[Genelin, Michael] Les jeunes filles et la mort
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[Genelin, Michael] Les jeunes filles et la mort
Titre : Les jeunes filles et la mort
Une enquête du commandant Jana Matinova
Auteur : Michael-Genelin-(traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Armelle Santamans
Éditions : Marabout (6 Janvier 2012/ original : 2008)
Nombre de pages : 504
Quatrième de couverture :
En plein coeur de l'hiver, sur une autoroute verglacée de Slovaquie, un minibus achève de flamber... Six jeunes femmes ont péri dans l'accident. Le commandant Jana Matinova, appelée sur les lieux, reconnaît l'une d'entre elles, devenue prostituée à Bratislava Mais ce qui paraît une affaire banale est en réalité le point de départ d'une enquête qui va mener Jana dans les méandres terrifiants du tra
fic d'êtres humains, aux quatre coins de l'Europe de Kiev à Strasbourg en passant par Nice et Vienne à la recherche d'un tueur impitoyable, lui-même déterminé à retrouver une jeune et belle russe qu'il veut éliminer. "Les jeunes filles et la mort" est le premier volume de la série des investigations du commandant Jana Matinova, qui plonge avec talent des personnages d'une rare humanité dans des enquêtes policières contemporaines à l'atmosphère tourmentée.
Mon avis :
« Il est eux et ils sont lui, peu importent les noms. »
Il s’appelle Koba, il hante ce livre comme un maléfique personnage Insaisissable, mystérieux, fuyant, il échappe à toutes lois rationnelles et n’est jamais là où on l’attend
Pénétrant dans l’esprit de ceux qu’il met sous sa coupe ou les avilissant pour obtenir ce qu’il veut. Homme, femme ? Ange, démon ? Manipulateur ? On ne sait rien et tout au long des pages qui se succèdent, on se demande qui il est, n’arrivant pas à le cerner
Il nous faudra partir à la suite de Jana, en Slovaquie, son pays, puis à Strasbourg et Nice pour essayer de démêler l’écheveau qui se forme sous nos yeux.
Jana est mariée à un artiste mais ceux-ci ne font pas bon ménage avec le régime communiste. Son couple souffre, la fille qu’elle aura avec son mari ne suffira pas à apporter la sérénité à ses deux amoureux. C’est un couple improbable dans un pays de l’Est : une policière et un acteur ! Des retours en arrière dans différents chapitres nous permettront de voir comment leur union a évolué et nous donneront, par la même occasion, une vision de la vie, sous un régime communiste, dans un pays de l’Est. Jana et Dano, son époux, pourront-ils s’en sortir, vivre sereinement, sans transmettre de tensions à leur fille ? Comment arriveront-ils à la protéger ?
Le passé, que nous découvrons par bribes, tout au long du livre, va finir par rejoindre le présent, pas toujours d’une façon douce et agréable mais Jana n’aura pas le choix …
Jana, commandant qui mène l’enquête, s’étoffe au fil du roman, devient plus humaine, moins froide, moins distante et de ce fait plus proche du lecteur. C’est une femme droite, mais qui lutte perpétuellement contre ses démons, les silences qu’elle impose mais aussi qu’elle s’impose, quitte à subir des conséquences terribles … On pourrait presqu’imaginer que c’est une femme qui ne sait pas (plus ?) dire « je t’aime », que ce soit à sa fille, son mari, ses amis … tant elle est prise par sa fonction ….
Ses « collègues » les plus proches, son chef, Trokan, qui supporte avec humour une épouse très désagréable et qui a, avec Jana, une relation très particulière ; Seges, un adjoint pas très dégourdi (ouf, on ne le verra pas pendant tout le roman !!!) sont particulièrement bien « campés » et apportent un peu de fantaisie dans une rigueur qui colle aux pages.
Rigueur ou sécheresse qui s’effacent petit à petit tant Jana, en menant son enquête, va aussi à la rencontre d’elle-même, de sa fille, de sa petite fille, se son passé, de sa vie … Et personne ne sort indemne de ce type de rendez-vous ….
A part le « Qu’elle idiote » page 26, qui m’a fait bondir, j’ai trouvé la traduction de qualité et donc l’écriture de Michael Genelin bien adaptée au genre policier.
Le style « glisse « tout seul, c’est assez dépouillé mais tout à fait rythmé correctement entre les passages descriptifs, les dialogues et le reste.
