[Erdogan, Asli] L'homme coquillage
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[Erdogan,Asli] L'homme coquillage
[Erdogan, Asli] L'homme coquillage
[Erdogan, Asli]
L’homme coquillage
Actes Sud 7 mars 2018
ISBN 978 2 330 09733 2
195 pages
Quatrième de couverture
Une jeune chercheuse en physique nucléaire est invitée dans le cadre d’un séminaire sur l’île de Sainte-Croix, aux Caraïbes. Très rapidement cette jeune Turque choisit d’échapper à ce groupe étriqué rassemblé dans un hôtel de luxe, afin d’explorer les alentours en errant sur les plages encore sauvages et totalement désertes. Ainsi va-t-elle croiser le chemin de l’Homme Coquillage, un être au physique rugueux, presque effrayant, mais dont les cicatrices l’attirent immédiatement.
Une histoire d’amour se dessine, émaillée d’impossibilités et dans l’ambiguïté d’une attirance pour un être inscrit dans la nature et la violence.
Premier roman d’Aslı Erdoğan, ce livre est d’une profondeur remarquable. Déjà virtuose dans la description de l’inconnu, qu’il soit géographique, social ou humain, la romancière aujourd’hui reconnue met en place dès ce tout premier ouvrage la force étrange de son personnage féminin toujours au bord de l’abîme, flirtant avec la mort et la terreur, toisant la peur.
Mon avis
Dans un décor exotique et ensorcelant, Asli Erdogan, nous conte son séjour sur cette île des Caraîbes ou les noirs détestent les blancs, excepté Tony, l’homme coquillage amoureux d’elle. Cet homme en guenilles qui fait fuir tous les regards tant il est laid, Asli en est amoureuse, pour les deux ce sera un amour avec des désirs inassouvis. Elle nous décrit son enfermement avec le groupe d’études scientifiques avec une une certaine insolence mais aussi avec une rage qui déjà couve chez elle ( n’oublions pas que ce livre est son premier roman, qui fut édité il y a vingt ans et maintenant réédité par Actes Sud). Elle nous parle d’une façon légère de cet amour impossible, de son esprit de résistance, de son mal-être, sa douleur et la violence qu’elle ressent, mais la littérature semble calmer son caractère volcanique et sa sensibilité exacerbée. Dans ce très beau roman bouleversant, on ressent la profonde attirance d’Asli pour Tony, cet homme exclu, défiguré par des cicatrices, mais tellement humain, cependant ce roman est teinté d’humour noir et une certaine légèreté et lyrisme malgré une relation jamais consommée, ce qui m’a attristée. Je pense que c’est cette relation qui l’a conduira à défendre les opprimés du monde entier par ses articles engagés. Un gros coup de coeur 5/5
Au moment où ce livre sort de presse, Asli Erdogan vit entre l'Allemagne, la France et l'Italie. Après des mois de prison, inculpée comme tant d'autres opposants au régime, elle est libérée sous la pression internationale ; son procès, au cours duquel elle risque la perpétuité, est reporté au printemps 2018. En janvier 2018, la romancière, dont les livres sont publiés aux éditions Actes Sud depuis 2003, a reçu le prix Simone-de-Beauvoir, à Paris, pour son oeuvre de résistance en faveur de la liberté en Turquie.
L’homme coquillage
Actes Sud 7 mars 2018
ISBN 978 2 330 09733 2
195 pages
Quatrième de couverture
Une jeune chercheuse en physique nucléaire est invitée dans le cadre d’un séminaire sur l’île de Sainte-Croix, aux Caraïbes. Très rapidement cette jeune Turque choisit d’échapper à ce groupe étriqué rassemblé dans un hôtel de luxe, afin d’explorer les alentours en errant sur les plages encore sauvages et totalement désertes. Ainsi va-t-elle croiser le chemin de l’Homme Coquillage, un être au physique rugueux, presque effrayant, mais dont les cicatrices l’attirent immédiatement.
Une histoire d’amour se dessine, émaillée d’impossibilités et dans l’ambiguïté d’une attirance pour un être inscrit dans la nature et la violence.
Premier roman d’Aslı Erdoğan, ce livre est d’une profondeur remarquable. Déjà virtuose dans la description de l’inconnu, qu’il soit géographique, social ou humain, la romancière aujourd’hui reconnue met en place dès ce tout premier ouvrage la force étrange de son personnage féminin toujours au bord de l’abîme, flirtant avec la mort et la terreur, toisant la peur.
