[Lessing, Doris] Le cinquième enfant
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Re: [Lessing, Doris] Le cinquième enfant
Mon avis :
Lu dans le cadre du Challenge Nobel
Le cinquième enfant est mon premier livre de Doris Lessing. Les critiques de Malo et de Zazy m'avaient donné envie de le découvrir. Merci les filles parce que je ne l'ai pas regretté!
Harriet et David se rencontrent dans les années 60 et ils sont un peu conventionnels alors qu'autour d'eux les mœurs se libèrent. Mais comme on le dit souvent au sujet de certains couples, ils se sont bien trouvés. Ils ont tout pour être heureux : une grande maison, de beaux enfants, une famille unie... Leur foyer est la maison du bonheur. Les membres de la famille, que ce soient les parents, les beaux-parents, les sœurs ou la cousine les y rejoignent dès qu'ils en ont l'occasion.
Tout est harmonie jusqu'à ce qu'Harriet tombe enceinte une cinquième fois. La grossesse se passe mal, elle a l'impression qu'un alien habite son ventre. Et le petit Ben naît... Il est différent. Il est violent et ressemble à un troll. Le bonheur se désintègre. La famille est éclatée, plus personne ne veut venir dans l'ancienne maison du bonheur. Ben effraie..
Harriet se retrouve de plus en plus seule. Elle est partagée entre son "désamour" pour son fils et le fait qu'elle se sente obligée de l'assumer au péril de sa famille.
Le cinquième enfant est un magnifique roman sur la différence et je pense, sur l'instinct maternel. Aime-t-on forcément son enfant? Faut-il tout assumer? Harriet ressent souvent qu'on l'accuse de l'existence de Ben. Son entourage lui reproche de vouloir le sauver et les médecins et le corps enseignant lui reprochent de ne pas l'aimer.
Au passage, le style de Doris Lessing est une pure merveille, elle arrive à aborder un sujet très délicat d'une plume de maître.
Et pour le petit détail, Harriet se pose des questions sur l'"espèce" à laquelle appartient Ben... Il y a une théorie comme quoi certains gènes des Hommes de Néandertal n'auraient pas totalement disparu et se seraient mêlés à ceux d'Homo Sapiens. Lorsqu'on étudie les vestiges d'un habitat néandertalien, on y voit une certaine organisation mais on ne la comprend pas, comme on ne comprend pas Ben.
Lu dans le cadre du Challenge Nobel
Le cinquième enfant est mon premier livre de Doris Lessing. Les critiques de Malo et de Zazy m'avaient donné envie de le découvrir. Merci les filles parce que je ne l'ai pas regretté!
Harriet et David se rencontrent dans les années 60 et ils sont un peu conventionnels alors qu'autour d'eux les mœurs se libèrent. Mais comme on le dit souvent au sujet de certains couples, ils se sont bien trouvés. Ils ont tout pour être heureux : une grande maison, de beaux enfants, une famille unie... Leur foyer est la maison du bonheur. Les membres de la famille, que ce soient les parents, les beaux-parents, les sœurs ou la cousine les y rejoignent dès qu'ils en ont l'occasion.
Tout est harmonie jusqu'à ce qu'Harriet tombe enceinte une cinquième fois. La grossesse se passe mal, elle a l'impression qu'un alien habite son ventre. Et le petit Ben naît... Il est différent. Il est violent et ressemble à un troll. Le bonheur se désintègre. La famille est éclatée, plus personne ne veut venir dans l'ancienne maison du bonheur. Ben effraie..
Harriet se retrouve de plus en plus seule. Elle est partagée entre son "désamour" pour son fils et le fait qu'elle se sente obligée de l'assumer au péril de sa famille.
Le cinquième enfant est un magnifique roman sur la différence et je pense, sur l'instinct maternel. Aime-t-on forcément son enfant? Faut-il tout assumer? Harriet ressent souvent qu'on l'accuse de l'existence de Ben. Son entourage lui reproche de vouloir le sauver et les médecins et le corps enseignant lui reprochent de ne pas l'aimer.
Au passage, le style de Doris Lessing est une pure merveille, elle arrive à aborder un sujet très délicat d'une plume de maître.
Et pour le petit détail, Harriet se pose des questions sur l'"espèce" à laquelle appartient Ben... Il y a une théorie comme quoi certains gènes des Hommes de Néandertal n'auraient pas totalement disparu et se seraient mêlés à ceux d'Homo Sapiens. Lorsqu'on étudie les vestiges d'un habitat néandertalien, on y voit une certaine organisation mais on ne la comprend pas, comme on ne comprend pas Ben.
