[Barbéris, Dominique] L'heure exquise
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[Barbéris, Dominique] L'heure exquise
Titre :L'heure exquise
Auteur : Dominique Barberis
édition : Gallimard
Nombre de pages : 128 pages
Présentation de l’éditeur :
Un soir d’été en province, de la fermeture de la boucherie du village au coucher des enfants.
Tel est le « motif » sur lequel travaille l’auteur, à la manière de Monet, de Ravel, de Téchiné, une certaine tradition française de la description fine.
Le registre est celui du secret, de l’intime, de l’émotion furtive. De la musique avant toutes choses. » Tout immobile.
Les hommes assis dans leurs jardins comme les dieux de l’ancienne Grèce. On dirait que plus rien ne nous séparé du cœur de nos désirs.
Le soleil descendu avec un mouvement régulier sur cette campagne rase, avec ses champs bien clôturés, ses merisiers, ses noisetiers serrés, et les haies du bocage sur lesquelles les mûres de saison commençaient déjà à noircir ; le mouvement sur la côte de la Châtaigneraie, de l’éolienne.
Le soleil rejoignant sa base, atteignant son point le plus bas, ce point d’obscure connaissance, d’obscure tangence, se couchant dans nos cœurs plats comme des champs, dans nos cœurs secs et remués comme de la terre.
Mon avis :
Ce livre est paru en 1998. L’aurai-je lu à sa parution ? Non. Je ne me souviens même plus de ce que je lisais cette année-là.
Si,des années après sa parution, je suis allée jusqu’au bout de ma lecture, je dois dire que je ne l’ai pas apprécié. Je serai pourtant tentée de me lancer dans des circonvolutions littéraires, dire que le style est ceci, cela, qu’il est intéressant de découvrir ce qui se passe dans une journée complète, au temps de ce qui n’était pas encore une canicule estivale. Je pourrai dire que ce récit simple change de ce que l’on peut lire habituellement, que ce n’est pas un « roman de l’été ». Ce ne serait que des effets de style.
Je me suis passablement ennuyée à cette lecture. Je me suis ennuyée face à tout ce que ce récit comportait de conventionnel, et en même temps d’un autre temps. L’on ne trouve plus, en 2023, une file de femmes qui achètent leur viande chez le boucher du village. Elles vont au supermarché, ou se font livrer, voire ne mangent quasiment plus de viande. L’on ne trouve plus, du moins je l’espère, une belle brochette de mère énervée qui, face à l’agitation de leurs enfants respectifs, ne voient qu’une solution : la fessée ! Juste pour passer leurs nerfs, parce qu’elles ne supportent plus l’énervement de leurs enfants, et de mettre cela sur le dos de la chaleur. Elles n’attendent d’ailleurs qu’une chose, que ceux-ci retournent à l’école ! Nous sommes l’été, et pourtant, elles ne prennent pas le temps de se poser, de parler, voire de jouer avec leurs enfants. Non, ces mères-là, qui, comme la mère de la toute jeune héroïne, Bénédicte, n’ont pas la vie qu’elles voulaient, qui font le plus souvent des choses qu’elles n’ont pas envie de faire, veulent donc que leur enfant fasse des choses qui ne lui convienne pas, parce qu’elles en ont décidé ainsi. Répéter que le foie est bon pour la santé ne rendra jamais le foie bon à manger – oui, je donne mon avis, puisqu’un narrateur omniscient précise bien que le fait que l’enfant pleure sur le foie ne nuira pas au bon goût de la viande.
Nous sommes en 1998, et l’on téléphone encore d’une cabine téléphonique, l’on a encore un téléphone fixe dont on se sert, garçons et filles ne jouent pas ensemble, mais sont bêtement opposés les uns aux autres, les garçons en voulant aux filles. Une autrice que j’aurai découverte, mais que je n’ai pas très envie de relire. J’ajoute qu’en lisant le quatrième de couverture, je me dis que celui qui l’a écrit et moi n’avons pas lu le même livre : je trouve les hommes absents, fuyants de ce récit, pour ne prendre que cet exemple.
Sharon- Modérateur
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