[Ledun, Marin] Salut à toi ô mon frère
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[Ledun, Marin] Salut à toi ô mon frère
Titre : Salut à toi ô mon frère
Auteur : Marin LEDUN
Année de parution : 2018
Editeur : Gallimard
Pages : 288
Présentation de l'éditeur :
«Un père, une mère et leurs six enfants. Deux filles, quatre garçons. Une équipe mixte de volley-ball et deux remplaçants, ma famille au grand complet. Neuf en comptant le chien. Onze si l'on ajoute les deux chats.»
La grouillante et fantasque tribu Mabille-Pons : Charles, clerc de notaire pacifiste, Adélaïde, infirmière anarchiste et excentrique, les enfants libres et grands, trois adoptés. Le quotidien comme la bourrasque d'une fantaisie bien peu militaire.
Jusqu'à ce 20 mars 2017, premier jour du printemps, où le petit dernier manque à l'appel. Gus, l'incurable gentil, le bouc émissaire professionnel, a disparu et se retrouve accusé du braquage d'un bureau de tabac, mettant Tournon en émoi. Branle-bas de combat de la smala! Il faut faire grappe, retrouver Gus, fourbir les armes des faibles, défaire le racisme ordinaire de la petite ville bien mal pensante, lutter pour le droit au désordre, mobiliser pour l'innocenter, lui ô notre frère.
Un mot sur l'auteur :
Marin Ledun, né en 1975 à Aubenas, en Ardèche, est un romancier, essayiste et auteur de pièces radiophoniques français.
Avis :
Adélaïde est infirmière, Charles clerc de notaire, à Tournon-sur-Rhône. Ils sont à la tête d'une maisonnée turbulente, composée de leurs six enfants, tous adolescents ou jeunes adultes, et de leurs chien et chats. Le chaos familial atteint des sommets lorsque Gus, le benjamin, disparaît soudain, accusé du braquage d'un commerce. Doux et inoffensif, l'adolescent d'origine colombienne est l'un des trois enfants adoptés par Charles et Adélaïde. Le clan tout entier va se lancer dans une croisade tous azimuts pour l'innocenter et le tirer de ce qui ne saurait être qu'une méprise fondée sur un délit de faciès.
Le ton est donné dès la première ligne : l'enquête policière, au final assez succincte et sans grand suspense, n'est qu'un prétexte pour une comédie sociale satirique, au style enlevé et impertinent qui se veut humoristique. De fait, on peut s'étonner de la voir paraître dans la collection Série Noire de l'éditeur, car, à part la tenue gothique de Rose, la narratrice, rien n'est noir dans ce récit caractérisé par la folle exubérance de ses indociles et peu conventionnels personnages.
L'exagération est souvent de mise : si elle apporte rythme et bonne humeur aux péripéties tout sauf ennuyeuses, je n'ai pas été réceptive à son humour qui, déception, ne m'a pas arraché un sourire. Emaillez le récit de nombreuses références culturelles, saupoudrez le de commentaires parfois assez acides sur la société contemporaine, et vous obtenez un cocktail bien dosé, divertissant mais pas bête, pour une joyeuse et pétillante parodie de nos vies dites modernes : un agréable divertissement sans prise de tête, mais que j'avais escompté beaucoup plus drôle. (3/5)
Re: [Ledun, Marin] Salut à toi ô mon frère
Mon avis :
Je vous recommande ce livre même si vous êtes patraque, même si vous êtes en pleine crise d'urticaire, parce que ce livre est fort drôle, et aussi parce qu'il gratte là où cela peut faire mal.
