[Yoshimura, Akira] Le convoi de l'eau
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[Yoshimura, Akira] Le convoi de l'eau
Le convoi de l’eau
Auteur : Akira Yoshimura
Né le 1er mai 1927 dans le quartier populaire de Nippori à Tokyo, Akira Yoshimura publie une œuvre inspirée de vieilles légendes, de faits divers ou de l’histoire récente de son pays. Il a reçu de très prestigieux prix littéraires. Il est mort en 2006.
Actes Sud a déjà publié Naufrages (1999 et Babel n° 623), Liberté conditionnelle (2001) La nouvelle Liberté conditionnelle a servi de base au film L'Anguille de Shōhei Imamura. La Jeune Fille suppliciée sur une étagère suivi de Le Sourire des pierres (2002 et Babel n° 773), La Guerre des jours lointains (2004 et Babel n° 852) et Voyages vers les étoiles (20006).
Editeur : Actes Sud
Nombre de pages : 176
4ème de couverture :
Un homme étrange s'engage au sein d'une équipe chargée de construire un barrage en haute montagne. Perdu dans la brume, tout au fond d'une vallée mal connue,se révèlent les contours d'un hameau, mais les travaux ne sont pas relis en question par cette découverte: le village sera englouti sous les eaux.
Au cours de ce terrible chantier, le destin de cet homme entre en résonance avec celui de la communauté condamnée à l'exil. A la veille du départ qui leur est imposé, il observe les premières silhouettes alignées sur le chantier escarpé. Elles sont innombrables et portent sur leur dos un singulier fardeau.
Des images de toute beauté, inoubliables
Mon avis :
Auteur : Akira Yoshimura
Né le 1er mai 1927 dans le quartier populaire de Nippori à Tokyo, Akira Yoshimura publie une œuvre inspirée de vieilles légendes, de faits divers ou de l’histoire récente de son pays. Il a reçu de très prestigieux prix littéraires. Il est mort en 2006.
Actes Sud a déjà publié Naufrages (1999 et Babel n° 623), Liberté conditionnelle (2001) La nouvelle Liberté conditionnelle a servi de base au film L'Anguille de Shōhei Imamura. La Jeune Fille suppliciée sur une étagère suivi de Le Sourire des pierres (2002 et Babel n° 773), La Guerre des jours lointains (2004 et Babel n° 852) et Voyages vers les étoiles (20006).
Editeur : Actes Sud
Nombre de pages : 176
4ème de couverture :
Un homme étrange s'engage au sein d'une équipe chargée de construire un barrage en haute montagne. Perdu dans la brume, tout au fond d'une vallée mal connue,se révèlent les contours d'un hameau, mais les travaux ne sont pas relis en question par cette découverte: le village sera englouti sous les eaux.
Au cours de ce terrible chantier, le destin de cet homme entre en résonance avec celui de la communauté condamnée à l'exil. A la veille du départ qui leur est imposé, il observe les premières silhouettes alignées sur le chantier escarpé. Elles sont innombrables et portent sur leur dos un singulier fardeau.
Des images de toute beauté, inoubliables
Mon avis :
Dernière édition par mimi54 le Ven 1 Avr 2011 - 22:30, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Yoshimura, Akira] Le convoi de l'eau
Mon avis :
Un tout petit livre, dans ce format si agréable de chez Actes Sud et à la couverture superbe : une photographie qui ressemble à un tableau …
D’entrée, j’ai été surprise par le « nous ». Le narrateur s’efface derrière ce pronom et utilise peu le « je ». Il dit d’ailleurs qu’il est venu sur ce chantier du barrage pour « guérir » après une période d’incarcération. « Le hameau qui avait bien voulu soigner ma blessure était en train de disparaître de cette vallée »
Petit à petit, au long du livre, il se «détachera » du groupe, se remettra à exister par lui-même et emploiera à nouveau le « je » jusqu’à l’utiliser couramment
On retrouve bien là, l’attitude des détenus, qui ont des difficultés à garder une identité propre car le rythme est imposé au groupe, par le groupe.
Le chantier d’un barrage n’est pas un chantier ordinaire, c’est un endroit à hauts risques où « La mort est une réalité prise en compte dès le début. »
On y vit tous ensemble, loin de sa famille, loin de la ville.
A côté du chantier un village, l’observation réciproque est finement écrite ainsi que les relations entre les deux entités.
L’eau, le vert, les os, la mort sont très présents mais jamais d’une façon lourde.
