[Guyot, Gildas] Le goût de la viande

Année de parution : 2018

Nombre de pages : 247

L'histoire de Hyacinthe Kergourlé est celle d'un homme qui tente de se reconstruire malgré lui, bouchée après bouchée, en redevenant carnivore. »

Coupable d’être vivant !

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, voilà un brave moment que ce livre traînait dans notre PAL ! Depuis le salon du livre à la jardinerie Jay organisé par la librairie libellule en 2019, il patienté depuis… Le Bibou en a les oreilles devant les yeux et moi honteuse parce que franchement, il fallait que nous plongions dedans ! Woaw ! Fascinant ! Gildas Guyot à le noir malaisant et l’élégance de la plume !

Hyacinthe, jeune paysan breton venu avec ses collègues se faire trouer la peau à Verdun. 1916, il revient à lui, couché sous un tas de copains de tranché. Le goût du sang, le goût de la viande pourrie dans la bouche. C’est cette première sensation, qui ne le quittera plus et qui va le faire renaître. Mais dans quel état ? Isolé, affamé, perdu, vivant… Il va devoir survivre. Mais pourquoi ? 1918 la guerre est terminée, vivant, « héros de guerre », un bras en moins, il est acclamé par le peuple. Coupable se juge-t-il. Coupable d’être en vie.

Les Loulous, âmes sensibles, s’abstenir ! C’est noir, déroutant et bouleversant ! Malgré tout, Gildas arrive à nous maintenir dans une certaine distance. Celle qui nous permet d’avancer dans son histoire, celle de Hyacinthe, qui nous raconte sa descente aux enfers et la renaissance du monstre qu’il est devenu. Grâce à un humour sombre, il nous permet ce détachement, mais c’est bel et bien sa plume qui nous permet de tenir la longueur. Les mots sont choisis avec doigté, les émotions nous emplissent la gorge jusqu’à avoir l’estomac à l’envers. On prend de plein fouet l’horreur des tranchées. Celle qui vivait durant la guerre, mais également celle qui poursuit jusqu’à la fin d’une vie. L’auteur est un animal pervers qui nous enchaîne à son histoire imagée et nous livre quoi qu’il en coûte l’Histoire. La plume osée et délicate nous tient en haleine jusqu’au bout ! Quelle torture ! Quelle prouesse ! Cette histoire est effroyable ! Le Bibou est resté prostré sur le canapé ! Quant à moi, je fais l’impasse sur mon repas !

Ma chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous conseille « le goût de la viande » de Gildas Guyot. Si comme moi les thrillers vous tiennent en haleine alors plongez ! Du noir, très noir sublimé par une plume élégante ! On ne ressort par indemne de ce roman !

Alors ça vous tente ?