[Borel, Vincent] Antoine et Isabelle
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[Borel, Vincent] Antoine et Isabelle
Antoine et Isabelle
Auteur : Vincent Borel
Edition : Sabine Wespieser éditeur
Nombre de pages : 489
Quatrième de couverture :
Quand ils vont se rencontrer à Barcelone en 1925, Antonio et Isabel rêvent d'une vie libre et neuve, à l'image des utopies du temps. Isabel a fui avec sa famille la misère de l'Andalousie, Antonio a gravi les échelons au grand hôtel Oriente. Avec ses camarades de rang, il s'enthousiasme pour la jeune République espagnole. Son engagement a tôt fait de l'entrainer dans le tourbillon de l'histoire : en 1936, il prend les armes, quittant à jamais Barcelone. La bataille de l'Ebre, la fuite précipitée avec la troupe en déroute, le camp de réfugiés dans les Alpes, où il retrouve sa jeune famille, puis le maquis, l'arrestation par les Allemands en 1943 et l'envoi au camp de Mauthausen, voilà où ses choix conduisirent l'homme vaillant et opiniâtre que fut le grand-père du romancier. (...)
L'histoire exemplaire de ses grands-parents est conduite en parallèle avec celle, non moins exemplaire, d'industriels lyonnais. De cette famille Gillet, aperçue par Antonio quand il était dans la claque de l'opéra de Barcelone, le romancier retrace les tribulations : s'immiscant dans les mariages arrangés et les alliances stratégiques, il donne chair et corps à ces capitaines d'industrie que les soucis d'équilibre boursier et d'acquisition de brevets menèrent, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, à préserver coûte que coûte leurs intérêts. Le textile et la chimie étaient bien loin des idéaux de la Résistance.
Mon avis :
Etant donné que Vincent Borel raconte l'histoire de ses grands-parents, on pourrait dire qu'il ne se passe pas grand-chose dans le livre, qu'il n'y a pas de personnage vivant des émotions à la mesure des événements. Mais bien évidemment, les personnages sont pris dans les soubresauts de l'Histoire et à ce titre-là, il se passe sans cesse quelque chose. Les "petits", les "pauvres" sont pris dans la tourmente de la guerre, de la lutte des classes, de l'exaltation du Front populaire, tandis que nous suivons chez les "grands", les "riches", les alliances, les manoeuvres, la mondialisation avant l'heure de capitaines d'industrie pour qui argent et pouvoir vont de pair. En ce sens, je n'ai pas eu envie de lâcher le roman. J'ai trouvé émouvant que l'auteur donne à la fin du livre la parole à son grand-père qui avait publié une brochure sur les horreurs subies dans les camps nazis.
Cette histoire familiale est bien un roman, puisque nous passons sans cesse d'une famille à l'autre, de Lyon à Barcelone en passant par Paris ou New York. Le tout dans une langue sans fioriture, un peu sèche parfois, âpre et pourtant incandescente comme les terres arides sous le soleil d'Espagne. On peut regretter alors une certaine froideur (ou apprécier que l'auteur ne juge personne).
Dernière édition par alexielle63 le Lun 10 Jan 2011 - 19:37, édité 1 fois (Raison : Correction titre + ajout sondage)
Invité- Invité
Re: [Borel, Vincent] Antoine et Isabelle
Auteur : Vincent Borel
Éditeur : Points
Parution : 25/08/2011
Nombre de pages : 442
Quatrième de couverture :
En 1925 à Barcelone, Antonio et Isabel rêvent d’une vie libre, à l’image des utopies de leur temps. Ils sont entraînés dans le tourbillon de l’Histoire : Antonio combat pour la République espagnole, Isabel fuit le régime franquiste. En France, après la guerre, les deux amants pourront enfin renaître de leurs cendres, sous les noms d’Antoine et Isabelle.
Mon avis :
Tout commence avec une conversation entre l'auteur et un jeune parisien lors d'un séjour en Jamaïque. Confronté au négationnisme de la part de ce jeune homme au sujet des camps de concentration, l'auteur décide de répondre en racontant la vie d'Antonio et Isabel, ses grand-parents. Issus de deux familles espagnoles, nous les rencontrons à Barcelone, au début des années 20.
L'auteur donne de nombreux détails tout au long de son ouvrage, et si parfois on peut ressentir certaines longueurs lors de la lecture, on ne peut que prendre en compte le fait qu'il s'agit d'un véritable témoignage romancé et que ce sont les détails qui permettent de mieux cerner le contexte social et politique de l'époque.
Lors de la guerre civile espagnole, le couple est contraint de quitter l'Espagne pour venir s'installer en France.