L’écriture est très asiatique, légère, poétique. Je la comparerai à une dentelle créée petit à petit, à points comptés sans se presser.
L’eau monte, inexorablement, mais pas l’angoisse … Comme souvent dans les contrées asiatiques, les hommes acceptent la vie, la mort avec « philosophie » continuant leur route …
Notre narrateur s’est réconcilié avec lui-même mais il ne nous laissera jamais entrevoir que ce qu’il a décidé de partager. Le reste, même son nom, nous ne le saurons pas et je l’imagine en train de continuer sa route, se retournant vers moi, un sourire (à peine esquissé) énigmatique aux lèvres …
Un tout petit livre, dans ce format si agréable de chez Actes Sud et à la couverture superbe : une photographie qui ressemble à un tableau …
D’entrée, j’ai été surprise par le « nous ». Le narrateur s’efface derrière ce pronom et utilise peu le « je ». Il dit d’ailleurs qu’il est venu sur ce chantier du barrage pour « guérir » après une période d’incarcération. « Le hameau qui avait bien voulu soigner ma blessure était en train de disparaître de cette vallée »
Petit à petit, au long du livre, il se «détachera » du groupe, se remettra à exister par lui-même et emploiera à nouveau le « je » jusqu’à l’utiliser couramment
On retrouve bien là, l’attitude des détenus, qui ont des difficultés à garder une identité propre car le rythme est imposé au groupe, par le groupe.
Le chantier d’un barrage n’est pas un chantier ordinaire, c’est un endroit à hauts risques où « La mort est une réalité prise en compte dès le début. »
On y vit tous ensemble, loin de sa famille, loin de la ville.
A côté du chantier un village, l’observation réciproque est finement écrite ainsi que les relations entre les deux entités.
L’eau, le vert, les os, la mort sont très présents mais jamais d’une façon lourde.
L’écriture est très asiatique, légère, poétique. Je la comparerai à une dentelle créée petit à petit, à points comptés sans se presser.
L’eau monte, inexorablement, mais pas l’angoisse … Comme souvent dans les contrées asiatiques, les hommes acceptent la vie, la mort avec « philosophie » continuant leur route …
Notre narrateur s’est réconcilié avec lui-même mais il ne nous laissera jamais entrevoir que ce qu’il a décidé de partager. Le reste, même son nom, nous ne le saurons pas et je l’imagine en train de continuer sa route, se retournant vers moi, un sourire (à peine esquissé) énigmatique aux lèvres …
Cassiopée- Admin
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Re: [Yoshimura, Akira] Le convoi de l'eau
Ce que j’en ai pensé :
Si vous avez lu le résumé de l’éditeur, alors vous connaissez déjà toute l’histoire. Je trouve ça un peu étrange de résumer l’ensemble du livre sur la 4ème de couverture mais bon... Soit. Je vous passerai donc le récapitulatif de l’histoire pour entrer dans le vif du sujet : si vous aimez l’ambiance si particulière qui se dégage des romans japonais où la nature est révérée, ce livre est fait pour vous.
Ici, point d’intrigue, juste la présentation d’un petit village si particulier, perdu au milieu d’une vallée où les gens vivent en symbiose avec la nature. A l’opposé, l’auteur introduit des hommes de la ville, qui sont venus creuser un barrage et troubler le repos de cette vallée. Le roman joue de cette rivalité modernité/traditions, sérénité/agitation tout au long du roman, en opposant les gens du hameaux aux ouvriers venus de la ville. C’est un thème particulièrement chéri par les auteurs japonais, pas seulement dans la littérature d’ailleurs, on retrouve souvent cette confrontation des deux mondes, le poids des traditions face au monde moderne, dans les films d’animation de Miyazaki par exemple. Bien que ce soit un thème récurrent, le roman n’en a pas moins d’intérêt car Yoshimura est assurément un merveilleux écrivain. La prose de Yoshimura est délicate et respectueuse comme savent si bien l’être les Japonais. C’est fluctuant, limpide comme l’eau qui est l’élément primordial du roman, à l’instar de son titre.
