[Jacq, Christian] Le Procès de la momie

Editeur : XO Editions
Nombre de pages : 410
Code ISBN : 978-2-84563-398-8

Quatrième de couverture :
Londres, 1821. Un événement extraordinaire ameute le Tout-Londres aristocratique : de retour d'Egypte, l'aventurier Giovanni Belzoni organise la première exposition consacrée à l'art égyptien et s'apprête à enlever, en public, les bandelettes d'une surprenante momie. L'assistance retient son souffle : le corps est si parfait, si bien conservé, qu'il parait vivant...
L'étonnant spectacle fait scandale : un pasteur hystérique exige la destruction de cette relique païenne, un vieux lord veut la livrer en pâture à ses chiens, un médecin légiste souhaite garder le corps pour étudier ce phénomène fascinant.
Mais la nuit suivante, la momie disparaît... Et le pasteur, le lord et le légiste sont assassinés!

Le meilleur policier du royaume, l'inspecteur Higgins, est saisi de l'affaire. Pour lui, le suspect privilégié n'est autre que... la momie elle-même! Il est également convaincu que le complot révolutionnaire qui agite les quartiers miséreux de Londres et la disparition de la momie sont étroitement liés.
Aidé par une ravissante avocate, Lady Suzanna, l'inspecteur Higgins réussira-t-il à résoudre l'énigme, avant l'inévitable procès de la momie?

Mon avis :
Mon avis est plutôt mitigé. J’ai aimé le mélange des genres, même si l’on s’aperçoit très vite que l’enquête policière n’est pas l’élément principal, malgré ce qui est dit dans la quatrième de couverture et ce que l’on attendrait à la lecture des premières pages. En effet, l’inspecteur Higgins est avant tout appelé pour découvrir l’identité de Littlewood, un comploteur contre le pouvoir en place, avide de pouvoir et désireux de voir éclater une Révolution à la française et de mettre en place un régime de Terreur. Nos deux adversaires vont se livrer une lutte sans merci, égalitaire car tous deux sont rusés et de fins stratèges. Et pourtant, l’identité de ce Littlewood nous sera révélée qu’à la toute fin de notre lecture et de manière très rapide. Quant à l’enquête sur la disparition de la momie et les morts qui l’entourent, elle souffre de nombreuses longueurs et avance très (trop !) lentement. Il y a également beaucoup de personnages, ce qui rend difficile la lecture en début de livre, le temps que l'on retienne qui est qui. De plus, j’ai deviné très rapidement qui était le sauveur. Elle n’avait donc plus vraiment d’intérêt.
Finalement, ce qui m’a réellement plu c’est le côté historique du roman. Christian JACQ nous convie à une visite guidée des rues de Londres en 1821. On y découvre à la fois les beaux quartiers du West End, habités par les aristocrates et les bourgeois, lesquels disposent de parcs privés et de magnifiques demeures bien entretenus et de l’autre, les quartiers de l'East End où les petites gens vivent dans la misère et la saleté et où il ne fait pas bon traîner seul la nuit… En compagnie de l’inspecteur Higgins, nous visitons également de nombreux monuments comme le Royal Theatre, les clubs privés réservés aux hommes, les loges maçonniques… Enfin, à cette époque, l’Egypte et plus généralement, l’orientalisme est à la mode. L’auteur nous en apprend beaucoup sur la momification, les rites funéraires égyptiens, sur le manque de respect des Occidentaux envers les dépouilles de ces morts. D’ailleurs lorsqu’il en parle, on sent le spécialiste derrière. Son langage devient assez pointu, pas forcément accessible aux lecteurs lamba (dont je fais partie !). Au début, je n’ai pas tout compris mais heureusement, il se répète et l’on finit par être spécialiste à notre tour de la momification (bon oui, j’avoue, j’exagère…). J’ai découvert, après avoir achevé ma lecture, que mon édition (XO Editions) comprenait en fin d’ouvrage un petit livret présentant en détail « Le Mystère des momies ». Là encore, c’est très appréciable et permet de revenir sur ce que l’auteur nous a appris au cours de notre lecture !
C’est aussi l’époque où deux scientifiques s’affrontent pour savoir qui sera le premier à découvrir les hiéroglyphes : Thomas Young ou Champollion ?
Le contexte politique est également posé : nous sommes sous le « règne » de Georges IV (règne représentatif) lequel est un flambeur et un dragueur invétéré, peu apprécié du peuple. Le gouvernement en place est issu du parti Tory, les conservateurs, royalistes.

En conclusion, j’ai plus apprécié le côté historique du roman, bien développé plutôt que son côté policier, trop prévisible et trop long à mon goût. J’ai maintenant bien envie de me lancer dans une saga « égyptienne » de l’auteur comme Ramsès II ou La Reine liberté ou Le Juge d’Egypte, le choix ne manque pas !

Merci alexielle63, je me le note

De rien, Céline!

