[Balzac, Honoré (de)] La duchesse de Langeais

Titre: La duchesse de Langeais    
Auteur: Honoré de Balzac
Edition:Le livre de poche
Nombre de pages: 256





Résumé: (livredepoche.com)

A l'égal de la princesse de Clèves et de la Sanseverina, la duchesse de Langeais est l'une des grandes divinités féminines de notre littérature. Elle réunit en sa personne le triple prestige de la beauté, de la naissance et du malheur. Issue d'un sang illustre, Antoinette de Navarreins voit le jour en 1794, sous la Terreur, une bien sombre étoile qui sera pour elle la marque du destin. Quelque vingt ans plus tard, séparée de son mari abhorré que lui avait imposé un père indifférent, c'est l'une des gloires mondaines du Faubourg Saint-Germain. Mais que dissimule la coquetterie glacée de cette aristocratique Célimène ? Et par quel étrange sortilège l'incandescente passion d'Armand de Montriveau va-t-elle à son tour la consumer ? Comme tout vrai chef-d'oeuvre, ce «roman noir» - primitivement intitulé «Ne touchez pas à la hache» - est pour partie une autobiographie sublimée, c'est-à-dire le contraire d'un roman à clefs. «Moi seul sais ce qu'il y a d'horrible dans La Duchesse de Langeais», confiait Balzac à l'un de ses proches. C'est pourquoi l'oeuvre conserve, depuis plus d'un siècle et demi, son mystère et sa force de séduction.

Edition de Constance Cagnat-Deboeuf.

Mon avis:

Je suis une grande amatrice des écrivains réalistes, je ne pouvais donc qu'apprécier ce roman...
De très belles descriptions (normal, c'est du Balzac) et une bonne autopsie de la complexité des rapports homme/femme et des multiples facettes du jeu de la séduction.
La partie qui traite des classes sociales, de leur rôle et statut pourrait sembler assez longue mais est utile pour se faire une idée des mœurs et de l'organisation sociale de l'époque.
A découvrir!

J'ai toute une collection d'Honoré de Balzac mon préféré Eugénie Grandet

Je le lis dans l'optique du bac de français, c'est très plaisant à lire pour l'instant

J'ai été traumatisée par ce livre : c'est la seule lecture scolaire imposée que je n'ai jamais réussi à lire (collège). Maintenant que j'ai pris un peu de bouteille, je devrais sans doute lui laisser une seconde chance...

Je l'ai lu une première fois en restant sur ma faim...
Mais à la seconde lecture (après avoir disséqué l'oeuvre en cours de français dans l'optique du bac) j'ai beaucoup apprécié ce roman qui mêle grand romanesque et réflexions balzaciennes (comme toujours : l'amour, la société, la religion).
Le personnage de la Duchesse est très intéressant, toute en nuance (Balzac annonce la couleur en nous bombardant de duos d'adjectifs antithétiques dès la première description de Mme de Langeais dans le second chapitre) et en ambiguïtés de caractère. Une fois de plus, comme dans un registre différent dans La Femme de Trente ans , Balzac dissèque un coeur féminin avec beaucoup de perspicacité (mais également une rancoeur sous-jacente : le personnage de la Duchesse serait inspiré de celui de la duchesse de Castrie, personnage réel qui après une brève passion avait éconduit Balzac lors d'un voyage "en amoureux"). De l'attirance mêlée de mépris et de rejet pour cette aristocrate charmante mais o combien calculatrice et manipulatrice, le lecteur ressent après son revirement une adoration et une profonde pitié pour ce personnage déchiré, victime de ses anciennes manigances et qui pourtant est devenue "la femme vraie", sincèrement éprise de Montriveau.
Sublime mais tragique histoire d'amour donc, et également comme le souligne Thot, critique pertinente du comportement et des choix de l'aristocratie faubourgsaintgermanesque, et en élargissant de toute l'aristocratie sous la Restauration, qui n'a pas su évoluer, tirer les enseignements de la révolution et prendre le tournant de son siècle, celui de la modernité et de la nécessaire mais peu évidente cohésion sociale.