Invité- Invité
Re: [Lessing, Doris] Le cinquième enfant
Lu dans le cadre du Challenge Nobel 2011
C'est un livre qui se lit assez rapidement, et qui soulève les difficultés à accepter les différences. Malgré le sujet difficile, Doris Lessing parvient à adopter une écriture légère et fluide.
Harriet est déchirée entre Ben, qui lui fait peur mais qu'elle veut protéger, et ses autres enfants et son mari qui correspondent à la famille dont elle avait toujours rêvée.
Je trouve que cette contradiction, la manière dont son rêve est détruit, mais avec sa participation, puisqu'elle retourne chercher le petit Ben après son placement en institution, sont parfaitement retranscrit par l'auteur. Cela fait réfléchir sur les rêves que l'ont peut nourrir et notre capacité à réagir face à l'imprévu.
Malgré tout, ce livre n'est pas un coup de coeur, je lui donnerai un 7/10.
C'est un livre qui se lit assez rapidement, et qui soulève les difficultés à accepter les différences. Malgré le sujet difficile, Doris Lessing parvient à adopter une écriture légère et fluide.
Harriet est déchirée entre Ben, qui lui fait peur mais qu'elle veut protéger, et ses autres enfants et son mari qui correspondent à la famille dont elle avait toujours rêvée.
Je trouve que cette contradiction, la manière dont son rêve est détruit, mais avec sa participation, puisqu'elle retourne chercher le petit Ben après son placement en institution, sont parfaitement retranscrit par l'auteur. Cela fait réfléchir sur les rêves que l'ont peut nourrir et notre capacité à réagir face à l'imprévu.
Malgré tout, ce livre n'est pas un coup de coeur, je lui donnerai un 7/10.
Invité- Invité
Re: [Lessing, Doris] Le cinquième enfant
Mon avis :
Le cinquième enfant est un roman prenant. Très vite, l'écriture sèche et pointue de Doris Lessing nous force à nous questionner. Bien avant la naissance de Ben, elle dénonce l'hypocrisie d'un milieu bien pensant. Harriet et David sont heureux, mais ils ne pourraient pas vivre sans l'aide financière du père de David. ils sont respectueux des traditions : Harriet refuse la contraception, et les quatre premiers enfants naissent dans le grand lit familial. Ils réunissent toute la famille au cours de grandes fêtes - de là à dire qu'ils sont entourés d'une bande de pique-assiettes, il y a un pas que l'auteur ne franchit jamais mais suggère habilement. Surtout, personne ne sort de la norme bien-pensante, si ce n'est un incident de parcours : la naissance d'Amy, nièce d'Harriet, atteinte de trisomie 21. Elle "terrifie" son père, surtout, elle ne doit "déranger" personne. Quand Harriet expose à son mari son opinion sur l'origine de la trisomie de la petite Amy (la mésentente entre ses parents), elle révèle à la fois son conformisme et son obscurantisme.
Aussi est-elle quasiment prête à recevoir la naissance de Ben comme un châtiment pour tant de bonheur. Or, Ben, indubitablement, n'est pas qu'un enfant, il est aussi, dans ce roman, un symbole. Il représente la peur de l'autre, la peur de la différence, la peur de l'étrange étranger, y compris au sein de sa propre famille. Différent, il serait atteint d'une pathologie que personne ne veut ou ne peut nommer. Le bon docteur de famille soutient qu'il est simplement hyperactif. "Aucun de nous n'a jamais rien vu de tel" déclare le jeune médecin de l'institut où il a été emmené (ou comment dissimuler aux yeux du monde toute trace d'anormalité). La spécialiste qui examine Ben s'intéresse moins à l'enfant qu'à sa mère, sur laquelle elle pose un diagnostique sans même lui avoir parlé. Bref, personne n'a de solution puisque le problème n'est jamais cerné.
En revanche, la famille se décompose largement sous nos yeux. Les enfants quittent un à un la maison, pour une famille de substitution, ou pour la pension. Le seul lien qui les unit est l'argent, nécessaire pour aller dans les bonnes écoles (pas question d'aller dans une école publique !). Chacun juge cruellement Harriet, pour avoir mis au monde un être différent et pour l'avoir gardé au monde, alors que tous voulait s'en débarrasser. Cette naissance et sa croissance hors norme coïncide également avec un phénomène que nous connaissons bien : la montée de l'insécurité (ou du moins, ce qui est ressenti comme tel). Harriet n'ose plus sortir le soir, même dans son quartier si tranquille, la télévision montre des images d'émeutes avec, au second plan, Ben et ses nouveaux amis.
