[Whitaker, Chris] Duchess
5 participants
Page 1 sur 1
Votre avis ?
[Whitaker, Chris] Duchess
Duchess (We Begin at the End)
Auteur : Chris Whitaker
Traduit de l’anglais pas Julie Sibony
Éditions : Sonatine (5 Mai 2022)
ISBN : 978-2355848315
530 pages
Quatrième de couverture
Duchess a 13 ans, pas de père, et une mère à la dérive. Dans les rues de Cape Haven, petite ville côtière de Californie, elle ne souffre ni pitié ni compromis. Face à un monde d'adultes défaillants, elle relève la tête et fait front, tout en veillant sur son petit frère, Robin. Mais Vincent King, le responsable du naufrage de sa mère, vient de sortir de prison. Et son retour à Cape Haven ravive les tumultes du passé. Quand cette menace se précise, Duchess n'a plus le choix : il va lui falloir engager la lutte pour sauver ce qui peut l'être, et protéger les siens.
Mon avis
Duchess, sur la couverture, on aperçoit peu de choses de toi. Un œil farouche, une mèche de cheveux, un visage qui se cache, comme pour mieux se préserver des assauts de la vie. Car elle ne t’a fait aucun cadeau. Ton enfance a été souillée, détruite, et tu as dû, très tôt, te montrer forte pour soutenir Robin, ton petit frère. Tu as été tout ce dont il avait besoin : amour, présence, protection.
Rien ne t’a été épargné, un père absent dont tu ne sais rien, une mère qui essaie, dit-elle, de « faire mieux », mais qui retombe régulièrement dans ses travers, sans doute parce que deux enfants à porter c’est trop lourd pour elle. Ce n’est pas une mauvaise femme ta Maman, mais elle ne sait pas faire, elle oublie, elle fréquente les mauvaises personnes, elle se laisse aller, elle se trompe… Alors, toi, tu essaie de pallier à ses manques. Nourrir ton frérot, penser à son anniversaire, éloigner les fauteurs de trouble sont tes objectifs. Tu t’oublies, Duchess, par amour pour lui. Il est plus que probable que tu souffres mais tu serres les dents, les poings, tu regardes au loin, tu ne t’appesantis pas et tu continues d’avancer.
D’ailleurs, tu le dis, tu le déclames comme un étendard « Je suis la hors-la-loi Duchess Day Radley ». Une rebelle insaisissable mais tellement attachante dans chacun de tes combats. Parce que s’il faut se battre, contourner les lois, enfreindre les règles, toi, tu n’hésites pas si tu penses que c’est mieux ainsi. On t’a volé ton enfance, tu protèges celle de Robin, on t’a dépouillé de tes rêves, tu lui en offres, on t’a enlevé ton innocence, tu préserves la sienne. Malgré ta maturité, tu restes une adolescente de treize ans, parfois tu voudrais te laisser apprivoiser, te poser, pleurer, te confier, te faire aider mais tu es fière, digne, noble. D’ailleurs, il s’appelle Thomas Noble celui qui contourne tes barrières. Tu le repousses mais il reste fidèle. Les amis, ça existe Duchess, regarde, écoute, Walk, Thomas, Dolly et quelques autres….. Crois en l’avenir Duchess, crois en l’homme, crois en toi.
Celui qui t’évoque s’appelle Chris. Il le fait avec délicatesse, amour. Julie Sibony lui a donné ses mots en français pour mon plus grand plaisir. Quand il parle de toi, son écriture vibre, palpite, comme le cœur qu’il t’a offert. Souvent, il explique les situations difficiles, douloureuses, voire dangereuses que toi ou d’autres rencontrez mais il n’en rajoute pas. On sent qu’il a de l’empathie, qu’il comprend les hommes et les femmes qu’il présente, parce qu’il les connaît bien, comme s’ils existaient vraiment. Il raconte la peur, les doutes, la maladie, l’injustice, la résilience, l’amour d’une sœur pour son frère.
Le chemin n’est jamais droit, Duchess, pour certains, il est très ardu, caillouteux, mais on y arrive toujours. Tu es forte et fragile, on ne peut que t’aimer même si tu refuses la main tendue. Tu ne m’as pas vue, pourtant tu as capturé mon cœur et je ne t’ai pas lâchée. Je ne t’oublierai pas.
