[Schmitt, Eric-Emmanuel] La femme au miroir

Lu pour le challenge Partage lecture.

J'ai vraiment très apprécié ce livre. La façon de raconter les trois histoires, un morceau à chaque chapitre, m'a plu et envie d'avancer pour savoir la suite. La seule que j'ai trouvé un peu ennuyante c'est celle d' Hanna la bourgeoise. C'est le premier livre que je lis de cet auteur et je pense que je vais essayer d'en lire d'autres.

Lu dans le cadre de mon challenge Partage-lecture 2014-2015

Je devais lire un ouvrage d'Eric Emmanuel Schmitt, ça manquait à mon expérience, voilà qui est fait  
Je ne le regrette pas. Pourtant, mon avis est mitigé.

Ce roman est très beau, l'écriture est superbe et très agréable à lire. J'ai beaucoup apprécié la lecture d'un texte écrit en français et non d'une traduction. Même les meilleures d'entre elles ne peuvent transmettre toute la beauté du texte initial. Actuellement, j'ai un peu le sentiment de lire beaucoup de textes traduits... Donc premier point, un beau texte en français, ça fait du bien.

Second point, j'ai été très prise par l'intrigue et le destin des 3 personnages. Je ne pouvais pas ne pas savoir ce qui allait leur arriver.

Pourtant, je n'ai pas tellement apprécié leur personnalité. Anne, tout particulièrement au début du roman, m'a vraiment agacée : je n'ai pas eu la patience de lire l'épisode de sa fugue en forêt. Je doute qu'à l'époque, une jeune fille, plutôt pauvre à priori (ce point n'est pas très clair à mon avis), ait eu beaucoup de temps à consacrer à des transes mystiques. Elles devaient tellement trimer de l'aube au crépuscule qu'elles ne devaient même pas, pour la plupart, avoir le temps de se poser la moindre question quant au fiancé qui leur était destiné, alors les rayons de soleil dans les arbres, je n'ose même pas penser qu'elles aient pu les voir un jour. Ceci dit, Jeanne d'Arc est bien devenue soldat, il y a donc eu des destins exceptionnels, celui d' Anne en est un. Soit.

Hanna est beaucoup plus crédible. Malheureusement, les états d'âme d'une jeune aristocrate qui s'ennuie au début du XXème siècle ne m'ont pas du tout intéressée. Je n'en avais même strictement rien à faire. Elle aime, a la chance d'être aimée d'un homme plutôt exceptionnel et attentionné (il n'a même pas de défauts, apparemment !), est plutôt bien entourée par sa belle famille, mais elle n'est pas heureuse. C'est bien dommage, mais je m'en fiche pas mal. Un genre de Madame Bovary, en fait...

Anny, par contre, m'a beaucoup plus intéressée. Contrairement aux 2 personnages précédents, elle se bat. Son combat à elle, je le comprends. Peut-être tout simplement parce qu'elle est une femme de notre époque...

Je n'arrive pas très bien à comprendre ce contraste entre la rapidité avec laquelle j'ai lu ce roman, la plaisir que j'ai éprouvé à lire ce texte, et mon désintérêt pour le sujet. Peut-être la magie du style a-t-elle opéré...

Dans tous les cas, à moins d'une circonstance particulière (je ne dirai pas "fontaine, je ne boirai pas de ton eau"), je doute de lire à nouveau cet auteur.

Une seule héroïne pour trois époques différentes.
Je n'ai pas particulièrement apprécié cette vision un peu trop uniforme de la féminité . Si elles sont différentes des femmes de leur époque, leur seule préoccupation semblent être bien égoïste. Qu'il s'agisse de "Anne", vivant au XVIème siècle, de "Hanna" qui découvre la psychanalyse, ou de "Anny", jeune starlette contemporaine, si elles veulent changer une chose, c'est juste leur vie. Je les ai trouvé insipides, leur "combat" ne fait en rien évoluer le monde autour d'elles. Elles ne le désirent même pas.
On peut se laisser prendre à l'écriture de Schmitt, c'est d'ailleurs le huitième livre que je lis de lui, c'est plus fort que moi, j'ai tellement apprécié "Ulysse from Bagdad" que je suis toujours un peu déçue.

Lu dans le cadre de mon challenge PL. 14/15

"Je me sens différente murmura-t-elle. Personne ne prêta attention à ces mots... La jeune-fille immobile avait l'impression de devenir un objet."

Femme objet qui n'existe que par le mariage, que par l'enfantement ou par le succès à Hollywood, nos trois héroïnes on en commun d'abord le nom, c'est habile, Anne, Hanna, Anny et une aspiration immense à autre chose dans leur vie, le vide intérieur qu'elles ressentent doit être comblé pour qu'elles puissent s'épanouir et vivre leur vie et non celle de la société qui les entoure.

Trois époques, avec leurs règles draconiennes, les codes qu'il faut respecter: la renaissance, le début du XXè siècle et notre époque.  

E.E Schmitt, avec une grande habilité nous fait passer de l'une à l'autre sans jamais nous gêner, avec son écriture fluide les époques se succèdent, se chevauchent et gagnent peu à peu en intensité, nos trois héroïnes également.