Au cours de ce roman, jamais nous n'avons le point de vue de Ben. Si, physiquement, il est plus développé que les autres enfants, plus précoce, son apprentissage du langage est beaucoup plus lent. Que ressent-il, que pense-t-il, lui qui a été abruti de calmants dès le ventre de sa mère ? Difficile de le savoir. Une suite existe à ce roman, le monde de Ben. Je ne suis pas sûre d'avoir envie de le lire, je préfère rester avec cette fin ouverte.
Le cinquième enfant est un roman prenant. Très vite, l'écriture sèche et pointue de Doris Lessing nous force à nous questionner. Bien avant la naissance de Ben, elle dénonce l'hypocrisie d'un milieu bien pensant. Harriet et David sont heureux, mais ils ne pourraient pas vivre sans l'aide financière du père de David. ils sont respectueux des traditions : Harriet refuse la contraception, et les quatre premiers enfants naissent dans le grand lit familial. Ils réunissent toute la famille au cours de grandes fêtes - de là à dire qu'ils sont entourés d'une bande de pique-assiettes, il y a un pas que l'auteur ne franchit jamais mais suggère habilement. Surtout, personne ne sort de la norme bien-pensante, si ce n'est un incident de parcours : la naissance d'Amy, nièce d'Harriet, atteinte de trisomie 21. Elle "terrifie" son père, surtout, elle ne doit "déranger" personne. Quand Harriet expose à son mari son opinion sur l'origine de la trisomie de la petite Amy (la mésentente entre ses parents), elle révèle à la fois son conformisme et son obscurantisme.
Aussi est-elle quasiment prête à recevoir la naissance de Ben comme un châtiment pour tant de bonheur. Or, Ben, indubitablement, n'est pas qu'un enfant, il est aussi, dans ce roman, un symbole. Il représente la peur de l'autre, la peur de la différence, la peur de l'étrange étranger, y compris au sein de sa propre famille. Différent, il serait atteint d'une pathologie que personne ne veut ou ne peut nommer. Le bon docteur de famille soutient qu'il est simplement hyperactif. "Aucun de nous n'a jamais rien vu de tel" déclare le jeune médecin de l'institut où il a été emmené (ou comment dissimuler aux yeux du monde toute trace d'anormalité). La spécialiste qui examine Ben s'intéresse moins à l'enfant qu'à sa mère, sur laquelle elle pose un diagnostique sans même lui avoir parlé. Bref, personne n'a de solution puisque le problème n'est jamais cerné.
En revanche, la famille se décompose largement sous nos yeux. Les enfants quittent un à un la maison, pour une famille de substitution, ou pour la pension. Le seul lien qui les unit est l'argent, nécessaire pour aller dans les bonnes écoles (pas question d'aller dans une école publique !). Chacun juge cruellement Harriet, pour avoir mis au monde un être différent et pour l'avoir gardé au monde, alors que tous voulait s'en débarrasser. Cette naissance et sa croissance hors norme coïncide également avec un phénomène que nous connaissons bien : la montée de l'insécurité (ou du moins, ce qui est ressenti comme tel). Harriet n'ose plus sortir le soir, même dans son quartier si tranquille, la télévision montre des images d'émeutes avec, au second plan, Ben et ses nouveaux amis.
Au cours de ce roman, jamais nous n'avons le point de vue de Ben. Si, physiquement, il est plus développé que les autres enfants, plus précoce, son apprentissage du langage est beaucoup plus lent. Que ressent-il, que pense-t-il, lui qui a été abruti de calmants dès le ventre de sa mère ? Difficile de le savoir. Une suite existe à ce roman, le monde de Ben. Je ne suis pas sûre d'avoir envie de le lire, je préfère rester avec cette fin ouverte.