_________________
Cassiopée- Admin
-
Nombre de messages : 16789
Localisation : Saint Etienne
Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Whitaker, Chris] Duchess
Merci Cass! C'est noté.
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 3262
Age : 72
Localisation : Québec
Emploi/loisirs : Retraité
Genre littéraire préféré : Roman historique
Date d'inscription : 07/01/2012
Re: [Whitaker, Chris] Duchess
Cassiopée lorsque je lis ton avis je me sens toute petite
Mon avis
Chris Whitaker a très bien décrit les personnages et réussi à les rendre très attachants, commençant par Duchess, l’héroïne principale, une adolescente de 13 ans a un regard plein de défi, le coeur plein de haine, elle ne pleure jamais et retient ses larmes car elle est une hors-la-loi dure avec une volonté, très dure à l’égard des autres sauf pour Robin son petit frère, car l’amour absolu qu’elle lui porte nous fait assister à des scènes qui font venir les larmes aux yeux, elle n’est pas seulement sa grande sœur, elle remplace sa mère Star chanteuse de cabaret, et le protège cependant que ce rôle n’est pas le sien. Et puis il y a Vincent, un ex petit ami qui vient de sortir de prison et Walk, inspecteur de police, ami d ’enfance de Star et Vincent, il est malade, souvent saisi de tremblement, il n’a jamais conduit d’enquête importante depuis trois décennies et aimerait vivre tranquille, mais un crime vient d’être commis sur la mère de Duchess, et une avocate qui a fait un trait sur son passé, des voisins malfaisants. Tous ces personnages sont intrigants, intéressants et complexes sont bien décrits par Chris Whitaker, cependant c’est Duchess le personnage principal qui s’est formée un carapace en dépit de tout, attachante et farouche, terrible et implacable, rebelle et insolente mais tellement attachante. Ce roman sur fond d’atmosphère noire et intense de l’Amérique sauvage et pauvre est saisissant et violent, tout cela créant un suspense et une intrigue bien menés avec une fin détonante, ce qui en fait un roman plein d’émotions diverses…...4,5/5
Mon avis
Chris Whitaker a très bien décrit les personnages et réussi à les rendre très attachants, commençant par Duchess, l’héroïne principale, une adolescente de 13 ans a un regard plein de défi, le coeur plein de haine, elle ne pleure jamais et retient ses larmes car elle est une hors-la-loi dure avec une volonté, très dure à l’égard des autres sauf pour Robin son petit frère, car l’amour absolu qu’elle lui porte nous fait assister à des scènes qui font venir les larmes aux yeux, elle n’est pas seulement sa grande sœur, elle remplace sa mère Star chanteuse de cabaret, et le protège cependant que ce rôle n’est pas le sien. Et puis il y a Vincent, un ex petit ami qui vient de sortir de prison et Walk, inspecteur de police, ami d ’enfance de Star et Vincent, il est malade, souvent saisi de tremblement, il n’a jamais conduit d’enquête importante depuis trois décennies et aimerait vivre tranquille, mais un crime vient d’être commis sur la mère de Duchess, et une avocate qui a fait un trait sur son passé, des voisins malfaisants. Tous ces personnages sont intrigants, intéressants et complexes sont bien décrits par Chris Whitaker, cependant c’est Duchess le personnage principal qui s’est formée un carapace en dépit de tout, attachante et farouche, terrible et implacable, rebelle et insolente mais tellement attachante. Ce roman sur fond d’atmosphère noire et intense de l’Amérique sauvage et pauvre est saisissant et violent, tout cela créant un suspense et une intrigue bien menés avec une fin détonante, ce qui en fait un roman plein d’émotions diverses…...4,5/5
lalyre- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 9607
Age : 92
Localisation : Liège (Belgique )
Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Whitaker, Chris] Duchess
A treize ans, sans père et démunie face à la dérive d’une mère défaillante, Duchess Bradley a depuis longtemps appris à ne compter que sur elle-même, remplissant du mieux qu’elle peut le rôle qu’aucun adulte n’exerce pour elle et son petit frère de cinq ans. Mais voilà qu’après trois décennies d’emprisonnement, Vincent King, l’homme responsable du malheur de sa mère, resurgit, en même temps que les fantômes d’un passé traumatisant, dans leur petite ville de Floride. Les évènements ne tardent pas à dépasser l’adolescente, aussi vaillante et déterminée soit-elle à protéger les siens…
Comment se construire quand on grandit en plein naufrage, et que les êtres meurtris qui vous entourent, ombres paumées ou fauves enragés, ne font que paver l’abîme prêt à vous engloutir du même coup ? Duchess entretient sa rébellion typiquement adolescente en s’inventant la dureté d’une hors-la-loi, inspirée d’un irréductible aïeul de l’époque du Far West. Et c’est du haut de ce confondant bout de fille, encore plein de fragilité et d’innocence, mais masquées par une fougue et une impertinence dictées par un courage et une détermination capables d’en remontrer à bien des adultes, que l’on se lance à corps et coeurs perdus dans un apprentissage accéléré aux allures de toboggan pour l’enfer.
