[Kressmann Taylor, Kathrine] Inconnu à cette adresse
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Inconnu à cette adresse, de Kathrine Kressmann Taylor
Re: [Kressmann Taylor, Kathrine] Inconnu à cette adresse
Mon petit avis :
J'aime beaucoup les ouvrages épistolaires sur ce genre. C'est la bibliothécaire qui me l'a conseillé, car pour elle ça a été un coup de cœur. Pour moi ça n'a pas été un coup de cœur. Pendant la période entre les deux grandes guerres mondiales de 11919 à 1939, l'Allemagne est plombée économiquement. Une amitié entres deux associés voir même plus, entre un allemand et un juif américain qui va finir en aversion. Cela a duré eux ans. Deux ennemis qui n'ont pas la même vision sur le nazisme. Le genre d'écrit est violent et émouvant en même temps.
J'aime beaucoup les ouvrages épistolaires sur ce genre. C'est la bibliothécaire qui me l'a conseillé, car pour elle ça a été un coup de cœur. Pour moi ça n'a pas été un coup de cœur. Pendant la période entre les deux grandes guerres mondiales de 11919 à 1939, l'Allemagne est plombée économiquement. Une amitié entres deux associés voir même plus, entre un allemand et un juif américain qui va finir en aversion. Cela a duré eux ans. Deux ennemis qui n'ont pas la même vision sur le nazisme. Le genre d'écrit est violent et émouvant en même temps.
Invité- Invité
Re: [Kressmann Taylor, Kathrine] Inconnu à cette adresse
C'est court, très court, mais brillant et percutant.
18 lettres et un télégramme. C'est tout. Et c'est suffisant pour comprendre l'embrigadement des Allemands dans les années 30, l'espoir et le pouvoir incarnés par Hitler, l'adhésion sans faille à cette politique qui transforma les hommes en bêtes, au point de leur faire renier leurs amis les plus proches.
Martin, rentré en Allemagne, ne pourra plus écrire à Max, son associé juif américain. Il tentera de lui faire comprendre le danger qu'une telle correspondance représente face à l'antisémitisme du parti national-socialiste. Les mots sont durs, forts, implacables.
La fin est terrible. J'aime les nouvelles qui se terminent ainsi par une chute inattendue.
Un texte très court qui se lit vite, mais qui laisse une trace indélébile. Comme tous les chefs d’œuvre.
Écrit en 1938, il était tombé dans l'oubli. Il faut aujourd'hui le faire connaître à tous.
18 lettres et un télégramme. C'est tout. Et c'est suffisant pour comprendre l'embrigadement des Allemands dans les années 30, l'espoir et le pouvoir incarnés par Hitler, l'adhésion sans faille à cette politique qui transforma les hommes en bêtes, au point de leur faire renier leurs amis les plus proches.
Martin, rentré en Allemagne, ne pourra plus écrire à Max, son associé juif américain. Il tentera de lui faire comprendre le danger qu'une telle correspondance représente face à l'antisémitisme du parti national-socialiste. Les mots sont durs, forts, implacables.
La fin est terrible. J'aime les nouvelles qui se terminent ainsi par une chute inattendue.
Un texte très court qui se lit vite, mais qui laisse une trace indélébile. Comme tous les chefs d’œuvre.
Écrit en 1938, il était tombé dans l'oubli. Il faut aujourd'hui le faire connaître à tous.
Seuls [...] les hommes d'action comptent. Et ici, en Allemagne, un de ces hommes énergiques, essentiels, est sorti du rang. Et je me rallie à lui. [...] Maintenant, je suis vraiment un homme ; avant, je n'étais qu'une voix. Je ne m'interroge pas sur la finalité de notre action : elle est vitale, donc elle est bonne. Si elle était mauvaise, elle ne susciterait pas autant d'enthousiasme.
Invité- Invité
Re: [Kressmann Taylor, Kathrine] Inconnu à cette adresse
Mon avis :
J'ai repris ce court livre par nécessité : ma fille travaille dessus, et je voulais le relire pour éventuellement l'aider.
J'ai conservé un assez bon souvenir de ma première lecture, aussi cela m'a fait plaisir de retrouver les personnages, de suivre à nouveau le déroulement de l'intrigue implacable, mise en place par la veulerie de Martin avant tout. Je ne pourrais lui trouver aucune excuse, et c'est particulièrement atroce de le voir implorer son ami d'avoir pitié, alors même qu'il commence seulement à comprendre que quand on vit les persécutions, ça change un peu tout...
C'est avant tout aujourd'hui selon moi, à cette relecture, une merveille d'ironie, y compris interne, au début où Max ne sait pas encore ce qui se trame, et ouvre son coeur en toute naïveté à son ami, lui faisant part de ses petites lâchetés et mesquineries dont il a honte. Eh bien ! Il en verra d'autres...