Mon avis :
Londres 1821
Nul ! Passer son chemin, acheter autre chose, pas ça.
Grande déception ! Jacq sort de son gibus Higgins, le personnage de ses romans publiés sous le pseudonyme de J.B. Livingstone, ou plutôt son ancêtre, le fameux inspecteur oeuvrant à notre époque.
J'ai mis du temps à lire ce livre longuet, bourré de temps morts, de remplissage, d'un soi disant complot fomenté contre la royauté, thème récurrent, en marge de l'enquête policière redondante et dénuée d'un quelconque intérêt.
Les suspects sont interrogés à plusieurs reprises (remplissage), l'intrigue est lourde, l'écriture malhabile et là aussi redondante, je cite : <<Normalement pluvieux et frais, l'été touchait à sa fin, et l'automne frais et pluvieux lui succédait.>>. C'est-y pas beau, çà , Hein ? Un must, mais pas de chez Cartier ! il se f--t de nous, non ?
En revanche, Higgins, se remplit la panse et pas de n'importe quoi, caviar, truite fumée, cailles, sorbets, vins capiteux, vieux bordeaux, Dom Pérignon, du remplissage, je vous dis !
Il n'y a à glaner dans ce bouquin, et encore on n'était pas là pour vérifier, que la vie londonienne de l'époque, ses quartiers, riches et pauvres, West et East-end City, Whitechapel...Ce n'est pas suffisant.
Higgins surdoué, ira à Paris, rencontrera Champollion, apprendra en un temps record le déchiffrement des hiéroglyphes que l'autre a mis des années à comprendre, lui permettant de résoudre l'énigme.
Même le dénouement, cousu de fil blanc, tu penses, il ne reste plus qu'une seule personne susceptible d'être coupable est inacceptable et désuet.
Bref, de l'encre et du papier gâchés.
Frère Jacq (allusion aux maçons dont il est question dans l'ouvrage, pas ceux du bâtiment, les autres), je ne vous fais pas mes compliments.

1,5/5 (pour le descriptif de Londres)
B

Bernard a écrit:
Il n'y a à glaner dans ce bouquin, et encore on n'était pas là pour vérifier, que la vie londonienne de l'époque, ses quartiers, riches et pauvres, West et East-end City, Whitechapel...

Oui je suis d'accord avec toi : j'ai également préféré le côté historique de l'histoire à l'enquête et ses trop nombreuses longueurs. En plus du Londres de l'époque, nous est expliqué la cérémonie d'embaumement des momies, le sort que les Occidentaux leur réservent par manque de connaissance à l'époque...

D'accord Alexielle (j'avais lu ton avis avant de rédiger le mien), le processus de momification est évoqué, survolé, rien des bains préliminaires, rien des jours de deuil, rien de la cérémonie du pesage de l'âme (le Kâ, il en parle peu), l'ouverture des yeux, de la bouche, l'herminette, etc...C'est bâclé, ce n'était pas forcément le but non plus. L'ignorance des occidentaux et la recherche de remèdes miracles liées aux momies ou aux défunts issus de profiteurs est aussi un thème récurrent et largement utilisé. Ce que je sous-entend c'est que le livre, globalement, est raté. Personnellement je n'ai rien contre Jacq qui connait son sujet et l'a prouvé, Le juge d'Egypte, La reine soleil, Ramsès, etc...sont de bons romans. Maintenant si tu t'intéresses à la question, tu peux lire Ramsès en sachant qu'il s'agit d'une fiction (le tome sur la bataille de Kadesh est un morceau de bravoure formidable), parallèlement, je te conseille le Ramsès de Mme Desroches-Noblecourt, vérité historique. Tu peux lire L'affaire Toutankhamon de Jacq, parallèlement, je te conseille la vérité historique de Howard Carter.
Pour l'amour de Philae de Jacq est un immense hymne à l'amour de la civilisation égyptienne et sa fin tragique, doublé d'une histoire d'amour poignante et triste.
Des auteurs comme Mme Gedge, Mika Waltari, Mme Godard, Guy Rachet, Bernard Simonay et sa Première Pyramide, Norman Mailer et son magnifique Nuits des temps, sont des références.

B

Merci Bernard! Encore des noms à ajouter à ma Lal... Tu le fais exprès ? Je plaisante! Je vais noter les noms que tu m'as donné : ça m'intéresse beaucoup (j'aime beaucoup l'Egypte ancienne)! Pour Christian Jacq, quand je l'ai lu, je n'avais pas de moyen de comparaison car c'était le premier livre de l'auteur que je lisais mais j'avais tout de même compris que ce n'était pas son meilleur! Je compte bien en lire d'autres pour me faire une meilleure idée

Merci de ton retour Alexielle.
Si je puis me permettre un tout petit dernier conseil, commence par le début de ses publications qui sont, nettement, meilleures que ce qu'il publie actuellement.
C'est aussi pour moi une passion que l'Egypte ancienne.
Tiens, pour finir, un nouveau coup pour ta LAL , du pur bonheur, Elizabeth Peters, un régal, il faut également commencer par le début : Un crocodile sur un banc de sable.
Ecriture fine, déliée, simple, lisible et une auteure qui t'enseignera sans coup férir les rudiments de l'Egypte antique, coutumes, Panthéon, etc..Tu m'en diras des nouvelles.
D'ailleurs, rapidement, j'ai un projet de lecture, ce mois-ci, d'un bouquin de cette auteure et posterai mon commentaire.
Bonne journée.
B

Personnellement, j'ai bien aimé ce livre, il se lis tout seul et en plus on peut le lire n'importe où!
Effectivement le fond de l'histoire est un peu léger... Mais assez accrocheur pour ma part. Il faut quand même le lire.