[Styron, William] Le choix de Sophie
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[Styron, William] Le choix de Sophie
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Quatrième de couverture
Ma critique
Le choix de Sophie est un livre qui tente de rendre lisible des rapports humains complexes, basés sur la violence. Sophie porte en elle, depuis sa libération d'Auschwitz-Birkenau, une culpabilité insupportable qui va la pousser dans les bras et sous les coups et les humiliations de Nathan un juif schizophrène. Fille d'un professeur polonais ayant milité pour l'extermination des Juifs, ses deux enfants sont morts malgré ses efforts pour les protéger et les sortir de l'univers concentrationnaire. Comme pour d'autres, leur destin été scellé mais elle a cru pouvoir le modifier. Et depuis elle se punit pour son échec et les délires de son père. Délires dont elle a cru pouvoir se servir pour se sauver, n'imaginant pas que pour les Nazis, Juifs ou Polonais, c'était la même chose. Depuis Sophie vit un martyr qu'elle tente de camoufler. Mais la vie après Auschwitz c'est encore Auschwitz... ‘’Je me sens tellement coupable de toutes les choses que j’ai faites là-bas. Et même d’être encore en vie. Cette culpabilité est quelque chose dont je ne peux pas et je pense que je pourrais jamais me délivrer … Je sais que je ne m’en délivrerais jamais. Jamais. Et parce que je ne pourrais jamais m’en délivrer, c’est peut-être la pire chose que les Allemands m’ont laissé.’’
William Styron tente de dépeindre une grande fresque avec au premier plan les rapports entre le Nord et le Sud des Etats-Unis et la question non réglée de l’esclavagisme et de son "héritage". Puis la vie du camp et l'histoire de Sophie prennent le dessus. Parallèlement à cela l'auteur raconte également la découverte des sentiments amoureux et surtout de la sexualité (nombre de scènes crues traversent ce roman) de son héros narrateur, Stingo, écrivain en herbe. Et c'est là que ce roman perd en intensité car franchement, cette partie est souvent longue, ennuyeuse et souvent sans lien avec le reste. Un peu comme si l'histoire de Sophie nous était racontée par un petit vieux qui ne cesserait de faire des digressions ayant pour sujet lui-même. Ce qui donne comme résultat 200 pages superflues. C'est dommage car quand Styron dépeint l'univers concentrationnaire, le face à face de Sophie avec Rudolf Höss, avec un médecin pendant le "triage", ou même la vie à Varsovie, il sait s'y prendre, et avec beaucoup d'intensité. Et sans conteste, il écrit bien. Un livre qui permet de mieux comprendre et de rappeler également que l'univers concentrationnaire ne fut pas que la Shoah, les Nazis éliminant tout ce qui n'était pas dans leurs canons de pureté. C'est sûrement l'angle le plus intéressant de Styron que d'évoquer ce sujet à travers les blessures d'une femme catholique. Comme de faire d'un juif son tortionnaire. Il fallait oser et cela a souvent choqué. Adapté en film en 82 par Pakula. Ma note :7/10
Edité chez Gallimard, 920 pages.
Quatrième de couverture
A Brooklyn, en 1947, Stingo, jeune écrivain venu du Sud, rencontre Sophie, jeune catholique polonaise rescapée des camps de la mort. A la relation de la rencontre du jeune homme avec l'amour, se superposent la narration du martyre de Sophie, l'évocation de l'univers concentrationnaire et de l'holocauste nazi. Les deux veines, autobiographique et historique, irriguent en profondeur ce roman et fusionnent en une émouvante parabole sur l'omniprésence du Mal, symbolisé par l'horreur nazie, mais aussi par l'esclavage et le racisme brutal ou larvé de la société américaine, l'intolérance à tous les degrés, la férocité de la lutte de l'homme pour la vie ou la survie la plus élémentaire.
Ma critique
Le choix de Sophie est un livre qui tente de rendre lisible des rapports humains complexes, basés sur la violence. Sophie porte en elle, depuis sa libération d'Auschwitz-Birkenau, une culpabilité insupportable qui va la pousser dans les bras et sous les coups et les humiliations de Nathan un juif schizophrène. Fille d'un professeur polonais ayant milité pour l'extermination des Juifs, ses deux enfants sont morts malgré ses efforts pour les protéger et les sortir de l'univers concentrationnaire. Comme pour d'autres, leur destin été scellé mais elle a cru pouvoir le modifier. Et depuis elle se punit pour son échec et les délires de son père. Délires dont elle a cru pouvoir se servir pour se sauver, n'imaginant pas que pour les Nazis, Juifs ou Polonais, c'était la même chose. Depuis Sophie vit un martyr qu'elle tente de camoufler. Mais la vie après Auschwitz c'est encore Auschwitz... ‘’Je me sens tellement coupable de toutes les choses que j’ai faites là-bas. Et même d’être encore en vie. Cette culpabilité est quelque chose dont je ne peux pas et je pense que je pourrais jamais me délivrer … Je sais que je ne m’en délivrerais jamais. Jamais. Et parce que je ne pourrais jamais m’en délivrer, c’est peut-être la pire chose que les Allemands m’ont laissé.’’