Sharon- Modérateur
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Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Lessing, Doris] Le cinquième enfant
joli point de vue. Comme toi, je ne lirai pas le monde de Ben
Re: [Lessing, Doris] Le cinquième enfant
Dommage, je comptais sur ton avis...zazy a écrit:joli point de vue. Comme toi, je ne lirai pas le monde de Ben
Ceci-dit, vous avez raison, restez en à cette belle histoire
Re: [Lessing, Doris] Le cinquième enfant
Par contre, j'ai mis un avis pour Victoria et les Staveney, un très joli bouquin
Re: [Lessing, Doris] Le cinquième enfant
Je vais le voir de suite.zazy a écrit:Par contre, j'ai mis un avis pour Victoria et les Staveney, un très joli bouquin
Re: [Lessing, Doris] Le cinquième enfant
Bonjour, j'ai lu ce livre durant mon année de terminale. J'ai du aimé un ou deux livres parmi tous ceux que nous étions "forcés" de lire au lycée donc j'avoue que je ne m'attendais pas à un truc super. Mais bon à ma grande surprise, j'ai trouvé ce roman pas trop mal. Je pensais lire le deuxieme tome qui, si je ne me trompe pas est raconté cette fois du point de vue de Ben qui est partie de chez lui. Cependant à lire vos avis, il n'est pas aussi bien.
Pourquoi ne pas vouloir lire le deuxieme tome ? Il est si "nul" que ça ?
malo a écrit:Dommage, je comptais sur ton avis...zazy a écrit:joli point de vue. Comme toi, je ne lirai pas le monde de Ben
Ceci-dit, vous avez raison, restez en à cette belle histoire
Pourquoi ne pas vouloir lire le deuxieme tome ? Il est si "nul" que ça ?
Invité- Invité
Re: [Lessing, Doris] Le cinquième enfant
Non, il n'est pas si nul que ça!!ptitourscool a écrit:Bonjour, j'ai lu ce livre durant mon année de terminale. J'ai du aimé un ou deux livres parmi tous ceux que nous étions "forcés" de lire au lycée donc j'avoue que je ne m'attendais pas à un truc super. Mais bon à ma grande surprise, j'ai trouvé ce roman pas trop mal. Je pensais lire le deuxieme tome qui, si je ne me trompe pas est raconté cette fois du point de vue de Ben qui est partie de chez lui. Cependant à lire vos avis, il n'est pas aussi bien.malo a écrit:Dommage, je comptais sur ton avis...zazy a écrit:joli point de vue. Comme toi, je ne lirai pas le monde de Ben
Ceci-dit, vous avez raison, restez en à cette belle histoire
Pourquoi ne pas vouloir lire le deuxieme tome ? Il est si "nul" que ça ?
Seulement très décevant par rapport au 1er tome, j'attendais beaucoup de Ben, j'aurai voulu en apprendre plus sur lui, sur son ressenti vis-à-vis de sa famille, de sa "maladie". Je n'ai pas eu l’impression de lire la suite, plutôt un tout autre livre.
Re: [Lessing, Doris] Le cinquième enfant
Mon ressenti
Une histoire pas facile et un livre qui m'a mis plus que mal à l'aise. Un jeune couple bien sous tous rapports, appartenant à la haute bourgeoisie, s'installe dans un château de maitre. Rapidement, elle est enceinte.
Issue de familles riches, il travaille un peu, elle non. Ils vivent avec les aides de la famille qui est très présente l'été ou aux vacances. Rapidement, la famille s’agrandit, 2, 3, 4 et 5...
C'est avec l'arrivée de Ben que l'équilibre familiale se rompt et que chacun va changer petit à petit. Il est différent, pas comme les autres....
Pour ma part, le malaise était présent bien avant son arrivée. L'atmosphère, les échanges relationnels, les rapports émotionnels amènent une suffocation, de l'étouffement. Images d'une époque, j'espère que certaines réponses ont disparu aujourd'hui.
A découvrir
Une histoire pas facile et un livre qui m'a mis plus que mal à l'aise. Un jeune couple bien sous tous rapports, appartenant à la haute bourgeoisie, s'installe dans un château de maitre. Rapidement, elle est enceinte.
Issue de familles riches, il travaille un peu, elle non. Ils vivent avec les aides de la famille qui est très présente l'été ou aux vacances. Rapidement, la famille s’agrandit, 2, 3, 4 et 5...
C'est avec l'arrivée de Ben que l'équilibre familiale se rompt et que chacun va changer petit à petit. Il est différent, pas comme les autres....
Pour ma part, le malaise était présent bien avant son arrivée. L'atmosphère, les échanges relationnels, les rapports émotionnels amènent une suffocation, de l'étouffement. Images d'une époque, j'espère que certaines réponses ont disparu aujourd'hui.
A découvrir
Pinky- Grand sage du forum
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Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
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