C'est à ce moment de l'histoire que nous rencontrons la famille Gillet. L'auteur propose ainsi un parallèle intéressant entre les deux familles. Il n'y a pas de réelle comparaison possible, (la famille Gillet est une famille puissante et influente) mais certains éléments sont tout de même assez intéressants, car l'on peut ainsi comprendre comment certains événements peuvent créer des situations totalement contraires.
Commence alors la Seconde Guerre Mondiale. Alors que la famille Gillet se sort assez bien de situations qui s'avéraient compliquées, la famille d'Antonio et Isabel se trouve quant-à elle confrontée à l'emprisonnement de ce dernier dans le camp de Mauthausen.
Les dernières pages répondent de manière vive et émouvante au premier chapitre du livre. L'auteur décide de laisser sa plume de côté, et c'est Antonio qui devient le narrateur. Ce sont ces dernières pages qui donnent tout son poids à ce roman. Car il s'agit bien d'un roman. Il m'a parfois été difficile de rester concentré tout au long de ma lecture. certains passages, s'ils sont intéressants, n'en sont pas moins essoufflant. La rigueur de l'écriture de Vincent Borel est parfois âpre malgré un vocabulaire soigné et juste. Le rythme de l'ouvrage est assez bien mené. Les chapitres nous permettent d'alterner entre les situations et les personnages et cela permet d'aérer la lecture et nous oblige à être concentré pour ne pas lâcher le fil de l'histoire. Toutefois il m'a fallu du temps pour comprendre l'intérêt de nous faire part de la vie de la famille Gillet, famille très différente de celle d'Antonio et Isabel et dont on peut penser qu'elles n'ont pas de points communs.
Mais je ne regrette pas du tout de m'être posé ce genre de question en lisant, car en général cela montre que je suis toujours intéressée par ma lecture.
En somme j'ai apprécié cette lecture, elle m'a poussé à l'abandonner, elle m'a fait réfléchir, mais surtout elle m'a permis de découvrir la vie d'Antonio et Isabel, deux êtres qui ont vécus les grands événements du XXème siècle.
Je tiens à remercier Partage Lecture ainsi que les éditions Points pour m'avoir permis de découvrir ce livre!
L'auteur donne de nombreux détails tout au long de son ouvrage, et si parfois on peut ressentir certaines longueurs lors de la lecture, on ne peut que prendre en compte le fait qu'il s'agit d'un véritable témoignage romancé et que ce sont les détails qui permettent de mieux cerner le contexte social et politique de l'époque.
Lors de la guerre civile espagnole, le couple est contraint de quitter l'Espagne pour venir s'installer en France.
C'est à ce moment de l'histoire que nous rencontrons la famille Gillet. L'auteur propose ainsi un parallèle intéressant entre les deux familles. Il n'y a pas de réelle comparaison possible, (la famille Gillet est une famille puissante et influente) mais certains éléments sont tout de même assez intéressants, car l'on peut ainsi comprendre comment certains événements peuvent créer des situations totalement contraires.
Commence alors la Seconde Guerre Mondiale. Alors que la famille Gillet se sort assez bien de situations qui s'avéraient compliquées, la famille d'Antonio et Isabel se trouve quant-à elle confrontée à l'emprisonnement de ce dernier dans le camp de Mauthausen.
Les dernières pages répondent de manière vive et émouvante au premier chapitre du livre. L'auteur décide de laisser sa plume de côté, et c'est Antonio qui devient le narrateur. Ce sont ces dernières pages qui donnent tout son poids à ce roman. Car il s'agit bien d'un roman. Il m'a parfois été difficile de rester concentré tout au long de ma lecture. certains passages, s'ils sont intéressants, n'en sont pas moins essoufflant. La rigueur de l'écriture de Vincent Borel est parfois âpre malgré un vocabulaire soigné et juste. Le rythme de l'ouvrage est assez bien mené. Les chapitres nous permettent d'alterner entre les situations et les personnages et cela permet d'aérer la lecture et nous oblige à être concentré pour ne pas lâcher le fil de l'histoire. Toutefois il m'a fallu du temps pour comprendre l'intérêt de nous faire part de la vie de la famille Gillet, famille très différente de celle d'Antonio et Isabel et dont on peut penser qu'elles n'ont pas de points communs.
Mais je ne regrette pas du tout de m'être posé ce genre de question en lisant, car en général cela montre que je suis toujours intéressée par ma lecture.
En somme j'ai apprécié cette lecture, elle m'a poussé à l'abandonner, elle m'a fait réfléchir, mais surtout elle m'a permis de découvrir la vie d'Antonio et Isabel, deux êtres qui ont vécus les grands événements du XXème siècle.