L'écriture a été abondamment vantée, il n'est pas la peine de revenir dessus, sinon que l'auteure a su insuffler de la vie, du réel, à ces tableaux épistolaires qui suivent l'évolution politique de l'Allemagne, en une année et demie durant laquelle la terreur monte, et dépeignent avec lucidité l'emportement, l'ivresse de grandeur et de revanche de l'Allemagne, et surtout, ce terrible aveuglement, bien souvent volontaire, de ceux qui veulent croire que ça ira bien. On n'est jamais si bien abusé que par soi-même, finalement.
Extraits :
"Heureusement qu'il existe un havre où l'on peut toujours savourer une relation authentique : le coin du feu chez un ami auprès duquel on peut se défaire de ses petites vanités et trouver chaleur et compréhension ; un lieu où les égoïsmes sont caducs et où le vin, les livres et la conversation donnent un autre sens à la vie. Là, on a construit quelque chose que la fausseté ne peut atteindre. On s'y sent chez soi." Max (page 28)
"Je ne veux plus rien avoir à faire avec les Juifs, mis à part les virements bancaires et leurs reçus. C'est déjà bien assez fâcheux pour moi qu'une Juive soit venue chercher refuge dans mon domaine. Je ne tolérerai plus d'être associé d'une manière ou d'une autre avec cette race." Martin (page 68)
J'ai repris ce court livre par nécessité : ma fille travaille dessus, et je voulais le relire pour éventuellement l'aider.
J'ai conservé un assez bon souvenir de ma première lecture, aussi cela m'a fait plaisir de retrouver les personnages, de suivre à nouveau le déroulement de l'intrigue implacable, mise en place par la veulerie de Martin avant tout. Je ne pourrais lui trouver aucune excuse, et c'est particulièrement atroce de le voir implorer son ami d'avoir pitié, alors même qu'il commence seulement à comprendre que quand on vit les persécutions, ça change un peu tout...
C'est avant tout aujourd'hui selon moi, à cette relecture, une merveille d'ironie, y compris interne, au début où Max ne sait pas encore ce qui se trame, et ouvre son coeur en toute naïveté à son ami, lui faisant part de ses petites lâchetés et mesquineries dont il a honte. Eh bien ! Il en verra d'autres...
L'écriture a été abondamment vantée, il n'est pas la peine de revenir dessus, sinon que l'auteure a su insuffler de la vie, du réel, à ces tableaux épistolaires qui suivent l'évolution politique de l'Allemagne, en une année et demie durant laquelle la terreur monte, et dépeignent avec lucidité l'emportement, l'ivresse de grandeur et de revanche de l'Allemagne, et surtout, ce terrible aveuglement, bien souvent volontaire, de ceux qui veulent croire que ça ira bien. On n'est jamais si bien abusé que par soi-même, finalement.
- Un seul bémol:
- J'ai eu à la première lecture, et j'ai encore, du mal à comprendre le procédé des lettres par lesquelles Max compromet Martin, leur contenu même. Je cherche peut-être quelque chose de trop compliqué, mais ce n'est pas clair pour moi.
Extraits :
"Heureusement qu'il existe un havre où l'on peut toujours savourer une relation authentique : le coin du feu chez un ami auprès duquel on peut se défaire de ses petites vanités et trouver chaleur et compréhension ; un lieu où les égoïsmes sont caducs et où le vin, les livres et la conversation donnent un autre sens à la vie. Là, on a construit quelque chose que la fausseté ne peut atteindre. On s'y sent chez soi." Max (page 28)
"Je ne veux plus rien avoir à faire avec les Juifs, mis à part les virements bancaires et leurs reçus. C'est déjà bien assez fâcheux pour moi qu'une Juive soit venue chercher refuge dans mon domaine. Je ne tolérerai plus d'être associé d'une manière ou d'une autre avec cette race." Martin (page 68)
elea2020- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : enseignante en reconversion
Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
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Re: [Kressmann Taylor, Kathrine] Inconnu à cette adresse
Dans le cadre du challenge "petite proposition" j'ai découvert ce livre.
La lecture fut très rapide et très prenante.
Cet échange épistolaire entre Max et Martin, deux "grands" amis nous montre le coté obscur de notre histoire. Les première lettres sont amicales, puis très vite la monté du nazisme inquiète Max qui questionne son ami à ce sujet. On va assister au fil des lettres à l'éloignement , Martin cède à la fascination du nazisme jusqu'à renier son amitié envers Max .
La fin est terrifiante .
Ce livre m'a beaucoup touchée .
La lecture fut très rapide et très prenante.
Cet échange épistolaire entre Max et Martin, deux "grands" amis nous montre le coté obscur de notre histoire. Les première lettres sont amicales, puis très vite la monté du nazisme inquiète Max qui questionne son ami à ce sujet. On va assister au fil des lettres à l'éloignement , Martin cède à la fascination du nazisme jusqu'à renier son amitié envers Max .
La fin est terrifiante .
Ce livre m'a beaucoup touchée .
