[Mizubayashi, Akira] Suite inoubliable
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[Mizubayashi, Akira] Suite inoubliable
Titre : Suite inoubliable
Auteur : MIZUBAYASHI Akira
Parution : 2023 (Gallimard)
Pages : 256
Présentation de l'éditeur :
« En lui, la musique parlait français depuis qu’il l’avait vécue en France. En se livrant à la conversation avec Hortense, il avait la sensation d’interpréter un duo avec elle, sensation qu’il ne connaissait pas lorsqu’il s’exprimait dans sa langue maternelle, le japonais. »
Pamina est une jeune luthière brillante, digne petite-fille d’Hortense Schmidt, qui avait exercé le même métier au Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Embauchée dans l’atelier d’un fameux luthier parisien, Pamina se voit confier un violoncelle très précieux, un Goffriller. En le démontant pour le réparer, la jeune femme découvre, dissimulée dans un tasseau, une lettre qui la mènera sur les traces de destins brisés par la guerre. Des mots, écrits à la fois pour résister contre l’oppresseur et pour transmettre l’histoire d’un grand amour, auront ainsi franchi les frontières et les années. Les histoires entremêlées des personnages d’Akira Mizubayashi, tous habités par une même passion mélomane, pointent chacune à sa façon l’horreur de la guerre. La musique, recours contre la folie des hommes, unit les générations par-delà la mort et les relie dans l’amour d’une même langue.
Un mot sur l'auteur :
Akira Mizubayashi est un écrivain japonais né en 1951. Professeur de français dans une université de Tokyo, il a rédigé six essais en japonais avant de commencer à écrire en français.
Avis :
Après le violon dans Ame brisée et l’alto dans Reine de coeur, Akira Mizubayashi complète sa trilogie musicale – son trio à cordes littéraire ? - avec le violoncelle. Cette troisième partition romanesque, jouant elle aussi l’alternance entre les années quarante et nos jours, est une nouvelle variation sur le thème de la résistance et de la transmission, à travers la musique, des valeurs humanistes mises à mal par la guerre.
Violoniste prodige formé à Paris dans les années 1930, le jeune Ken Mizutani, revenu à Tokyo, reçoit en 1945 « le fatidique petit papier rouge d’incorporation ». Forcé de rejoindre les rangs d’une armée impériale que « le démon de la guerre et du despotisme, bafou[ant] les consciences », emmène de manière suicidaire vers une déroute inexorable, le jeune homme doit se résoudre à quitter les siens et son violoncelle. Quelque soixante-dix ans plus tard, Pamina, la luthière à qui l’illustre violoncelliste Guillaume Walter a confié pour révision son Goffriller de 1712 à la si particulière teinte « rouge cerise sombre », découvre en détablant l’instrument, cachée dans un tasseau, une lettre datée de 1945 et signée d’un certain Ken Mizutani...
Découpée en six danses comme chacune des six suites pour violoncelle de Bach, qui, avec le concerto d'Elgar et le chant des oiseaux – devenu un symbole de paix et de liberté depuis son arrangement pour violoncelle par le catalan Pablo Casals engagé contre le franquisme –, forment la bande originale du roman, la narration est une nouvelle fois une ode vibrante à la musique, en même temps qu’un chant d’amour à la langue française. Comme l’auteur, à ce point épris du français que c’est en cette langue qu’il choisit d’écrire ses romans, le personnage Ken Mizutani sent « en lui la musique parler français depuis qu’il l’a vécue en France ». Alors que son pays, « gangrené par une dictature exacerbée fondée sur le culte fanatique de l’empereur », sombre dans une « folie cauchemardesque », cette musique et cette langue, qu’il associe à l’époque des Lumières en Europe, représentent pour lui « une lueur d’espoir », la voix de l’humanité qui survivra aux ténèbres passagères de l’Histoire.
Est-ce la répétition du schéma narratif d’un livre à l’autre de la trilogie ? Le charme de la jolie parabole qui, dans l’opus initial, prenait pour la première fois tout son sens, perd de sa puissance dans cette ultime variation qui, faute d’ajouter au propos, parvient aussi beaucoup moins bien à occulter la récurrence des stéréotypes et la tendance à l’idéalisation de la narration. Reste une lecture agréable, non dénuée de beauté, emplie d’un plaisir mélomane et tout entière vouée au culte de la musique et des hommes qui la composent, l’interprètent et en fabriquent les instruments d’exception. (3/5)
Re: [Mizubayashi, Akira] Suite inoubliable
J’ai écouté ce roman. Il m’a charmée par son histoire et par la musique. La musique accompagne ce livre. C’est ma première rencontre avec cet auteur.
« Suite inoubliable » fait résonner les suites pour violoncelles de Bach, le concerto d’Elgar ou le chant des oiseaux de Pablo Casals, au gré d’un récit épique qui trimballe le lecteur de Tokyo à Paris, des prémices de la seconde guerre mondiale aux années 2016-2020.
Jeune violoncelliste nippon formé à Paris dans les années 1930, Ken, de retour dans son pays, est fauché par la guerre suicidaire livrée par le Japon aux côtés de Hitler. Avant de rejoindre l’armée fanatisée de l’empereur Hirohito, le virtuose passe une nuit d’amour avec son amie Hortense, une luthière française. Au moment de partir, il lui laisse son précieux violoncelle Goffriller et une lettre, que la jeune femme dissimulera dans un violoncelle.
