Peau d'homme [Hubert et Zanzim]
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Peau d'homme [Hubert et Zanzim]
Peau d'homme
Hubert et Zanzim
160 pages
Glénat
01/04/2020
EAN : 9782344010648
Présentation de l'éditeur :
Sans contrefaçon, je suis un garçon !
Dans l'Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c'était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d'homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d'un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d'homme, Bianca s'affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l'amour et la sexualité. La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l'objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l'instrument d'une domination à la fois sévère et inconsciente ?
À travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité... mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l'humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d'homme nous invite tant à la libération des mœurs qu'à la quête folle et ardente de l'amour.
Mon avis :
J'ai apprécié cette BD, qui a été offerte à ma fille aînée (eh oui, je la lui ai chipée). Je ne suis cependant pas totalement convaincue ni emballée par la représentation des rapports de couple qu'elle présente.
Le scénario se présente comme une réécriture du conte Peau d'Âne, de manière assez éloignée tout de même, puisqu'il n'est pas question de harcèlement incestueux. Le récit est transposé dans un univers italien, peut-être florentin, qu'on pourrait situer vers le XIVe ou XVe siècle. En bien des aspects, y compris le prénom qu'adopte Bianca sous sa peau d'homme, Lorenzo, l'univers visuel m'a rappelé Lorenzaccio de Musset (les bouges, l'ambiguïté, la rébellion)...
Bianca, jeune fille à marier, ou plutôt déjà fiancée par arrangement, voudrait connaître son fiancé Giovanni avant le mariage (sans toutefois remettre en question le choix de ses parents, ce qui est cohérent par rapport à la place d'une femme à cette époque). Le biais magique de la peau d'homme, transmise par les femmes de sa famille (on apprend que sa mère et sa tante notamment l'ont essayée), lui permet de vivre de l'intérieur ce que vit un homme. Ainsi visite-t-elle sa ville sous l'identité de Lorenzo, mystérieux et très beau garçon, et sympathise-t-elle avec Giovanni. Mais Giovanni aime les garçons, ils se plaisent et Bianca est de plus en plus perdue sous cette double identité. Toutefois, elle se libère en tant que Lorenzo, s'amuse et sème la zizanie, notamment lorsque son frère, Fra Angelo, prédicateur à la mode, cherche à imposer des lois restrictives sur la sexualité. Mais qu'en sera-t-il de son couple, lorsqu'elle comprend que Giovanni ne l'aimera pas en tant que femme ?
J'ai apprécié le récit et la mise en images, très belle, trouvé intéressante l'approche de l'homosexualité et la perception de celle-ci par des fanatiques religieux tels que Fra Angelo. La revendication de Bianca d'avoir une vie sexuelle libérée et intéressante est juste et légitime, et comme cela se règle dans l'intimité, ce n'est pas à la limite trop anachronique. Cependant, les auteurs ont, me semble-t-il, trop voulu faire des clins d'œil à cette question à notre époque : les marches organisées par la secte d'Angelo font furieusement penser à la Manif pour tous ; quant à l'union entre Bianca et Giovanni, disons qu'elle a un goût d'intersectionnalité - la quête de la libération des femmes et celle de la communauté homosexuelle (ou transsexuelle) est commune, il faut aller de pair et marcher main dans la main. Je ne renie pas le principe, mais dans un conte situé dans un univers temporel quasi-médiéval, c'est... curieux. C'est peut-être quand même une bonne approche pour que des adolescents ou jeunes adultes s'identifient davantage et réfléchissent à la question - et de toute façon, cela ne peut pas faire de mal.
Hubert et Zanzim
160 pages
Glénat
01/04/2020
EAN : 9782344010648
Présentation de l'éditeur :
Sans contrefaçon, je suis un garçon !
Dans l'Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c'était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d'homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d'un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d'homme, Bianca s'affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l'amour et la sexualité. La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l'objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l'instrument d'une domination à la fois sévère et inconsciente ?
À travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité... mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l'humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d'homme nous invite tant à la libération des mœurs qu'à la quête folle et ardente de l'amour.
Mon avis :
J'ai apprécié cette BD, qui a été offerte à ma fille aînée (eh oui, je la lui ai chipée). Je ne suis cependant pas totalement convaincue ni emballée par la représentation des rapports de couple qu'elle présente.
Le scénario se présente comme une réécriture du conte Peau d'Âne, de manière assez éloignée tout de même, puisqu'il n'est pas question de harcèlement incestueux. Le récit est transposé dans un univers italien, peut-être florentin, qu'on pourrait situer vers le XIVe ou XVe siècle. En bien des aspects, y compris le prénom qu'adopte Bianca sous sa peau d'homme, Lorenzo, l'univers visuel m'a rappelé Lorenzaccio de Musset (les bouges, l'ambiguïté, la rébellion)...
