[Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
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audreyzaz
Mounain
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Quel est votre avis sur "L'étrange cas du Dr Jekill et Mr Hyde" ?
[Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Titre : L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Auteur : Robert Louis Stevenson
Edition : Pocket Classique
Nombre de pages : 117 (+ les clés de l'oeuvre ensuite)
Quatrième de couverture, résumé :
Je dis "il" -je ne puis me résoudre à dire "je". Cette créature née de l'enfer n'avait rien d'humain ; rien ne l'animait sinon la peur et la haine.
Londres, les années 1800. Une petite fille est agressée, ses parents dédommagés par le même homme. Apprenant cette histoire au hasard d'une promenade, M. Utterson, notaire, s'attache à percer à jour le mystère de cette agression. Sa curiosité l'amène à découvrir qu'elle n'est pas sans rapport avec l'un de ses amis, le Dr Henry Jeckyll, qui héberge dans sa maison le terrifiant M. Hyde. Les raisons de cette curieuse solidarité envers un homme dont les malversations se multiplient et l'abattement dans lequel est plongé le docteur entraînent l'avoué à s'interroger sur l'état de son ami. Les confidences du docteur sur ses expériences scientifiques lui apprennent que M. Hyde est né de l'absorption d'une potion chimique, dont les effets se révèlent inexorablement à la nuit tombée.
source : EVENE
Mon avis :
Je ne suis pas une grande fan des livres classiques, mais je dois dire que cette "grande nouvelle" m'a bien plut. Je n'avais pas l'intention de le lire mais il était en nouveauté au CDI du lycée. Bien sûr, j'en avais déjà entendu parler donc je l'ai prit. Etant donné, qu'il est assez petit on le lit vite, et l'écriture n'est pas trés compliqué.
La seule chose que je trouve dommage est que l'on est le point de vue de Jekyll/Hyde qu'au dernier chapitre.
Invité- Invité
Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Je l'ai lu il y a quelques années déjà et j'avais bien aimé. La dualité entre les personnage nous montre que toute personne porte en elle une part d'ombre et pas seulement de lumière, un comme le ying et le yang, le ciel ou l'enfer, et qu'il arrive que ce mauvais côté ressorte. Par ailleurs, il est vrai que le style d'écriture n'est pas compliqué comme les livres dits "classiques'' le laissent souvent pensé. Dans le même genre, il y a Le portrait de Dorian Gray.
Invité- Invité
Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Il est depuis plusieurs mois dans mon étagère et je ne l'ai toujours pas ouvert malgré son nombre de pages. Bref, c'est tout moi ça : acheter des classiques et ne jamais le lire. J'ai aussi Le Horla de Maupassant et Journal d'un fou de Gogol dans le même cas.
Invité- Invité
Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Je le rajoute à ma LAL.
Mounain- Grand expert du forum
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Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Lu il y a très longtemps en lecture scolaire, j'avais bien aimé. C'est un livre qu'il faut avoir lu au moins une fois je pense.
audreyzaz- Grand sage du forum
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Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Oups, pas de sondage!
Erreur corrigée.
Personnellement, c'est un livre que j'ai trouvé extraordinaire. Une écriture splendide, et une idée de base géniale. Que demander de plus?
Erreur corrigée.
Personnellement, c'est un livre que j'ai trouvé extraordinaire. Une écriture splendide, et une idée de base géniale. Que demander de plus?
Invité- Invité
Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Je l'ai lu il y a peu de temps et franchement, il a dépassé mes espérances. Je m'attendais à une fiction assez simpliste, mais j'ai découvert toute la réflexion qui sous-tend ce roman, ce qui m'a énormément intéressée !
C'est un classique facile à lire et qu'il ne faut surtout pas hésiter à se procurer.
C'est un classique facile à lire et qu'il ne faut surtout pas hésiter à se procurer.
Invité- Invité
Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Je reste sur ma faim avec ce livre...
