[Tuil, Karine] Les Choses humaines
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[Tuil, Karine] Les Choses humaines
Les Choses humaines, de Karine Tuil
Nrf, Gallimard
Roman, 327 pages
Le roman a reçu le prix Goncourt des lycéens en novembre 2019.
Résumé personnel :
Le roman se situe à notre époque, dans l’actualité récente (affaire Weinstein, #MeToo), à Paris. Le couple Farel est un couple de pouvoir : Jean Farel est animateur d’émissions politiques à la télévision, son épouse Claire est journaliste, et elle prend des positions féministes sur des débats de société. Leur fils Alexandre est le fils modèle : précoce, il réussit de brillantes études, d’abord à Polytechnique, puis à l’Université de Stanford.
La vie des Farel va toutefois basculer dans la tourmente, avec l’inculpation d’Alexandre dans une affaire de viol. Le roman se construit autour du déroulement du procès, et le retentissement que va avoir cette affaire dans la vie des protagonistes ; l’auteur explique qu’elle s’est inspirée de « l’affaire de Stanford » en 2016. Elle pose dans ce roman transposé en France de nombreux problèmes actuels : le viol et la « culture du viol » ainsi que la notion de consentement, le pouvoir et le vieillissement, la justice et les médias, les relations entre hommes et femmes, les réseaux sociaux…
Quatrième de couverture :
Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale.
Le sexe et la tentation du saccage, le sexe et son impulsion sauvage sont au cœur de ce roman puissant dans lequel Karine Tuil interroge le monde contemporain, démonte la mécanique impitoyable de la machine judiciaire et nous confronte à nos propres peurs. Car qui est à l’abri de se retrouver un jour pris dans cet engrenage ?
Avis personnel sur le roman :
J’ai commencé la lecture avec un sentiment de malaise : l’auteur nous fait suivre les personnages dans leurs occupations, et aucun ne me paraissait le moins du monde sympathique. Ils ont des valeurs ou postures auxquelles je n’adhère pas du tout : opportunisme, cynisme, lâcheté, narcissisme et j’en passe.
Cette impression a changé après le récit de la soirée durant laquelle Alexandre a une relation sexuelle, sous l’emprise de stupéfiants et d’alcool, avec la fille aînée de son beau-père, jeune juive d’une famille ultra-orthodoxe. Cet épisode est relaté de son point de vue, assez froidement, mais ensuite repris dans les différents moments du procès, avec les interrogatoires et les plaidoiries des avocats. La façon dont chaque personnage réagit à cette affaire, se trouve concerné pour des motifs personnels, le retentissement important du procès sur les jeunes gens, et surtout le fossé qui se creuse entre les deux versions d’Alexandre et de Mila pour les mêmes faits, devient progressivement captivante, et j’ai finalement dévoré plutôt que lu ce roman.
L’écriture est précise et claire, elle permet de s’immerger facilement dans les faits et points de vue divers des personnages, lesquels s’humanisent peu à peu, et l’on finit par avoir une vision plus positive de ces personnages imparfaits, par les voir comme des humains avec leurs forces et leurs faiblesses.
Nrf, Gallimard
Roman, 327 pages
Le roman a reçu le prix Goncourt des lycéens en novembre 2019.
Résumé personnel :
Le roman se situe à notre époque, dans l’actualité récente (affaire Weinstein, #MeToo), à Paris. Le couple Farel est un couple de pouvoir : Jean Farel est animateur d’émissions politiques à la télévision, son épouse Claire est journaliste, et elle prend des positions féministes sur des débats de société. Leur fils Alexandre est le fils modèle : précoce, il réussit de brillantes études, d’abord à Polytechnique, puis à l’Université de Stanford.
La vie des Farel va toutefois basculer dans la tourmente, avec l’inculpation d’Alexandre dans une affaire de viol. Le roman se construit autour du déroulement du procès, et le retentissement que va avoir cette affaire dans la vie des protagonistes ; l’auteur explique qu’elle s’est inspirée de « l’affaire de Stanford » en 2016. Elle pose dans ce roman transposé en France de nombreux problèmes actuels : le viol et la « culture du viol » ainsi que la notion de consentement, le pouvoir et le vieillissement, la justice et les médias, les relations entre hommes et femmes, les réseaux sociaux…
Quatrième de couverture :
Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale.