Je tiens à remercier Partage Lecture ainsi que les éditions Points pour m'avoir permis de découvrir ce livre!
Invité- Invité
Re: [Borel, Vincent] Antoine et Isabelle
La guerre d’Espagne est un sujet qui me tient à cœur, mon avis ne sera donc pas totalement objectif et je m‘en excuse d‘avance. Gamine, j ’ai souvent entendu parlé de cette guerre « civile »et je n’ai jamais compris comment elle avait pu diviser la famille, une famille ayant les même racines, les mêmes croyances, les mêmes espérances.
Voilà un « roman » bien complexe . L’éditeur présente « Antoine et Isabelle » comme un roman , mais il bien plus que cela .
Entre roman Historique, politique, économique, saga familiale ….Antoine et Isabelle n’est pas un roman au premier sens du terme. L’auteur écrit avec son cœur et au nom du « devoir du souvenir « . Parce qu’il ne faut pas oublier.
Le roman commence par un dialogue entre l’auteur et un « ami » : Il n’y a jamais eu de chambres à gaz à Mauthausen …. »Dans la réalité Vincent Borel a vécu cette scène et s’est souvenu des paroles de son grand-père « Un jour on va oublier »…Il a pris sa plume et nous offre l’histoire du 20 ème siècle en se focalisant sur l‘histoire de ses grands parents témoins d‘une grande page de l‘Histoire.
Un roman miroir dans lequel sont placés le destin de deux familles que tout oppose, l’une à Barcelone, celle de ses grands-parents Antoine et Isabelle , ouvriers à Barcelone avec leurs idéaux politiques auxquels ils se raccrochent pour l’espoir d’une meilleure vie et celle d’une grande famille d’industriels Lyonnais , les Gillet, qui courbent parfois l’échine pour rester dans la course quel que soit les compromis, s‘alliant au plus offrant parfois à l’ennemi , quitte à oublier leurs convictions .
Vincent Borel ne juge pas, il raconte c’est l’avantage du roman, mais on sent entre les lignes cet amour des siens, ce besoin de rapporter la vérité, d’expliquer certains choix.
Il nous immerge dans la guerre d’Espagne, cette guerre si injuste et cruelle, comme toutes les guerres me direz-vous, mais une guerre civile est bien plus abominable dans un certain sens « une incivilité extrême fracturant les familles et mettant à jour bien des vilenies » ( page 355).
L’écriture est belle, parfois brutale, poétique, elle m’a rappelé à bien des moments Jorge Semprun, et ce besoin de se replonger dans l’horreur pour trouver une explication au « mal ».
Certains lecteurs auront sans doute l’impression de se retrouver devant un livre d’Histoire :une guerre civile , des dates, des batailles, des noms de politiciens de généraux , oui Vincent Borel raconte l’Histoire mais comment raconter l’histoire de ses grands-parents sans expliquer les rouages de cette guerre qu‘ils on vécu.
Tout au long de ma lecture je me surprenais à essayer de détecter les moments de la pure « Histoire » et celle romancée de Vincent Borel, je m’y suis perdue jusqu’aux toutes dernières pages où l’auteur donne la parole à son grand-père. Un moment d’une effrayante intimité, comme une lumière cruelle qui s‘impose et nous oubblige à nous souvenir de la cruauté de l'Histoire.
Vincent Borel a rendu un très bel hommage à son grand-père avec beaucoup de talent, de sensibilité et de rigueur.
Voilà un « roman » bien complexe . L’éditeur présente « Antoine et Isabelle » comme un roman , mais il bien plus que cela .
Entre roman Historique, politique, économique, saga familiale ….Antoine et Isabelle n’est pas un roman au premier sens du terme. L’auteur écrit avec son cœur et au nom du « devoir du souvenir « . Parce qu’il ne faut pas oublier.
Le roman commence par un dialogue entre l’auteur et un « ami » : Il n’y a jamais eu de chambres à gaz à Mauthausen …. »Dans la réalité Vincent Borel a vécu cette scène et s’est souvenu des paroles de son grand-père « Un jour on va oublier »…Il a pris sa plume et nous offre l’histoire du 20 ème siècle en se focalisant sur l‘histoire de ses grands parents témoins d‘une grande page de l‘Histoire.
Un roman miroir dans lequel sont placés le destin de deux familles que tout oppose, l’une à Barcelone, celle de ses grands-parents Antoine et Isabelle , ouvriers à Barcelone avec leurs idéaux politiques auxquels ils se raccrochent pour l’espoir d’une meilleure vie et celle d’une grande famille d’industriels Lyonnais , les Gillet, qui courbent parfois l’échine pour rester dans la course quel que soit les compromis, s‘alliant au plus offrant parfois à l’ennemi , quitte à oublier leurs convictions .