Car la tragédie a la dent dure, et les incidences de ce passé destructeur que l’on va peu à peu découvrir, avec leur lot de culpabilités et de souffrances, de désespoir et de violence, n’ont pas fini de prendre des proportions insoupçonnées, semant la mort et les épreuves autour de Duchess et du petit frère qu’il lui est de plus en plus difficile de protéger. Dans une noirceur systémique entretenue par les malchances et les accidents, mais aussi par l’arrogance et les préjugés, par les contraintes financières et par une machine judiciaire peu regardante pour peu qu’on lui désigne un coupable idéal, les enfants rencontrent une série de personnages secondaires d’une touchante humanité, sans doute d’autant plus patients et compréhensifs que la vie les a eux-même malmenés : l’inspecteur Walk, l’ami fidèle tourmenté, de plus en plus fragilisé par la maladie de Parkinson ; la vieille et secourable Dolly, en train de perdre son mari malade ; le grand-père Hal et le garçon Thomas Noble à la main estropiée, tous deux capables de percer à jour la carapace d’agressivité de Duchess ; Shelly, l’assistante sociale dont l’avalanche de cas désespérés n’a jamais entamé l’engagement. Et l’on découvrira même que les plus méchants n’avaient au fond que les motivations dictées par le malheur.
Dans ce drame développé par petites touches, sans pathos ni complaisance, mais surtout loin de tout manichéisme tant culpabilité et innocence s’y entremêlent inextricablement, alors que la glissade vers une catastrophe finale semble de plus en plus inéluctable, jamais la lumière ne disparaît tout à fait, centrée sur cet extraordinaire personnage d’adolescente crevant littéralement les pages, plus discrètement réfléchie par l’humanité des autres caractères du récit. A l’image de l’ambivalence générale des protagonistes, somme toute plus ou moins tirés vers le bien ou vers le mal par les circonstances de la vie, l’histoire s’achève en demi-teinte, sans happy end doucereux, mais la porte entrouverte sur un possible espoir. Alors, le temps d’un livre, l’on a envie d’y croire, même si la réalité, dans ce genre de situations, doit sans doute s’avérer souvent réellement inextricable. (4/5)
Comment se construire quand on grandit en plein naufrage, et que les êtres meurtris qui vous entourent, ombres paumées ou fauves enragés, ne font que paver l’abîme prêt à vous engloutir du même coup ? Duchess entretient sa rébellion typiquement adolescente en s’inventant la dureté d’une hors-la-loi, inspirée d’un irréductible aïeul de l’époque du Far West. Et c’est du haut de ce confondant bout de fille, encore plein de fragilité et d’innocence, mais masquées par une fougue et une impertinence dictées par un courage et une détermination capables d’en remontrer à bien des adultes, que l’on se lance à corps et coeurs perdus dans un apprentissage accéléré aux allures de toboggan pour l’enfer.
Car la tragédie a la dent dure, et les incidences de ce passé destructeur que l’on va peu à peu découvrir, avec leur lot de culpabilités et de souffrances, de désespoir et de violence, n’ont pas fini de prendre des proportions insoupçonnées, semant la mort et les épreuves autour de Duchess et du petit frère qu’il lui est de plus en plus difficile de protéger. Dans une noirceur systémique entretenue par les malchances et les accidents, mais aussi par l’arrogance et les préjugés, par les contraintes financières et par une machine judiciaire peu regardante pour peu qu’on lui désigne un coupable idéal, les enfants rencontrent une série de personnages secondaires d’une touchante humanité, sans doute d’autant plus patients et compréhensifs que la vie les a eux-même malmenés : l’inspecteur Walk, l’ami fidèle tourmenté, de plus en plus fragilisé par la maladie de Parkinson ; la vieille et secourable Dolly, en train de perdre son mari malade ; le grand-père Hal et le garçon Thomas Noble à la main estropiée, tous deux capables de percer à jour la carapace d’agressivité de Duchess ; Shelly, l’assistante sociale dont l’avalanche de cas désespérés n’a jamais entamé l’engagement. Et l’on découvrira même que les plus méchants n’avaient au fond que les motivations dictées par le malheur.
