[Vrancken, Didier] Social Barbare
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A propos de Social Barbare
[Vrancken, Didier] Social Barbare
Quatrième de couverture
“Malaise”, “crise d’identité”, “démotivation”, “quête de sens”…
Quand les récits de vie se déclinent de plus en plus en catastrophes ordinaires, quand la zone
de vulnérabilité ne cesse de s’étendre, menaçant des couches de la société qui en principe
ne relevaient pas du champ de l’intervention sociale, se pose alors comme une question : le social serait-il devenu barbare, étranger aux conditions qui l’ont vu émerger ?
Si le travail social s’étend de plus en plus, entre dans les quartiers, les familles, les couples
et quitte les espaces qui lui étaient traditionnellement réservés à la marge, c’est aussi que le social se banalise.
Paradoxalement, s’il se banalise et gagne du terrain, c’est qu’il ne suffit plus…
Ma critique
Docteur de l’IEP de Paris, Didier Vrancken est Professeur de sociologie à l’Université de Liège où il dirige le Centre de Recherche et d’Intervention Sociologiques. Il nous fait partager son point de vue qui transcende la frontière franco-belge. Je regrette d'avoir lu cet ouvrage par petits bouts, au hasard des moments creux. Du coup, je n'ai pas compris le titre... Car la mutation du travail social que présente Vrancken n'est pas si terrible en soi, au contraire même. Le management par exemple, s'il est plus ou moins nouveau dans ce domaine, n'en est pas moins utile et pas si mal accepté. Si le social s'est élargi, étendu aux classes moyennes, éclatés en multiples professions, il n'en a pas perdu son sens pour autant, mais il s'est incroyablement complexifié, c'est certain. Et cet ouvrage de mettre en perspective la façon dont nous sommes passés de l'état providence à "la société du travail sur soi". Société où "40% des individus contribuent à soigner, éduquer, juger, divertir, aider 60% des autres". Car "se produire en tant qu'individu est devenu un travail sans fin mais aussi une affaire sans fin". Travailler son employabilité, ses compétences, sa séduction, sa forme, ses études... Autonomie, responsabilité... Car nous entrons aussi dans une société du risque. Fini l'assistance et l'assurance collective ; place aux garanties personnelles. Avec des différentiels de protection qui catégorisent les classes sociales. Ce qui reste de collectif n'est plus réservé qu'au plus bas de l'échelon social (la CMU, le RSA...). Le petit peuple du bitume... Et nos travailleurs sociaux, ou se cachent-ils dans ce paysage mouvant ? Car l'institution devient illisible, elle disparaît derrière des dispositifs, des plans, des agences, des financements. Et les travailleurs sociaux ne cessent, dans tout ce fatras, d'interroger le lien social. Ils mesurent les écarts ; souvent ils les supportent également. Et surtout ils font face à des usagers dont ils doivent développer la capacitation. Car il y a encore peu, le citoyen pouvait suivre un parcours d'éducation populaire, l'usager d'aujourd'hui doit développer sa capacité à l'autonomisation, son empowerment. Le tout en ayant les nerfs à fleur de peau. Et seul élément stable, le travailleur social se doit d'encaisser, d'évaluer, de faire remonter. Si barbarie il y a dans tout ce système, elle est sûrement là, car ce qui remonte semble n'atterrir jamais nulle part, ou en tous, cela ne modifie pas grand chose... Et l'auteur de conclure sur l'indispensable obligation de notre système à mettre en oeuvre une politique de réversibilité. Car il ne suffit pas de mettre les personnes à l'épreuve, il faut aussi leur laisser des possibilités de seconde chance (la VAE en est un rare exemple). car "dans la modernité, l'intolérable, ce n'est pas l'impossible, mais l'irréversible". "C'est en fonction de la réversibilité des épreuves que l'on apprendra à juger, dans l'avenir, le degré de justice d'une société ou d'une institution". (citations de Martuccelli).
Edité par Couleur Livres (belgique). 105 pages. Ma note : 8/10
Invité- Invité
Re: [Vrancken, Didier] Social Barbare
Merci pour ton ressenti Marsiho sur cette problématique... J'ai eu deux réflexions immédiates :
- ton avatar qui m'est apparu comme une véritable illustration de ce que tu exprimes
- et l'info du jour dans le domaine, qui est la démission de Xavier Emmanuelli
Merci encore pour ton analyse
- ton avatar qui m'est apparu comme une véritable illustration de ce que tu exprimes
- et l'info du jour dans le domaine, qui est la démission de Xavier Emmanuelli
Merci encore pour ton analyse
Invité- Invité
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