Vincent Borel ne juge pas, il raconte c’est l’avantage du roman, mais on sent entre les lignes cet amour des siens, ce besoin de rapporter la vérité, d’expliquer certains choix.
Il nous immerge dans la guerre d’Espagne, cette guerre si injuste et cruelle, comme toutes les guerres me direz-vous, mais une guerre civile est bien plus abominable dans un certain sens « une incivilité extrême fracturant les familles et mettant à jour bien des vilenies » ( page 355).
L’écriture est belle, parfois brutale, poétique, elle m’a rappelé à bien des moments Jorge Semprun, et ce besoin de se replonger dans l’horreur pour trouver une explication au « mal ».
Certains lecteurs auront sans doute l’impression de se retrouver devant un livre d’Histoire :une guerre civile , des dates, des batailles, des noms de politiciens de généraux , oui Vincent Borel raconte l’Histoire mais comment raconter l’histoire de ses grands-parents sans expliquer les rouages de cette guerre qu‘ils on vécu.
Tout au long de ma lecture je me surprenais à essayer de détecter les moments de la pure « Histoire » et celle romancée de Vincent Borel, je m’y suis perdue jusqu’aux toutes dernières pages où l’auteur donne la parole à son grand-père. Un moment d’une effrayante intimité, comme une lumière cruelle qui s‘impose et nous oubblige à nous souvenir de la cruauté de l'Histoire.
Vincent Borel a rendu un très bel hommage à son grand-père avec beaucoup de talent, de sensibilité et de rigueur.
Je remercie les Editions Points et le Forume Partage Lecture pour ce beau moment de lecture.
Sara2a- Grand sage du forum
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Re: [Borel, Vincent] Antoine et Isabelle
Ce roman ne m'a pas transporté, mais je l'ai apprécié pour plusieurs raisons.
D'abord l'histoire de l’Espagne (en générale mais surtout à cette époque) m'était complètement inconnue. J'ai donc pénétré dans un univers totalement inconnu, en plein milieu d’évènements qui me dépassaient. D'ailleurs au début, au bout de quelques dizaines de pages, j'ai bien cru que j'allais avoir beaucoup de mal à le finir. Mais l'auteur à réussi à capter mon attention à travers nos deux personnages principaux, leur histoire, et leur famille.
J'ai beaucoup apprécié ces deux enfants qui se retrouvent soudain dans une grande ville où menace la révolution. Leur vie quotidienne est émouvante, ils ont des situations difficiles et ils vont se battre pour se faire une place.
Ce que j'ai trouvé puissant c'est, lorsqu'ils se rencontrent, la façon dont ils arrivent à se construire une famille unie et harmonieuse où règne la paix et l'amour, alors que tout leur petit monde s'écroule autour d'eux. Ils ont une telle force de caractère qu'on les dirait dans une bulle, bien que Antonio soit très impliqué dans ce qui se passe.
On suit aussi par épisodes l'histoire de la famille Gillet. Certes cela nous donne un apparu du fossé qu'il y a entre les classes sociales; et on fait aussi le lien entre leur vie prospère grâce aux affaires et les évènements en Espagne... Mais honnêtement j'ai trouvé ces parties du livre ennuyeuses, et je n'ai pas eu de sympathies particulières pour les personnages. J'avoue avoir parfois bâclé la lecture pour retrouver les personnages principaux.
En fait, je me rend compte qu'en lisant la 4ème de couverture je me suis imaginée un roman presque de "terroir", une saga de famille, peut-être même un peu d'eau de rose. Et c'est toute autre chose que j'ai découvert! Donc un peu de déception d'un côté. De plus je ne suis pas du tout friande de politique quelle qu'elle soit, alors il est clair qu'à certain moment la lecture à été difficile pour moi. J'ai plus apprécié le côté social de ce roman : La condition de vie et de travail des familles devant quitter leur campagne pour la ville, mais aussi leur perception toute "sudiste" de la famille (le fait de vivre tous ensemble, parfois avec les grands parents) et les sacrifices des enfants qui n'ont pas toujours la chance d'aller à l'école.
En bref, j'ai eu un peu de mal avec l'écriture que je n'ai pas toujours trouvé fluide, mais j'ai aimé l'histoire d'Antoine et Isabelle. Pas mal de passages m'ont touché, et si je fais abstraction de la politique très présent au fil des pages, je me suis laisser entraîner par les évènements parfois tragiques de leur histoire. Il me semble en tout cas que les faits historiques sont très bien décrits, et on comprends surtout ce qui les a entraîné.