Je n'ai ni aimé ni détésté mais bon on vague sur une sorte de moyen moyen tout au long du livre enfin ce n'est que mon avis.
Pas emballée
Je n'ai ni aimé ni détésté mais bon on vague sur une sorte de moyen moyen tout au long du livre enfin ce n'est que mon avis.
Pas emballée
Invité- Invité
Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Vos avis divergents donnent envie de trancher... et donc de lire ce livre mythique.
Invité- Invité
Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Mon avis :
Un début qui peut paraître lent mais qui s'accélère progressivement pour ensuite arriver à un dénouement extraordinaire.
Ce livre est écrit avec un fond d'enquête policière et psychologique avec pour sujet le dédoublement de la personnalité.
Il faut se dire aussi, qu'en chacun de nous, habite un Mr Hyde !
Une lecture que je recommande et qui se lit vite.
Un début qui peut paraître lent mais qui s'accélère progressivement pour ensuite arriver à un dénouement extraordinaire.
Ce livre est écrit avec un fond d'enquête policière et psychologique avec pour sujet le dédoublement de la personnalité.
Il faut se dire aussi, qu'en chacun de nous, habite un Mr Hyde !
Une lecture que je recommande et qui se lit vite.
Invité- Invité
Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Je partage assez l'avis de July, une nouvelle fantastique assez sympathique mais sans plus. J'avais également dû le lire en secondaire pour le cours de français. Disons que c'est le genre de chose à avoir lu, histoire de culture... Et puis effectivement, il se lit très vite.
Invité- Invité
Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Mon avis :
Cette nouvelle de Stevenson est un classique qui a énormément inspiré le monde du cinéma. Il est même possible d’affirmer que ce récit est le premier vrai thriller psychologique. La double personnalité du Dr Jekyll n’est pas mise en évidence de manière flagrante mais lentement pour permettre au lecteur d’avoir le temps de s’y accoutumer avant d’en prendre conscience.
Le récit est narré par Monsieur Utterson, notaire du Dr Jekyll. Il débute pendant une promenade où Monsieur Einfields raconte un événement choquant à son cousin Monsieur Utterson. C’est Mr Hyde qui se cogne à une petite fille, au coin d’une rue, la bouscule et lui passe dessus, la piétinant. La nouvelle début par le narrateur se faisant expliquer une sordide histoire mettant en scène Mr Hyde. Ce n’est que plus tard que nous aurons l’occasion de faire connaissance du Dr Jekyll.
Est-ce une autre personnalité du Dr Jekyll qui prend le dessus, une personnalité refoulée pendant son enfance, ou est-ce la folie qui prend le dessus d’un homme vieillissant ? Bien que l’auteur, à mon avis, veuille laisser des fausses pistes aux attraits fantastiques, il met en place l’égarement psychologique d’un homme, qui par des manipulations chimiques arrive tant bien que mal à trouver une solution temporaire à son mal. Peut-être a-t-il trouvé la formule d’un remède psychiatrique, toujours est-il qu’une accoutumance se fait et que les conséquences sont une insensibilité au produit. La maladie prend le dessus et dans un dernier sursaut de lucidité, le Dr Jekyll se donne la mort.
Stevenson possède une écriture belle et travaillée, ne laissant aucune place à des lourdeurs et des longueurs, le récit étant suffisamment court pour admettre le contraire. Cette étrange affaire finit sur un aveux édifiant écrit de la main du Dr Jekyll avant son suicide.
Robert Louis Stevenson pose les premiers pavés d’un genre nouveau, le thriller psychologique contemporain. Un classique à lire absolument…
Cette nouvelle de Stevenson est un classique qui a énormément inspiré le monde du cinéma. Il est même possible d’affirmer que ce récit est le premier vrai thriller psychologique. La double personnalité du Dr Jekyll n’est pas mise en évidence de manière flagrante mais lentement pour permettre au lecteur d’avoir le temps de s’y accoutumer avant d’en prendre conscience.
