[Zola, Emile] La faute de l'abbé Mouret

Résumé:

« Ce fut ainsi qu'Albine et Serge marchèrent dans le soleil, pour la première fois. Le couple laissait une bonne odeur derrière lui. Il donnait un frisson au sentier, tandis que le soleil déroulait un tapis d'or sous ses pas. Il avançait, pareil à un ravissement, entre les grands buissons fleuris, si désirable, que les allées écartées, au loin, l'appelaient, le saluaient d'un murmure d'admiration, comme les foules saluent les rois longtemps attendus. Ce n'était qu'un être, souverainement beau. La peau blanche d'Albine n'était que la blancheur de la peau brune de Serge. Ils passaient lentement, vêtus de soleil ; ils étaient le soleil lui-même. Les fleurs, penchées, les adoraient. »

Mon avis:

J'ai apprécié ce roman, comme tous les autres de cet auteur. En effet, j'aime les longues descriptions précises qui permettent de visualiser avec précision les lieux où se déroulent le roman. Il m'a fait penser à Thérèse Raquin, où, là aussi, la chambre devient l'enfer des deux amants, et où il y a plusieurs interprétations possibles: soit scientifique, qui nie toute magie dans le jardin, ou fantastique, qui approuve l'existence de la magie dans le jardin. J'ai d'autant plus apprécié l'opposition entre Albine et Serge, car Albine est athée et Serge est prêtre dans le village proche du Paradou (nom du domaine où les amants se sont connus, avec un mélange de "Paradis" et de l'adjectif qualificatif "doux", pour montrer la douceur du lieu). Même si il n'y a pas de surprise dans l'intrigue du roman, il est bien écrit et j'ai pris du plaisir à le lire.

je ne connais pas ce texte de Zola, c'est vrai que c'est un style que l'on ne voit plus beaucoup aujourd'hui, notamment dans les descriptions...
merci Dada

Pinky a écrit:je ne connais pas ce texte de Zola, c'est vrai que c'est un style que l'on ne voit plus beaucoup aujourd'hui, notamment dans les descriptions...
merci Dada

C'est vrai, et je suis la seule de mes amies à aimer cet auteur, toutes n'aiment pas les descriptions omniprésentes dans ce genre de livre. (Je me prépare à en lire, je sens que je vais en manger l'année prochaine, vu que je vais en L...)

en partie, mais c'est génial de s'intéresser à ces auteurs classiques... il y a toujours à apprendre

dada780,
à l'adolescence, je les ai tous lus. J'adorais Zola.
Son style me plaisait énormément. Et j'aimais découvrir l'époque du second Empire à travers ses personnages.
Il faudrait que j'en relise un maintenant, pour voir si le charme opère toujours.

La Faute de l'Abbé Mouret est un roman assez particulier si on le compare aux autres Rougon-Macquart. J'ai trouvé que c'était le plus descriptif de tous et ce n'est pas forcément ce que je préfère.
J'ai fait une overdose de description de la foi de Serge dans la première moitié (surtout que la foi religieuse n'est pas un sujet auquel je suis sensible) et une overdose de description du Paradou dans la seconde moitié.
Malgré cela, j'ai aimé car c'est un roman abouti et riche en émotions. J'ai sauté des lignes et parfois des pages de description pour ne pas trop m'en lasser mais j'en garde un bon souvenir quand même : les personnages sont comme toujours très attachants et on partage vraiment les événements de leur vie, on se sent proche, ça compte !

Je viens de le terminer : impression mitigée.
J'aime bien les livres de Zola et celui-ci ne figure pas parmi ceux que j'ai préférés.
Déjà parce que la faute de l'Abbé Mouret, on se doute de ce que cela va être hein, et que c'est long à arriver dans le livre ! Descriptions interminables, les états d'âme de Serge qui n'en finissent pas, j'ai sauté (ou lu en diagonale) pas mal de pages.

C'est d'autant plus dommage que le livre reste intéressant.
A lire, donc, à condition de sauter la deuxième partie ou d'aimer les longues descriptions.

Habituée des longues descriptions dans les classiques ( merci Balzac ) , du coup cette lecture n'a pas été aussi difficile que je ne le craignais à la lecture de certaines critiques.
Ce Zola est " à part " dans sa bibliographie. Grâce au passage du Paradou, des amours de Serge et Albine, on se retrouve dans une bulle merveilleuse, hors du temps; pleine de charme et de mystère au sein de la Nature. Un portrait du Paradis. Qu'est ce que j'ai aimé ce passage au Paradou !
L'avant et l'après " Paradou " par contre ( Partie 1 et 3 ) par contre là on y retrouve bien l'ambiance sombre de Zola avec un frère Archangias très malsain, une bonniche au caractère de bouledogue mais pas si méchante que ça dans le fond, la soeur de Serge ( Désirée ) est une bulle d'air frais dans cet univers aride avec toute sa troupe d'animaux de la ferme. Aussi bien la nature des Artaud correspond à la nature des humains qui y vivent et inversement. Abrupte, rude , déserte, aride surtout. Très loin de l'image du beau Paradou et de la belle Albine.
Notre cher curé a fini, par contre, à m'énerver à la fin du livre dans son inconstance . Ce qui entraînera la précipitation du récit jusqu'à son dénouement final. Dommage car j'appréciais bien le personnage mais à la fin j'ai fini par le trouver égoïste et hypocrite envers lui même.
Néanmoins ce fut une très belle lecture et je voterais : beaucoup apprécié.