[Autissier, Isabelle] Oublier Klara
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[Autissier, Isabelle] Oublier Klara
Titre : Oublier Klara
Auteur : Isabelle AUTISSIER
Parution : 2019 chez Stock
Pages : 320
Présentation de l'éditeur :
Mourmansk, au Nord du cercle polaire. Sur son lit d’hôpital, Rubin se sait condamné. Seule une énigme le maintient en vie : alors qu’il n’était qu’un enfant, Klara, sa mère, chercheuse scientifique à l’époque de Staline, a été arrêtée sous ses yeux. Qu’est-elle devenue ? L’absence de Klara, la blessure ressentie enfant ont fait de lui un homme rude. Avec lui-même. Avec son fils Iouri. Le père devient patron de chalutier, mutique. Le fils aura les oiseaux pour compagnon et la fuite pour horizon. Iouri s’exile en Amérique, tournant la page d’une enfance meurtrie.
Mais à l’appel de son père, Iouri, désormais adulte, répond présent : ne pas oublier Klara ! Lutter contre l’Histoire, lutter contre un silence. Quel est le secret de Klara ? Peut-on conjurer le passé ?
Dans son enquête, Iouri découvrira une vérité essentielle qui unit leurs destins. Oublier Klara est une magnifique aventure humaine, traversée par une nature sauvage.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Isabelle Autissier est la première femme à avoir accompli un tour du monde à la voile en solitaire. Elle est l’auteur de romans, de contes et d’essais. Elle préside la fondation WWF France. Son dernier roman, Soudain, seuls, a été un véritable succès. Il s’est vendu dans dix pays, et est en cours d’adaptation cinématographique.
Avis :
Cela fait vingt-trois ans, soit l’exacte moitié de sa vie, que Iouri a tourné le dos à la Russie et à la tyrannie paternelle pour s’établir en Amérique. Lorsqu’il est appelé au chevet de son père mourant, il retrouve un homme toujours aussi brutal et méprisant à son égard, mais taraudé par une question sans réponse : qu’est devenue sa mère après son arrestation en 1950 sous ses yeux de bambin de quatre ans ? Iouri va se lancer sur les traces de sa grand-mère disparue, partant du berceau familial, Mourmansk, où Klara fut scientifique dans un centre de recherche, et son père patron d’un chalutier-usine.
Se déroule alors une passionnante saga à rebours, à la lecture prenante et aux personnages campés avec justesse et sensibilité : après la vie et le point de vue de Iouri qui, élevé à la dure et brimé, n’a eu d’autre échappatoire que la fuite, l’on découvre le parcours de son père, muré dans une carapace de brutalité qui lui a permis de survivre à l’explosion de son enfance, à l’ostracisme et à la misère contre lesquels il a dû se battre ensuite. Enfin, grâce à un enchaînement de circonstances peut-être quelque peu romanesque, Iouri va pouvoir reconstituer une partie du parcours de sa grand-mère, avalée par le terrible goulag.
En s’intéressant aux répercutions des purges staliniennes sur plusieurs générations d’une même famille et jusqu’à nos jours, ce récit offre une perspective historique et sociétale de la Russie, d'où émerge une formidable force de résilience, mélange d’acharnement parfois brutal à s’imposer et à réussir, et d’application à oublier pour mieux se tourner vers l’avenir.
Quatre principaux tableaux marquent cette vaste fresque : le quotidien à Mourmansk, cette ville au nord du cercle polaire où la neige est noire ; le puits sans fond du goulag et des camps de travail sibériens ; l’isolement glacé d’une île de l’Océan Arctique où les Nenets, nomades éleveurs de rennes, tentent encore de préserver leur mode de vie ; et, sans doute le plus spectaculaire et le plus réussi : l’épuisant et terrifiant huis-clos des campagnes de pêche à bord des chalutiers-usines russes, en compagnie de véritables forçats de la mer dont la rudesse n’a d’équivalent que celle des éléments.
Voyage autant géographique que temporel où la brutalité des hommes laisse néanmoins la place à de jolis passages poétiques sur la mer, les oiseaux et les beautés de la nature arctique, ce livre est aussi un hommage à l’impressionnante résilience de l’âme russe. (4/5)
Re: [Autissier, Isabelle] Oublier Klara
C’est étrange de lire ce roman qui se passe à Mourmansk en URSS dans les années 50, alors que la guerre fait rage, et que la Russie de Poutine tente de mettre la main sur l’Ukraine. Ce n’est pas un choix délibéré, c’est le hasard de ma « P. à L. »
Dans ce pays, dirigé par Staline, les gens disparaissent, sans qu’on sache vraiment pourquoi. J’ai songé à « La vie rêvée d’Ernesto G. » de Jean-Michel Guenassia.
L’arrestation de Klara va laisser Rubin plus qu’orphelin. Enfant d’une « dissidente », un père trop lâche, il va apprendre à se battre pour survivre. Jamais, plus jamais Rubin n’entendra parler de sa mère, de sa maman !
Rubin est devenu marin pêcheur. C’est l’occasion pour Isabelle Autissier de renouer avec ses premières amours et de nous décrire de superbes moments en mer. Des tempêtes, les temps de pêche, les moments de repos, les rivalités, les peurs, les déceptions…
Quand l’union soviétique redevient la Russie, Rubin demande à Iouri, son fils, de retrouver Klara.
Retrouver Klara, c’est ne pas oublier tous ces gens disparus, les condamnés politiques, c’est faire un pied de nez au pouvoir stalinien… c’est retrouver une femme magnifique.
Un beau récit, une belle écriture.
Les lectures de Joëlle.
Dans ce pays, dirigé par Staline, les gens disparaissent, sans qu’on sache vraiment pourquoi. J’ai songé à « La vie rêvée d’Ernesto G. » de Jean-Michel Guenassia.
L’arrestation de Klara va laisser Rubin plus qu’orphelin. Enfant d’une « dissidente », un père trop lâche, il va apprendre à se battre pour survivre. Jamais, plus jamais Rubin n’entendra parler de sa mère, de sa maman !
Rubin est devenu marin pêcheur. C’est l’occasion pour Isabelle Autissier de renouer avec ses premières amours et de nous décrire de superbes moments en mer. Des tempêtes, les temps de pêche, les moments de repos, les rivalités, les peurs, les déceptions…
Quand l’union soviétique redevient la Russie, Rubin demande à Iouri, son fils, de retrouver Klara.
Retrouver Klara, c’est ne pas oublier tous ces gens disparus, les condamnés politiques, c’est faire un pied de nez au pouvoir stalinien… c’est retrouver une femme magnifique.
Un beau récit, une belle écriture.
Les lectures de Joëlle.
joëlle- Modérateur
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Date d'inscription : 30/09/2013
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