[Albaret, Céleste] Monsieur Proust

Editions Robert Laffont
462 pages
ISBN : 2-221-14144-X

Présentation de l'éditeur

Ce livre capital apporte l'image, sortant de la plus fidèle des mémoires, d'un Proust unique de vérité.
Céleste Albaret fut la gouvernante et la seule confidente de Marcel Proust pendant les huit dernières années de son existence, durant lesquelles il acheva l'écriture de son chef-d'oeuvre − elle est d'ailleurs une des clefs du personnage de Françoise dans La Recherche. Jour après jour elle assista dans sa vie, son travail et son long martyre, ce grand malade génial qui se tua volontairement à la tâche. Après la mort de Proust en 1922, elle a longtemps refusé de livrer ses souvenirs. Puis, à quatre-vingt deux ans, elle a décidé de rendre ce dernier devoir à celui qui lui disait : « Ce sont vos belles petites mains qui me fermeront les yeux. »


Mon avis
C'est l'histoire d'une toute jeune femme, une paysanne qui quitte sa Lozère natale pour suivre à Paris son mari, qui y conduit un taxi. Peu de temps après, la première guerre mondiale éclate. Son mari parti au front, Céleste entre au service de l'un de ses meilleurs clients. Marcel Proust vit la nuit et dort le jour, (s'il dort, ce dont Céleste doute). Il est malade et il veut à tout prix achever son manuscrit avant de mourir.

Pour une raison qui échappe au lecteur autant qu'aux protagonistes eux-mêmes, dès leur première rencontre, ces deux personnages se reconnaissent et s'apprécient. Céleste se plie au rythme et aux exigences étranges de l'écrivain qu'elle accompagne avec dévouement. Il fait d'elle sa confidente, s'inspire d'elle pour l'un de ses personnages. Les deux vivent reclus pendant huit années, jusqu'à la mort de Proust.

La relation qui les unit est singulière. C'est pour moi ce qui fait toute la force du livre : la complicité entre Céleste et Proust et l'immense admiration qu'elle a pour lui la mènent à vivre avec bonheur une existence que d'autres qualifieraient d'esclavage. Ce sentiment profond, rare et authentique, ce n'est pas de l'amour ; il a pourtant une force que beaucoup d'amours n'ont pas.

Pour le reste, bien sûr, on l'appréciera d'autant plus qu'on a lu et aimé A la recherche du temps perdu (c'est mon cas).

Merci Algue pour ta critique  

Je n'ai jamais lu de biographie de Marcel Proust et cette dernière ne doit pas être mal... Merci de nous l'avoir présenté...