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[Waal, Edmund (de)] Le lièvre aux yeux d'ambre

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Message par elea2020 Lun 20 Mai 2024 - 12:23

Le Lièvre aux yeux d'ambre
Edmund de Waal
Collection libres Champs Flammarion
2015
Première édition Londres 2010 - France 2011
473 pages
ISBN : 978-2-0813-4724-3

[Waal, Edmund (de)] Le lièvre aux yeux d'ambre 97820814

Présentation de couverture :
Charles Ephrussi, qui inspira à Proust le personnage de Swann, fut le patriarche d'une des plus grandes familles de la bourgeoisie juive du XIXe siècle. Amis de Schnitzler, d'Hofmannsthal, mécènes des impressionnistes, les Ephrussi menèrent grand train entre Paris et Vienne jusqu'à ce que le pillage nazi et la guerre les précipitent dans la tragédie De leur splendeur, égale en son temps à celle des Rothschild et des Camondo, rien ne survivra, sinon une étonnante collection de miniatures japonaises - les netsuke -, parmi lesquelles, comme sur la couverture de ce livre, un certain lièvre aux yeux d'ambre... C'est cette histoire aux croisements multiples que raconte Edmund de Waal, lui-même descendant des Ephrussi. Le résultat - entre histoire et littérature - marque profondément la mémoire du lecteur.

Mon avis :
C'est peu de dire que ce roman "marque profondément la mémoire du lecteur" : j'ai littéralement vécu avec cette famille, en ces lieux prestigieux où elle a vécu, mais aussi au sein de la Grande Histoire, qu'elle rejoint en tous points, aux grands tournants du XXème siècle. Quelle destinée !

Edmund de Waal descend par la branche maternelle (merci d'avoir pensé à inclure un arbre généalogique à la fin du livre !) en droite ligne de la famille Ephrussi d'Odessa, enrichie dans le commerce du blé, dont les membres essaimeront à Paris et à Vienne, comptant de célèbres banquiers, des érudits, collectionneurs et critiques d'art, amis des peintres impressionnistes, des écrivains célèbres de leur époque ; famille qui connaîtra l'effondrement en 1938 à Vienne après l'Anschluss, le rattachement de l'Autriche au Reich d'Hitler - puis une renaissance plus modeste, mais tout aussi cultivée et amoureuse de l'art ou de la littérature.

Edmund de Waal n'a fait que des choix impressionnants de justesse : raconter l'histoire de sa famille maternelle à travers la collection de netsukes dont il a hérité, ce qui lui a permis de sélectionner, peut-être, ses préférés parmi les membres de sa prestigieuse famille : Charles notamment, le cadet aux goût artistique si sûr, mécène et directeur de la Gazette, celui qui inspira le Swann de Proust, celui aussi qui poussa en avant Gustave Moreau ou qui embaucha Jules Laforgue comme secrétaire particulier. Nous sommes à Paris en 1880, et son lointain descendant refait le chemin, alors qu'il voyage durant deux ans pour voir les lieux et effectuer ses recherches documentaires. Edmund de Waal est céramiste spécialisé dans les poteries japonaises, il est donc pleinement à l'aise pour expliquer de manière très vivante la vogue du japonisme, en nous relatant la constitution de cette remarquable collection de netsukes.

Comme si nous n'avions pas assez de cette mythique évocation de Paris, la collection nous emmène sur les traces de Viktor, le neveu viennois qui a hérité de la vitrine aux netsukes. Vienne, qui se remet si difficilement de la défaite de la Grande Guerre, Vienne aux bouillants remous culturels, mais aussi - déjà - à l'antisémitisme rampant, comme à Paris, à la désignation d'un ennemi commun dont on estime qu'il a détourné les richesses du pays. Certes, ces banquiers ou hommes d'affaires sont devenus immensément riches, mais ils peuvent être généreux et contribuer à la vie sociale. Selon les uns ou les autres, il y a du tape-à-l'œil et des dorures, mais aussi une vie tout simplement humaine, des enfants qui se racontent des histoires avec ces petites sculptures japonaises dans la garde-robe de leur mère, le soir avant d'aller se coucher. Je ne peux pas raconter la suite, sinon dire que la famille même aura plutôt de la chance, qu'ils s'en tireront pour ce qui est de la vie. Mais Vienne et cette vie d'avant, c'est fini à jamais. Il reste toutefois les netsukes, sauvés d'une manière incroyable de la confiscation de tous leurs biens.