Si la vie des hommes du hameau peut sembler inconséquente, voire stérile (remettre encore et encore les mousses tombées après chaque déflagration des ouvriers), elle trouvera un écho en la personne du narrateur, ancien détenu qui s’identifie à ces villageois et parvient à trouver la sérénité tant attendue. J’ai trouvé ça très judicieux, cette façon qu’a Yoshimura d’introduire un élément de chaos dans la paix qui domine dans la vallée. Le narrateur qui possède une violence intérieure peu commune, sera finalement le seul à se montrer touché par la bienheureuse quiétude qui règne sur le hameau. Les ouvriers ne seront que prétention, suffisance et arrogance malsaine envers les villageois qu’ils méprisent sans vergogne (faut-il avoir si peu de cœur pour laisser cette jeune fille sans sépulture ?). Le message véhiculé par Le convoi de l’eau a cela d’ambiguë qu’il nous dépeint les gens de la ville comme des êtres détestables. D’ailleurs, le seul acte de bonté du roman sera commis par un meurtrier (à la recherche de rédemption).
Si le roman nous dépeint le choc de deux civilisations, il nous apporte aussi beaucoup de questionnements : Pourquoi tout recoller alors que la vallée même va être inondée ? Pourquoi accepter d’abandonner aussi facilement cette vallée qui semble si chère à leurs yeux ? Si le roman ne répond pas à ces questions, c’est pour mieux nous perdre et nous faire pénétrer le mysticisme de cette vallée où la raison n’a plus lieu d’être. On se laisse ballotter par les phrases de Yoshimura et l’on se dit que les écrivains japonais ont quelque chose de particulier, celle faculté de nous faire relâcher la pression dans une vie toujours en mouvement.
En conclusion :
Un roman plutôt court qui dépeint avec beaucoup de grâce la rencontre de deux civilisations opposées : le monde moderne et le respect des traditions de nos ancêtres. Totalement incompatibles, ces deux mondes se frictionnent, se répulsent pour mieux se diviser et c’est avec une certaine appréhension que l’on attend le départ des habitants du hameau. L’écriture est riche, limpide, mouvante et l’eau et la végétation y possèdent une part importante. C’est paisible, tranquille, comme le rythme immuable de la nature, et de la mort.
Ma note : 3/5
Si vous avez lu le résumé de l’éditeur, alors vous connaissez déjà toute l’histoire. Je trouve ça un peu étrange de résumer l’ensemble du livre sur la 4ème de couverture mais bon... Soit. Je vous passerai donc le récapitulatif de l’histoire pour entrer dans le vif du sujet : si vous aimez l’ambiance si particulière qui se dégage des romans japonais où la nature est révérée, ce livre est fait pour vous.
Ici, point d’intrigue, juste la présentation d’un petit village si particulier, perdu au milieu d’une vallée où les gens vivent en symbiose avec la nature. A l’opposé, l’auteur introduit des hommes de la ville, qui sont venus creuser un barrage et troubler le repos de cette vallée. Le roman joue de cette rivalité modernité/traditions, sérénité/agitation tout au long du roman, en opposant les gens du hameaux aux ouvriers venus de la ville. C’est un thème particulièrement chéri par les auteurs japonais, pas seulement dans la littérature d’ailleurs, on retrouve souvent cette confrontation des deux mondes, le poids des traditions face au monde moderne, dans les films d’animation de Miyazaki par exemple. Bien que ce soit un thème récurrent, le roman n’en a pas moins d’intérêt car Yoshimura est assurément un merveilleux écrivain. La prose de Yoshimura est délicate et respectueuse comme savent si bien l’être les Japonais. C’est fluctuant, limpide comme l’eau qui est l’élément primordial du roman, à l’instar de son titre.
Si la vie des hommes du hameau peut sembler inconséquente, voire stérile (remettre encore et encore les mousses tombées après chaque déflagration des ouvriers), elle trouvera un écho en la personne du narrateur, ancien détenu qui s’identifie à ces villageois et parvient à trouver la sérénité tant attendue. J’ai trouvé ça très judicieux, cette façon qu’a Yoshimura d’introduire un élément de chaos dans la paix qui domine dans la vallée. Le narrateur qui possède une violence intérieure peu commune, sera finalement le seul à se montrer touché par la bienheureuse quiétude qui règne sur le hameau. Les ouvriers ne seront que prétention, suffisance et arrogance malsaine envers les villageois qu’ils méprisent sans vergogne (faut-il avoir si peu de cœur pour laisser cette jeune fille sans sépulture ?). Le message véhiculé par Le convoi de l’eau a cela d’ambiguë qu’il nous dépeint les gens de la ville comme des êtres détestables. D’ailleurs, le seul acte de bonté du roman sera commis par un meurtrier (à la recherche de rédemption).