Le récit est narré par Monsieur Utterson, notaire du Dr Jekyll. Il débute pendant une promenade où Monsieur Einfields raconte un événement choquant à son cousin Monsieur Utterson. C’est Mr Hyde qui se cogne à une petite fille, au coin d’une rue, la bouscule et lui passe dessus, la piétinant. La nouvelle début par le narrateur se faisant expliquer une sordide histoire mettant en scène Mr Hyde. Ce n’est que plus tard que nous aurons l’occasion de faire connaissance du Dr Jekyll.
Est-ce une autre personnalité du Dr Jekyll qui prend le dessus, une personnalité refoulée pendant son enfance, ou est-ce la folie qui prend le dessus d’un homme vieillissant ? Bien que l’auteur, à mon avis, veuille laisser des fausses pistes aux attraits fantastiques, il met en place l’égarement psychologique d’un homme, qui par des manipulations chimiques arrive tant bien que mal à trouver une solution temporaire à son mal. Peut-être a-t-il trouvé la formule d’un remède psychiatrique, toujours est-il qu’une accoutumance se fait et que les conséquences sont une insensibilité au produit. La maladie prend le dessus et dans un dernier sursaut de lucidité, le Dr Jekyll se donne la mort.
Stevenson possède une écriture belle et travaillée, ne laissant aucune place à des lourdeurs et des longueurs, le récit étant suffisamment court pour admettre le contraire. Cette étrange affaire finit sur un aveux édifiant écrit de la main du Dr Jekyll avant son suicide.
Robert Louis Stevenson pose les premiers pavés d’un genre nouveau, le thriller psychologique contemporain. Un classique à lire absolument…
Invité- Invité
Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
J'ai souvent vu des adaptations cinématographiques du sujet mais jamais lu le livre. Il va falloir que je comble ça. Je l'inscrit dans ma LAL (qu'est ce qu'elle s'allonge)
Invité- Invité
Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Mon avis :
Qui ne connaît pas (ou ne croit pas connaître) l’histoire du Dr Jekyll et de Mr Hyde, l’honorable savant et l’odieux jouisseur ?
Honorable savant ? A voir.
Si l’imagerie populaire née de ce roman nous présente plutôt un scientifique désintéressé, victime de son invention et ignorant des méfaits de son abominable double, la réalité du roman original est tout autre. En effet, ce ne sont pas la curiosité scientifique, le souci de progrès, qui animent le brave docteur dans ses recherches, mais la perspective de jouir en toute impunité de plaisirs qu’il estime coupables. D’ailleurs le Dr Jekyll, que sa transformation dégoûte tout d’abord, qui au début retourne sans effort à son statut de médecin respectable, cessera peu à peu de lutter contre ses penchants.
Malgré la réprobation publique, malgré même le risque d’être capturé et pendu, il lui devient en effet de plus en plus difficile de renoncer au plaisir que lui procurent ces incursions dans l’univers sans scrupules de Hyde. D’abord simplement inadéquats pour un homme dans sa position, ses divertissements secrets se transformeront, sous la poussée combinée de la clandestinité et de l’immunité, en pulsions sadiques puis meurtrières. Ou comment la peur du qu’en-dira-t-on, la pression sociale, en favorisant la dissimulation de ses désirs secrets, son dédoublement, peuvent conduire un individu - une société ? - à sa perte.
Portrait d’un homme refusant d’assumer la part noire de son âme, qui se laissera insensiblement dévorer par elle, ce roman prend pour prétexte le fantastique - potion et double maléfique - pour développer une véritable réflexion sur une société victorienne entravée par ses principes. Que l’addiction se nomme alcool, drogue, filles ou violence, ce récit pourrait être celui de n’importe quelle descente aux enfers, de la lente chute d’un homme qui n’a pas la force de renoncer à ce qu’il ne peut assumer.
Plus subtil et profond qu’il n’y paraît, servi par une écriture très visuelle et dynamique, ce petit roman mérite très largement le détour.
