[Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
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[Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
Le Fils de Jean-Jacques
Auteur : Isabelle Marsay
Edition : Ginkgo
Nombres de pages : 222
ISBN : 9782846792028
Quatrième de couverture :
Novembre 1746. Une sage-femme dépose à l'hospice des Enfants-Trouvés un nouveau-né âgé de deux jours. Il est le fils d'un certain Jean-Jacques qui s'apprête à conquérir Paris. L'abandon d'enfant est, à cette époque, une pratique relativement courante et ledit Jean-Jacques abandonnera successivement quatre autres nourrissons. Pourtant, son fils aîné, Baptiste, restera sa mauvaise conscience. Au soir de sa vie, il tentera en vain d'en retrouver la trace grâce à une carte à jouer déposée dans ses langes….
En imaginant la vie du seul enfant que Rousseau aurait pu retrouver, Isabelle Marsay croise les destins du père et du fils, donnant à voir le quotidien d'une époque paradoxale : siècle des Lumières, ultimes heures de la féodalité, décor naturel d'une histoire presque authentique : celle d'un homme qui abandonne ses enfants puis écrit des traités d'éducation qui feront date jusqu'à nos jours.
Interrogeant la conscience et les contradictions de Rousseau, dont la faute sera révélée au grand jour par Voltaire, Isabelle Marsay nous offre un roman surprenant, avec des personnages hauts en couleurs, de l'amour, de la haine, de la cupidité et de la générosité, sous-tendu par cette question : comment le pédagogue de L'Emile a-t-il pu abandonner cinq enfants ? Faut-il condamner notre philosophe, le plaindre ou s'abstenir de le juger ?
Mon appréciation :
J’attendais beaucoup de ce livre. Ce qui m’a plu dans le résumé est l’inventivité de l’auteur quant à imaginer la vie d’un des enfants de Rousseau au XVIIIème siècle. Je trouvais à la fois le projet grandiose et inaccessible. Et bien, je n’ai pas été déçue. C’est la première fois que je lis une œuvre d’Isabelle Marsay, je ne pourrai la juger que sur celle-ci. L’approche historique est savamment disséminée dans l’œuvre et est judicieusement placée en parallèle du récit de la vie de Baptiste.
Je découvre aussi un aspect de Rousseau que je ne connaissais pas. Je savais qu’il ne s’était pas marié par conviction mais je n’étais jamais allée aussi loin dans l’intime du philosophe. Finalement, Rousseau est comme tout un chacun, il se cherche, s’examine et vit avec ses propres tourments. Lu sous cet aspect, je le trouve beaucoup plus accessible.
J’ai lu le roman très vite (moins d’un jour) et j’ai beaucoup apprécié sa lisibilité. J’ai particulièrement apprécié la structure du roman : à chaque début de chapitre, un extrait des écrits de Rousseau (L’Emile, Les Confessions ou encore Les Rêveries du promeneur solitaire), l'idéal du philosophe en somme et ensuite le chapitre romancé : la réalité. Deux états qui se confrontent en permanence dans le livre et qui montre, je pense, toute la contradiction, non pas d’un être humain mais de l’humanité entière.
Un petit bémol tout de même (il faut bien qu’il y en ait un), j’aurai aimé encore plus de référence et de développement sur le contexte historique (mais peut-être est-ce trop ?).
De toutes les manières, ce fut un bon moment de lecture.
Et pour répondre à la romancière, bien loin de moi l’idée de me permettre de juger un tel homme.
Merci à Partage Lecture et aux Editions Ginkgo de m’avoir permis de participer à cette lecture.
Auteur : Isabelle Marsay
Edition : Ginkgo
Nombres de pages : 222
ISBN : 9782846792028
Quatrième de couverture :
Novembre 1746. Une sage-femme dépose à l'hospice des Enfants-Trouvés un nouveau-né âgé de deux jours. Il est le fils d'un certain Jean-Jacques qui s'apprête à conquérir Paris. L'abandon d'enfant est, à cette époque, une pratique relativement courante et ledit Jean-Jacques abandonnera successivement quatre autres nourrissons. Pourtant, son fils aîné, Baptiste, restera sa mauvaise conscience. Au soir de sa vie, il tentera en vain d'en retrouver la trace grâce à une carte à jouer déposée dans ses langes….
En imaginant la vie du seul enfant que Rousseau aurait pu retrouver, Isabelle Marsay croise les destins du père et du fils, donnant à voir le quotidien d'une époque paradoxale : siècle des Lumières, ultimes heures de la féodalité, décor naturel d'une histoire presque authentique : celle d'un homme qui abandonne ses enfants puis écrit des traités d'éducation qui feront date jusqu'à nos jours.