Si le roman nous dépeint le choc de deux civilisations, il nous apporte aussi beaucoup de questionnements : Pourquoi tout recoller alors que la vallée même va être inondée ? Pourquoi accepter d’abandonner aussi facilement cette vallée qui semble si chère à leurs yeux ? Si le roman ne répond pas à ces questions, c’est pour mieux nous perdre et nous faire pénétrer le mysticisme de cette vallée où la raison n’a plus lieu d’être. On se laisse ballotter par les phrases de Yoshimura et l’on se dit que les écrivains japonais ont quelque chose de particulier, celle faculté de nous faire relâcher la pression dans une vie toujours en mouvement.
En conclusion :
Un roman plutôt court qui dépeint avec beaucoup de grâce la rencontre de deux civilisations opposées : le monde moderne et le respect des traditions de nos ancêtres. Totalement incompatibles, ces deux mondes se frictionnent, se répulsent pour mieux se diviser et c’est avec une certaine appréhension que l’on attend le départ des habitants du hameau. L’écriture est riche, limpide, mouvante et l’eau et la végétation y possèdent une part importante. C’est paisible, tranquille, comme le rythme immuable de la nature, et de la mort.
Ma note : 3/5
Invité- Invité
Re: [Yoshimura, Akira] Le convoi de l'eau
Mon avis
Au coeur d’une forêt japonaise, un groupe d’hommes marchent, encordés, ils vont devoir préparer le terrain pour la construction d’un barrage. Après plusieurs jours d”efforts, ils arrivent enfin sur les lieux avec vue sur une vallée découvrent un hameau ou les habitants n’ont plus eu de contact avec la civilisation et il va falloir les faire partir. Je n’en dis pas plus mais une atmosphère de brume et de brouillard et quand le soleil daigne faire une percée, c’est un paysage splendide qui s’offre aux yeux des hommes, une vallée ou les habitants semblent ignorer la prochaine destruction de leur village, une forêt mystérieuse, tout cela dominé par la nature imposante qui jusqu’à maintenant est restée vierge de toute invasion destructrice. Le narrateur de ces pages est un personnage hors-norme, il a tué sa femme infidèle, il dit d’ailleurs y avoir pris du plaisir, a fait de la prison et certaines façons de vivre des villageois lui font revenir des pensées sur sa vie passée. Il y a aussi cette histoire d’une villageoise violée et pendue dont le corps est en décomposition, cela m’a profondément choquée. Au final je dirais que ce livre n’est pas pour lecteurs sensibles et ma note sera moyenne....3,5/5
Biographie de l'auteur
Né en 1927 à Tokyo, Akira Yohimura s'est inspiré de vieilles légendes, de laits divers ou de l'histoire récente de son pays pour construire une ouvre distinguée au lapon par de prestigieux prix littéraires et publiée en France par Actes Sud. Il est décédé en 2006.
Au coeur d’une forêt japonaise, un groupe d’hommes marchent, encordés, ils vont devoir préparer le terrain pour la construction d’un barrage. Après plusieurs jours d”efforts, ils arrivent enfin sur les lieux avec vue sur une vallée découvrent un hameau ou les habitants n’ont plus eu de contact avec la civilisation et il va falloir les faire partir. Je n’en dis pas plus mais une atmosphère de brume et de brouillard et quand le soleil daigne faire une percée, c’est un paysage splendide qui s’offre aux yeux des hommes, une vallée ou les habitants semblent ignorer la prochaine destruction de leur village, une forêt mystérieuse, tout cela dominé par la nature imposante qui jusqu’à maintenant est restée vierge de toute invasion destructrice. Le narrateur de ces pages est un personnage hors-norme, il a tué sa femme infidèle, il dit d’ailleurs y avoir pris du plaisir, a fait de la prison et certaines façons de vivre des villageois lui font revenir des pensées sur sa vie passée. Il y a aussi cette histoire d’une villageoise violée et pendue dont le corps est en décomposition, cela m’a profondément choquée. Au final je dirais que ce livre n’est pas pour lecteurs sensibles et ma note sera moyenne....3,5/5
Biographie de l'auteur
Né en 1927 à Tokyo, Akira Yohimura s'est inspiré de vieilles légendes, de laits divers ou de l'histoire récente de son pays pour construire une ouvre distinguée au lapon par de prestigieux prix littéraires et publiée en France par Actes Sud. Il est décédé en 2006.
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Yoshimura, Akira] Le convoi de l'eau
Tiens, je viens de m'apercevoir que je n'avais pas posté mob avis.