Ma note : 9,5/10Honorable savant ? A voir.
Si l’imagerie populaire née de ce roman nous présente plutôt un scientifique désintéressé, victime de son invention et ignorant des méfaits de son abominable double, la réalité du roman original est tout autre. En effet, ce ne sont pas la curiosité scientifique, le souci de progrès, qui animent le brave docteur dans ses recherches, mais la perspective de jouir en toute impunité de plaisirs qu’il estime coupables. D’ailleurs le Dr Jekyll, que sa transformation dégoûte tout d’abord, qui au début retourne sans effort à son statut de médecin respectable, cessera peu à peu de lutter contre ses penchants.
Malgré la réprobation publique, malgré même le risque d’être capturé et pendu, il lui devient en effet de plus en plus difficile de renoncer au plaisir que lui procurent ces incursions dans l’univers sans scrupules de Hyde. D’abord simplement inadéquats pour un homme dans sa position, ses divertissements secrets se transformeront, sous la poussée combinée de la clandestinité et de l’immunité, en pulsions sadiques puis meurtrières. Ou comment la peur du qu’en-dira-t-on, la pression sociale, en favorisant la dissimulation de ses désirs secrets, son dédoublement, peuvent conduire un individu - une société ? - à sa perte.
Portrait d’un homme refusant d’assumer la part noire de son âme, qui se laissera insensiblement dévorer par elle, ce roman prend pour prétexte le fantastique - potion et double maléfique - pour développer une véritable réflexion sur une société victorienne entravée par ses principes. Que l’addiction se nomme alcool, drogue, filles ou violence, ce récit pourrait être celui de n’importe quelle descente aux enfers, de la lente chute d’un homme qui n’a pas la force de renoncer à ce qu’il ne peut assumer.
Plus subtil et profond qu’il n’y paraît, servi par une écriture très visuelle et dynamique, ce petit roman mérite très largement le détour.
Dernière édition par Saphyr le Jeu 10 Nov 2011 - 23:35, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
L'étrange cas du Dr Jekyll et Mr Hyde est une nouvelle écrite par Robert Louis Stevenson et publiée en janvier 1886. Il conte l'histoire d'un notaire, Gabriel John Utterson, qui enquête sur le lien étrange entre Edward Hyde et le docteur Henry Jekyll.
Donc une nouvelle écrite en pleine époque victorienne, dans un monde où règne l'hypocrisie sous des dehors de bienséance.
C'est une nouvelle que l'on peut considérer comme une sorte de thriller d'épouvante où l'on considère le combat du bien et du mal. Mais aussi comme une histoire sur le dédoublement de la personnalité avec cette dualité que l'on a en chacun d'entre nous : le bien et le mal. Là où l'homme ordinaire compose avec ces deux facettes, le Dr Jekyll veut bien être Mr Hyde pour assouvir ses instincts mais rester Dr Jekyll pour ne pas avoir à les assumer.
Finalement une petite histoire très bien écrite, dans un langage très abordable pour un écrivain du XIXème siècle , j'ai bien apprécié. Ce livre a souvent été adapté à l'écran,donc je connaissais le mythe mais j'ai pris plaisir à lire l'intrigue originale.
Donc une nouvelle écrite en pleine époque victorienne, dans un monde où règne l'hypocrisie sous des dehors de bienséance.
C'est une nouvelle que l'on peut considérer comme une sorte de thriller d'épouvante où l'on considère le combat du bien et du mal. Mais aussi comme une histoire sur le dédoublement de la personnalité avec cette dualité que l'on a en chacun d'entre nous : le bien et le mal. Là où l'homme ordinaire compose avec ces deux facettes, le Dr Jekyll veut bien être Mr Hyde pour assouvir ses instincts mais rester Dr Jekyll pour ne pas avoir à les assumer.
Finalement une petite histoire très bien écrite, dans un langage très abordable pour un écrivain du XIXème siècle , j'ai bien apprécié. Ce livre a souvent été adapté à l'écran,donc je connaissais le mythe mais j'ai pris plaisir à lire l'intrigue originale.