Je suis contente d'avoir appris à connaître cette période de l'histoire d'Espagne.
Merci aux Éditions Points et à Partage Lecture pour ce moment de lecture !
D'abord l'histoire de l’Espagne (en générale mais surtout à cette époque) m'était complètement inconnue. J'ai donc pénétré dans un univers totalement inconnu, en plein milieu d’évènements qui me dépassaient. D'ailleurs au début, au bout de quelques dizaines de pages, j'ai bien cru que j'allais avoir beaucoup de mal à le finir. Mais l'auteur à réussi à capter mon attention à travers nos deux personnages principaux, leur histoire, et leur famille.
J'ai beaucoup apprécié ces deux enfants qui se retrouvent soudain dans une grande ville où menace la révolution. Leur vie quotidienne est émouvante, ils ont des situations difficiles et ils vont se battre pour se faire une place.
Ce que j'ai trouvé puissant c'est, lorsqu'ils se rencontrent, la façon dont ils arrivent à se construire une famille unie et harmonieuse où règne la paix et l'amour, alors que tout leur petit monde s'écroule autour d'eux. Ils ont une telle force de caractère qu'on les dirait dans une bulle, bien que Antonio soit très impliqué dans ce qui se passe.
On suit aussi par épisodes l'histoire de la famille Gillet. Certes cela nous donne un apparu du fossé qu'il y a entre les classes sociales; et on fait aussi le lien entre leur vie prospère grâce aux affaires et les évènements en Espagne... Mais honnêtement j'ai trouvé ces parties du livre ennuyeuses, et je n'ai pas eu de sympathies particulières pour les personnages. J'avoue avoir parfois bâclé la lecture pour retrouver les personnages principaux.
En fait, je me rend compte qu'en lisant la 4ème de couverture je me suis imaginée un roman presque de "terroir", une saga de famille, peut-être même un peu d'eau de rose. Et c'est toute autre chose que j'ai découvert! Donc un peu de déception d'un côté. De plus je ne suis pas du tout friande de politique quelle qu'elle soit, alors il est clair qu'à certain moment la lecture à été difficile pour moi. J'ai plus apprécié le côté social de ce roman : La condition de vie et de travail des familles devant quitter leur campagne pour la ville, mais aussi leur perception toute "sudiste" de la famille (le fait de vivre tous ensemble, parfois avec les grands parents) et les sacrifices des enfants qui n'ont pas toujours la chance d'aller à l'école.
En bref, j'ai eu un peu de mal avec l'écriture que je n'ai pas toujours trouvé fluide, mais j'ai aimé l'histoire d'Antoine et Isabelle. Pas mal de passages m'ont touché, et si je fais abstraction de la politique très présent au fil des pages, je me suis laisser entraîner par les évènements parfois tragiques de leur histoire. Il me semble en tout cas que les faits historiques sont très bien décrits, et on comprends surtout ce qui les a entraîné.
Je suis contente d'avoir appris à connaître cette période de l'histoire d'Espagne.
Merci aux Éditions Points et à Partage Lecture pour ce moment de lecture !
Invité- Invité
Re: [Borel, Vincent] Antoine et Isabelle
Mon avis :
Merci aux éditions Points et au forum Partage-Lecture pour ce partenariat.
Je voudrais déjà lancer un avertissement : si vous croyez vous trouver en face d'une banale histoire de famille, dans laquelle l'auteur se contente de broder autour des mariages, naissances et décès, avec passage obligé par des événements historiques, passez votre chemin. Antoine et Isabelle est bien plus qu'un simple hommage à ses grands-parents.
Le livre commence presque par la fin : d'entrée de jeu, nous savons que le grand-père de Vincent sera déporté, qu'il en reviendra, et qu'il écrira le récit de ce qu'il a vécu. Pourtant, Vincent Borel ne nous parle pas de devoir de mémoire, loin de là, et je préfère le citer que le paraphraser : "je lui cède la parole. L'horreur qu'Antonio va connaître à Mathausen [...] il n'appartient qu'à ceux qui l'ont vécue de l'évoquer. S'y substituer ne serait, au mieux, qu'une machine littéraire". Aussi, j'ai beaucoup apprécié, même si j'ai toujours des difficultés avec cette période, que Vincent Borel reproduise in extenso l’œuvre de son grand-père et que le temps de la lecture corresponde avec le temps du récit.
