[Hammer, Lotte et Soren] Morte la bête
2 participants
Page 1 sur 1
[Hammer, Lotte et Soren] Morte la bête
[Hammer, Lotte et Soren] Morte la bête
[Hammer, Lotte et Soren]
Morte la bête
Actes Sud mars 2011
397 pages
4ème de couverture
Le jour de la rentrée, deux enfants découvrent un spectacle cauchemardesque dans le gymnase de leur école. Cinq corps d’hommes ont été mutilés à la tronçonneuse avant d’être pendus au plafond dans une mise en scène d’une précision terrifiante. L’inspecteur en chef Simonsen interrompt aussitôt ses vacances avec sa fille et rentre à Copenhague pour prendre la direction de l’enquête. Dès les premiers interrogatoires, l’étrange concierge de l’école, un marginal qui dissimule un esprit retors derrière un alcoolisme de façade, tient des propos contradictoires et délibérément provocateurs…
L’identification des corps est compliquée par leur état de mutilation, mais l’ablation systématique des parties génitales ressemble à une signature. Au même moment, un riche entrepreneur victime d’abus sexuels dans sa jeunesse lance une vaste campagne de communication pour dénoncer le laxisme de la justice danoise vis-à-vis des pédophiles. L’opinion publique s’empare du débat, menaçant de parasiter l’enquête. Le concierge, de son côté, échappe à la surveillance de la police et achève définitivement de brouiller les pistes… Simonsen, qui a trop d’expérience pour ne pas se méfier des coïncidences, comprend qu’il a affaire à un plan de grande ampleur dont il ne connaît encore ni les tenants, ni les aboutissants…
Dans ce premier roman intense et foisonnant, Lotte et Søren Hammer construisent une intrigue millimétrée et roublarde sur un sujet encore largement tabou au Danemark. Dressant le portrait d’une opinion qui prend fait et cause pour des meurtriers, les auteurs renvoient le lecteur à ses propres certitudes éthiques.
Mon avis:
La quatrième de couverture étant très explicite, je ne m’aventurerai donc pas à faire le résumé. Donc c’est l’enquête pour découvrir l’assassin, des contradictions entre les enquêteurs, les habitants de la ville et les médias. Car des questions se posent dans ce roman, les victimes ont-ils eu ce qu’ils méritaient ? Etant donné que les cinq pendus sont des pédophiles....Ou alors faut-ils les traiter comme des victimes ? Cela pourrait être un débat et c’est bien pour cela que les trois groupes se déchirent.... L’histoire est intéressante par le sujet traité, la pédophilie mais après les cents première pages, et pourtant j’ai dû m’accroché pour suivre l’histoire souvent confuse, évidement c’est un roman noir.....Il n’y a pas de descriptions sordides mais l’on sait ce que le traumatisme des enfants victimes de ces prédateurs pédophiles engendre...Un roman noir avec un sujet scabreux , la pédophilie et les assassins des pédophiles.....4/5
Morte la bête
Actes Sud mars 2011
397 pages
4ème de couverture
Le jour de la rentrée, deux enfants découvrent un spectacle cauchemardesque dans le gymnase de leur école. Cinq corps d’hommes ont été mutilés à la tronçonneuse avant d’être pendus au plafond dans une mise en scène d’une précision terrifiante. L’inspecteur en chef Simonsen interrompt aussitôt ses vacances avec sa fille et rentre à Copenhague pour prendre la direction de l’enquête. Dès les premiers interrogatoires, l’étrange concierge de l’école, un marginal qui dissimule un esprit retors derrière un alcoolisme de façade, tient des propos contradictoires et délibérément provocateurs…
L’identification des corps est compliquée par leur état de mutilation, mais l’ablation systématique des parties génitales ressemble à une signature. Au même moment, un riche entrepreneur victime d’abus sexuels dans sa jeunesse lance une vaste campagne de communication pour dénoncer le laxisme de la justice danoise vis-à-vis des pédophiles. L’opinion publique s’empare du débat, menaçant de parasiter l’enquête. Le concierge, de son côté, échappe à la surveillance de la police et achève définitivement de brouiller les pistes… Simonsen, qui a trop d’expérience pour ne pas se méfier des coïncidences, comprend qu’il a affaire à un plan de grande ampleur dont il ne connaît encore ni les tenants, ni les aboutissants…
Dans ce premier roman intense et foisonnant, Lotte et Søren Hammer construisent une intrigue millimétrée et roublarde sur un sujet encore largement tabou au Danemark. Dressant le portrait d’une opinion qui prend fait et cause pour des meurtriers, les auteurs renvoient le lecteur à ses propres certitudes éthiques.