Invité- Invité
Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Je l'ai lu suite à la lecture commune de janvier/février. Car je ne l'avais jamais lu, je connaissais le mythe vaguement alors ce fût l'occasion!
J'ai bien aimé ce petit livre rapide à lire. On y voit bien la dualité de l'Homme. Il refuse d'assumer cette part d'ombre de sa personnalité mais va finalement se laisser peu à peu dévorer par elle.
Même si cette histoire est racontée à la façon d'un thriller on sait dès le début qui est le coupable et d'où il vient, mais l'aveu écrit du Dr Jekyll confirme tout cela .
J'ai bien aimé ce petit livre rapide à lire. On y voit bien la dualité de l'Homme. Il refuse d'assumer cette part d'ombre de sa personnalité mais va finalement se laisser peu à peu dévorer par elle.
Même si cette histoire est racontée à la façon d'un thriller on sait dès le début qui est le coupable et d'où il vient, mais l'aveu écrit du Dr Jekyll confirme tout cela .
tite_puce- Grand expert du forum
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Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Merci Tite-puce pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
J'ai bien aimé ce livre, qui a été écrit à l'orée de la psychanalyse (sans doute le thème n'est-il pas un hasard). Habitué ces temps-ci à de vrais pavés, ça m'a fait plaisir de me contenter d'un livre "vite fait bien fait" où je trouve que tout est efficace : le style, l'intrigue, l'originalité. De quoi intéresser les plus réfractaires à la lecture tout comme les passionnés.
Dernière édition par T_2.0 le Mar 1 Mar 2016 - 9:33, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Merci T-2.0 pour ton avis
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Suite à l'adaptation de Pascal Salaün que nous avons découvert lors de la lecture commune de janvier/février 2016, j'ai déterré ce petit roman ou grande nouvelle de ma liseuse.
J'ai beaucoup aimé la première partie, contrairement à la pièce, nous avons un point de vue extérieur. L'écriture, malgré les quelques années ( ) passées, reste relativement fluide et agréable à lire. Tout est bien décrit, "on s'y croirait" comme on dit.
D'avoir lu la pièce avant et de connaître le "mythe" enlève une part de suspense, j'ai essayé de lire comme un lecteur de l'époque, sans rien en savoir mais pas évident.
J'ai beaucoup moins aimé la dernière partie, la "confession" de Jekyll, sans doute car je venais de lire la pièce et que c'est la partie qui s'en rapproche le plus.
Je vote apprécié
J'ai beaucoup aimé la première partie, contrairement à la pièce, nous avons un point de vue extérieur. L'écriture, malgré les quelques années ( ) passées, reste relativement fluide et agréable à lire. Tout est bien décrit, "on s'y croirait" comme on dit.
D'avoir lu la pièce avant et de connaître le "mythe" enlève une part de suspense, j'ai essayé de lire comme un lecteur de l'époque, sans rien en savoir mais pas évident.
J'ai beaucoup moins aimé la dernière partie, la "confession" de Jekyll, sans doute car je venais de lire la pièce et que c'est la partie qui s'en rapproche le plus.
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Re: [Stevenson, Robert Louis ] L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde
Mon avis :
La lecture de cette longue nouvelle m'a tellement comblée que j'ai du mal à croire que je l'ai lue et un peu oubliée. Il est vrai que j'étais jeune et étudiais comme dans un brouillard, tant j'étais prise par la complexité de la vie avec mes semblables : ce récit demande un certain détachement, une capacité à analyser les comportements plus qu'à être en prise directe avec ses émotions, et pour tout dire, une expérience de la vie et des autres. Toujours est-il que je ne l'ai pas du tout lu comme à vingt ans, et je suis heureuse de le redécouvrir.