Mais revenons en 1919. Nous sommes en Espagne, et nous suivons le destin des Vives et des Canuto. Les deux familles ne se connaissent pas, pourtant elles ont en commun de vouloir vivre une vie meilleure que celle qu’elles vivent. Elles se retrouvent toutes deux à Barcelone, dans des conditions à peine meilleures que celles qu’elles ont quitté. Leur point commun ? Elles arrivent toutes deux à Barcelone, où Antonio, serveur, rencontrera Isabel, ouvrière, et où ils se marieront, en dépit de l’opposition d’une des familles.Tout au long de ses années, ils feront preuve de courage et d’opiniâtreté, d'engagement dirait-on aujourd'hui, face au épreuves et au qu'en dira-t-on ?
J'ai pensé à l’œuvre de Zola en lisant ce livre. Comme dans Germinal, nous avons, en opposition à ses ouvriers qui cherchent à survivre (à défaut de pouvoir toujours vivre) une richissime famille bourgeoise, les Gillet dont nous suivrons le destin parallèlement à celui des Vives. Pourquoi Germinal ? Comme les Grégoire, Léonie a une vision très patriarcale du rôle des patrons envers les ouvriers. Il est nécessaire de prendre soin d’eux, d’une part parce qu’ils en sont incapables (tous alcooliques) et d’autre par pour prévenir toute velléité de révolte. Rien n’a changé depuis Zola. Au-delà des différences (de nationalité, de classe sociale, d’opinion politique), ils sont pourtant un point commun avec les Canuto (les parents d’Isabel) : le souci des convenances et le respect de la religion. Pas de divorce pour les uns, pas d’enfant naturel pour les autres. Tous les chapitres consacrés aux Gilet et à leurs descendants m’ont peu passionné, et il m’est arrivé de remettre leur lecture à plus tard, tant je voulais savoir ce qu’il adviendrait d’Antonio et Isabelle.
J'ai tout de même un autre regret : le ton utilisé, distant, impersonnel, comme si l'auteur ne voulait pas manifester son émotion face au destin de ses grands-parents. Il faut attendre la guerre d'Espagne, magnifiquement raconté (et pourtant, rien n'était simple dans cette guerre) pour trouver un souffle épique.
Antoine et Isabelle reste cependant un roman solidement construit, très bien documenté sans être pesant, et hautement recommandable pour tous ceux qui s'intéressent à la guerre d'Espagne et à la seconde guerre mondiale.
Merci aux éditions Points et au forum Partage-Lecture pour ce partenariat.
Je voudrais déjà lancer un avertissement : si vous croyez vous trouver en face d'une banale histoire de famille, dans laquelle l'auteur se contente de broder autour des mariages, naissances et décès, avec passage obligé par des événements historiques, passez votre chemin. Antoine et Isabelle est bien plus qu'un simple hommage à ses grands-parents.
Le livre commence presque par la fin : d'entrée de jeu, nous savons que le grand-père de Vincent sera déporté, qu'il en reviendra, et qu'il écrira le récit de ce qu'il a vécu. Pourtant, Vincent Borel ne nous parle pas de devoir de mémoire, loin de là, et je préfère le citer que le paraphraser : "je lui cède la parole. L'horreur qu'Antonio va connaître à Mathausen [...] il n'appartient qu'à ceux qui l'ont vécue de l'évoquer. S'y substituer ne serait, au mieux, qu'une machine littéraire". Aussi, j'ai beaucoup apprécié, même si j'ai toujours des difficultés avec cette période, que Vincent Borel reproduise in extenso l’œuvre de son grand-père et que le temps de la lecture corresponde avec le temps du récit.
Mais revenons en 1919. Nous sommes en Espagne, et nous suivons le destin des Vives et des Canuto. Les deux familles ne se connaissent pas, pourtant elles ont en commun de vouloir vivre une vie meilleure que celle qu’elles vivent. Elles se retrouvent toutes deux à Barcelone, dans des conditions à peine meilleures que celles qu’elles ont quitté. Leur point commun ? Elles arrivent toutes deux à Barcelone, où Antonio, serveur, rencontrera Isabel, ouvrière, et où ils se marieront, en dépit de l’opposition d’une des familles.Tout au long de ses années, ils feront preuve de courage et d’opiniâtreté, d'engagement dirait-on aujourd'hui, face au épreuves et au qu'en dira-t-on ?
J'ai pensé à l’œuvre de Zola en lisant ce livre. Comme dans Germinal, nous avons, en opposition à ses ouvriers qui cherchent à survivre (à défaut de pouvoir toujours vivre) une richissime famille bourgeoise, les Gillet dont nous suivrons le destin parallèlement à celui des Vives. Pourquoi Germinal ? Comme les Grégoire, Léonie a une vision très patriarcale du rôle des patrons envers les ouvriers. Il est nécessaire de prendre soin d’eux, d’une part parce qu’ils en sont incapables (tous alcooliques) et d’autre par pour prévenir toute velléité de révolte. Rien n’a changé depuis Zola. Au-delà des différences (de nationalité, de classe sociale, d’opinion politique), ils sont pourtant un point commun avec les Canuto (les parents d’Isabel) : le souci des convenances et le respect de la religion. Pas de divorce pour les uns, pas d’enfant naturel pour les autres. Tous les chapitres consacrés aux Gilet et à leurs descendants m’ont peu passionné, et il m’est arrivé de remettre leur lecture à plus tard, tant je voulais savoir ce qu’il adviendrait d’Antonio et Isabelle.
