[Slimani, Leïla] Le parfum des fleurs la nuit
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[Slimani, Lelïa] Le parfum des fleurs la nuit
[Slimani, Leïla] Le parfum des fleurs la nuit
[Slimani, Leïla]
Le parfum des fleurs la nuit
Ma nuit au musée/Editions Stock 20 janvier 2021
151 pages
Quatrième de couverture
Comme un écrivain qui pense que « toute audace véritable vient de l’intérieur », Leïla Slimani n’aime pas sortir de chez elle, et préfère la solitude à la distraction. Pourquoi alors accepter cette proposition d’une nuit blanche à la pointe de la Douane, à Venise, dans les collections d’art de la Fondation Pinault, qui ne lui parlent guère ?
Autour de cette « impossibilité » d’un livre, avec un art subtil de digresser dans la nuit vénitienne, Leila Slimani nous parle d’elle, de l’enfermement, du mouvement, du voyage, de l’intimité, de l’identité, de l’entre-deux, entre Orient et Occident, où elle navigue et chaloupe, comme Venise à la pointe de la Douane, comme la cité sur pilotis vouée à la destruction et à la beauté, s’enrichissant et empruntant, silencieuse et raconteuse à la fois.
C’est une confession discrète, où l’auteure parle de son père jadis emprisonné, mais c’est une confession pudique, qui n’appuie jamais, légère, grave, toujours à sa juste place : « Écrire, c’est jouer avec le silence, c’est dire, de manière détournée, des secrets indicibles dans la vie réelle ».
Mon avis
La première règle quand on écrit un roman c’est de dire non, dire non à tous les plaisirs qui se présentent, il faut dire non si souvent que les propositions se raréfient, ainsi commence ce petit livre dont je reprends des passages de ci, de là. Citant son père dont un évènement a fait particulièrement souffrir Leïla Slimani, elle écrit que les façons de parler et les expressions populaires sont aiguisées comme de petits poignards qu’on enfonce dans les plaies de la vie. Elle dit encore...L’écriture est une discipline. Elle est le renoncement au bonheur, aux joies du quotidien, cependant lorsque son éditrice lui demande de passer une nuit blanche à la pointe de la Douane à Venise, elle accepte bien qu’en général l’art la laisse souvent indifférente. Et la voici à Venise en Avril 2019, perplexe elle pense que si elle n’avait rien à raconter sur l’art contemporain, qu’allait-elle bien pouvoir dire ? Alors elle nous raconte son entrée au musée désert ou le gardien lui fait faire une rapide visite, appréciant que vue du ciel, la Douane de mer ressemble à un brise-glace et pendant quelques pages, elle nous fait de très belles descriptions sur ce qu’elle voit. Elle se sent seule au coeur de la Douane, reine d’un royaume sans habitant, elle erre de salle en salle, elle vit la nuit et ira se coucher à l’aube, elle n’a de compte à rendre à personne car toute sa vie, elle a eu l’impression de se sentir en minorité, de ne pas partager avec les autres une communauté de destin. Le matin elle sort, Venise s’éveille, bientôt, il faudra qu’elle retourne dans son terrier, qu’elle reprenne sa place derrière son bureau, car dit-elle, écrire a été pour moi une entreprise de réparation, réparation intime, liée à l’injustice dont a été victime mon père. Pendant cette nuit solitaire, Leïla Slimani réfléchit à sa personne, au mouvement,, au voyage, à l’identité et à l’enfermement, elle sort du musée comme d’un rêve et il ne reste plus rien de cette nuit que le parfum des fleurs et ce très beau livre intense sur la splendeur de l’éphémère…...4,5/5
Le parfum des fleurs la nuit
Ma nuit au musée/Editions Stock 20 janvier 2021
151 pages
Quatrième de couverture
Comme un écrivain qui pense que « toute audace véritable vient de l’intérieur », Leïla Slimani n’aime pas sortir de chez elle, et préfère la solitude à la distraction. Pourquoi alors accepter cette proposition d’une nuit blanche à la pointe de la Douane, à Venise, dans les collections d’art de la Fondation Pinault, qui ne lui parlent guère ?
Autour de cette « impossibilité » d’un livre, avec un art subtil de digresser dans la nuit vénitienne, Leila Slimani nous parle d’elle, de l’enfermement, du mouvement, du voyage, de l’intimité, de l’identité, de l’entre-deux, entre Orient et Occident, où elle navigue et chaloupe, comme Venise à la pointe de la Douane, comme la cité sur pilotis vouée à la destruction et à la beauté, s’enrichissant et empruntant, silencieuse et raconteuse à la fois.
C’est une confession discrète, où l’auteure parle de son père jadis emprisonné, mais c’est une confession pudique, qui n’appuie jamais, légère, grave, toujours à sa juste place : « Écrire, c’est jouer avec le silence, c’est dire, de manière détournée, des secrets indicibles dans la vie réelle ».