D'abord, je crois bien n'avoir jamais lu une intrigue aussi maîtrisée, aussi rigoureuse, que celle-ci, en peu de pages en plus ! On comprend assez aisément qu'elle soit devenue un modèle du genre fantastique. Stevenson passe par rien moins que deux narrateurs extérieurs et des écrits de natures diverses, billets, lettres, confession... Même l'écriture entre en ligne de compte, c'est-à-dire la graphologie. Plusieurs personnes connaissent et apprécient Henry Jekyll, de même que quelques témoins ont l'occasion de trembler à la rencontre d'Edward Hyde. Le phénomène s'expliquera, mais je vais faire comme si tout le monde ne connaissait pas le secret du Dr Jekyll et de Mr Hyde. Aussi classique que soit la composition, aussi retenu que soit l'exposé des turpitudes de ce monstre de Hyde, le sujet fait partie de la pop culture, il est difficile de l'ignorer, comme en témoigne la chanson de Gainsbourg en 1968... Mais même avec cette connaissance involontaire, l'histoire peut se lire sur tant de niveaux qu'elle en donne le vertige.
Le fantastique, d'abord : j'ai appris dans mes cours de fac que cette nouvelle appartenait au thème du double, alors que le vampire faisait partie du thème de l'Autre. Qu'on me permette de douter de cette séparation - ici aussi, c'est l'Autre, un Autre étranger, qui vient à la vie par une décision consciente, puis échappe à son créateur. C'est le mythe du golem d'argile, avec une conscience propre, et un partage de la mémoire et des sensations. Si l'histoire nous était simplement contée de but en blanc, serait-elle aussi intéressante ? Le recours à des personnages non omniscients tels que le Dr Lanyon, le notaire Utterson, ou le maître d'hôtel Poole, repousse le moment horrible du savoir, dès lors que seules quelques pièces de puzzle s'assemblent laborieusement. Leurs spécialités respectives et leurs réactions face aux événements en dit long sur eux-mêmes, et Stevenson prend soin de brosser leur caractère. Certaines astuces narratives, fonctionnelles comme la double entrée chez Jekyll, l'écriture inversée, ou symboliques comme le miroir, les vêtements, rendent compte de la perfection de cette construction d'une intrigue ambiguë, c'est-à-dire par essence fantastique.
J'en viens à l'aspect non moins prégnant de la psychologie de cette dualité, que je ne vais pas développer, car ce serait tout dévoiler, c'est impossible. Il faut tout de même que cette œuvre tellement connue qu'elle fait partie de l'inconscient collectif et qu'elle est passée dans le langage courant, conserve son mystère. Je ne peux toutefois que recommander la nouvelle à tout étudiant en psychologie. Nous avons affaire à la fois à un enjeu spirituel, avec l'éternel combat du bien et du mal, de l'ange et du démon, mais encore médical, car on peut y voir différentes affections mentales. Pour parachever le tout, il est à noter que le processus addictif est analysé comme rarement. Je dois mentionner aussi deux visions de la science qui entrent en conflit, une classique et pragmatique, une autre mystique ou transcendantale, mais utilisée à mauvais escient.