Interrogeant la conscience et les contradictions de Rousseau, dont la faute sera révélée au grand jour par Voltaire, Isabelle Marsay nous offre un roman surprenant, avec des personnages hauts en couleurs, de l'amour, de la haine, de la cupidité et de la générosité, sous-tendu par cette question : comment le pédagogue de L'Emile a-t-il pu abandonner cinq enfants ? Faut-il condamner notre philosophe, le plaindre ou s'abstenir de le juger ?
Mon appréciation :
J’attendais beaucoup de ce livre. Ce qui m’a plu dans le résumé est l’inventivité de l’auteur quant à imaginer la vie d’un des enfants de Rousseau au XVIIIème siècle. Je trouvais à la fois le projet grandiose et inaccessible. Et bien, je n’ai pas été déçue. C’est la première fois que je lis une œuvre d’Isabelle Marsay, je ne pourrai la juger que sur celle-ci. L’approche historique est savamment disséminée dans l’œuvre et est judicieusement placée en parallèle du récit de la vie de Baptiste.
Je découvre aussi un aspect de Rousseau que je ne connaissais pas. Je savais qu’il ne s’était pas marié par conviction mais je n’étais jamais allée aussi loin dans l’intime du philosophe. Finalement, Rousseau est comme tout un chacun, il se cherche, s’examine et vit avec ses propres tourments. Lu sous cet aspect, je le trouve beaucoup plus accessible.
J’ai lu le roman très vite (moins d’un jour) et j’ai beaucoup apprécié sa lisibilité. J’ai particulièrement apprécié la structure du roman : à chaque début de chapitre, un extrait des écrits de Rousseau (L’Emile, Les Confessions ou encore Les Rêveries du promeneur solitaire), l'idéal du philosophe en somme et ensuite le chapitre romancé : la réalité. Deux états qui se confrontent en permanence dans le livre et qui montre, je pense, toute la contradiction, non pas d’un être humain mais de l’humanité entière.
Un petit bémol tout de même (il faut bien qu’il y en ait un), j’aurai aimé encore plus de référence et de développement sur le contexte historique (mais peut-être est-ce trop ?).
De toutes les manières, ce fut un bon moment de lecture.
Et pour répondre à la romancière, bien loin de moi l’idée de me permettre de juger un tel homme.
Merci à Partage Lecture et aux Editions Ginkgo de m’avoir permis de participer à cette lecture.
Invité- Invité
Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
Très belle critique Mevlana je me languis de le lire
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
Merci pour cette belle critique, Mevlânâ.
Ce livre n'est pas encore disponible à la bibliothèque, mais il devrait l'être dans les mois à venir.
Je le lirai dès que ce sera possible.
Ce livre n'est pas encore disponible à la bibliothèque, mais il devrait l'être dans les mois à venir.
Je le lirai dès que ce sera possible.
Invité- Invité
Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
C’est un roman qui se lit rapidement et ce « malgré » la référence philosophique qu’est Jean Jacques Rousseau.
Ce n’est pas un livre sur lui, mais sur la vie qu’aurai pu avoir l’un de ses enfants. Mais, pourtant, avec ces chapitres entrecoupés de ses écrits (qui nous situent bien l’état d’esprit du philosophe) son ombre plane continuellement sur le roman.
Isabelle Marsay ne porte aucun jugement, elle nous invite à avoir notre propre opinion.
Sans vouloir le juger, d’après ce roman, il parait être tout simplement profondément égoïste, ne se rappelant l’existence de ses enfants (ou plutôt d’un seul, l’ainé) que sur ce qu’il croit être son lit de mort … pour l’oublier dès qu’il va mieux.
Peut-on donner foi à des théories basées non pas sur la réalité, mais sur des suppositions ne prenant jamais en compte les sentiments humains et, ici, en l’occurrence, l’amour maternel et paternel, totalement ignoré de M. Rousseau.
Je suis restée, donc, obnubilée par ces abandons, qui même s’ils étaient courant à son époque, n’en demeurait pas moins scandaleux et même impardonnable pour un homme qui se prévaut de donner des leçons aux autres. Il n’ignorait pas le sort qui leurs étaient réservé. Mais l’amour maternel étaient peut être l’exclusivité de personnes sans culture, des ignorants se laissant gouverner par leurs instincts primitifs …
Malgré le fait que Jean-Jacques Rousseau soit une référence philosophique, dans sa vie privée il ne prend que les bons côtés de son utopie : ses droits, et laisse les devoirs aux autres.
Il m’a fait penser à d’autres philosophes contemporains donneurs de leçon : de la théorie et surtout pas de pratique !
Sur l’histoire en elle-même, je l’aurai aimé plus « dense », plus romancée, j’ai eu l’impression de juste effleurer la vie des protagonistes. Mais peut être étais-ce le moyen détourné de l’auteure pour nous parler de cet épisode peu glorieux de la vie de ce célèbre écrivain … