[Bram, Pierre-Etienne] Deux degrés et demi

Description (source Amazon) :

"Une dystopie qui nous pend au nez, un thriller d'anticipation à lire de toute urgence".
2028. 10 ans après le rapport alarmant du GIEC, la température moyenne a augmenté de deux degrés et demi, démultipliant les conséquences du dérèglement climatique. Un multi-entrepreneur propose à l'ONU un programme écologique radical basé sur un système de notation. Léo embarque sur un bateau nettoyeur en direction du vortex de déchets de l'Atlantique Nord. Son objectif ? Engranger suffisamment de points pour lui permettre, avec sa famille d'accéder à la seconde partie du projet...

Et vous, saurez-vous comment réagir, lorsqu'il sera peut-être trop tard ?


Mon avis (qui commence à dater ) :

J’ai été interpellée par ce titre. Suivant de loin le travail du GIEC, mes antennes se sont dressées. En lisant la quatrième de couverture, j’ai été convaincue. Je devais lire ce livre.

Tout de suite, je sais que j’ai bien fait. La citation si fréquente en début de livre est pour le moins originale. Le célèbre tweet de M. Trump en décembre 2017 qui se moque du réchauffement climatique car il fait froid. Depuis, je préfère parler de dérèglement climatique car malheureusement, beaucoup partagent son avis. Même si, grâce (hum) aux vagues de canicules que notre pays traverse actuellement, les mentalités autour de moi évoluent.

Pierre-Etienne prend le problème à bras le corps et le ton est vite donné. Il ne faut plus penser réélections, il ne faut plus penser de façon égocentrique :
« Seule une action unique et internationale, bien au-dessus de la notion de frontière serait nécessaire pour tenter de freiner la hausse des températures. »
Parce que plutôt que se lamenter qu’il est trop tard et que tant qu’à avoir tout détruit, autant continuer; il est encore temps d’agir. En changeant drastiquement, peut-être est-il encore temps de sauver l’espèce humaine ?

Sauver l’espèce humaine. C’est bien de cela qu’il s’agit. La Terre s’en remettra. Des espèces survivront. Mais pas les humains. Un côté de moi pense que ça serait sans doute mieux pour notre planète. Puis je regarde mes enfants. Et je suis prête à tout pour les sauver.

Comme Léo qui accepte de se plier avec grâce aux changements introduits dans ce roman. Il est convaincu de leur bienfondé et espère la survie de sa famille.
J’ai adoré la première partie du roman où tout se met en place et où l’on suit Léo dans ce monde bouleversé. Le quotidien d’une famille. Un vrai élan mondial qui se créé. Où l’écolo n’est plus regardé avec un petit sourire en coin. Où les gens se rendent compte que notre planète est la priorité n°1. Que tout le reste paraîtra bien futile à côté de notre disparition.
Je suis heureuse que l’auteur prévoit que les nouvelles générations de panneaux solaires ou d’éoliennes par exemple soient beaucoup plus performantes.
Il y a une chose que je déteste. C’est quand on dit que les efforts ne servent à rien. Que les panneaux solaires polluent, que les batteries des véhicules hybrides sont plus néfastes que le diesel. Alors oui, ce n’est pas parfait. Oui ça pollue. Peut-être autant, peut-être un peu moins. Mais plus néfaste ? Non ! D’autant que grâce aux consommateurs qui y croient, la recherche et le développement continuent et s’améliorent pour offrir de nouveaux produits, plus efficaces et moins polluants.
Je m’égare mais le sujet me passionne et j’ai aimé qu’ici l’auteur ne dénigre pas les efforts faits depuis quelques années. Ils ne sont pas suffisants mais pas inutiles.

Dans la seconde partie, tout s’accélère et certains personnages secondaires prennent plus de place. Le rythme est vraiment haletant, les événements s’enchaînent et j’ai souvent eu le palpitant qui s’est affolé. Les certitudes volent en éclat.

En résumé un excellent roman d’anticipation sur fond de dérèglement climatique avec une écriture parfaitement synchronisée avec l’histoire, des personnages qui tiennent la route et un scénario envisageable. Au moins pour les conséquences de ces deux degrés et demi Pour le reste, mon côté Bisounours se refuse à l’envisager.

En début d’article, je vous ai dit que je devais lire ce livre. Parce que je pense que ce genre de roman est indispensable aujourd’hui. Parce que jamais nous n’avons été plus proche d’une catastrophe et que parfois, c’est la fiction qui éveille les consciences. Parce que ce genre de fiction peut un jour devenir la réalité de demain. Parce qu’aujourd’hui, on ne peut plus faire l’autruche. Personne.

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Citations :

« Il ne faut pas avoir honte de l’avouer, mais il faut avoir le courage de le reconnaître. »
« L’égoïsme est ce qui tuera notre planète à petit feu, croyez-moi. »