Suffira-t-il d'ajouter que le style est élégant et nuancé, aussi bien que posé et factuel ? Les descriptions donnent vie à la ville de Londres et à ses brumes, encore un élément du mythe. On ne trouvera que peu de scènes violentes, car tout est suggéré, on peut imaginer ce qu'on veut, et c'est tout aussi bien. J'ai lu la traduction de Jean-Pierre Naugrette, qui date de 1999, elle m'a paru bien restituer l'atmosphère de la nouvelle. 5/5
Citations :
Les rues se succédaient, illuminées : on aurait dit une procession. Et toutes aussi désertes qu'une église... Tant et si bien que je me retrouvai peu à peu dans l'état d'esprit de quelqu'un qui dresse l'oreille de plus en plus au point d'en venir à souhaiter l'apparition d'un agent de police. (page 17)
Il y avait longtemps que ce document empêchait le notaire de dormir. Il heurtait non seulement son esprit de juriste, mais son affection pour tout ce que l'existence pouvait offrir de normal et de conventionnel, lui pour qui extravagance rimait avec inconvenance. (page 23)
Dans la ville engloutie par l'épais brouillard qui l'enveloppait encore, les réverbères scintillaient comme des escarboucles et, malgré ces nuages tombés du ciel qui étouffaient et amortissaient les sons, le cortège ininterrompu de la vie urbaine se déroulait parmi les grandes artères avec le mugissement d'un vent puissant. Pourtant, la pièce était égayée par la flambée. L'acidité du vin avait depuis longtemps disparu de la bouteille. Sa robe impériale avait mûri avec le temps comme s'enrichit la tonalité d'un vitrail ; la chaleur dorée des après-midis d'automne sur les vignobles à flanc de coteau était prête à se libérer, et les brouillards de Londres seraient alors dispersés. (page 41)
Plusieurs livres étaient rangés sur une étagère ; il y en avait un d'ouvert à côté du plateau, et quelle ne fut pas la surprise d'Utterson de voir qu'il s'agissait d'un ouvrage édifiant pour lequel Jekyll avait souvent professé la plus profonde estime, et en marge duquel il avait griffonné, de sa propre main, les plus épouvantables blasphèmes ! (page 59)
Deux mois durant, je menai une vie d'un ascétisme inédit, et goûtai en compensation les joies d'une conscience satisfaite. Mais le temps finit par émousser l'acuité de mes alarmes ; les éloges prodigués par ma conscience finirent par aller de soi ; angoisses et désirs commençaient à me torturer (...). (page 79)
La lecture de cette longue nouvelle m'a tellement comblée que j'ai du mal à croire que je l'ai lue et un peu oubliée. Il est vrai que j'étais jeune et étudiais comme dans un brouillard, tant j'étais prise par la complexité de la vie avec mes semblables : ce récit demande un certain détachement, une capacité à analyser les comportements plus qu'à être en prise directe avec ses émotions, et pour tout dire, une expérience de la vie et des autres. Toujours est-il que je ne l'ai pas du tout lu comme à vingt ans, et je suis heureuse de le redécouvrir.
D'abord, je crois bien n'avoir jamais lu une intrigue aussi maîtrisée, aussi rigoureuse, que celle-ci, en peu de pages en plus ! On comprend assez aisément qu'elle soit devenue un modèle du genre fantastique. Stevenson passe par rien moins que deux narrateurs extérieurs et des écrits de natures diverses, billets, lettres, confession... Même l'écriture entre en ligne de compte, c'est-à-dire la graphologie. Plusieurs personnes connaissent et apprécient Henry Jekyll, de même que quelques témoins ont l'occasion de trembler à la rencontre d'Edward Hyde. Le phénomène s'expliquera, mais je vais faire comme si tout le monde ne connaissait pas le secret du Dr Jekyll et de Mr Hyde. Aussi classique que soit la composition, aussi retenu que soit l'exposé des turpitudes de ce monstre de Hyde, le sujet fait partie de la pop culture, il est difficile de l'ignorer, comme en témoigne la chanson de Gainsbourg en 1968... Mais même avec cette connaissance involontaire, l'histoire peut se lire sur tant de niveaux qu'elle en donne le vertige.
Le fantastique, d'abord : j'ai appris dans mes cours de fac que cette nouvelle appartenait au thème du double, alors que le vampire faisait partie du thème de l'Autre. Qu'on me permette de douter de cette séparation - ici aussi, c'est l'Autre, un Autre étranger, qui vient à la vie par une décision consciente, puis échappe à son créateur. C'est le mythe du golem d'argile, avec une conscience propre, et un partage de la mémoire et des sensations. Si l'histoire nous était simplement contée de but en blanc, serait-elle aussi intéressante ? Le recours à des personnages non omniscients tels que le Dr Lanyon, le notaire Utterson, ou le maître d'hôtel Poole, repousse le moment horrible du savoir, dès lors que seules quelques pièces de puzzle s'assemblent laborieusement. Leurs spécialités respectives et leurs réactions face aux événements en dit long sur eux-mêmes, et Stevenson prend soin de brosser leur caractère. Certaines astuces narratives, fonctionnelles comme la double entrée chez Jekyll, l'écriture inversée, ou symboliques comme le miroir, les vêtements, rendent compte de la perfection de cette construction d'une intrigue ambiguë, c'est-à-dire par essence fantastique.