J'ai tout de même un autre regret : le ton utilisé, distant, impersonnel, comme si l'auteur ne voulait pas manifester son émotion face au destin de ses grands-parents. Il faut attendre la guerre d'Espagne, magnifiquement raconté (et pourtant, rien n'était simple dans cette guerre) pour trouver un souffle épique.
Antoine et Isabelle reste cependant un roman solidement construit, très bien documenté sans être pesant, et hautement recommandable pour tous ceux qui s'intéressent à la guerre d'Espagne et à la seconde guerre mondiale.
Sharon- Modérateur
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Re: [Borel, Vincent] Antoine et Isabelle
Malgrès vos critiques, la guerre c'est pas trop mon truc.
Invité- Invité
Re: [Borel, Vincent] Antoine et Isabelle
Merci aux Editions Points et à notre forum Partage Lecture pour m'avoir donné l'occasion connaitre cet auteur.
Je découvre cet auteur, Vincent Borel, qui nous livre avec ce roman "Antoine et Isabelle" une superbe fresque historique du 20ème siècle, accompagnée de deux sagas familiales tout à fait opposées l'une de l'autre :
- la première : est composée des grands-parents de Vincent Borel, nous relatant le parcours d'Antonio et d'Isabel en parallèle, jusqu'à leur arrivée à Barcelone, cette lutte continuelle de leurs familles pour ne pas sombrer dans la misère. Isabel deviendra couturière et Antonio serveur dans un hôtel. Ils étaient faits pour se rencontrer et s'aimer. Ils arrivent à force de ténacité et de courage à s'en sortir, à monter leur propre petite affaire lors qu’éclate la guerre civile espagnole, sanglante, cruelle et l'arrivée de Franco au pouvoir qui finalement les obligera à s'exiler pour ne pas avoir à subir les atrocités ou la mort.
- la deuxième : est une famille riche française, les Gillet, habitué à vivre dans l'opulence et la direction de leurs affaires depuis des générations. Une famille sans foi ni loi si ce n'est d'engranger de l'argent et des brevets de fabrication pour avoir le monopole des affaires : le gaz moutarde pendant la 1ère guerre mondiale et le Zyklon B durant la 2ème, excusez du peu !!!! Une famille qui prendra parti et choisira la collaboration avec les allemands, profitant du malheur des uns pour s'enrichir et manipuler la politique comme il leur convient.
C'est ainsi que lors de l'introduction de son livre, alors qu'un oiseux annonce "Il n'y a jamais eu de chambres à gaz à Mauthausen", l'auteur ne résiste pas à s'insurger pour sauver la mémoire de tous ceux qui ont vécu ces horribles tortures de la déportation et la cruauté des hommes SS. Lui revient alors en mémoire les récits et les écrits laissés par son grand-père nous relatant cette sombre période qu'il avait vécu et dont il n'est pas sorti indemne.
Personne ne doit oublier cette "tragique réalité qui sera pour "eux" un éternel cauchemar"?
L'auteur a relaté avec une grande précision toutes ces périodes cauchemardesques de ce siècles parsemé de guerres, ce qui fait de ce roman un roman historique de grande valeur.
Est-ce bien loin de notre époque ? c'était hier seulement, espérons que ce ne sera plus jamais demain!
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, elle a été très instructive... je relirai avec plaisir cet auteur.
Je découvre cet auteur, Vincent Borel, qui nous livre avec ce roman "Antoine et Isabelle" une superbe fresque historique du 20ème siècle, accompagnée de deux sagas familiales tout à fait opposées l'une de l'autre :
- la première : est composée des grands-parents de Vincent Borel, nous relatant le parcours d'Antonio et d'Isabel en parallèle, jusqu'à leur arrivée à Barcelone, cette lutte continuelle de leurs familles pour ne pas sombrer dans la misère. Isabel deviendra couturière et Antonio serveur dans un hôtel. Ils étaient faits pour se rencontrer et s'aimer. Ils arrivent à force de ténacité et de courage à s'en sortir, à monter leur propre petite affaire lors qu’éclate la guerre civile espagnole, sanglante, cruelle et l'arrivée de Franco au pouvoir qui finalement les obligera à s'exiler pour ne pas avoir à subir les atrocités ou la mort.