Mon avis:
La quatrième de couverture étant très explicite, je ne m’aventurerai donc pas à faire le résumé. Donc c’est l’enquête pour découvrir l’assassin, des contradictions entre les enquêteurs, les habitants de la ville et les médias. Car des questions se posent dans ce roman, les victimes ont-ils eu ce qu’ils méritaient ? Etant donné que les cinq pendus sont des pédophiles....Ou alors faut-ils les traiter comme des victimes ? Cela pourrait être un débat et c’est bien pour cela que les trois groupes se déchirent.... L’histoire est intéressante par le sujet traité, la pédophilie mais après les cents première pages, et pourtant j’ai dû m’accroché pour suivre l’histoire souvent confuse, évidement c’est un roman noir.....Il n’y a pas de descriptions sordides mais l’on sait ce que le traumatisme des enfants victimes de ces prédateurs pédophiles engendre...Un roman noir avec un sujet scabreux , la pédophilie et les assassins des pédophiles.....4/5
lalyre- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 9623
Age : 92
Localisation : Liège (Belgique )
Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Hammer, Lotte et Soren] Morte la bête
Merci Lalyre d'avoir introduit ce sujet, je viens de terminer le roman, et je l'ai beaucoup apprécié. Voici mon avis.
Les éditions Actes Sud et leur collection Actes noirs poursuivent avec Morte la bête, de Lotte et Soeren Hammer, la découverte des auteurs scandinaves, découverte entamée avec le succès foudroyant du Millenium de Stieg Larsson. Il s’agit ici du premier roman de deux auteurs danois, accessoirement frère et sœur, dont l’ambition (d’après la quatrième de couverture) est de créer une série autour d’un personnage récurrent, l’inspecteur Konrad Simonsen, selon un schéma devenu classique dans le polar international depuis de longues décennies.
Il s’agit là d’un procédé qui présente plusieurs avantages pour les auteurs. D’abord, pour chaque nouveau roman à venir, un certain nombre de personnages sont déjà créés, avec leurs habitudes, leurs tics, leurs méthodes policières, leur vie amoureuse ou familiale et il ne reste plus à l’écrivain qu’à laisser le héros vivre sa vie comme bon lui semble, dans des rails déjà tout tracés par la nouvelle intrigue. Or, un peu de travail en moins n’est pas à négliger pour les forçats de la plume.
Ensuite l’auteur peut espérer que les lecteurs vont s’attacher à leur inspecteur ou commissaire préféré, qu’ils retrouvent au fil de chaque nouveau roman comme un vieil ami que l’on revoit épisodiquement, vieillissant en même temps que nous (en général plus que nous : "il a pris un sacré coup de vieux, depuis l’année dernière ! "), un ami dont les traits de caractère, largement accentués avec l’âge jusqu’à en devenir caricaturaux, nous émeuvent et nous rassurent par leur intangibilité, seuls points fixes dans ce monde mouvant qui nous fuit peu à peu. Au fil des mois qui passent, Erlandur, Adamsberg, Wallander, Bosch et quelques autres, sont toujours là pour nous délivrer leur petite musique intime, leurs chagrins et leurs joies, leurs réussites et leurs échecs.
L’inconvénient du procédé est évident : il faut que les personnages soient bien campés, originaux et suffisamment attachants pour que l’on ait du plaisir à les retrouver. Parfois ça marche, d’autres fois non. Forts de ce constat, pouvons nous envisager que l’inspecteur Konrad Simonsen fasse partie, lui aussi, de notre panthéon de policiers préférés ? Avant de vous donner ma réponse a cette angoissante question, quelques mots sur l’intrigue et les thèmes abordés par ce roman.
