[Pirzâd, Zoyâ] Le jour avant Pâques.
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[Pirzâd, Zoyâ] Le jour avant Pâques.
Titre : Un jour avant Pâques.
Auteur : Zoyâ Pirzâd
Edition : Zulma
Nombre de pages : 137 pages.
Présentation de l’éditeur :
Au bord de la mer Caspienne, un jeune garçon découvre les prodiges minuscules de l’univers, comme la visite d’une coccinelle ou les joies et jeux de l’enfance avec son amie Tahereh. Lui est Arménien. Elle, fille du concierge musulman de l’école. Ainsi se côtoient dans la petite communauté arménienne, entre l’église, l’école et le cimetière, chrétiens et musulmans, crispations anciennes et libres aspirations. Pâques, c’est la fête des œufs peints, des pensées blanches, des pâtisseries à la fleur d’oranger. C’est aussi l’occasion d’allers et retours entre passé et présent, entre Téhéran et le village de l’enfance – tout un quotidien dessiné ici avec virtuosité, un art précieux du détail et beaucoup de finesse.
Mon avis :
Ce court roman nous raconte trois moments importants de la vie d’Edmond : le début de son adolescence (il a douze ans dans la première partie), l’aube de la cinquantaine (sa fille unique est sur le point de se marier) et la vieillesse. Sa vie pourrait sembler toute tracée, si l’on suit son parcours professionnel : il a grandi à côté de l’école, il est devenu directeur d’école et a conservé ses fonctions dans le grand âge, secondé par Danik, sa fidèle adjointe. Il est heureux en ménage avec Martha.
Bien sûr, ce livre ne raconte pas que cela. Il nous parle de la place des femmes, dans une famille traditionnelle arménienne. De l’honneur, également, celui des femmes, bien entendu, et l’on peut voir jusqu’où certains peuvent aller quand une jeune fille ou une femme mariée a une conduite jugée « déshonnête », et jusqu’à quand la « sanction » dure : "Nous étions en visite chez ma grand-mère. « L’honneur d’une femme, dit celle-ci, c’est de se soumettre aux volontés de son père jusqu’à son mariage, et une fois tenue par les liens sacrés du mariage, d’obéir à son mari. C’est pour nous une coutume millénaire. »
Ma mère ironisa : »Et que pensent nos coutumes millénaires de l’honneur des hommes ? »
Edmond est un garçon différent des autres, sensible – et sa sensibilité peut le rapprocher ou l’éloigner des autres personnages masculins. Très tôt confronté aux différences religieuses – sa meilleure amie est la fille du concierge musulman, il développe une ouverture d’esprit plus grande que celle des autres membres de sa communauté, en restant cependant dans des limites bien différentes de celles de nos sociétés occidentales. Si les silences et les non-dits sont nombreux, c’est avant tout par pudeur et par respect, non par indifférence.
Ce livre, bien que le narrateur soit un personnage masculin, contient de beaux portraits de femme, comme celui de la mère du narrateur, de sa grand-mère ou de la meilleure amie de celle-ci, seule survivante d’une époque révolue. Bien sûr, il ne faut pas non plus oublier Danik, et Martha, les deux femmes qui l’accompagnent dans sa vie d’adulte, et Alenouche, sa fille unique, au parcours si singulier.
Je poursuis ma découverte de l’oeuvre de Zoyâ Pirzâd avec Le goût âpre des kakis.
Sharon- Modérateur
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