Il y a forcément quelques petits défauts, des relations qu’on souhaiterait plus « creusées », plus « décortiquées », une fin peut-être un peu trop condensée. Mais l’ensemble reste un roman d’excellente facture qui plus est permettant de mieux cerner les relations entre les différents milieux lorsqu’un gouvernement choisit d’avoir la main mise sur ses citoyens et de tout gérer comme il l’entend.
Je rappelle que l’auteur est américain et on peut se poser la question de savoir comment il s’est documenté pour retranscrire aussi bien ce que paraissent avoir été les relations dans les pays de l’Est à une certaine époque, heureusement révolue …. pour certains ….
Pénétrant dans l’esprit de ceux qu’il met sous sa coupe ou les avilissant pour obtenir ce qu’il veut. Homme, femme ? Ange, démon ? Manipulateur ? On ne sait rien et tout au long des pages qui se succèdent, on se demande qui il est, n’arrivant pas à le cerner
Il nous faudra partir à la suite de Jana, en Slovaquie, son pays, puis à Strasbourg et Nice pour essayer de démêler l’écheveau qui se forme sous nos yeux.
Jana est mariée à un artiste mais ceux-ci ne font pas bon ménage avec le régime communiste. Son couple souffre, la fille qu’elle aura avec son mari ne suffira pas à apporter la sérénité à ses deux amoureux. C’est un couple improbable dans un pays de l’Est : une policière et un acteur ! Des retours en arrière dans différents chapitres nous permettront de voir comment leur union a évolué et nous donneront, par la même occasion, une vision de la vie, sous un régime communiste, dans un pays de l’Est. Jana et Dano, son époux, pourront-ils s’en sortir, vivre sereinement, sans transmettre de tensions à leur fille ? Comment arriveront-ils à la protéger ?
Le passé, que nous découvrons par bribes, tout au long du livre, va finir par rejoindre le présent, pas toujours d’une façon douce et agréable mais Jana n’aura pas le choix …
Jana, commandant qui mène l’enquête, s’étoffe au fil du roman, devient plus humaine, moins froide, moins distante et de ce fait plus proche du lecteur. C’est une femme droite, mais qui lutte perpétuellement contre ses démons, les silences qu’elle impose mais aussi qu’elle s’impose, quitte à subir des conséquences terribles … On pourrait presqu’imaginer que c’est une femme qui ne sait pas (plus ?) dire « je t’aime », que ce soit à sa fille, son mari, ses amis … tant elle est prise par sa fonction ….
Ses « collègues » les plus proches, son chef, Trokan, qui supporte avec humour une épouse très désagréable et qui a, avec Jana, une relation très particulière ; Seges, un adjoint pas très dégourdi (ouf, on ne le verra pas pendant tout le roman !!!) sont particulièrement bien « campés » et apportent un peu de fantaisie dans une rigueur qui colle aux pages.
Rigueur ou sécheresse qui s’effacent petit à petit tant Jana, en menant son enquête, va aussi à la rencontre d’elle-même, de sa fille, de sa petite fille, se son passé, de sa vie … Et personne ne sort indemne de ce type de rendez-vous ….
A part le « Qu’elle idiote » page 26, qui m’a fait bondir, j’ai trouvé la traduction de qualité et donc l’écriture de Michael Genelin bien adaptée au genre policier.
Le style « glisse « tout seul, c’est assez dépouillé mais tout à fait rythmé correctement entre les passages descriptifs, les dialogues et le reste.
Il y a forcément quelques petits défauts, des relations qu’on souhaiterait plus « creusées », plus « décortiquées », une fin peut-être un peu trop condensée. Mais l’ensemble reste un roman d’excellente facture qui plus est permettant de mieux cerner les relations entre les différents milieux lorsqu’un gouvernement choisit d’avoir la main mise sur ses citoyens et de tout gérer comme il l’entend.
Je rappelle que l’auteur est américain et on peut se poser la question de savoir comment il s’est documenté pour retranscrire aussi bien ce que paraissent avoir été les relations dans les pays de l’Est à une certaine époque, heureusement révolue …. pour certains ….
Cassiopée- Admin
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Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Genelin, Michael] Les jeunes filles et la mort
Merci pour cette critique, ça me tente bien.