J'en viens à l'aspect non moins prégnant de la psychologie de cette dualité, que je ne vais pas développer, car ce serait tout dévoiler, c'est impossible. Il faut tout de même que cette œuvre tellement connue qu'elle fait partie de l'inconscient collectif et qu'elle est passée dans le langage courant, conserve son mystère. Je ne peux toutefois que recommander la nouvelle à tout étudiant en psychologie. Nous avons affaire à la fois à un enjeu spirituel, avec l'éternel combat du bien et du mal, de l'ange et du démon, mais encore médical, car on peut y voir différentes affections mentales. Pour parachever le tout, il est à noter que le processus addictif est analysé comme rarement. Je dois mentionner aussi deux visions de la science qui entrent en conflit, une classique et pragmatique, une autre mystique ou transcendantale, mais utilisée à mauvais escient.
Suffira-t-il d'ajouter que le style est élégant et nuancé, aussi bien que posé et factuel ? Les descriptions donnent vie à la ville de Londres et à ses brumes, encore un élément du mythe. On ne trouvera que peu de scènes violentes, car tout est suggéré, on peut imaginer ce qu'on veut, et c'est tout aussi bien. J'ai lu la traduction de Jean-Pierre Naugrette, qui date de 1999, elle m'a paru bien restituer l'atmosphère de la nouvelle. 5/5
Citations :
Les rues se succédaient, illuminées : on aurait dit une procession. Et toutes aussi désertes qu'une église... Tant et si bien que je me retrouvai peu à peu dans l'état d'esprit de quelqu'un qui dresse l'oreille de plus en plus au point d'en venir à souhaiter l'apparition d'un agent de police. (page 17)
Il y avait longtemps que ce document empêchait le notaire de dormir. Il heurtait non seulement son esprit de juriste, mais son affection pour tout ce que l'existence pouvait offrir de normal et de conventionnel, lui pour qui extravagance rimait avec inconvenance. (page 23)
Dans la ville engloutie par l'épais brouillard qui l'enveloppait encore, les réverbères scintillaient comme des escarboucles et, malgré ces nuages tombés du ciel qui étouffaient et amortissaient les sons, le cortège ininterrompu de la vie urbaine se déroulait parmi les grandes artères avec le mugissement d'un vent puissant. Pourtant, la pièce était égayée par la flambée. L'acidité du vin avait depuis longtemps disparu de la bouteille. Sa robe impériale avait mûri avec le temps comme s'enrichit la tonalité d'un vitrail ; la chaleur dorée des après-midis d'automne sur les vignobles à flanc de coteau était prête à se libérer, et les brouillards de Londres seraient alors dispersés. (page 41)
Plusieurs livres étaient rangés sur une étagère ; il y en avait un d'ouvert à côté du plateau, et quelle ne fut pas la surprise d'Utterson de voir qu'il s'agissait d'un ouvrage édifiant pour lequel Jekyll avait souvent professé la plus profonde estime, et en marge duquel il avait griffonné, de sa propre main, les plus épouvantables blasphèmes ! (page 59)
Deux mois durant, je menai une vie d'un ascétisme inédit, et goûtai en compensation les joies d'une conscience satisfaite. Mais le temps finit par émousser l'acuité de mes alarmes ; les éloges prodigués par ma conscience finirent par aller de soi ; angoisses et désirs commençaient à me torturer (...). (page 79)
elea2020- Grand sage du forum
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