Cinq assassinats horribles, cinq corps d’hommes mutilés et pendus dans un gymnase scolaire. Nous apprenons rapidement que les victimes sont des pédophiles et qu’il y a plusieurs meurtriers ayant eux-mêmes subi des sévices sexuels dans leur enfance. Les auteurs ont eu l’intelligence de ne pas se contenter de cette seule enquête policière, qui aurait été plutôt classique. Le roman repose tout entier sur quatre piliers : policiers/meurtriers/médias/opinion publique, avec pour chacun des trois premiers protagonistes, des tentatives de manipulations permanentes destinées à atteindre leurs objectifs. Les auteurs des meurtres veulent en effet susciter un mouvement de fond dans l’opinion publique qui devrait aboutir — via les médias qu’ils vont tenter de manipuler — à rendre les peines plus lourdes pour les auteurs de sévices sexuels contre les enfants. Leur but n’est pas la vengeance mais le désir de changer la société danoise, et ils pensent y parvenir par une organisation collective méticuleuse ainsi qu’une manipulation systématique de l’opinion. « J’ai connu un homme intelligent, qui […] m’a demandé si je pensais que le monde pouvait être changé par une poignée de personnes se battant contre l’ordre établi. Et il m’a lui-même donné la réponse, une réponse aussi simple que vraie : le monde a toujours été changé de cette façon », explique un des assassins à ses amis. L’horreur des meurtres commis, leur côté spectaculaire, est selon eux dérisoire si on les mets en regard des souffrances des jeunes victimes ainsi que des châtiments trop légers infligés aux rares coupables retrouvés.
Les policiers de leur côté, face à un mouvement de fond de l’opinion publique qui donne raison aux meurtriers des pédophiles, se retrouvent isolés. Les témoins potentiels se défilent, de nouvelles agressions et de nouveaux meurtres sont commis par des anonymes contre des délinquants sexuels, dénoncés par ceux-là même que les policiers recherchent. Les médias s’engouffrent dans une affaire commercialement juteuse qui leur permet de multiplier les ventes et ils se laissent manipuler sans trop d’esprit critique. Le débat est alors lancé dans la société danoise sur la légitimité de « l’auto-justice » face à un laxisme supposé des élites en place. Il ne reste plus à l’inspecteur Konrad Simonsen, qu’à trouver une parade pour coincer les coupables et faire retomber le soufflé médiatique.
Les auteurs ont choisi de ne pas centrer leur récit autour du seul Simonsen. C’est le travail de toute l’équipe qui est méticuleusement décrit, et les progrès ou les difficultés rencontrées par les enquêteurs sont vus par les yeux de chacun d’entre eux, aucun n’étant privilégié par rapport aux autres. Il en est de même pour les meurtriers et pour les journalistes. Une rotation rapide dans la narration permet de voir les événements successifs à travers les prismes de tous les personnages, y compris les plus secondaires. Ce procédé présente l’inconvénient de créer une certaine superficialité dans la description de certains d’entre eux, surtout les plus importants. Pour reprendre ce que je disais plus haut, il sera plus difficile pour le lecteur de s’attacher à Konrad Simonsen, sur lequel on connaît peu de choses à la fin du roman, qu’à Wallander ou Bosch. Mais l’avantage de ce choix devient évident si on considère la vivacité du récit, qui gagne assez rapidement en intensité, évident aussi pour la compréhension globale des problèmes du Danemark contemporain, que le lecteur peut ainsi décrypter à travers les personnages successifs représentant les différentes facettes de cette société.
De plus, comme dans les romans d’Indridason et de Mankell, l’enquête est menée avec méticulosité, le lecteur en suit chacun des méandres, des hésitations, des avancées. Il n’y a aucun défaut dans la construction de la partie strictement policière du roman, pourtant assez complexe. L’histoire, après avoir mis un peu de temps à démarrer, connaît au bout d’une centaine de pages une accélération de bon aloi, et la fin, haletante, maintient le lecteur sous tension.