William Styron tente de dépeindre une grande fresque avec au premier plan les rapports entre le Nord et le Sud des Etats-Unis et la question non réglée de l’esclavagisme et de son "héritage". Puis la vie du camp et l'histoire de Sophie prennent le dessus. Parallèlement à cela l'auteur raconte également la découverte des sentiments amoureux et surtout de la sexualité (nombre de scènes crues traversent ce roman) de son héros narrateur, Stingo, écrivain en herbe. Et c'est là que ce roman perd en intensité car franchement, cette partie est souvent longue, ennuyeuse et souvent sans lien avec le reste. Un peu comme si l'histoire de Sophie nous était racontée par un petit vieux qui ne cesserait de faire des digressions ayant pour sujet lui-même. Ce qui donne comme résultat 200 pages superflues. C'est dommage car quand Styron dépeint l'univers concentrationnaire, le face à face de Sophie avec Rudolf Höss, avec un médecin pendant le "triage", ou même la vie à Varsovie, il sait s'y prendre, et avec beaucoup d'intensité. Et sans conteste, il écrit bien. Un livre qui permet de mieux comprendre et de rappeler également que l'univers concentrationnaire ne fut pas que la Shoah, les Nazis éliminant tout ce qui n'était pas dans leurs canons de pureté. C'est sûrement l'angle le plus intéressant de Styron que d'évoquer ce sujet à travers les blessures d'une femme catholique. Comme de faire d'un juif son tortionnaire. Il fallait oser et cela a souvent choqué. Adapté en film en 82 par Pakula. Ma note :7/10
Edité chez Gallimard, 920 pages.
Dernière édition par alexielle63 le Dim 9 Jan 2011 - 20:44, édité 2 fois (Raison : correction du titre)
Invité- Invité
Re: [Styron, William] Le choix de Sophie
J'ai moyennement aimé: même si les descriptions des années d'emprisonnement et des horreurs vécues par Sophie est réaliste, qui est un bon point pour moi, le personnage principal Stingo est ennuyeux. Le début du roman est la description du héros ainsi que son renvoi d'une maison d'édition, ce qui n'engage pas à continuer la lecture. Malgré tout, les détails des récits sont intéressants, et je dois dire que j'ai appris certaines choses sur l'extermination des juifs ainsi que les programmes nazis mis en œuvre.
Les personnages de Nathan et de Sophie sont opposés, mais sont toujours ensemble: Nathan est fou, et impulsif, alors que Sophie est plutôt douce et saine d'esprit par rapport à Nathan. Cela inverse, c'est le Juif qui se transforme en bourreau envers les non juifs, alors que le contraire régnait des années auparavant. Ces personnages sont donc intéressants.
Bref, j'ai bien aimé la partie historique de ce roman, mais je n'ai pas apprécié l'intrigue de la partie romantique, trop classique à mon goût.
Les personnages de Nathan et de Sophie sont opposés, mais sont toujours ensemble: Nathan est fou, et impulsif, alors que Sophie est plutôt douce et saine d'esprit par rapport à Nathan. Cela inverse, c'est le Juif qui se transforme en bourreau envers les non juifs, alors que le contraire régnait des années auparavant. Ces personnages sont donc intéressants.
Bref, j'ai bien aimé la partie historique de ce roman, mais je n'ai pas apprécié l'intrigue de la partie romantique, trop classique à mon goût.
Invité- Invité
Re: [Styron, William] Le choix de Sophie
J’ai commencé ce pavé à partir d’un malentendu. J’avais lu quelque part qu’il y était question, comme l’indique le titre, du choix horrible imposé à Sophie à son arrivée à Auschwitz : l’officier allemand responsable du triage des prisonniers l’oblige à désigner celui de ses deux enfants qui va survivre, l’autre étant envoyé à la chambre à gaz.
Vu le thème annoncé et la taille du roman, j’ai longtemps hésité à m’y lancer, me demandant comment l’auteur pourrait bien « meubler » 900 pages avec ce sujet.
En réalité, la relation de ce choix intervient assez tard dans le roman, et occupe (en tout cas explicitement) relativement peu de place. Mais il éclaire (enfin, le terme est mal choisi pour des choses aussi sinistres) a posteriori le comportement et la culpabilité sans nom qui ronge Sophie.
