[Ledun, Marin] Les Visages Ecrasés
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[Ledun, Marin] Les Visages Ecrasés
[Ledun, Marin] Les Visages Ecrasés
Livre lu dans le cadre du partenariat et en tant que membre du Jury du Prix du Meilleur Polar des lecteurs de Points 2012.
Quatrième de couverture :
Objectifs inatteignables, management à la menace, restructurations et mises au placard... Personne ne connaît ça mieux que moi. Vincent Fournier, salarié d'un centre d'appels au bout du rouleau, m'a tout raconté avant que je ne mette fin à ses souffrances. Définitivement. C'est mon boulot, je suis médecin du travail. Ecouter, soigner. Avec le traitement approprié, quel qu'il soit.
Avis et commentaires :
Polar récompensé par le Grand Prix du Roman Noir au Festival du Film Policier de Beaune, voilà un polar, pour le moins atypique puisque dès les premières pages, on connaît le nom et la fonction du tueur de Vincent Fournier. C'est en effet le docteur Carole Matthieu, médecin du travail en charge du suivi et de l'aide des salariés d'un plateau téléphonique clientèle, qui face à la trop grande misère des salariés à la fois psychiques, physiques et mentales en arrive à la solution la plus radicale avec le meurtre de Vincent Fournier.
Ce qu'elle ignore c'est la cascade des évènements tragiques avec des victimes co-latérales semble-t-il, provoquées par l’enquête policière que va mener le lieutenant Revel sur le site alors que Carole va chercher à lier plusieurs évènements pour comprendre le déroulé des autres incidents (suicide, bousculade, bagarre) dramatiques qui ont précédé ou succédé le meurtre qu'elle a commis.
Alors que Carole s'enfonce dans sa propre dépression, les suites d'une agression sur son lieu de travail, son échec en tant que mère et épouse, en montant le dossier qui devrait alerter les autorités et poursuit son travail auprès des salariés, la faille initiale s'élargit pour la précipiter dans une course dont le côté périlleux et tragique se précise alors même qu'elle va découvrir que ses convictions profondes sont remises en cause.
Brûlant d'actualité, sujet mené sous un angle original mais le tout se laisse lire.
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Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Ledun, Marin] Les Visages Ecrasés
Si vous aimez les romans hyper réalistes, si vous avez envie d'être secoués au rythme des crises cyclothymiques de Carole Matthieu, médecin du travail, dépressive mais néanmoins bourrée de tranquillisants et autres substances anxiolytiques qui lui font entrevoir clairement LA solution aux problèmes des salariés dont elle a la charge, ce livre est pour vous.
Dès le début, un meurtre est perpétré, on en connaît l'auteur, puisque c'est le narrateur de ce roman, le tout sera de savoir combien de temps le meurtrier va tenir jusqu'à ce que le lieutenant Revel arrête le criminel, et de découvrir en sus comment le dit criminel va tenter de tordre la situation à son avantage, en démontrant que c'est la faute à tout le monde dans ce centre d'appel et dans cette société de m... (pardon, je suis vulgaire, mais c'est elle qui a commencé) et que sa main à lui n'est finalement que le bras d'une justice pure (et dure, très dure)...
Vous l'aurez compris, personnellement ce roman ne m'a pas plu outre mesure, et pourtant la thématique de l'engrenage infernal des exigences économiques et financières des "hiérarchies" tout aussi impersonnelles que les "ressources humaines" qu'elles pressent comme de pauvres citrons vidés de toute substance, de la souffrance au travail, des suicides et abus de pouvoir dans les entreprises qui ont secoué et secouent encore l'opinion publique, ces thèmes, donc, sont loin de me laisser indifférente. Mais pour une fois, à un roman hyper-réaliste, je préfère un bon documentaire télé et de vrais témoignages de personnes bien réelles, cela ne m'intéresse absolument pas de savoir combien de fois Carole Matthieu se change pendant ses règles ni quelle est la couleur des pilules qu'elle régurgite pendant ses vraies fausses tentatives de suicide. Dommage, cet aspect du roman a fini par occulter chez moi la vigueur de son rythme et la réalité des travailleurs en souffrance.