Le sexe et la tentation du saccage, le sexe et son impulsion sauvage sont au cœur de ce roman puissant dans lequel Karine Tuil interroge le monde contemporain, démonte la mécanique impitoyable de la machine judiciaire et nous confronte à nos propres peurs. Car qui est à l’abri de se retrouver un jour pris dans cet engrenage ?
Avis personnel sur le roman :
J’ai commencé la lecture avec un sentiment de malaise : l’auteur nous fait suivre les personnages dans leurs occupations, et aucun ne me paraissait le moins du monde sympathique. Ils ont des valeurs ou postures auxquelles je n’adhère pas du tout : opportunisme, cynisme, lâcheté, narcissisme et j’en passe.
Cette impression a changé après le récit de la soirée durant laquelle Alexandre a une relation sexuelle, sous l’emprise de stupéfiants et d’alcool, avec la fille aînée de son beau-père, jeune juive d’une famille ultra-orthodoxe. Cet épisode est relaté de son point de vue, assez froidement, mais ensuite repris dans les différents moments du procès, avec les interrogatoires et les plaidoiries des avocats. La façon dont chaque personnage réagit à cette affaire, se trouve concerné pour des motifs personnels, le retentissement important du procès sur les jeunes gens, et surtout le fossé qui se creuse entre les deux versions d’Alexandre et de Mila pour les mêmes faits, devient progressivement captivante, et j’ai finalement dévoré plutôt que lu ce roman.
- Spoiler:
- Il y a notamment plusieurs morceaux de bravoure dans le roman – la déposition du père d’Alexandre, Jean Farel, au tribunal, la lettre ouverte de Mila adressée à Alexandre, le « destin final » d’Alexandre, avec une vision des relations amoureuses futures, en passant par une application de consentement, qui constituent des temps forts que l’on garde ensuite en mémoire.
L’écriture est précise et claire, elle permet de s’immerger facilement dans les faits et points de vue divers des personnages, lesquels s’humanisent peu à peu, et l’on finit par avoir une vision plus positive de ces personnages imparfaits, par les voir comme des humains avec leurs forces et leurs faiblesses.
Dernière édition par elea2020 le Dim 5 Jan 2020 - 14:44, édité 1 fois
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Tuil, Karine] Les Choses humaines
Merci Elea pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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joëlle- Modérateur
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Re: [Tuil, Karine] Les Choses humaines
Merci @Joëlle pour l'image de couverture : à vrai dire, j'y avais pensé, mais je me suis dit que la couverture de la collection nrf était toujours pareille.
Et c'est vrai que j'ai voté pour "beaucoup apprécié", c'est dommage, car je ne peux pas revoter. C'est pourtant bien un coup de cœur.
Et c'est vrai que j'ai voté pour "beaucoup apprécié", c'est dommage, car je ne peux pas revoter. C'est pourtant bien un coup de cœur.
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Tuil, Karine] Les Choses humaines
.
Tout le temps de la lecture, j'ai ressenti un malaise diffus. Ce monde n'est pas le mien et apparaît effrayant et délétère.j'ai eu peu d'empathie pour ces personnages, pas même pour Mila (l'auteur ne semble pas en avoir non plus !)
Au final, je garde attristée le sentiment d'un immense gâchis, programmé, prévisible(?)
Dans cette atmosphère impitoyable,seul l'attachement de Jean pour Françoise est touchant et apporte un peu de sensibilité
Les thèmes abordés sont d'une grande gravité mais extrêmement bien écrit, ce roman se lit agréablement.Et je note très apprécié.
Invité- Invité
Re: [Tuil, Karine] Les Choses humaines
Jean, le père d'Alexandre accusé de viol, est de ces êtres qui ne reculent devant rien pour augmenter le pouvoir qu'il croit détenir sur les humains qui l'entourent. Son fils n'est qu'une preuve de plus de sa puissance acquise par sa hargne et son labeur. Jean Farel: tout lui est dû.
Un jour, son fils est accusé de viol. Commence alors pour la famille un chemin de souffrance indue qui fragilise le tout.
Y a-t-il eu viol? La cour ne se refusent aucune question sur les comportements sexuels de tous, accusé, plaignante et proches. C'est une guerre ouverte entre la partie accusatrice et la partie défenderesse.