Et donc, pour prendre les choses au commencement, se présente à nous Stingo, jeune narrateur fraîchement débarqué de sa Virginie natale à New York. Nous sommes en 1947, Stingo vient de terminer des études littéraires et se rêve en grand écrivain, marchant dans les traces de Faulkner et consorts. Après avoir quitté un premier job alimentaire dans une maison d’édition minable, il s’installe à Brooklyn, dans une pension et un quartier presqu’exclusivement juifs. Il y fera la connaissance du couple formé par Sophie, Polonaise catholique rescapée d’Auschwitz, et Nathan, issu d’une famille juive américaine aisée.
Le roman raconte l’amitié naissante entre Stingo et le couple, et au gré des confidences de Sophie à Stingo, les horreurs que celle-ci a vécues en Europe, son arrivée aux Etats-Unis à l’état d’épave humaine, sa rencontre avec Nathan, et la relation destructrice qu’elle entretient avec celui-ci. Car si Sophie est d’un tempérament doux et désespéré mais stable, Nathan, lui, peut tour à tour se montrer parfait gentleman mais aussi parfait salaud, violent, odieux, paranoïaque, allant jusqu’à reprocher à Sophie d’avoir survécu (Nathan ou le monde à l’envers : quand un Juif devient celui qui persécute).
La description du système des camps de concentration et l’Holocauste offrent l’occasion de nombreuses réflexions philosophiques, sociologiques, psychologiques, sur le Bien et le Mal (ce Mal absolu que seuls les humains peuvent générer), sur la culpabilité et l’innocence, sur le « qu’aurais-je fait à sa place ? », sur le « pourquoi moi ? », et sur l’absurdité des choses qui fait se demander à Stingo si, et pourquoi, au moment même où Sophie arrivait à Auschwitz, lui n’était pas tranquillement assis sur un banc à lire de la poésie.
Qu’on se rassure, le roman n’est pas toujours plombé par ces événements tragiques. Comme pour nous permettre de respirer dans cette atmosphère oppressante, l’auteur nous fait suivre aussi les mésaventures et fantasmes amoureux (attention crudités ) du puceau Stingo (qui fait preuve de beaucoup d’auto-dérision), complètement bleu de l’inaccessible Sophie, et qui ne fera que des rencontres au final décevantes (mais hilarantes pour le lecteur. Je soupçonne l’auteur d’avoir pris un malin plaisir à ne mettre sur la route de notre frustré de service que des filles « compliquées »). A tel point qu’à plusieurs reprises Stingo sera tenté de rentrer auprès de son père dans son Sud tranquille et monotone.
Les allusions à ce fameux Sud permettent aussi d’évoquer l’esclavage, réminiscence de la guerre de Sécession, et les oppositions Nord/Sud, Noirs/Blancs. Le roman a été écrit en 1979, à une époque où ces sujets étaient peut-être encore plus sensibles qu’aujourd’hui ? En tout cas le thème est cher à Styron puisque l’auteur/narrateur fait presqu’explicitement référence à un autre de ses livres, « les confessions de Nat Turner ».
Le Choix de Sophie est une œuvre monumentale, de longue haleine, qui ne se lit ni facilement ni rapidement. Mieux vaut être au calme avec du temps devant soi pour digérer tout ce mal et cette violence.
Mais j’ai trouvé cela remarquablement bien écrit (amateurs de phrases courtes s’abstenir), ce qui n’est pas si courant, intéressant pour qui s’intéresse à l’Histoire. Mention spéciale aux analyses psychologiques très fines des personnages et de leurs interactions (Sophie et Nathan, Sophie et Höss), qui les rendent inoubliables.
Pour moi, ce fut un grand moment de littérature. J’ignore ce que vaut le film qui en a été tiré.
Vu le thème annoncé et la taille du roman, j’ai longtemps hésité à m’y lancer, me demandant comment l’auteur pourrait bien « meubler » 900 pages avec ce sujet.
En réalité, la relation de ce choix intervient assez tard dans le roman, et occupe (en tout cas explicitement) relativement peu de place. Mais il éclaire (enfin, le terme est mal choisi pour des choses aussi sinistres) a posteriori le comportement et la culpabilité sans nom qui ronge Sophie.
Et donc, pour prendre les choses au commencement, se présente à nous Stingo, jeune narrateur fraîchement débarqué de sa Virginie natale à New York. Nous sommes en 1947, Stingo vient de terminer des études littéraires et se rêve en grand écrivain, marchant dans les traces de Faulkner et consorts. Après avoir quitté un premier job alimentaire dans une maison d’édition minable, il s’installe à Brooklyn, dans une pension et un quartier presqu’exclusivement juifs. Il y fera la connaissance du couple formé par Sophie, Polonaise catholique rescapée d’Auschwitz, et Nathan, issu d’une famille juive américaine aisée.
