[Garcia Robayo, Margarita] La encomienda
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[Garcia Robayo, Margarita] La encomienda
Titre : La encomienda
Auteur : Margarita GARCIA ROBAYO
Traduction : Margot NGUYEN BERAUD
Parution : en espagnol (Colombie) en 2022, en français en 2024 (Le Cherche Midi)
Pages : 192
Présentation de l'éditeur :
À 5 000 kilomètres de son pays natal, la Colombie, une jeune femme qui travaille dans une agence de publicité de Buenos Aires tente d’obtenir une bourse d’écriture aux Pays-Bas. Elle échange régulièrement avec sa sœur qui lui envoie des encomiendas, des colis contenant de la nourriture, des dessins de ses neveux, et parfois une surprise, comme une vieille photo. Souvent, la nourriture arrive avariée et les dessins tachés.
Peu à peu, des événements et des personnages viennent révéler les fissures qui creusent le quotidien de la jeune femme : l’arrivée d’un colis énorme et difficile à ouvrir, un chat qui erre dans son immeuble, les voisins absents et ceux qui frappent à sa porte, les allées et venues de son petit ami, la réapparition de sa mère, une vagabonde… Soudain, tout vacille : « Avec quelle rapidité se brise la coquille d’une routine. N’importe quelle routine, aussi solide soit-elle, peut être balayée par l’imprévu. »
Margarita García Robayo entraîne le lecteur au cœur d’un labyrinthe d’incertitudes, de souvenirs et de peurs, dans un roman troublant qui évoque la solitude, la maternité et les liens familiaux.
Un livre d’une intensité contenue, illuminé par des images fugaces, qui confirme l’auteure comme l’une des voix essentielles de la narration latino-américaine actuelle.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Margarita García Robayo est une écrivaine colombienne installée à Buenos Aires. Ses livres ont été publiés en Argentine, au Chili, en Colombie, au Mexique, au Pérou, en Espagne, à Cuba, en Italie et au Royaume-Uni. Elle a collaboré avec les journaux El Universal (Colombie) et Clarín (Argentine), et a écrit de nombreuses nouvelles et quatre romans, tous salués par la critique.
Avis :
Colombienne vivant désormais à Buenos Aires, Margarita Garcia Robayo a sans doute mis beaucoup d’elle-même dans le personnage de son dernier roman.
Cette jeune femme dont on ne connaît pas le nom habite un petit appartement de la capitale argentine, à plus de cinq mille kilomètres de sa famille restée en Colombie. Aspirant écrivain gagnant pour l’heure fort ennuyeusement sa vie comme rédactrice en agence de publicité, elle envisage de postuler à une bourse d’écriture en Hollande. Rien ni personne ne la retenant vraiment ici, malgré les années toujours vaguement intruse dans ce quartier aux voisins acrimonieux et aux vagabonds agressifs où ses maigres affinités se résument à sa seule amie Marah en tout point son contraire, à Axel le jeune homme qu’elle fréquente depuis peu sans oser s’engager, à León le petit garçon qu’elle garde quand sa nourrice fait défaut et à Ágata la chatte de gouttière dont on ne sait jamais si et quand elle reviendra, pourquoi ne pas tenter d’aller se poser ailleurs, elle qui depuis si longtemps a rompu les amarres ? Des siens en Colombie, elle n’a plus de nouvelles, si ce n’est de loin en loin les « encomiendas », ces colis contenant nourriture, dessins de ses neveux et parfois quelque vieille photo, qu’à son grand agacement sa sœur s’obstine à lui envoyer.
C’est en cette période d’indécision qu’une caisse en bois particulièrement volumineuse lui parvient de Colombie et que, presque au même moment, sa mère totalement perdue de vue se matérialise mystérieusement dans l’appartement. Avec cette présence qui, étrangement narrée comme tangible, se devine bientôt la projection d’une psyché cédant soudain aux fantômes du passé, une irrépressible marée de souvenirs envahit la routine de la narratrice, si vivides qu’ils se mêlent à la réalité sans s’en différencier. Pendant qu’odeurs de cuisine, images de l’enfance et sentiments d’autrefois viennent revendiquer leurs droits sur un présent qui les avait gommés, se recompose un paysage intime indissociable des origines, de la famille, du vécu et de ses non-dits, en un effet boomerang d’autant plus puissant que ces ingrédients identitaires profonds s’étaient vus refoulés, relégués à un autre temps, à un autre lieu.
Comment se construire sans se souvenir de soi-même et se réconcilier avec sa mémoire originelle ? Comment s’enraciner lorsque l’on n’est plus rien qu’une fleur coupée ? Notre apprentie écrivain n’aura d’autres choix que sa propre réécriture et l’acceptation des ombres au fond d’elle-même pour reprendre en main son rapport au monde et, peut-être, enfin y trouver sa place.
Audacieux dans son mélange de différents niveaux de réalités au sein d'un récit pourtant réaliste, mené d’une plume tendre capable de passages d’un mordant confondant, ce roman nous bouscule le temps d'une réflexion sur ce qui nous constitue et conditionne notre capacité à devenir. Sans racines, pas de nouvelles pousses. Sans passé, pas d’avenir. (4/5)
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