[Dugain, Marc] L'insomnie des étoiles

c'est curieux comme on peut avoir une perception différente du même ouvrage ... c'est d'ailleurs ce que je trouve très enrichissant dans ce forum !

tu as raison Capsule! ce forum est passionnant car tout en restant totalement intègre on peut faire part de son ressenti et c'est ce qui fait la richesse de l'échange... et de ce forum que j'aime énormément.

Les étoiles ont perdu le sommeil après avoir été témoin des atrocités commises pendant la guerre ! J’ai bien aimé ce livre mais sans plus. Le début de l’histoire est intéressant, le climat dans la ferme où Maria vit seule est pesant, stressant. A l’arrivée du capitaine Louyre on sent comme un voile de mélancolie s’abattre sur nous. Puis nous sommes face au mystère, qui n’en est pas un, mais que nous aimerions voir expliquer par des mots d’hommes, par des mots d’humains… Je pense que ce roman a été un peu gâché par le fait que l’on connaisse déjà « le secret », mais il en aurait été très différemment si on avait fait une plongée dans l’inconnu.

L'histoire se situe dans un village allemand à l'automne 1945. Un capitaine français veut connaître la vérité sur la "maison de repos" désaffectée. Cette maison me semble la clé de voûte du roman. De quel mal souffrait les malades internés? Qui les y avait conduits? A quel degré la folie se situe-t-elle? Et surtout que sont - ils tous devenus?
Toutes ces interrogations pour ne pas oublier que les premières victimes du nazisme sont les Allemands qui dérangeaient le régime.

Une belle découvete grâce au Challenge !!!

Le titre m’a intriguée, alors j’ai recherché sur internet l’explication de Marc Dugain :
« Les étoiles, même mortes depuis quelques millions d'années, nous observent, comme jadis les dieux de l'Olympe » jolie métaphore. La 4ème de couverture a piqué ma curiosité, certains commentaires m’ont plu et je suis partie pour une belle lecture.


Nous sommes en automne 1945, l’unité française, commandée par le capitaine Louyre se demande ce qu’ils font dans ce coin reculé du sud de l’Allemagne où rien ne semble avoir bougé. Sauf qu’ils découvrent une jeune fille hagarde, Maria Richter, seule en compagnie d’un cadavre calciné caché au fond de la grange. Pourquoi Louyre décide-t-il de comprendre ce qui a pu se passer alors que l’horreur des camps se découvre tous les jours. Petit à petit, nous passons de quelque chose du particulier (le meurtre) à une horreur de lâcheté. Comme lorsque l’on jette un caillou dans l’eau, les cercles concentriques vont s’agrandir pour aller jusqu’au Mal.

Louyre, représentant de l’autorité victorieuse parait désabusé, pessimiste. Ce qu’il pressent puis découvre ne le rend pas triomphant mais amère. Il va mener son enquête, sans coup de gueule, mais avec détermination jusqu’à ce qu’il trouve ce qu’il pressentait. Par ses silences, ses questions, le capitaine amène les confidences des notables de ce gros village. Une étrange relation, toute intériorisée se noue entre cette jeune fille et le capitaine, comme si ils étaient la bouée de survie de l’autre.

Est-ce parce qu’il est astronome dans le civil que le Capitaine prendra tout son temps ? N’usera jamais de la force pour connaître la vérité sur cette jeune fille, sur ce qui s’est passé ? Sur cet hôpital désaffecté alors que l’Allemagne avait un grand besoins d’établissements sanitaires pour ces blessés ? Alors, le docteur Halfinger lui parlera de Clara Richter, la mère de Maria réduite au silence pour ces idées antihitlériennes.

Dans un style sobre, sans fioriture mais non dénué de poésie, Marc Dugain nous envoute et nous fait tourner les pages de ce livre. J’y ai découvert un pan peu connu de la seconde guerre mondiale. Dans le village, il y a ce secret que l’on ne veut pas dévoiler, dont on ne désire pas parler. Louyre découvre le nazisme ordinaire dans ce village et Marc Dugain nous le conte fort bien.

Un vrai coup de cœur pour moi et une très belle lecture.

Merci pour tous ces avis, qui me donnent envie de lire ce roman.
Je le note donc dans ma lal !

Tu peux

J'ai été un peu déçue par ce livre. Je n'aurais peut-être pas dû lire le résumé et les critique avant, j'en attendais plus...

L'histoire se passe à la sortie de la seconde guerre mondiale. C'est une période qui m'intrigue, m'attire, me touche, et dont je connais pas mal d'éléments à présent. Du coup, le secret n'en était pas un pour moi, et j'ai trouvé assez long la façon dont l'auteur a amené sa révélation.
J'ai beaucoup apprécié le début du roman dans la ferme, la description de cette jeune fille perdue, en attente de son père, qui se bat pour survivre, mais l'enquête du Capitaine Louyre m'a un peu laissée sur ma faim sans pouvoir dire non plus exactement ce que j'aurais souhaité de plus...
J'ai cependant beaucoup aimé le personnage de Louyre qui au lieu de se poser en vainqueur dans cette ville, est très humain et cherche à comprendre l'impensable qui n'est autre que la triste réalité que les habitants cherchent à cacher.