Le roman raconte l’amitié naissante entre Stingo et le couple, et au gré des confidences de Sophie à Stingo, les horreurs que celle-ci a vécues en Europe, son arrivée aux Etats-Unis à l’état d’épave humaine, sa rencontre avec Nathan, et la relation destructrice qu’elle entretient avec celui-ci. Car si Sophie est d’un tempérament doux et désespéré mais stable, Nathan, lui, peut tour à tour se montrer parfait gentleman mais aussi parfait salaud, violent, odieux, paranoïaque, allant jusqu’à reprocher à Sophie d’avoir survécu (Nathan ou le monde à l’envers : quand un Juif devient celui qui persécute).
La description du système des camps de concentration et l’Holocauste offrent l’occasion de nombreuses réflexions philosophiques, sociologiques, psychologiques, sur le Bien et le Mal (ce Mal absolu que seuls les humains peuvent générer), sur la culpabilité et l’innocence, sur le « qu’aurais-je fait à sa place ? », sur le « pourquoi moi ? », et sur l’absurdité des choses qui fait se demander à Stingo si, et pourquoi, au moment même où Sophie arrivait à Auschwitz, lui n’était pas tranquillement assis sur un banc à lire de la poésie.
Qu’on se rassure, le roman n’est pas toujours plombé par ces événements tragiques. Comme pour nous permettre de respirer dans cette atmosphère oppressante, l’auteur nous fait suivre aussi les mésaventures et fantasmes amoureux (attention crudités ) du puceau Stingo (qui fait preuve de beaucoup d’auto-dérision), complètement bleu de l’inaccessible Sophie, et qui ne fera que des rencontres au final décevantes (mais hilarantes pour le lecteur. Je soupçonne l’auteur d’avoir pris un malin plaisir à ne mettre sur la route de notre frustré de service que des filles « compliquées »). A tel point qu’à plusieurs reprises Stingo sera tenté de rentrer auprès de son père dans son Sud tranquille et monotone.
Les allusions à ce fameux Sud permettent aussi d’évoquer l’esclavage, réminiscence de la guerre de Sécession, et les oppositions Nord/Sud, Noirs/Blancs. Le roman a été écrit en 1979, à une époque où ces sujets étaient peut-être encore plus sensibles qu’aujourd’hui ? En tout cas le thème est cher à Styron puisque l’auteur/narrateur fait presqu’explicitement référence à un autre de ses livres, « les confessions de Nat Turner ».
Le Choix de Sophie est une œuvre monumentale, de longue haleine, qui ne se lit ni facilement ni rapidement. Mieux vaut être au calme avec du temps devant soi pour digérer tout ce mal et cette violence.
Mais j’ai trouvé cela remarquablement bien écrit (amateurs de phrases courtes s’abstenir), ce qui n’est pas si courant, intéressant pour qui s’intéresse à l’Histoire. Mention spéciale aux analyses psychologiques très fines des personnages et de leurs interactions (Sophie et Nathan, Sophie et Höss), qui les rendent inoubliables.
Pour moi, ce fut un grand moment de littérature. J’ignore ce que vaut le film qui en a été tiré.
Invité- Invité
Re: [Styron, William] Le choix de Sophie
C'est un grand livre : l'écriture "en spirale" m'avait bcp impressionnée : tant le sujet - incroyable de cruauté - que l'écriture en font un des plus grands livres jamais écrits.
Invité- Invité
Re: [Styron, William] Le choix de Sophie
Pas mal de pages mais c'est passionnant ! Je ne sais pas peut-être 500 pages en collection de Poche
Invité- Invité
Re: [Styron, William] Le choix de Sophie
Emma 75 a écrit:Pas mal de pages mais c'est passionnant ! Je ne sais pas peut-être 500 pages en collection de Poche
T'es bien optimiste!
Dans la collection Folio que j'ai sous les yeux, il y a 920 pages
Mais je ne perds pas espoir de le terminer un jour!
Re: [Styron, William] Le choix de Sophie
Je n'ai pas lu le livre mais le film m'avais marquée. Je le rajouterai à ma Pàl.
Re: [Styron, William] Le choix de Sophie
Dans la collection Folio que j'ai sous les yeux, il y a 920 pages
Invité- Invité
Re: [Styron, William] Le choix de Sophie
Bon je ne me rappelais plus : je l'ai lu il y a des années !
Mais c passionnant !
Mais c passionnant !
Invité- Invité
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