Rose a grandi dans une famille peu ordinaire, avec des parents dont les principes peuvent en défriser plus d'un. Oui, Charles et Adélaïde sont excentriques – surtout Adélaïde – oui, ils sont pacifistes, anarchistes, et capables d'aller jusqu'au bout de leur conviction. Ils ont adopté parce qu'ils voulaient beaucoup d'enfants. Aujourd'hui, c'est Gus, le petit dernier, qui est accusé d'avoir commis un braquage et d'avoir grièvement blessé un buraliste. Rien que ça ! Oui, mais il est colombien – subitement, aux yeux de l'opinion publique, la nationalité change en cas de problème. Oui, mais il a été adopté – le problème des enfants adoptés, c'est le regard que les autres portent sur eux. Nous sommes là dans une des thématiques fortes de ce roman, à savoir le racisme ordinaire, décomplexé, celui des gens qui disent une chose par devant, et une autre, par derrière, celui des personnes qui hiérarchisent l'importance des enfants selon leur couleur de peau et leur degré de mignonnerie, quand ils ne les descendent pas plus bas que terre, plaignant les parents, qui méritaient mieux, ou les conspuant, pour avoir introduit en France ce genre d'enfants.
Rose, ses parents, ses frères et soeur, même ses animaux détonnent – mention spéciale pour le Bouvier bernois baveur. Famille réellement unie, jamais ils ne doutent de l'innocence de Gus, et mettent tout en oeuvre pour le retrouver et l'innocenter. Oui, cerise sur le gâteau de problème, Gus a disparu, et ce n'est pas vraiment volontaire de sa part. Qui peut avoir intérêt à le séquestrer ? Oui, les vrais coupables, on s'en doute, mais qui sont-ils ? Personne ne ménage sa peine, son humour, sa culture, son sens de la révolte et son engagement pour parvenir à leur fin, qui est des plus louables. Tant pis pour les autres : dommages collatéraux à prévoir, surtout pour ceux qui sont, en façade, des familles parfaites, à photographier dix fois dans Gala ou Paris Match – ou sur intagram, soyons moderne.
A lire, pour vous réjouir et réfléchir.
Je vous recommande ce livre même si vous êtes patraque, même si vous êtes en pleine crise d'urticaire, parce que ce livre est fort drôle, et aussi parce qu'il gratte là où cela peut faire mal.
Rose a grandi dans une famille peu ordinaire, avec des parents dont les principes peuvent en défriser plus d'un. Oui, Charles et Adélaïde sont excentriques – surtout Adélaïde – oui, ils sont pacifistes, anarchistes, et capables d'aller jusqu'au bout de leur conviction. Ils ont adopté parce qu'ils voulaient beaucoup d'enfants. Aujourd'hui, c'est Gus, le petit dernier, qui est accusé d'avoir commis un braquage et d'avoir grièvement blessé un buraliste. Rien que ça ! Oui, mais il est colombien – subitement, aux yeux de l'opinion publique, la nationalité change en cas de problème. Oui, mais il a été adopté – le problème des enfants adoptés, c'est le regard que les autres portent sur eux. Nous sommes là dans une des thématiques fortes de ce roman, à savoir le racisme ordinaire, décomplexé, celui des gens qui disent une chose par devant, et une autre, par derrière, celui des personnes qui hiérarchisent l'importance des enfants selon leur couleur de peau et leur degré de mignonnerie, quand ils ne les descendent pas plus bas que terre, plaignant les parents, qui méritaient mieux, ou les conspuant, pour avoir introduit en France ce genre d'enfants.
Rose, ses parents, ses frères et soeur, même ses animaux détonnent – mention spéciale pour le Bouvier bernois baveur. Famille réellement unie, jamais ils ne doutent de l'innocence de Gus, et mettent tout en oeuvre pour le retrouver et l'innocenter. Oui, cerise sur le gâteau de problème, Gus a disparu, et ce n'est pas vraiment volontaire de sa part. Qui peut avoir intérêt à le séquestrer ? Oui, les vrais coupables, on s'en doute, mais qui sont-ils ? Personne ne ménage sa peine, son humour, sa culture, son sens de la révolte et son engagement pour parvenir à leur fin, qui est des plus louables. Tant pis pour les autres : dommages collatéraux à prévoir, surtout pour ceux qui sont, en façade, des familles parfaites, à photographier dix fois dans Gala ou Paris Match – ou sur intagram, soyons moderne.
A lire, pour vous réjouir et réfléchir.
Sharon- Modérateur
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Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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