Invité- Invité
Re: [Genelin, Michael] Les jeunes filles et la mort
Dès le début j’ai été embarquée dans le texte, et le style de Michael Genelin n’y est pas pour rien. L’écriture est entrainante, fluide, bref très agréable. Bien que traitant d’un sujet difficile et complexe, ce livre reste facile à lire, d’autant que l’auteur distille des pointes d’humour, notamment avec le personnage de Trokan (supérieur de l’enquêtrice). Ne vous fiez d’ailleurs pas aux premières pages du livre, elles annoncent à tort un roman banal et une intrigue classique mais plus on avance, et plus on oublie le lien avec la mort des prostituées, qui devient finalement un simple prétexte à des révélations sur un trafic beaucoup plus important mêlant certains dirigeants.
L’auteur inscrit son roman dans un contexte particulier : la période communiste et son l’idéologie totalitaire de l’Europe de l’Est (on ressent la pression politique avec la présence de la police secrète et la corruption est omniprésente). On apprend ainsi beaucoup de choses sur le passé de la Slovaquie. Il utilise ce passé historique pour justifier et donner du poids à son récit, d’autant qu’il alterne deux histoires : par flash-back l’histoire personnelle de Jana Matinova (femme policière slovaque qui n’a plus de contact avec sa fille) et l’enquête présente qu’elle mène en Europe (le meurtre de prostituées).
Il y a beaucoup de personnages qui interviennent dans l’histoire, sans pour autant être confus. Concernant la protagoniste, j’ai eu du mal à me prendre d’affection pour elle. Jana apparait très froide, limite antipathique. Elle me semblait un peu sans cœur et puis finalement, avec son histoire personnelle que l’on découvre parallèlement à l’enquête, j’ai appris à m’attacher et j’ai fini par être captivée : c’est une femme intelligente, une enquêtrice compétente, qui a beaucoup souffert. Elle ne fait pas partie de mes enquêtrices préférées mais j’aurai tout de même beaucoup de plaisir à la retrouver dans une prochaine aventure, car je sais que trois autres romans devraient suivre celui-ci dont La mort est mon amie (publication prévue pour janvier 2012).
Pour conclure, je dirai que Les jeunes filles et la mort est pour ma part un brin trop dispersé et confus dans certaines révélations mais reste néanmoins une intrigue policière crédible du début à la fin. C’est une enquête sans temps-morts qui promène le lecteur au fil de l’investigation à travers l’Europe et surtout la France que l’on découvre de façon originale à travers les yeux d’une slovaque et sous la plume d’un américain.
L’auteur inscrit son roman dans un contexte particulier : la période communiste et son l’idéologie totalitaire de l’Europe de l’Est (on ressent la pression politique avec la présence de la police secrète et la corruption est omniprésente). On apprend ainsi beaucoup de choses sur le passé de la Slovaquie. Il utilise ce passé historique pour justifier et donner du poids à son récit, d’autant qu’il alterne deux histoires : par flash-back l’histoire personnelle de Jana Matinova (femme policière slovaque qui n’a plus de contact avec sa fille) et l’enquête présente qu’elle mène en Europe (le meurtre de prostituées).
Il y a beaucoup de personnages qui interviennent dans l’histoire, sans pour autant être confus. Concernant la protagoniste, j’ai eu du mal à me prendre d’affection pour elle. Jana apparait très froide, limite antipathique. Elle me semblait un peu sans cœur et puis finalement, avec son histoire personnelle que l’on découvre parallèlement à l’enquête, j’ai appris à m’attacher et j’ai fini par être captivée : c’est une femme intelligente, une enquêtrice compétente, qui a beaucoup souffert. Elle ne fait pas partie de mes enquêtrices préférées mais j’aurai tout de même beaucoup de plaisir à la retrouver dans une prochaine aventure, car je sais que trois autres romans devraient suivre celui-ci dont La mort est mon amie (publication prévue pour janvier 2012).
Pour conclure, je dirai que Les jeunes filles et la mort est pour ma part un brin trop dispersé et confus dans certaines révélations mais reste néanmoins une intrigue policière crédible du début à la fin. C’est une enquête sans temps-morts qui promène le lecteur au fil de l’investigation à travers l’Europe et surtout la France que l’on découvre de façon originale à travers les yeux d’une slovaque et sous la plume d’un américain.
Invité- Invité
Re: [Genelin, Michael] Les jeunes filles et la mort
Tu peux voter Stéphanie? Merci!!!
Cassiopée- Admin
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Re: [Genelin, Michael] Les jeunes filles et la mort
Cassiopée a écrit:Tu peux voter Stéphanie? Merci!!!
ouic c'est vrai ! je m'en occupe tout de suite
Invité- Invité
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