Pour un premier roman, la réussite est donc là, incontestable. Une bonne maîtrise de la narration, une histoire qui se tient, des personnages qui, malgré l’inconvénient que je signalais plus haut, sont bien décrits, et dont certains, campés plus fortement que d’autres, vont rester dans la mémoire du lecteur. Ainsi en est-il de Per Clausen, statisticien génial devenu concierge de l’école dans laquelle les corps ont été retrouvés, ou d’Anni Staal, journaliste au Dagbladet, adversaire de Simonsen dans cette histoire, une femme coriace, dont les dents rayent le parquet.
En conclusion, si vous voulez compléter votre connaissance du polar scandinave, n’hésitez pas à vous lancer dans la lecture de Morte la bête. Mais si vous voulez tout simplement passer un moment agréable en lisant un bon polar, bien ficelé et original, vous ne serez pas déçu. Le deuxième livre de la série devrait être attendu par pas mal de lecteurs. Nous verrons alors si l’inspecteur Simonson aura une chance de se retrouver un jour dans la liste déjà longue de nos flics préférés.
Note : 4,5/5Il s’agit là d’un procédé qui présente plusieurs avantages pour les auteurs. D’abord, pour chaque nouveau roman à venir, un certain nombre de personnages sont déjà créés, avec leurs habitudes, leurs tics, leurs méthodes policières, leur vie amoureuse ou familiale et il ne reste plus à l’écrivain qu’à laisser le héros vivre sa vie comme bon lui semble, dans des rails déjà tout tracés par la nouvelle intrigue. Or, un peu de travail en moins n’est pas à négliger pour les forçats de la plume.
Ensuite l’auteur peut espérer que les lecteurs vont s’attacher à leur inspecteur ou commissaire préféré, qu’ils retrouvent au fil de chaque nouveau roman comme un vieil ami que l’on revoit épisodiquement, vieillissant en même temps que nous (en général plus que nous : "il a pris un sacré coup de vieux, depuis l’année dernière ! "), un ami dont les traits de caractère, largement accentués avec l’âge jusqu’à en devenir caricaturaux, nous émeuvent et nous rassurent par leur intangibilité, seuls points fixes dans ce monde mouvant qui nous fuit peu à peu. Au fil des mois qui passent, Erlandur, Adamsberg, Wallander, Bosch et quelques autres, sont toujours là pour nous délivrer leur petite musique intime, leurs chagrins et leurs joies, leurs réussites et leurs échecs.
L’inconvénient du procédé est évident : il faut que les personnages soient bien campés, originaux et suffisamment attachants pour que l’on ait du plaisir à les retrouver. Parfois ça marche, d’autres fois non. Forts de ce constat, pouvons nous envisager que l’inspecteur Konrad Simonsen fasse partie, lui aussi, de notre panthéon de policiers préférés ? Avant de vous donner ma réponse a cette angoissante question, quelques mots sur l’intrigue et les thèmes abordés par ce roman.
Cinq assassinats horribles, cinq corps d’hommes mutilés et pendus dans un gymnase scolaire. Nous apprenons rapidement que les victimes sont des pédophiles et qu’il y a plusieurs meurtriers ayant eux-mêmes subi des sévices sexuels dans leur enfance. Les auteurs ont eu l’intelligence de ne pas se contenter de cette seule enquête policière, qui aurait été plutôt classique. Le roman repose tout entier sur quatre piliers : policiers/meurtriers/médias/opinion publique, avec pour chacun des trois premiers protagonistes, des tentatives de manipulations permanentes destinées à atteindre leurs objectifs. Les auteurs des meurtres veulent en effet susciter un mouvement de fond dans l’opinion publique qui devrait aboutir — via les médias qu’ils vont tenter de manipuler — à rendre les peines plus lourdes pour les auteurs de sévices sexuels contre les enfants. Leur but n’est pas la vengeance mais le désir de changer la société danoise, et ils pensent y parvenir par une organisation collective méticuleuse ainsi qu’une manipulation systématique de l’opinion. « J’ai connu un homme intelligent, qui […] m’a demandé si je pensais que le monde pouvait être changé par une poignée de personnes se battant contre l’ordre établi. Et il m’a lui-même donné la réponse, une réponse aussi simple que vraie : le monde a toujours été changé de cette façon », explique un des assassins à ses amis. L’horreur des meurtres commis, leur côté spectaculaire, est selon eux dérisoire si on les mets en regard des souffrances des jeunes victimes ainsi que des châtiments trop légers infligés aux rares coupables retrouvés.