C'est Anne, Anne de Bruges qui donnera l’impulsion du récit avec son empathie envers les animaux, sa cousine qui la déteste et la perdra et tout ceux qui se liguent contre elle, elle trouvera sa Foi, malheureusement nous sommes à l'époque de l'inquisition, heureusement elle laissera des écrits.

Hanna comblera sa vie par la psychanalyse, ouvrant la voie à Anny qui se noie dans l'alcool et les drogues.

Chacune représente son époque: mystique pour Anne, psychique pour Hanna et chimique à notre époque, ou la chimie des pilules semble vouloir tout soigner.

J'ai eu un vrai coup de cœur pour ce roman qui, au delà des apparences, est une véritable réflexion sur la conscience, le besoin de quelque chose de plus absolu que la perception objective de la réalité.

Je vote "coup de cœur" sans hésitation.

Très belle critique step! Si je ne l'avais pas déjà lu cela me donnerait envie de le faire.

je ne l'ai pas encore lu mais je dépose le titre dans ma PAL

plume44 a écrit:Très belle critique step! Si je ne l'avais pas déjà lu cela me donnerait envie de le faire.

Merci plume  

Lu dans le cadre du challenge PL 2014/2015

Ces destins de 3 femmes qui ne sont pas dans les normes de l'époque m'a intéressé.
Contrairement à toi Pistou, c'est Anny qui m'a le moins plu. Les autres se sont battues contre les conventions de leur époque. Quand Anny n'est au finale qu'une starlette droguée et alcoolique.

Si j'ai beaucoup aimé ce roman, j'ai trouvé le tout un peu trop stéréotypé aussi. Pourtant, chacune de ces femmes m'a énervé à un moment donné, preuve qu'elles ne sont pas si lisses que ça. J'ai réussi à me sentir proche de chacune.
Je me suis sentie proche d'Anne par son rapport avec la nature (quoique je ne me baigne pas nue avec des crapauds en étant admirée par un loup) et par le sentiment de ne pas être sur la même longueur d'ondes que la plupart des gens. J'ai beaucoup aimé ses échanges avec l'archidiacre.
Hanna me plaît moins dans le fond, une aristo qui s'ennuie dans sa vie et dilapide son argent. De nombreuses réactions la situent bien dans sa classe et son époque (et là moi je grince des dents). Malgré tout, elle était résolument moderne en souhaitant son indépendance.
Et dans Anny, je me suis retrouvée dans cette quête du bonheur.

Je vote très appréciée et je suis réconciliée avec cet auteur que je n'aimais pas !

Plusieurs sentiments se sont mêlés lors de cette lecture. Le plus important pour commencer, c'est que même si je ne me suis sentie proche d'aucune de ces trois femmes, j'ai apprécié leur histoire. Malgré l'aspect abracadabrant, ou peut-être grâce à l'aspect abracadabrant des faits (l'une qui communique avec la nature, la seconde qui fait une grossesse nerveuse et la troisième qui dégringole d'une boule à facette après avoir fait Jane avec un câble...) Les trois récits sont très différents, l'alternance est régulière et dans chaque petit chapitre l'histoire avance bien. Je me suis prise au jeu, passant de l'un à l'autre avec plaisir. Le destin d'Anne à Bruges m'a beaucoup plu, j'ai accroché au style épistolaire de l'histoire d'Hanna, et je me demandais ce qui allait arriver à Anny dans le chapitre suivant! Bref, j'ai tourné les pages avec plaisir.

J'ai regretté par contre la proximité des prénoms et ce sous-entendu dans la quatrième de couverture: "Trois femmes: et si c'était la même ?" Quel dommage de nous orienter vers cette idée. Le lien entre ces trois histoires ne se fait qu'à la fin, d'une jolie manière d'ailleurs, et j'aurai préféré que les prénoms de ces trois femmes soient différents. Leurs problématiques sont différentes, et les points qu'elles peuvent avoir en commun sont les mêmes que ceux que l'on pourrait trouver entre n'importe quel trio de femmes.
Le titre renvoie à l'image de soi, l'image que l'on donne. Comment être fidèle à celle que l'on est vraiment...

J’ai lu ce roman dans le cadre du challenge partage lecture 2014/2015. Je ne connaissais pas du tout Éric-Emmanuel Schmitt et ce roman fut pour moi une occasion de découvrir cet auteur que je relirais.

L’auteur nous dresse le portrait de trois femmes d’une époque différente mais qui refusent le destin tout tracé qui s’offre à elles et se lancent alors dans une grande quête, celle de la liberté.

J’ai été happé par ce roman dès les premières lignes. L’histoire de ces femmes m’a bouleversé. J’aime beaucoup l’écriture de l’auteur qui est fluide, envoutante,  parsemée de jolies phrases…
Parmi ces trois femmes je me suis plus attachée à Hanna dont la détresse de ne pas pouvoir avoir d’enfant m’a bouleversée.  J’ai également aimé le personnage d’Anne qui est si proche de la nature, d’une sincérité et d’une simplicité exemplaire.  Le personnage avec lequel j’ai moins accroché est Anny, je n’arrivais pas à la comprendre ni à m’identifier à elle, néanmoins sa détresse m’a touché.

Un roman que j’ai beaucoup apprécié et que je conseille.

Nouka, je suis contente qu'il t'ai plu, j'ai tellement aimé ce livre! Un des meilleurs de E.E. Schmitt.

Merci pour ton avis!

Merci Nouka et les autres pour vos critiques