent au G4, des nouveaux venus bien différents de Clarisse et des siens. C’est Emilie, la petite fille, que nous découvrons en premier, une apparition assez inquiétante, finalement, puisqu’elle ne dit mot^, pas même un remerciement à Clarisse qui lui a préparé son goûter. Inquiétante aussi puisqu’elle a mangé tout ce qui lui a été proposé, bien que sa grand-mère affirme qu’elle n’aime pas cela – et ce n’est sans doute pas par politesse qu’elle a tout avalé. La grand-mère ensuite, qui semble tout régenter, tout ordonner, qui obtient l’obéissance absolu de son fils, quoi qu’il arrive. Naine, Elmira est précédée par sa réputation de richesse et d’autorité – on peut remercier la mère de Clarisse pour sa connaissance du personnage. Elmira a une volonté de fer, et l’impose aux autres.
Reste Emile, son fils. J’ai eu un sentiment de répulsion à son égard, en partie à cause de son passé (sa femme n’a-t-elle pas été envoyée chez les fous ?), mais aussi par son présent, lui qui est incapable d’imposer ses choix à sa propre mère, lui qui est aussi incapable de prendre soin de sa fille. Et s’il est une métaphore assez facile, qu’autorise la fin du roman, je dirai que le couple père/fille m’a fait penser à des sauterelles.
Si Agatha Christie jetait un coup d’oeil à cette intrigue, elle dirait que, ce qui manque à Emilie, c’est une mère. Une mère qui, comme Clarisse, se préoccupe de ses enfants, enfants qui, s’y commettent des bêtises, comme Armen, sont capables de se rendre compte de ce qu’ils ont fait, et de changer – et de ne pas se laisser entraîner dans d’autres incartades.
Oui, la vie de Clarisse était assez simple jusqu’à leur arrivée, jusqu’à ce qu’elle s’interroge sur ces choix, ou ses absences de choix, comme l’on veut. Femme au foyer, elle ne s’est jamais interrogée sur le droits des femmes, le fait d’avoir le droit de vote ne lui semble pas très important, et le fait que son mari fasse de la politique (un peu) ne lui plait pas du tout, mais elle ne s’en mêle pas. Elle est pourtant consciente que tous (toutes) n’ont pas la vie aussi aisée qu’elle – comme peut aussi en témoigner Alice, sa soeur, qui ne lui cache pas ce qu’elle voit à l’hôpital où elle travaille.
Clarisse aurait pu devenir un personnage de comédie – en servant d’entremetteuse. Elle aurait pu devenir un personnage de drame bourgeois. Clarisse s’affirme, tout en restant foncièrement celle qu’elle est. Elle n’est pas Nina, sa meilleure amie. Elle n’est pas non plus Violette, elle est celle à qui l’on se confie, et qui reste lucide en dépit de ce qu’on lui confie.
Sharon- Modérateur
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Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Pirzâd, Zoyâ] C'est moi qui éteins la lumière
Sharon a écrit :
Sharon pour cet avis si complet et qui décrit parfaitement le "déroulé" de ce très beau roman.
Clarisse s’affirme, tout en restant foncièrement celle qu’elle est
Sharon pour cet avis si complet et qui décrit parfaitement le "déroulé" de ce très beau roman.
Invité- Invité
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