Les policiers de leur côté, face à un mouvement de fond de l’opinion publique qui donne raison aux meurtriers des pédophiles, se retrouvent isolés. Les témoins potentiels se défilent, de nouvelles agressions et de nouveaux meurtres sont commis par des anonymes contre des délinquants sexuels, dénoncés par ceux-là même que les policiers recherchent. Les médias s’engouffrent dans une affaire commercialement juteuse qui leur permet de multiplier les ventes et ils se laissent manipuler sans trop d’esprit critique. Le débat est alors lancé dans la société danoise sur la légitimité de « l’auto-justice » face à un laxisme supposé des élites en place. Il ne reste plus à l’inspecteur Konrad Simonsen, qu’à trouver une parade pour coincer les coupables et faire retomber le soufflé médiatique.
Les auteurs ont choisi de ne pas centrer leur récit autour du seul Simonsen. C’est le travail de toute l’équipe qui est méticuleusement décrit, et les progrès ou les difficultés rencontrées par les enquêteurs sont vus par les yeux de chacun d’entre eux, aucun n’étant privilégié par rapport aux autres. Il en est de même pour les meurtriers et pour les journalistes. Une rotation rapide dans la narration permet de voir les événements successifs à travers les prismes de tous les personnages, y compris les plus secondaires. Ce procédé présente l’inconvénient de créer une certaine superficialité dans la description de certains d’entre eux, surtout les plus importants. Pour reprendre ce que je disais plus haut, il sera plus difficile pour le lecteur de s’attacher à Konrad Simonsen, sur lequel on connaît peu de choses à la fin du roman, qu’à Wallander ou Bosch. Mais l’avantage de ce choix devient évident si on considère la vivacité du récit, qui gagne assez rapidement en intensité, évident aussi pour la compréhension globale des problèmes du Danemark contemporain, que le lecteur peut ainsi décrypter à travers les personnages successifs représentant les différentes facettes de cette société.
De plus, comme dans les romans d’Indridason et de Mankell, l’enquête est menée avec méticulosité, le lecteur en suit chacun des méandres, des hésitations, des avancées. Il n’y a aucun défaut dans la construction de la partie strictement policière du roman, pourtant assez complexe. L’histoire, après avoir mis un peu de temps à démarrer, connaît au bout d’une centaine de pages une accélération de bon aloi, et la fin, haletante, maintient le lecteur sous tension.
Pour un premier roman, la réussite est donc là, incontestable. Une bonne maîtrise de la narration, une histoire qui se tient, des personnages qui, malgré l’inconvénient que je signalais plus haut, sont bien décrits, et dont certains, campés plus fortement que d’autres, vont rester dans la mémoire du lecteur. Ainsi en est-il de Per Clausen, statisticien génial devenu concierge de l’école dans laquelle les corps ont été retrouvés, ou d’Anni Staal, journaliste au Dagbladet, adversaire de Simonsen dans cette histoire, une femme coriace, dont les dents rayent le parquet.
En conclusion, si vous voulez compléter votre connaissance du polar scandinave, n’hésitez pas à vous lancer dans la lecture de Morte la bête. Mais si vous voulez tout simplement passer un moment agréable en lisant un bon polar, bien ficelé et original, vous ne serez pas déçu. Le deuxième livre de la série devrait être attendu par pas mal de lecteurs. Nous verrons alors si l’inspecteur Simonson aura une chance de se retrouver un jour dans la liste déjà longue de nos flics préférés.
Dernière édition par shamash le Mar 19 Avr 2011 - 5:54, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Hammer, Lotte et Soren] Morte la bête
Quelle belle critique shamash ! merci à vous deux pour la présentation de ce roman.
Invité- Invité
mon avis :
J'ai apprécié ce roman. Voici mon avis :
"Morte la bête, mort le venin". Proverbe signifiant : Quand un ennemi ou un individu malveillant est mort, il ne peut plus nuire. Autrement dit, le danger que peut représenter un être disparaît avec la mort de celui-ci.
Voici donc le titre français choisi pour ce roman policier danois, qui traite d'un sujet au combien délicat qu'est la pédophilie.