Mon avis
La première règle quand on écrit un roman c’est de dire non, dire non à tous les plaisirs qui se présentent, il faut dire non si souvent que les propositions se raréfient, ainsi commence ce petit livre dont je reprends des passages de ci, de là. Citant son père dont un évènement a fait particulièrement souffrir Leïla Slimani, elle écrit que les façons de parler et les expressions populaires sont aiguisées comme de petits poignards qu’on enfonce dans les plaies de la vie. Elle dit encore...L’écriture est une discipline. Elle est le renoncement au bonheur, aux joies du quotidien, cependant lorsque son éditrice lui demande de passer une nuit blanche à la pointe de la Douane à Venise, elle accepte bien qu’en général l’art la laisse souvent indifférente. Et la voici à Venise en Avril 2019, perplexe elle pense que si elle n’avait rien à raconter sur l’art contemporain, qu’allait-elle bien pouvoir dire ? Alors elle nous raconte son entrée au musée désert ou le gardien lui fait faire une rapide visite, appréciant que vue du ciel, la Douane de mer ressemble à un brise-glace et pendant quelques pages, elle nous fait de très belles descriptions sur ce qu’elle voit. Elle se sent seule au coeur de la Douane, reine d’un royaume sans habitant, elle erre de salle en salle, elle vit la nuit et ira se coucher à l’aube, elle n’a de compte à rendre à personne car toute sa vie, elle a eu l’impression de se sentir en minorité, de ne pas partager avec les autres une communauté de destin. Le matin elle sort, Venise s’éveille, bientôt, il faudra qu’elle retourne dans son terrier, qu’elle reprenne sa place derrière son bureau, car dit-elle, écrire a été pour moi une entreprise de réparation, réparation intime, liée à l’injustice dont a été victime mon père. Pendant cette nuit solitaire, Leïla Slimani réfléchit à sa personne, au mouvement,, au voyage, à l’identité et à l’enfermement, elle sort du musée comme d’un rêve et il ne reste plus rien de cette nuit que le parfum des fleurs et ce très beau livre intense sur la splendeur de l’éphémère…...4,5/5
lalyre- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Slimani, Leïla] Le parfum des fleurs la nuit
Merci Lalyre pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Slimani, Leïla] Le parfum des fleurs la nuit
Invitée à contribuer à la collection Une nuit au musée, Leïla Slimani a accepté de se laisser enfermer, un soir venu, à la Punta della Dogana, musée d’art contemporain situé dans les anciennes douanes de Venise. De ce tête-à tête nocturne avec les œuvres exposées dans ce lieu chargé d’histoire, est sorti ce texte très personnel sur la création littéraire.
S’avouant assez peu réceptive à l’art moderne, l’écrivain nous livre néanmoins quelques réflexions subtiles et poétiques sur son ressenti face aux œuvres de ce musée, dont l’une a d’ailleurs joliment inspiré le titre de ce livre. Sa sensibilité artistique trouve chaque fois un prolongement littéraire, chacune de ses sensations et de ses idées la ramenant à ce qui aimante sa vie : l’écriture. Sacerdoce éminemment solitaire mais aussi incommensurable espace de liberté, l’écriture relève chez Leïla Slimani du viscéral. C’est avec une lucidité parfois douloureuse qu’elle explore, au tréfonds de son être, ce qui l’attache tant à l’expression écrite. Elle est ainsi amenée à évoquer par exemple l’expérience d’emprisonnement de son père, ou encore l’absence d’ancrage résultant de sa double appartenance culturelle. Ecrire devient pour Leïla Slimani une quête quasi ascétique, une lente décantation du bouillonnement de la vie et du monde dans l’espoir d’en saisir l’impalpable essence. Ses références littéraires illustrent son propos avec le plus grand naturel. Et c’est avec simplicité qu’elle nous livre un texte impressionnant de sensibilité et de profondeur.
Pause d’une nuit dans un espace artistique, cet intermède entre deux romans est l’occasion d’une réflexion intime sur la création littéraire qui confirme, une fois de plus, le talent et la brillante personnalité de Leïla Slimani. (4/5)
S’avouant assez peu réceptive à l’art moderne, l’écrivain nous livre néanmoins quelques réflexions subtiles et poétiques sur son ressenti face aux œuvres de ce musée, dont l’une a d’ailleurs joliment inspiré le titre de ce livre. Sa sensibilité artistique trouve chaque fois un prolongement littéraire, chacune de ses sensations et de ses idées la ramenant à ce qui aimante sa vie : l’écriture. Sacerdoce éminemment solitaire mais aussi incommensurable espace de liberté, l’écriture relève chez Leïla Slimani du viscéral. C’est avec une lucidité parfois douloureuse qu’elle explore, au tréfonds de son être, ce qui l’attache tant à l’expression écrite. Elle est ainsi amenée à évoquer par exemple l’expérience d’emprisonnement de son père, ou encore l’absence d’ancrage résultant de sa double appartenance culturelle. Ecrire devient pour Leïla Slimani une quête quasi ascétique, une lente décantation du bouillonnement de la vie et du monde dans l’espoir d’en saisir l’impalpable essence. Ses références littéraires illustrent son propos avec le plus grand naturel. Et c’est avec simplicité qu’elle nous livre un texte impressionnant de sensibilité et de profondeur.
Pause d’une nuit dans un espace artistique, cet intermède entre deux romans est l’occasion d’une réflexion intime sur la création littéraire qui confirme, une fois de plus, le talent et la brillante personnalité de Leïla Slimani. (4/5)
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