J'ai conscience d'être une voix un peu discordante sur ce coup-là, mais tant pis. Je me demande même si je suis encore un bon public pour les polars finalement...
Dès le début, un meurtre est perpétré, on en connaît l'auteur, puisque c'est le narrateur de ce roman, le tout sera de savoir combien de temps le meurtrier va tenir jusqu'à ce que le lieutenant Revel arrête le criminel, et de découvrir en sus comment le dit criminel va tenter de tordre la situation à son avantage, en démontrant que c'est la faute à tout le monde dans ce centre d'appel et dans cette société de m... (pardon, je suis vulgaire, mais c'est elle qui a commencé) et que sa main à lui n'est finalement que le bras d'une justice pure (et dure, très dure)...
Vous l'aurez compris, personnellement ce roman ne m'a pas plu outre mesure, et pourtant la thématique de l'engrenage infernal des exigences économiques et financières des "hiérarchies" tout aussi impersonnelles que les "ressources humaines" qu'elles pressent comme de pauvres citrons vidés de toute substance, de la souffrance au travail, des suicides et abus de pouvoir dans les entreprises qui ont secoué et secouent encore l'opinion publique, ces thèmes, donc, sont loin de me laisser indifférente. Mais pour une fois, à un roman hyper-réaliste, je préfère un bon documentaire télé et de vrais témoignages de personnes bien réelles, cela ne m'intéresse absolument pas de savoir combien de fois Carole Matthieu se change pendant ses règles ni quelle est la couleur des pilules qu'elle régurgite pendant ses vraies fausses tentatives de suicide. Dommage, cet aspect du roman a fini par occulter chez moi la vigueur de son rythme et la réalité des travailleurs en souffrance.
J'ai conscience d'être une voix un peu discordante sur ce coup-là, mais tant pis. Je me demande même si je suis encore un bon public pour les polars finalement...
Invité- Invité
Re: [Ledun, Marin] Les Visages Ecrasés
Sur le papier, cela avait tout pour être un coup de cœur : le sujet d'abord, terrible et si important, de la souffrance au travail, des salariés piétinés par une hiérarchie impitoyable, astreinte à des objectifs vides de sens et incapable de leur proposer une alternative. La construction ensuite : un coupable connu dès les premières pages, dont on se demande d'une part si elle sera appréhendée par les enquêteurs, et d'autre part si elle parviendra à faire éclater au grand jour le scandale qu'elle souhaite dénoncer.
Si la combinaison de ces deux ingrédients donne un polar efficace qui se lit d'une traite, j'ai été moi aussi un peu lassée par la litanie que constitue la liste des pilules ingérées par le personnage principal. A tant insister sur ses excès médicamenteux et ses troubles digestifs, on en arrive à considérer l'héroïne comme une malade dont le sentiment de révolte n'est que le fruit d'un délire de persécution ... C'est dommage car j'ai l'impression que l'auteur poursuit plutôt le but inverse, qu'il voudrait nous inviter à remettre en question les pratiques managériales et la logique de l'entreprise, alors qu'il finit par nous décourager et nous convaincre que toute contestation est vouée non seulement à l'échec, mais à une mort violente.
Malgré ces réserves, j'ai été happée par l'histoire et passé un bon moment de lecture.
Si la combinaison de ces deux ingrédients donne un polar efficace qui se lit d'une traite, j'ai été moi aussi un peu lassée par la litanie que constitue la liste des pilules ingérées par le personnage principal. A tant insister sur ses excès médicamenteux et ses troubles digestifs, on en arrive à considérer l'héroïne comme une malade dont le sentiment de révolte n'est que le fruit d'un délire de persécution ... C'est dommage car j'ai l'impression que l'auteur poursuit plutôt le but inverse, qu'il voudrait nous inviter à remettre en question les pratiques managériales et la logique de l'entreprise, alors qu'il finit par nous décourager et nous convaincre que toute contestation est vouée non seulement à l'échec, mais à une mort violente.
Malgré ces réserves, j'ai été happée par l'histoire et passé un bon moment de lecture.
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