Bianca, jeune fille à marier, ou plutôt déjà fiancée par arrangement, voudrait connaître son fiancé Giovanni avant le mariage (sans toutefois remettre en question le choix de ses parents, ce qui est cohérent par rapport à la place d'une femme à cette époque). Le biais magique de la peau d'homme, transmise par les femmes de sa famille (on apprend que sa mère et sa tante notamment l'ont essayée), lui permet de vivre de l'intérieur ce que vit un homme. Ainsi visite-t-elle sa ville sous l'identité de Lorenzo, mystérieux et très beau garçon, et sympathise-t-elle avec Giovanni. Mais Giovanni aime les garçons, ils se plaisent et Bianca est de plus en plus perdue sous cette double identité. Toutefois, elle se libère en tant que Lorenzo, s'amuse et sème la zizanie, notamment lorsque son frère, Fra Angelo, prédicateur à la mode, cherche à imposer des lois restrictives sur la sexualité. Mais qu'en sera-t-il de son couple, lorsqu'elle comprend que Giovanni ne l'aimera pas en tant que femme ?
J'ai apprécié le récit et la mise en images, très belle, trouvé intéressante l'approche de l'homosexualité et la perception de celle-ci par des fanatiques religieux tels que Fra Angelo. La revendication de Bianca d'avoir une vie sexuelle libérée et intéressante est juste et légitime, et comme cela se règle dans l'intimité, ce n'est pas à la limite trop anachronique. Cependant, les auteurs ont, me semble-t-il, trop voulu faire des clins d'œil à cette question à notre époque : les marches organisées par la secte d'Angelo font furieusement penser à la Manif pour tous ; quant à l'union entre Bianca et Giovanni, disons qu'elle a un goût d'intersectionnalité - la quête de la libération des femmes et celle de la communauté homosexuelle (ou transsexuelle) est commune, il faut aller de pair et marcher main dans la main. Je ne renie pas le principe, mais dans un conte situé dans un univers temporel quasi-médiéval, c'est... curieux. C'est peut-être quand même une bonne approche pour que des adolescents ou jeunes adultes s'identifient davantage et réfléchissent à la question - et de toute façon, cela ne peut pas faire de mal.
elea2020- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : enseignante en reconversion
Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
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Re: Peau d'homme [Hubert et Zanzim]
Belle critique Elea, mais...
Pour le format BD/Mangas il faut
Genre_:_Nom du manga_-_Série_[Nom,_Prénom]
De même pour les BDs mais sans le genre précisé devant.
L'auteur scénariste en premier, de dessinateur en deuxième (s'ils sont deux!)
https://www.partagelecture.com/t18120-comment-faire-une-critique-modele-detaille
Pour le format BD/Mangas il faut
Genre_:_Nom du manga_-_Série_[Nom,_Prénom]
De même pour les BDs mais sans le genre précisé devant.
L'auteur scénariste en premier, de dessinateur en deuxième (s'ils sont deux!)
https://www.partagelecture.com/t18120-comment-faire-une-critique-modele-detaille
joëlle- Modérateur
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Re: Peau d'homme [Hubert et Zanzim]
joëlle a écrit:Belle critique Elea, mais...
Pour le format BD/Mangas il faut
Genre_:_Nom du manga_-_Série_[Nom,_Prénom]
De même pour les BDs mais sans le genre précisé devant.
L'auteur scénariste en premier, de dessinateur en deuxième (s'ils sont deux!)
https://www.partagelecture.com/t18120-comment-faire-une-critique-modele-detaille
Et bien, c'est ça : ce n'est pas une série, et c'est une BD et non un manga, donc pas de genre, nom de la BD placé devant.
Ensuite, les deux auteurs : Hubert (c'est un pseudo, donc un seul nom) est l'auteur, le scénariste ; Zanzim (pseudo aussi) est le dessinateur. Je ne vois pas où j'ai fait une erreur.
elea2020- Grand sage du forum
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Re: Peau d'homme [Hubert et Zanzim]
Tu ne vois pas l’erreur parce que j’ai édité et corrigé ton titre .
joëlle- Modérateur
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Nombre de messages : 9708
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Date d'inscription : 30/09/2013
Re: Peau d'homme [Hubert et Zanzim]
joëlle a écrit:Tu ne vois pas l’erreur parce que j’ai édité et corrigé ton titre .
Ah, je comprends : merci !
elea2020- Grand sage du forum
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