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Jeetca- Grand sage du forum
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Re: [Kressmann Taylor, Kathrine] Inconnu à cette adresse
Les deux Allemands Max et Martin, associés marchands d’art installés en Californie, sont des amis de longue date. Lorsqu’en 1932 Martin retourne vivre à Munich, s’établit entre les deux hommes une correspondance d’abord assidue, puis de plus en plus espacée, à mesure que Max, de confession juive, constate l’emprise croissante de l’idéologie nazie sur son ami.
Inspirée de vraies lettres, cette nouvelle fit grand bruit lorsqu’elle parut en 1938, en pleine tension d’avant-guerre. Comment ne pas voir dans cette histoire une miniature du processus d’escalade menant à la seconde guerre mondiale, entre une Allemagne nazie de plus en plus belliqueuse et sûre d’elle, et des nations d’abord incrédules, bientôt contraintes à la confrontation violente une fois l’inconcevable avéré ? A l’époque de sa publication, un tel texte ne pouvait que sonner comme une terrible prémonition et soulever un raz-de-marée émotionnel chez ses lecteurs.
L’aspect le plus saisissant du récit réside sans doute dans le contraste entre sa formidable puissance et son extrême économie de moyens. L’échange de quelques lettres suffit à rendre claire et palpable une vérité, alors forcément pressentie, mais encore repoussée dans l’esprit du public. L’indifférente et désinvolte cruauté de Martin s’exprime en quatre mots lapidaires : « Ta sœur est morte ». La riposte de Max tient en quelques très courtes lettres, assassines au sens littéral du terme, qui laissent au lecteur le soin d’imaginer leurs tragiques conséquences. Sous la surface de chaque page se profilent ainsi des perspectives d’autant plus vertigineuses qu’elles laissent à notre intuition le soin de les sonder et de combler les pointillés.
Coup de maître donc que cette nouvelle, au point qu’elle fut jugée par l’éditeur et par l’époux de l’auteur comme « une histoire trop forte pour avoir été écrite par une femme », d'où le pseudo masculin Kressmann Taylor. Un texte choc, intemporel, dont les qualités m’ont irrésistiblement évoqué Stefan Zweig. (5/5)
Inspirée de vraies lettres, cette nouvelle fit grand bruit lorsqu’elle parut en 1938, en pleine tension d’avant-guerre. Comment ne pas voir dans cette histoire une miniature du processus d’escalade menant à la seconde guerre mondiale, entre une Allemagne nazie de plus en plus belliqueuse et sûre d’elle, et des nations d’abord incrédules, bientôt contraintes à la confrontation violente une fois l’inconcevable avéré ? A l’époque de sa publication, un tel texte ne pouvait que sonner comme une terrible prémonition et soulever un raz-de-marée émotionnel chez ses lecteurs.
L’aspect le plus saisissant du récit réside sans doute dans le contraste entre sa formidable puissance et son extrême économie de moyens. L’échange de quelques lettres suffit à rendre claire et palpable une vérité, alors forcément pressentie, mais encore repoussée dans l’esprit du public. L’indifférente et désinvolte cruauté de Martin s’exprime en quatre mots lapidaires : « Ta sœur est morte ». La riposte de Max tient en quelques très courtes lettres, assassines au sens littéral du terme, qui laissent au lecteur le soin d’imaginer leurs tragiques conséquences. Sous la surface de chaque page se profilent ainsi des perspectives d’autant plus vertigineuses qu’elles laissent à notre intuition le soin de les sonder et de combler les pointillés.
Coup de maître donc que cette nouvelle, au point qu’elle fut jugée par l’éditeur et par l’époux de l’auteur comme « une histoire trop forte pour avoir été écrite par une femme », d'où le pseudo masculin Kressmann Taylor. Un texte choc, intemporel, dont les qualités m’ont irrésistiblement évoqué Stefan Zweig. (5/5)
Re: [Kressmann Taylor, Kathrine] Inconnu à cette adresse
J’ai été séduite par cette correspondance entre des amis-associés. En peu de mots l’autrice nous montre le basculement et surtout l’endoctrinement de Martin Schulse (allemand). L’histoire est courte, et somme toute assez banale s’il n’y avait pas un fond de cruauté difficilement compréhensible.
La vengeance est un plat qui se mange froid, et ici, quel délice que cette action menée par Max Eisenstein (américain et juif) pour le souvenir de sa soeur .
Écrit avant la guerre, étonnant et brillant, et tellement d’actualité!
C’est mon petit-fils qui m’a proposé cette lecture.
« Tient Grand-mère, tu me diras ce que tu en penses.» Merci Antony!
Les lectures de Joëlle.
La vengeance est un plat qui se mange froid, et ici, quel délice que cette action menée par Max Eisenstein (américain et juif) pour le souvenir de sa soeur .
Écrit avant la guerre, étonnant et brillant, et tellement d’actualité!
C’est mon petit-fils qui m’a proposé cette lecture.
« Tient Grand-mère, tu me diras ce que tu en penses.» Merci Antony!
Les lectures de Joëlle.
joëlle- Modérateur
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