Mon avis
Dans un décor exotique et ensorcelant, Asli Erdogan, nous conte son séjour sur cette île des Caraîbes ou les noirs détestent les blancs, excepté Tony, l’homme coquillage amoureux d’elle. Cet homme en guenilles qui fait fuir tous les regards tant il est laid, Asli en est amoureuse, pour les deux ce sera un amour avec des désirs inassouvis. Elle nous décrit son enfermement avec le groupe d’études scientifiques avec une une certaine insolence mais aussi avec une rage qui déjà couve chez elle ( n’oublions pas que ce livre est son premier roman, qui fut édité il y a vingt ans et maintenant réédité par Actes Sud). Elle nous parle d’une façon légère de cet amour impossible, de son esprit de résistance, de son mal-être, sa douleur et la violence qu’elle ressent, mais la littérature semble calmer son caractère volcanique et sa sensibilité exacerbée. Dans ce très beau roman bouleversant, on ressent la profonde attirance d’Asli pour Tony, cet homme exclu, défiguré par des cicatrices, mais tellement humain, cependant ce roman est teinté d’humour noir et une certaine légèreté et lyrisme malgré une relation jamais consommée, ce qui m’a attristée. Je pense que c’est cette relation qui l’a conduira à défendre les opprimés du monde entier par ses articles engagés. Un gros coup de coeur 5/5
Au moment où ce livre sort de presse, Asli Erdogan vit entre l'Allemagne, la France et l'Italie. Après des mois de prison, inculpée comme tant d'autres opposants au régime, elle est libérée sous la pression internationale ; son procès, au cours duquel elle risque la perpétuité, est reporté au printemps 2018. En janvier 2018, la romancière, dont les livres sont publiés aux éditions Actes Sud depuis 2003, a reçu le prix Simone-de-Beauvoir, à Paris, pour son oeuvre de résistance en faveur de la liberté en Turquie.
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Erdogan, Asli] L'homme coquillage
Ayant moi-même fait partie d'un troupeau de physiciens-estivants dans ma jeunesse, je ne pouvais que me reconnaître dans l'héroïne de ce roman. Mortellement ennuyée par ses congénères qui se prennent au sérieux, elle s'en va explorer l'île où ils se sont isolés. Impossible pour elle de savourer simplement la beauté des paysages et le plaisir de la baignade, tant elle est sensible aux tensions raciales. Au lieu d'ignorer les habitants noirs des îles, ou de leur jeter un coup d’œil embarrassé, dégoûté ou effrayé, comme la plupart des autres Blancs, elle pose sur eux un regard sans détour. Ce regard ouvre toutes les portes : la survie, la danse, l'amour, l'amitié ... sans doute même la liberté. Je n'avais pas vu le nom de l'auteur quand j'ai emprunté le livre à la bibliothèque (le titre suffisait à m'intriguer). En le refermant, j'ai trouvé que cela tombait sous le sens qu'il soit signé par Asli Erdogan. Une belle leçon d'humanité !
Re: [Erdogan, Asli] L'homme coquillage
Merci d'avoir fait remonter ce fil @Algue : l'avis que vous donnez sur ce livre me le fait ajouter dans ma LàL (pas bien !).
Le postulat de départ me rappelle irrésistiblement "Farallon Islands" d'Abbi Geni, qui est certainement plus dark, je ne le conseille pas d'ailleurs.
Mais le regard porté sur les habitants de l'île dans L'Homme coquillage me paraît intéressant et judicieusement creusé. Merci pour cette découverte !
Le postulat de départ me rappelle irrésistiblement "Farallon Islands" d'Abbi Geni, qui est certainement plus dark, je ne le conseille pas d'ailleurs.
- farallon Islands couverture:
Mais le regard porté sur les habitants de l'île dans L'Homme coquillage me paraît intéressant et judicieusement creusé. Merci pour cette découverte !
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Erdogan, Asli] L'homme coquillage
Merci Elea pour ta visite ! En effet Farallon Island est plus sombre et misanthrope, avec une écriture assez clinique si je me souviens bien, tandis que celle d'Asli Erdogan est plus foisonnante et poétique - ce que certains lui reprochent d'ailleurs. Moi aussi j'avais noté le point commun à la lecture du résumé, mais cela m'était sorti de la tête au cours de la lecture, tant les deux atmosphères n'ont rien à voir.
Re: [Erdogan, Asli] L'homme coquillage
Les livres sont comme des bagages invisibles et légers qui nous accompagnent toujours (un peu comme les malles de Peau d'Âne qui voyagent sous terre), et qui marquent la lectures d'autres livres.
Je ne peux pas m'empêcher de faire des liens, mais je suis d'accord avec toi sur le fait que le rapprochement est assez lointain. J'ai pensé aussi à La Promeneuse d'oiseaux de Didier Decoin, surtout pour le regard particulier que porte sur la nature et le monde un biologiste amoureux d'animaux, qui sait voir la permanence de la vie derrière les détails observés.
Je ne peux pas m'empêcher de faire des liens, mais je suis d'accord avec toi sur le fait que le rapprochement est assez lointain. J'ai pensé aussi à La Promeneuse d'oiseaux de Didier Decoin, surtout pour le regard particulier que porte sur la nature et le monde un biologiste amoureux d'animaux, qui sait voir la permanence de la vie derrière les détails observés.
elea2020- Grand sage du forum
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