- la deuxième : est une famille riche française, les Gillet, habitué à vivre dans l'opulence et la direction de leurs affaires depuis des générations. Une famille sans foi ni loi si ce n'est d'engranger de l'argent et des brevets de fabrication pour avoir le monopole des affaires : le gaz moutarde pendant la 1ère guerre mondiale et le Zyklon B durant la 2ème, excusez du peu !!!! Une famille qui prendra parti et choisira la collaboration avec les allemands, profitant du malheur des uns pour s'enrichir et manipuler la politique comme il leur convient.
C'est ainsi que lors de l'introduction de son livre, alors qu'un oiseux annonce "Il n'y a jamais eu de chambres à gaz à Mauthausen", l'auteur ne résiste pas à s'insurger pour sauver la mémoire de tous ceux qui ont vécu ces horribles tortures de la déportation et la cruauté des hommes SS. Lui revient alors en mémoire les récits et les écrits laissés par son grand-père nous relatant cette sombre période qu'il avait vécu et dont il n'est pas sorti indemne.
Personne ne doit oublier cette "tragique réalité qui sera pour "eux" un éternel cauchemar"?
L'auteur a relaté avec une grande précision toutes ces périodes cauchemardesques de ce siècles parsemé de guerres, ce qui fait de ce roman un roman historique de grande valeur.
Est-ce bien loin de notre époque ? c'était hier seulement, espérons que ce ne sera plus jamais demain!
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, elle a été très instructive... je relirai avec plaisir cet auteur.
safran- Membre connaisseur
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Re: [Borel, Vincent] Antoine et Isabelle
Un énorme coup de coeur.
Un regard sans concession sur les grands industriels français, les "fleurons de notre économies" qui n'ont reculé devant aucune bassesse pour garder leur fortune ou pour la renforcer. Leur comportement hors de la guerre n'est guère plus reluisant: dédaigneux de leurs ouvriers, d'une extrême violence envers les plus faibles d'entre eux. C'est une meute de loups que nous décrit Vincent Borel.
Voilà un livre qui laisse un goût amer dans la bouche. On a beau savoir que la collaboration a tenu une large part dans notre histoire nationale, on a toujours un peu de mal à entendre de tels témoignages, à réentendre le nom de ces entreprises qui pour la plupart ont traversé bien des décennies et sont arrivées jusqu'à nous.
Il en va de même pour le comportement des états entre eux : quand le front Populaire français lâche le Frente popular espagnol, on ne peut s'empêcher de se dire qu'aujourd'hui encore, on ne porte secours qu'à ceux avec lesquels on a des intérêts économiques en vue ou en cours...
Un livre sur le passé qui trouve bien des résonnances aujourd'hui...
Je ne peux terminer ce petit commentaire sans parler du style de Vincent Borel. C'est magnifiquement bien écrit, un vrai bonheur de lecture. Je vous le conseille. Pour ma part, je ne vais pas manquer de chercher d'autres textes de cet auteur que je ne connaissais pas jusqu'alors.
Un regard sans concession sur les grands industriels français, les "fleurons de notre économies" qui n'ont reculé devant aucune bassesse pour garder leur fortune ou pour la renforcer. Leur comportement hors de la guerre n'est guère plus reluisant: dédaigneux de leurs ouvriers, d'une extrême violence envers les plus faibles d'entre eux. C'est une meute de loups que nous décrit Vincent Borel.
Voilà un livre qui laisse un goût amer dans la bouche. On a beau savoir que la collaboration a tenu une large part dans notre histoire nationale, on a toujours un peu de mal à entendre de tels témoignages, à réentendre le nom de ces entreprises qui pour la plupart ont traversé bien des décennies et sont arrivées jusqu'à nous.
Il en va de même pour le comportement des états entre eux : quand le front Populaire français lâche le Frente popular espagnol, on ne peut s'empêcher de se dire qu'aujourd'hui encore, on ne porte secours qu'à ceux avec lesquels on a des intérêts économiques en vue ou en cours...
Un livre sur le passé qui trouve bien des résonnances aujourd'hui...
Je ne peux terminer ce petit commentaire sans parler du style de Vincent Borel. C'est magnifiquement bien écrit, un vrai bonheur de lecture. Je vous le conseille. Pour ma part, je ne vais pas manquer de chercher d'autres textes de cet auteur que je ne connaissais pas jusqu'alors.
Véronique M.- Grand sage du forum
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Re: [Borel, Vincent] Antoine et Isabelle
jolie critique Véronique
louloute- Grand sage du forum
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