La façon de procéder doit probablement être la même, que ce soit en France ou au Canada. Il devient facile de comprendre pourquoi de nombreuses personnes refusent de porter plainte lorsque le sexe est concerné.
Très bon roman.
Ma cote: 7/10.
Un jour, son fils est accusé de viol. Commence alors pour la famille un chemin de souffrance indue qui fragilise le tout.
Y a-t-il eu viol? La cour ne se refusent aucune question sur les comportements sexuels de tous, accusé, plaignante et proches. C'est une guerre ouverte entre la partie accusatrice et la partie défenderesse.
La façon de procéder doit probablement être la même, que ce soit en France ou au Canada. Il devient facile de comprendre pourquoi de nombreuses personnes refusent de porter plainte lorsque le sexe est concerné.
Très bon roman.
Ma cote: 7/10.
Citations
"Avec l'expérience de la vieillesse, les femmes meurent vivantes."
(Page 145)"«La vie n'est qu'une longue perte de tout ce qu'on aime.»"
(Page 257)"Vivre, c'était s'habituer à revoir ses prétentions à la baisse."
(Page 331) "«C'était le meilleur des temps, c'était le pire des temps; c'était l'âge de la sagesse, c'était l'âge de la folie; c'était l'époque de la foi, c'était l'époque de l'incrédulité; c'était la saison de la Lumière; c'était la saison de l'Obscurité; c'était le printemps de l'espoir, c'était l'heure du désespoir; nous avions tout devant nous, nous n'avions rien devant nous.»"
(Page 337)(Karine Tuil, "Les choses humaines")
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : Roman historique
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Re: [Tuil, Karine] Les Choses humaines
Mon avis:
Ce roman a eu un grand succès. Je l’ai lu rapidement. Il parle d’un monde que je n’apprécie pas particulièrement. D’un monde que je connais peu. D’un monde très (trop) médiatisé. Un monde de l’image, du paraitre. Le milieu est aisé, pour des parents qui ont chacun une carrière à privilégier, Alexandre n’est pas une priorité.
Lorsque le viol est commis, la famille se réunit pour sauver l’image !
Aucun protagoniste de cette sordide histoire n’est sympathique. Mila Wizman qui ne cesse de pleurer m’a agacée. Pourtant, il faut beaucoup de courage pour déposer une plainte pour viol, il faut accepter de parler de soi, il faut de l’aide, et là, sa mère n’est plus à ses côtés. J’ai été choquée quand pour se défendre elle passe par les réseaux sociaux, alors qu’au tribunal elle est insignifiante. Elle ne dit pas oui, mais elle ne dit pas non. Elle dit avoir peur d’un couteau qu’elle n’a pas vu. Elle est passive. Elle a certes un passé de victime. Elle a reçu une éducation religieuse rigide. Rien n’est moral dans cette histoire.
J’ai regretté que, si Karine Tuil nous raconte ce que devient Alexandre, elle ne dise rien du devenir de Mila Wizman.
Les lectures de Joëlle.
Ce roman a eu un grand succès. Je l’ai lu rapidement. Il parle d’un monde que je n’apprécie pas particulièrement. D’un monde que je connais peu. D’un monde très (trop) médiatisé. Un monde de l’image, du paraitre. Le milieu est aisé, pour des parents qui ont chacun une carrière à privilégier, Alexandre n’est pas une priorité.
Lorsque le viol est commis, la famille se réunit pour sauver l’image !
Aucun protagoniste de cette sordide histoire n’est sympathique. Mila Wizman qui ne cesse de pleurer m’a agacée. Pourtant, il faut beaucoup de courage pour déposer une plainte pour viol, il faut accepter de parler de soi, il faut de l’aide, et là, sa mère n’est plus à ses côtés. J’ai été choquée quand pour se défendre elle passe par les réseaux sociaux, alors qu’au tribunal elle est insignifiante. Elle ne dit pas oui, mais elle ne dit pas non. Elle dit avoir peur d’un couteau qu’elle n’a pas vu. Elle est passive. Elle a certes un passé de victime. Elle a reçu une éducation religieuse rigide. Rien n’est moral dans cette histoire.
J’ai regretté que, si Karine Tuil nous raconte ce que devient Alexandre, elle ne dise rien du devenir de Mila Wizman.
Les lectures de Joëlle.
joëlle- Modérateur
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Date d'inscription : 30/09/2013
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