Un avis donc un peu mitigé car je pense que j'avais placé mes attentes un peu trop haut, mais une lecture qui vaut le coup sans aucun doute.

Il arrive que l'on passe à côté d'un livre. Il est vrai qu'il n'y a pas beaucoup d'action mais, c'est envoutant (pour moi)

Mon avis : Il n'y a pas longtemps, j'ai fait la connaissance de Marc Dugain avec "Avenue des géants" et j'avais beaucoup aimé cette histoire. J'ai donc voulu découvrir un autre livre de cet auteur et je crois bien que c'est Faurelix qui m'a donné le titre "L'insomnie des étoiles".

Maria vit seul dans une ferme très isolée depuis le départ de son père à la guerre, jusqu'au jour où on tente de l'agresser . La nuit d'après les personnes reviennent et lui vident la maison . Quelques jours plus tard, elle est retrouvée par le capitaine Louyre à côté d'un cadavre calciné. Quasi muette et ne fournissant aucune explication, elle est embarquée car le capitaine veut l'interroger, la protéger et bien sur connaitre la vérité.

A travers les lettres du père de Maria, le capitaine Louyvre va encore déterrer une autre ignominie allemande, il va multiplier les interrogatoires pour enfin connaitre les protagonistes de l'histoire.

Malgré une écriture fluide et agréable, je ne peux pas dire que j'ai vraiment apprècié cette lecture, j'ai fini par m'ennuyer car après quelques pages on sait tout de suite que l'on va tomber sur une énième horreur de la guerre de 39-45 mais je dois dire que j'ai été complétement abasourdie par l'idéologie du docteur Halfinger psychologue le directeur de la maison de repos.

Après c'est surtout une autre version d'un sujet revu et corrigé un nombre incalculable de fois.

Un ouvrage fabuleux. Marc Dugain sait nous faire partager un contexte, une ambiance. Je suis enchantée.

Lu dans le cadre du challenge Bis repetita 2013

C'est un thème difficile que l'auteur a choisi d'aborder à travers ce livre : la fin de la guerre, en 1945, et l'installation des troupes alliées en Allemagne. Le capitaine Louyre arrive ainsi dans une petite ville au sud du pays. Il va y découvrir une atmosphère particulière : des habitants usés par des années de privation, un maire qui semble cacher un terrible secret, et une jeune fille retrouvée seule dans une maison isolée à quelques kilomètres du bourg. Le capitaine va chercher à comprendre. Que s'est-il passé ? Pourquoi le centre de convalescence a-t-il été vidé dès le début de la guerre ? Pourquoi a-t-on retrouvé des ossements calcinés dans la ferme où vivait la jeune fille ?

A travers cette sombre histoire, Marc Dugain aborde de nombreuses questions et nous pousse à réfléchir sur la vie, la mort, la guerre, les choix de chaque nation lors du conflit... Il dissèque le raisonnement de certains responsables nazis sur une question souvent oubliée dans les livres d'Histoire (je n'en dirais pas plus pour ne pas dévoiler la découverte du capitaine dans le livre).

C'est un livre intéressant, qui aurait mérité un travail plus approfondi. Les personnages sont ébauchés et pas assez travaillés selon moi.
Et j'ai refermé le livre avec quelques questions sans réponse. J'aurais aimé savoir, et je ne sais pas. C'est bien dommage que l'auteur n'ait pas plus développé son récit.

J'ai cependant voté "apprécié" car j'aime le style de l'auteur et j'apprécie sa volonté de dire l'indicible, de révéler ces secrets d'Histoire que les années gomment lentement, comme il l'avait fait avec les gueules cassées dans La chambre des officiers. Il nous ouvre les yeux, pour ne pas oublier.


Citations :

- J'étais professeur de philosophie. [...]
- Ce n'est pas facile de faire du doute son métier. On se brûle vite à côtoyer l'essentiel, et j'imagine qu'on se sent tellement soulagé quand on y renonce. Mais en refusant le doute, on est certain de se priver de la vérité.

- Vous croyez en Dieu, mon capitaine.
Louyre le regarda surpris, réfléchit un instant puis répondit :
- Assez pour me poser la question de son existence.

"L'avantage de mener la vie que je mène, m'avait-elle dit un jour, c'est qu'on ne fait plus de différence entre la vie et la mort, et que la perspective du passage de l'un à l'autre ne présente aucun effroi mais la récompense d'une patience méritoire."

Il y avait dans cette guerre quelque chose de définitif à comprendre, dont les contours étaient encore mal définis. Des siècles de tâtonnement militaire, de timidité à tuer, de justifications territoriales maladroites avaient finalement conduit à cette apocalypse qu'il allait falloir de toutes parts se hâter d'oublier. La grande répétition de 1914 s'était faite sans motif, mais cette fois, on avait mis de la substance à s'entre-tuer.