Pour leur premier roman Lotte et Soren Hammer, frère et soeur unis dans l'écriture, nous entrainent dans une enquête très difficile. L'inspecteur Simonsen et son équipe sont confrontés à un crime atroce. Cinq hommes ont été retrouvés, pendus et mutilés, dans une école de Copenhague. Jusque là rien de bien différent des autres enquêtes. Sauf que les choses se compliquent vite lorsque l'on identifie les victimes. Tous sont des pédophiles avérés. Les journaux s'emparent rapidement de l'affaire et l'opinion publique se durcit. En parallèle, un homme, victime d'abus sexuelles dans son enfance, décide de lancer une campagne anti-pédophiles sur internet afin d'interpeller la population mondiale sur le laxisme de la justice danoise face à ce fléau qu'est la pédophilie.
Pour Simonsen, l' aboutissement de cette affaire est plus que compromis. Une vague de violence se déchaine dans la population, et une chasse aux sorcières est lancée. Personne ne souhaite bien entendu aider la police à retrouver le ou les coupables. Ils ne sont pas des assassins, ils sont de bons justiciers.
En tant que lecteur, nous sommes face à un débat brûlant et notre perception de l'événement est sollicitée. Sommes-nous comme la majorité de la population, avide de vengeance, ou sommes-nous assez juste pour ne pas justifier cette réponse inappropriée. Faire justice soit même et inciter à la violence est-il la meilleure solution pour mettre en lumière une faille dans le système judiciaire d'un pays , et ce, même si les exécuteurs sont les victimes de cette faille ?
Bref vous l'aurez compris, ce roman policier n'a pas pour centre les pédophiles, mais les victimes de ces êtres pervers. Avec beaucoup de justesse et sans jamais faire montre de voyeurisme malsain, Lotte et Soren Hammer nous offrent un roman noir troublant, éprouvant mais aussi très intelligent. Ils nous font réfléchir sur nos propres comportements face à nos peurs.
De plus l'écriture est efficace, c'est un trait commun à la nouvelle vague d'auteurs venus du nord. Des phrases simples, bien structurées, des situations complexes mais réalistes, des personnages routiniers mais troubles et attachants.
Ne vous arrêtez donc à votre appréhension du sujet, et suivez l'inspecteur Simonsen et son équipe dans cette quête de justice et de vérité.
"Morte la bête, mort le venin". Proverbe signifiant : Quand un ennemi ou un individu malveillant est mort, il ne peut plus nuire. Autrement dit, le danger que peut représenter un être disparaît avec la mort de celui-ci.
Voici donc le titre français choisi pour ce roman policier danois, qui traite d'un sujet au combien délicat qu'est la pédophilie.
Pour leur premier roman Lotte et Soren Hammer, frère et soeur unis dans l'écriture, nous entrainent dans une enquête très difficile. L'inspecteur Simonsen et son équipe sont confrontés à un crime atroce. Cinq hommes ont été retrouvés, pendus et mutilés, dans une école de Copenhague. Jusque là rien de bien différent des autres enquêtes. Sauf que les choses se compliquent vite lorsque l'on identifie les victimes. Tous sont des pédophiles avérés. Les journaux s'emparent rapidement de l'affaire et l'opinion publique se durcit. En parallèle, un homme, victime d'abus sexuelles dans son enfance, décide de lancer une campagne anti-pédophiles sur internet afin d'interpeller la population mondiale sur le laxisme de la justice danoise face à ce fléau qu'est la pédophilie.
Pour Simonsen, l' aboutissement de cette affaire est plus que compromis. Une vague de violence se déchaine dans la population, et une chasse aux sorcières est lancée. Personne ne souhaite bien entendu aider la police à retrouver le ou les coupables. Ils ne sont pas des assassins, ils sont de bons justiciers.
En tant que lecteur, nous sommes face à un débat brûlant et notre perception de l'événement est sollicitée. Sommes-nous comme la majorité de la population, avide de vengeance, ou sommes-nous assez juste pour ne pas justifier cette réponse inappropriée. Faire justice soit même et inciter à la violence est-il la meilleure solution pour mettre en lumière une faille dans le système judiciaire d'un pays , et ce, même si les exécuteurs sont les victimes de cette faille ?