La dernière partie nous entraîne sur les traces d'Iggie, troisième fils de Viktor, qui s'installe à Tokyo après la guerre où il s'est engagé dans l'armée américaine. Après la fin de l'Occupation, il y restera, séduit par la ville et par Jiro, son compagnon japonais. Les netsukes connaissent une nouvelle vie, c'est l'occasion d'apprendre pleinement leur importance et leur signification. Il me suffit de dire que j'avais envie d'avoir ce grand-oncle Iggie dans ma famille et d'être invitée chez lui. C'est une partie magnifique qui exalte le caractère de la vie japonaise, toujours insaisissable. Nous ferons également un détour par Odessa, berceau de la famille Ephrussi, ou plutôt Efrussi, alors que l'auteur perd courage et s'interroge sur le sens de ce qu'il veut transmettre de sa famille. Nul doute pourtant que c'est pleinement réussi, l'écriture étant une perfection de simplicité travaillée, capable de donner vie aux choses par le toucher, souvent, mais aussi par tous les sens convoqués dans une brève description. Jamais le lecteur n'est lassé, tout est exactement ce qu'il faut, exactement à sa place, traversé pourtant de cet air libre du savoir et de la culture, portés à un degré élevé d'humanisme et de compréhension, dont nous profitons sans vouloir jamais que cela s'arrête. C'est une des lectures dont j'ai eu le plus de mal à sortir. 5/5

Citations :
Je me rappelle aussi si un objet invitait à être touché avec toute la main, ou seulement du bout des doigts, ou s'il vous priait de ne pas l'approcher. Car prendre une chose dans sa main n'est pas en soi meilleur que s'en abstenir. (page 31)

Pendant une autre, on prend très au sérieux leur menace d'inonder le marché de blé en réponse aux pogroms russes, comme en témoigne la presse de l'époque. "[Les Juifs]... ont découvert la puissance de cette arme quand ils ont réussi à arrêter la Russie lors de la dernière vague de persécutions antisémites, en faisant chuter les actions russes de vingt-quatre points en l'espace de treize jours. 'Touchez encore à un cheveu de notre peuple, et vous n'obtiendrez plus un seul rouble pour préserver votre empire', a déclaré Michel Ephrussi, le chef de la maison de commerce d'Odessa qui domine le marché mondial du grain." En résumé, les Ephrussi sont très riches, très visibles et très partisans. (page 129)

Je suis à Vienne, à quatre cents mètres de la maison où vivait Freud, de l'autre côté du parc, je me tiens à deux pas de la résidence familiale, et voilà que j'ai la "vue trouble" [en italiques dans le texte]. Tout un symbole, marmonné-je en maintenant les verres devant mes yeux pour mieux voir le monolithe rose. J'en déduis que cette partie de mon périple n'ira pas sans difficultés. Je suis déjà dans le flou. (page 155)

Et si vous étiez jeune, juif et riche, vous ne pouviez pas circuler dans Vienne sans être observé par un des membres de votre prolifique lignée. Le moindre de vos faits et gestes risquait d'apparaître dans un journal satirique. En résumé, Vienne fourmillait de commérages, de caricaturistes... et de cousins. (page 182)

Les netsukes sont trop nombreux pour être décomptés, on n'est même jamais sûr de les avoir tous vus. Et c'est là tout le charme de ces jouets dans leur vitrine tapissée de miroirs, qui se démultiplient à l'infini. Ils forment un monde complet, un espace autonome où jouer, jusqu'à ce qu'arrive l'heure de les remettre à leur place. (page 232)

Vienne avait toujours été si propre. Désormais on n'y voit qu'affiches et placards, tracts et manifestations. Iggie se rappelait qu'avant la guerre, un jour où il avait laissé tomber un emballage de crème glacée sur une allée gravillonnée du Prater, il s'était fait sermonner par sa nourrice et par plusieurs messieurs à épaulettes. À présent, il se fraie un chemin jusqu'à l'école parmi les détritus d'une ville instable, bruyante et agressive. (page 274)