Par contre, Lalyre, je ne suis pas du tout d'accord avec toi, ce livre n'a rien de choquant, alors que je suis une personne très sensible
Bon,je vais poster de suite mon avis. Pour moi ce fut un coup de coeur et une belle découverte
Par contre, Lalyre, je ne suis pas du tout d'accord avec toi, ce livre n'a rien de choquant, alors que je suis une personne très sensible
Bon,je vais poster de suite mon avis. Pour moi ce fut un coup de coeur et une belle découverte
Re: [Yoshimura, Akira] Le convoi de l'eau
Une cordée d’humains grimpe le long d’un chemin à flanc de montagne. Cela tient plus du convoi de bagnards que de travailleurs volontaires. Et pourtant, ces hommes vont construire un barrage dans une vallée perdue où gît un hameau quasiment oublié et découvert lors des recherches d’un avion américain tombé pendant la seconde guerre mondiale. Bien évidemment, ce village sera englouti par les eaux du barrage et les habitants expulsés.
C’est le fond de l’histoire, mais la trame bous parle de la relation entre ces 2 entités : villageois et ouvriers que tout sépare et que l’incompréhension et la peur gagnent le monde du barrage.
Les dynamitages de la montagne commencent et ce sont les toits de mousse qui s’affaissent. Après chaque dynamitage, les ouvriers assistent ébahis et quelque peu goguenard au spectacle qu’offrent les villageois qui remontent cette même mousse sur les toits, et les regardent du haut de leur supériorité « de civilisé ». « Devant ces répétitions obstinées, les ouvriers commençaient à montrer des signes d’agacement…. Ces répétitions qui n’en finissaient pas avaient créé à notre insu une étrange atmosphère, comme si chaque camp rivalisait » Tous ? Non, un homme, le narrateur, les contemple.
Cet homme, récemment libéré de prison pour avoir tué son épouse infidèle, se promène avec, dans son sac à dos un talisman très spécial : quelques osselets pris dans le cercueil de la défunte !!! Il est là pour fuir ses démons, mais il sera le lien entre ces 2 entités
C’est lui qui dépendra le cadavre de cette jeune femme « suicidée » pendue à une branche d’arbre et qui pourrira jusqu’à ce qu’il décide de l’enterrer dignement ; Rédemption de son propre crime ????. « La posture de la fille disait bien qu’elle expiait sa faute. Couverte de moisissures, elle l’avait gardée, continuant à implorer pardon. Dans mon état d’esprit actuel, je me disais que sima femme avait eu la même attitude, je n’aurais pas pu ne pas lui pardonner…. »
En premier lieu, l’élégance de la couverture de ce livre donne envie de l’ouvrir avec douceur. Puis, au fil de l’ouvrage, l’atmosphère étrange et prenante, saturée d’humidité, nous encercle. Nous nous trouvons au cœur de cette dichotomie entre les ouvriers du barrage et les habitants de ce village perdu, une sorte de peinture en opposition, où les blancs ne sont pas si purs et les noirs si sombres. Le monde du barrage représente le « progrès » alors que les villageois qui ne peuvent ou ne veulent pas évoluer fuiront plus avant dans la forêt reconstruire un autre village avec les mêmes règles de vie, sans perdre une once de dignité.
Est-ce le parti pris d’Akira Yoshimura, que je lis pour la première fois ? En tout cas, ce livre m’a envoutée. J’ai été très sensible à la poésie qui s’en dégage. C’est un livre que j’ai dégusté.
La poésie est partout présente, c’est presque un livre-peinture tant l’évocation des couleurs et du végétal y est importante.
C’est le fond de l’histoire, mais la trame bous parle de la relation entre ces 2 entités : villageois et ouvriers que tout sépare et que l’incompréhension et la peur gagnent le monde du barrage.
Les dynamitages de la montagne commencent et ce sont les toits de mousse qui s’affaissent. Après chaque dynamitage, les ouvriers assistent ébahis et quelque peu goguenard au spectacle qu’offrent les villageois qui remontent cette même mousse sur les toits, et les regardent du haut de leur supériorité « de civilisé ». « Devant ces répétitions obstinées, les ouvriers commençaient à montrer des signes d’agacement…. Ces répétitions qui n’en finissaient pas avaient créé à notre insu une étrange atmosphère, comme si chaque camp rivalisait » Tous ? Non, un homme, le narrateur, les contemple.