Soixante-dix ans après, alors qu’elle démonte l’instrument, Pamina , jeune luthière, découvre une petite photo d’“un jeune homme en train de jouer du violoncelle”, et “deux feuilles de papier enroulées” dans le tasseau de l’instrument. Une lettre « rédigée d’une écriture fine et régulière”, datée du 2 avril 1945, par un certain Ken Mizutani. Cette lettre la mènera sur les traces de son passé….
L’auteur met en lumière le travail méticuleux de ces artisans. Découpé en six mouvements , six suites pour violoncelle seul de Bach : Prélude, Allemande, Courante, Sarabande, Menuet I et II et Gigue. Ce roman entremêle les époques et offre au lecteur une galerie de personnages mélomanes, rassemblés au-delà des époques par leur passion. La musique permet aux uns de résister contre la folie humaine, aux autres de transmettre la mémoire des oubliés.
Ce livre serait la fin d’une trilogie, je n’ai pas lu les autres , je dois dire que cela ne m’a pas gênée. J’ai aimé ce livre la musique est en toile de fond mais elle ne masque pas la réalité, la guerre était là avec ses souffrances. L’auteur dresse un plaidoyer contre la guerre.
« En lui, la musique parlait français depuis qu’il l’avait vécue en France. En se livrant à la conversation avec Hortense, il avait la sensation d’interpréter un duo avec elle, sensation qu’il ne connaissait pas lorsqu’il s’exprimait dans sa langue maternelle, le japonais. »
Pamina est une jeune luthière brillante, digne petite-fille d’Hortense Schmidt, qui avait exercé le même métier au Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Embauchée dans l’atelier d’un fameux luthier parisien, Pamina se voit confier un violoncelle très précieux, un Goffriller. En le démontant pour le réparer, la jeune femme découvre, dissimulée dans un tasseau, une lettre qui la mènera sur les traces de destins brisés par la guerre. Des mots, écrits à la fois pour résister contre l’oppresseur et pour transmettre l’histoire d’un grand amour, auront ainsi franchi les frontières et les années.
Les histoires entremêlées des personnages d’Akira Mizubayashi, tous habités par une même passion mélomane, pointent chacune à sa façon l’horreur de la guerre. La musique, recours contre la folie des hommes, unit les générations par-delà la mort et les relie dans l’amour d’une même langue.
N’hésitez pas à écouter les suites pour violoncelle de Bach.
« Suite inoubliable » fait résonner les suites pour violoncelles de Bach, le concerto d’Elgar ou le chant des oiseaux de Pablo Casals, au gré d’un récit épique qui trimballe le lecteur de Tokyo à Paris, des prémices de la seconde guerre mondiale aux années 2016-2020.
Jeune violoncelliste nippon formé à Paris dans les années 1930, Ken, de retour dans son pays, est fauché par la guerre suicidaire livrée par le Japon aux côtés de Hitler. Avant de rejoindre l’armée fanatisée de l’empereur Hirohito, le virtuose passe une nuit d’amour avec son amie Hortense, une luthière française. Au moment de partir, il lui laisse son précieux violoncelle Goffriller et une lettre, que la jeune femme dissimulera dans un violoncelle.
Soixante-dix ans après, alors qu’elle démonte l’instrument, Pamina , jeune luthière, découvre une petite photo d’“un jeune homme en train de jouer du violoncelle”, et “deux feuilles de papier enroulées” dans le tasseau de l’instrument. Une lettre « rédigée d’une écriture fine et régulière”, datée du 2 avril 1945, par un certain Ken Mizutani. Cette lettre la mènera sur les traces de son passé….
L’auteur met en lumière le travail méticuleux de ces artisans. Découpé en six mouvements , six suites pour violoncelle seul de Bach : Prélude, Allemande, Courante, Sarabande, Menuet I et II et Gigue. Ce roman entremêle les époques et offre au lecteur une galerie de personnages mélomanes, rassemblés au-delà des époques par leur passion. La musique permet aux uns de résister contre la folie humaine, aux autres de transmettre la mémoire des oubliés.
Ce livre serait la fin d’une trilogie, je n’ai pas lu les autres , je dois dire que cela ne m’a pas gênée. J’ai aimé ce livre la musique est en toile de fond mais elle ne masque pas la réalité, la guerre était là avec ses souffrances. L’auteur dresse un plaidoyer contre la guerre.
« En lui, la musique parlait français depuis qu’il l’avait vécue en France. En se livrant à la conversation avec Hortense, il avait la sensation d’interpréter un duo avec elle, sensation qu’il ne connaissait pas lorsqu’il s’exprimait dans sa langue maternelle, le japonais. »
Pamina est une jeune luthière brillante, digne petite-fille d’Hortense Schmidt, qui avait exercé le même métier au Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Embauchée dans l’atelier d’un fameux luthier parisien, Pamina se voit confier un violoncelle très précieux, un Goffriller. En le démontant pour le réparer, la jeune femme découvre, dissimulée dans un tasseau, une lettre qui la mènera sur les traces de destins brisés par la guerre. Des mots, écrits à la fois pour résister contre l’oppresseur et pour transmettre l’histoire d’un grand amour, auront ainsi franchi les frontières et les années.
Les histoires entremêlées des personnages d’Akira Mizubayashi, tous habités par une même passion mélomane, pointent chacune à sa façon l’horreur de la guerre. La musique, recours contre la folie des hommes, unit les générations par-delà la mort et les relie dans l’amour d’une même langue.
N’hésitez pas à écouter les suites pour violoncelle de Bach.
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