Il [Iggie] adore Tokyo, son paysage en perpétuelle évolution. (...) Il s'identifie à la faculté de réinvention de la ville. À ses yeux, l'opportunité de se réinventer est comme un don du ciel, et il voit un étrange parallélisme entre la Vienne de 1919 et le Tokyo de 1947. Tant qu'on n'est pas tombé aussi bas, on ne sait pas ce qu'on peut construire, on n'est pas capable de mesurer ce qu'on a bâti. On s'imagine toujours que c'est l'œuvre de quelqu'un d'autre. (page 422)
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Message par louloute Lun 20 Mai 2024 - 12:44

Merci Elea pour ta critique    Very Happy
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Message par elea2020 Lun 20 Mai 2024 - 12:57

Merci Louloute. Smile
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Message par Cassiopée Sam 10 Aoû 2024 - 21:34

Mon avis

Edmund de Waal est céramiste, il a commencé à s’intéresser à cet art lorsqu’il avait cinq ans. C’est en 2010 que ce livre a été publié, il s’agit en quelque sorte, des « mémoires » de sa famille sur plusieurs générations. Il y développe l’histoire d’une collection de deux-cent soixante-quatre netsuke-s (le s n’est pas « obligatoire ») japonais (des sculptures miniatures en ivoire et en bois, parfois utilisées comme boutons). Propriété de la famille Éphrussi, elle a finalement atterri chez les de Waal, apparenté par un grand oncle.

De 1871 à 2009, nous faisons connaissance avec plusieurs membres de la famille (un arbre généalogique est à disposition dans les dernières pages), et parfois avec des domestiques dont Anna qui a caché et « sauvé » les miniatures. Sans elle, l’héritage était perdu.

« Pour Anna, chacun de ces netsukes est un acte de résistance à l’oblitération de la mémoire. »


C’est auprès d’Iggie, son grand-oncle, que l’auteur a récupéré de nombreux éléments pour relater le vécu de ces miniatures. Il est potier et il se révèle comme un grand écrivain. Il a fait des recherches. Parfois il glisse une photo, un document. Le texte n’est pas lourd, chaque mot coule de source, choisi avec soin. Tout est parfaitement agencé pour captiver le lecteur. Il parle des siens, de leur exil, de leurs difficultés. Il décrit l’art japonais et sa place. Les netsukes mériteraient d’avoir la parole, ils ont vu des mains les toucher, les caresser, les transporter, les offrir, les cacher. Ils ont entendu et vu tant de choses.

Chacun de ceux qui les ont eu en mains a réagi avec ses ressentis. On a tous une relation particulière, personnelle, face à des objets d’art suivant ce qu’ils représentent pour nous. Si j’allais les voir, je sais que je serais bouleversée parce que ce livre leur offre une reconnaissance, une « vie ».

Le récit est riche, précis, mettant en lien ce qu’il présente avec les événements historiques du moment. L’écriture est fluide (merci à la traductrice) et le propos fascinant. En premier pour chaque personne évoquée mais également pour tout ce qu’on apprend sur ces petits objets. Le toucher, la forme, la matière, leur rôle, c’est toute une histoire et plus encore. Une passion pour ceux qui les gardent en vitrine, regroupés avec soin par catégories.

Cette lecture est « marquante », elle fait voyager (les lieux sont décrits avec finesse), elle offre des savoirs étoffés, jamais « rasants » car intéressants et elle permet de comprendre la démarche d’Edmund de Waal.

L’art, l’Histoire (avec un grand H), la saga familiale, tout est réuni tant sur le fond que la forme pour un coup de cœur !

Merci Elea ! sans toi, je n'aurais jamais lu ce livre.

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Message par elea2020 Dim 11 Aoû 2024 - 12:12

Merci pour ton avis @Cassiopée, je l'ai découvert par hasard aussi, l'ayant trouvé dans une boîte à livres.
Tu as raison de souligner le travail de traduction.

Il m'a été difficile de lire ce roman en des temps où l'antisémitisme revient - là où on ne l'attendait pas forcément (à gauche)...
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