Bref vous l'aurez compris, ce roman policier n'a pas pour centre les pédophiles, mais les victimes de ces êtres pervers. Avec beaucoup de justesse et sans jamais faire montre de voyeurisme malsain, Lotte et Soren Hammer nous offrent un roman noir troublant, éprouvant mais aussi très intelligent. Ils nous font réfléchir sur nos propres comportements face à nos peurs.
De plus l'écriture est efficace, c'est un trait commun à la nouvelle vague d'auteurs venus du nord. Des phrases simples, bien structurées, des situations complexes mais réalistes, des personnages routiniers mais troubles et attachants.
Ne vous arrêtez donc à votre appréhension du sujet, et suivez l'inspecteur Simonsen et son équipe dans cette quête de justice et de vérité.
Invité- Invité
Re: [Hammer, Lotte et Soren] Morte la bête
Merci à tous pour ces belles critiques très approfondies sur le sujet traité! Je note ce polar sur ma LAL!
Invité- Invité
Re: [Hammer, Lotte et Soren] Morte la bête
J'ai eu du mal a rentrer dans cette histoire. J'ai été sur le point de laisser tomber. heureusement que je me suis accroché car plus on avance plus on apprécie.
A découvrir.
A découvrir.
Invité- Invité
Re: [Hammer, Lotte et Soren] Morte la bête
Je m'attendais à un thriller, mais pas du tout ! C'est une bonne enquête policière, bien menée mais un peu trop longue. Trop de personnages, on s'emmêle les pinceaux. Ceci dit ce livre est un bon moment de lecture mais je suis contente de l'avoir enfin terminé. Trop lent pour moi
Invité- Invité
Re: [Hammer, Lotte et Soren] Morte la bête
« Morte la bête » est un polar sombre, percutant, dérangeant par le sujet qu’il aborde : la pédophilie.
Cinq corps massacrés sont retrouvés pendus au plafond d’un gymnase d’une école dans une petite ville du Danemark. L’inspecteur Konrad Simonsen et son équipe sont chargés d’enquêter sur cette affaire. Il s’avère par la suite que ces victimes sont des pédophiles.
J’avoue avoir eu quelques difficultés à m’imprégner des personnages et à m’accrocher. L’écriture m’a quelque peu freinée au début. Et finalement j’ai réussi à plonger dans l’histoire.
Quel dilemme finalement ! Choisir entre la Justice à savoir punir les criminels de ces massacres ou notre conscience morale qui se réjouit de ces massacres « ce sont des bêtes, pas des hommes, exterminons-les. Morte la bête, mort le venin.»
Cinq corps massacrés sont retrouvés pendus au plafond d’un gymnase d’une école dans une petite ville du Danemark. L’inspecteur Konrad Simonsen et son équipe sont chargés d’enquêter sur cette affaire. Il s’avère par la suite que ces victimes sont des pédophiles.
J’avoue avoir eu quelques difficultés à m’imprégner des personnages et à m’accrocher. L’écriture m’a quelque peu freinée au début. Et finalement j’ai réussi à plonger dans l’histoire.
Quel dilemme finalement ! Choisir entre la Justice à savoir punir les criminels de ces massacres ou notre conscience morale qui se réjouit de ces massacres « ce sont des bêtes, pas des hommes, exterminons-les. Morte la bête, mort le venin.»
tornade- Grand expert du forum
-
Nombre de messages : 568
Age : 50
Localisation : Nord (59)
Genre littéraire préféré : Thriller, polar, fantasy mais ouverte à d'autres genres littéraires!!!
Date d'inscription : 17/08/2011
Sujets similaires
» [Hammer, Lotte et Soren] Le cercle des cœurs solitaires
» [Sveistrup, Soren] Octobre
» [Ragde, Anne B.] Je m'appelle Lotte et j'ai 8 ans
» [Hammer, Béatrice] Kivousavé
» [Hammer, Béatrice] Cannibale Blues
» [Sveistrup, Soren] Octobre
» [Ragde, Anne B.] Je m'appelle Lotte et j'ai 8 ans
» [Hammer, Béatrice] Kivousavé
» [Hammer, Béatrice] Cannibale Blues
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum