[Everett, Sarah] La fille sans passé
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[Everett, Sarah] La fille sans passé
Titre : La fille sans passé
Auteur : Sarah Everett
Edition : Castelmore
Nombre de pages : 476
Présentation de l’éditeur :
Addison a des trous de mémoire à la suite d’un grave accident. Elle parle à un garçon qu’elle est la seule à voir. Pour retrouver ses souvenirs, elle décide d’intégrer un programme médical mais elle réalise qu’elle est déjà venue dans cette clinique pour une autre raison : effacer le souvenir d’un garçon. Elle veut comprendre ce qu’il s’est passé. Premier roman.
Mon avis :
C’est avec curiosité que j’ai découvert ce titre, parce qu’il n’est pas a priori mon genre de prédilection. La littérature jeunesse, oui, la littérature young adult, moins. Bien que le livre soit imposant (476 pages), sa lecture est relativement facile parce que l’on a envie de savoir comme Addie, l’héroïne en est arrivée là. Les chapitres alternent entre deux sections, avant, et après, l’élément qui coupe en deux la vie d’Addie semble être ce violent accident de bus qui ont entraîné des hallucinations – pense-t-elle.
L’on bascule alors dans une inquiétante étrangeté. Sa meilleure amie semble s’inquiéter, puis s’éloigner, plus qu’il n’est nécessaire, à la fois protectrice et distante. Même la famille d’Addie est surprenante. Ses parents sont séparés, et si Addie est proche de sa mère, son père, pilote, n’a avec elle que les contacts strictement nécessaires. Quant à son frère, la communication est des plus limités avec elle, ce qui, de part ce que je vois tous les jours, n’est pas si étonnant.
Mais il y a cette clinique, qui se propose d’effacer les souvenirs – elle fait irruption au tiers du récit. Effacer le « souvenir » qui hante Addie est tentant pour elle mais, en retournant la proposition, en quoi effacer un souvenir, ou un problème – quel que soit le nom que l’on donne à cette irruption – peut résoudre ce problème ? Bien sûr, dans ce récit, l’on perd un peu pied avec notre réalité, pourtant ces hallucinations pourraient avoir des causes physiques, traumatiques, voir psychologiques et ma rationalité me pousserait plutôt à découvrir que j’en sois témoin ou victime, ce qui provoque ceci.
Un coup de théâtre de taille survient au beau milieu du roman. Il éclaircit certains faits, permet une meilleure compréhension de certains personnages, et surtout, ouvre une problématique déjà présente dans le titre : peut-on vivre sans passé, ou plutôt sans des éléments de son passé ? Si ceux qui éliment les souvenirs douloureux sont animés des meilleures intentions du monde – et l’ancrage historique, en parlant du syndrome de stress post-traumatique, donne de l’épaisseur à cette thématique – ceux qui souhaitent, comme Addie au début du récit, les supprimer sont dans un tel état qu’ils ne peuvent, selon moi, mesurer toutes les conséquences de l’après, sur eux, sur autrui. Le cerveau n’a pas livré tous ses mystères, même pour les meilleurs neurologues. Pour moi, il vaut toujours mieux vivre avec, que vivre sans.
Sharon- Modérateur
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