Dans ce drame développé par petites touches, sans pathos ni complaisance, mais surtout loin de tout manichéisme tant culpabilité et innocence s’y entremêlent inextricablement, alors que la glissade vers une catastrophe finale semble de plus en plus inéluctable, jamais la lumière ne disparaît tout à fait, centrée sur cet extraordinaire personnage d’adolescente crevant littéralement les pages, plus discrètement réfléchie par l’humanité des autres caractères du récit. A l’image de l’ambivalence générale des protagonistes, somme toute plus ou moins tirés vers le bien ou vers le mal par les circonstances de la vie, l’histoire s’achève en demi-teinte, sans happy end doucereux, mais la porte entrouverte sur un possible espoir. Alors, le temps d’un livre, l’on a envie d’y croire, même si la réalité, dans ce genre de situations, doit sans doute s’avérer souvent réellement inextricable. (4/5)
Re: [Whitaker, Chris] Duchess
Mon avis :
Rude, très rude que la lecture de ce livre. Il est vraiment difficile d'oublier Duchess, cette gamine qui s'est elle-même proclamée hors-la-loi et qui fait tout pour protéger sa famille. Son petit frère d'abord, Robin, encore innocent de tout ce qui l'entoure, encore inconscient de ce que les autres disent autour de lui. Sa mère, ensuite, Star, perdue entre dépression et consommation excessive de tout ce qui peut être consommé, la combinaison de ces deux éléments pouvant provoquer des catastrophes. Duchess porte tout son monde à bras le corps, fait de son mieux, mais, parfois, ne prend pas les bonnes décisions - et peut-on le lui reprocher, à elle qui n'a que treize ans ? et les conséquences peuvent là aussi être dramatiques. Oui, Duchess donne son prénom à ce roman, mais les seconds rôles sont tout aussi important qu'elle. Parmi eux, je pense à l'inspecteur Walk, ami de longue date de Star et de Vincent, celui par qui tout a commencé, celui qui sort de prison trente ans après le meurtre de Sissy, la petite soeur de Star. Rien ne sera "simple", rien ne sera manichéen dans ce roman - jusqu'au dénouement.
Rude, très rude que la lecture de ce livre. Il est vraiment difficile d'oublier Duchess, cette gamine qui s'est elle-même proclamée hors-la-loi et qui fait tout pour protéger sa famille. Son petit frère d'abord, Robin, encore innocent de tout ce qui l'entoure, encore inconscient de ce que les autres disent autour de lui. Sa mère, ensuite, Star, perdue entre dépression et consommation excessive de tout ce qui peut être consommé, la combinaison de ces deux éléments pouvant provoquer des catastrophes. Duchess porte tout son monde à bras le corps, fait de son mieux, mais, parfois, ne prend pas les bonnes décisions - et peut-on le lui reprocher, à elle qui n'a que treize ans ? et les conséquences peuvent là aussi être dramatiques. Oui, Duchess donne son prénom à ce roman, mais les seconds rôles sont tout aussi important qu'elle. Parmi eux, je pense à l'inspecteur Walk, ami de longue date de Star et de Vincent, celui par qui tout a commencé, celui qui sort de prison trente ans après le meurtre de Sissy, la petite soeur de Star. Rien ne sera "simple", rien ne sera manichéen dans ce roman - jusqu'au dénouement.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13232
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Sujets similaires
» [Auguste, Chris] IRL
» [Mooney, Chris] Disparues
» [Wood, Chris] Kirya
» [Wooding, Chris] Frey
» [Red, Chris] Les fils du destin
» [Mooney, Chris] Disparues
» [Wood, Chris] Kirya
» [Wooding, Chris] Frey
» [Red, Chris] Les fils du destin
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|