Cet homme, récemment libéré de prison pour avoir tué son épouse infidèle, se promène avec, dans son sac à dos un talisman très spécial : quelques osselets pris dans le cercueil de la défunte !!! Il est là pour fuir ses démons, mais il sera le lien entre ces 2 entités
C’est lui qui dépendra le cadavre de cette jeune femme « suicidée » pendue à une branche d’arbre et qui pourrira jusqu’à ce qu’il décide de l’enterrer dignement ; Rédemption de son propre crime ????. « La posture de la fille disait bien qu’elle expiait sa faute. Couverte de moisissures, elle l’avait gardée, continuant à implorer pardon. Dans mon état d’esprit actuel, je me disais que sima femme avait eu la même attitude, je n’aurais pas pu ne pas lui pardonner…. »
En premier lieu, l’élégance de la couverture de ce livre donne envie de l’ouvrir avec douceur. Puis, au fil de l’ouvrage, l’atmosphère étrange et prenante, saturée d’humidité, nous encercle. Nous nous trouvons au cœur de cette dichotomie entre les ouvriers du barrage et les habitants de ce village perdu, une sorte de peinture en opposition, où les blancs ne sont pas si purs et les noirs si sombres. Le monde du barrage représente le « progrès » alors que les villageois qui ne peuvent ou ne veulent pas évoluer fuiront plus avant dans la forêt reconstruire un autre village avec les mêmes règles de vie, sans perdre une once de dignité.
Est-ce le parti pris d’Akira Yoshimura, que je lis pour la première fois ? En tout cas, ce livre m’a envoutée. J’ai été très sensible à la poésie qui s’en dégage. C’est un livre que j’ai dégusté.
La poésie est partout présente, c’est presque un livre-peinture tant l’évocation des couleurs et du végétal y est importante.
Re: [Yoshimura, Akira] Le convoi de l'eau
Ben tu vois Zazy comme les ressentis sont différents, choquée ? Je dirais plutôt que ces descriptions m'ont dérangée, cela pour une expression plus juste.
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Yoshimura, Akira] Le convoi de l'eau
Mon ressenti
Une ambiance particulière et un huit clos d’hommes dans un paysage à couper le souffle. Des destinées se croisent ou se révèlent dans cet univers étrange et fantastique à la fois, le tout au fil de l’eau.
Une rencontre entre tradition et modernisme et celle du choc entre des Hommes : si les premiers construisent, leur action va apporter destruction et déracinement ; les seconds subissent et se plient mais n’abandonnent pas pour autant. Pourtant aucune rencontre physique ne se fera entre les constructeurs et les villageois. Les premiers ont reçu l’ordre formel de ne pas créer de liens quels qu’ils soient. Chacun s’observe de loin. Mais dans tous groupes humains, les relations sont toujours présentent : nous sommes des êtres de relations et nous vivons au travers elles. Chacun devra faire face à ces dernières.
C’est le narrateur qui nous raconte cette étrange aventure. Au fil des avancées des travaux, son récit nous conte son histoire. Petit à petit, son passé est en symbiose avec la mort annoncée de ce village. Il y a un mimétisme entre ce que vivent ces habitants et les révélations très intimes de cet homme qui a commis un acte très grave. De même, la métaphore du barrage est merveilleuse et correspond bien à ce que traverse chacun que l’on soit villageois ou constructeur.
Comme à son habitude, l’auteur distille poésie et finesse de l’observation pour révéler nos émotions.
A découvrir
Une ambiance particulière et un huit clos d’hommes dans un paysage à couper le souffle. Des destinées se croisent ou se révèlent dans cet univers étrange et fantastique à la fois, le tout au fil de l’eau.
Une rencontre entre tradition et modernisme et celle du choc entre des Hommes : si les premiers construisent, leur action va apporter destruction et déracinement ; les seconds subissent et se plient mais n’abandonnent pas pour autant. Pourtant aucune rencontre physique ne se fera entre les constructeurs et les villageois. Les premiers ont reçu l’ordre formel de ne pas créer de liens quels qu’ils soient. Chacun s’observe de loin. Mais dans tous groupes humains, les relations sont toujours présentent : nous sommes des êtres de relations et nous vivons au travers elles. Chacun devra faire face à ces dernières.
C’est le narrateur qui nous raconte cette étrange aventure. Au fil des avancées des travaux, son récit nous conte son histoire. Petit à petit, son passé est en symbiose avec la mort annoncée de ce village. Il y a un mimétisme entre ce que vivent ces habitants et les révélations très intimes de cet homme qui a commis un acte très grave. De même, la métaphore du barrage est merveilleuse et correspond bien à ce que traverse chacun que l’on soit villageois ou constructeur.
Comme à son habitude, l’auteur distille poésie et finesse de l’observation pour révéler nos émotions.
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Pinky- Grand sage du forum
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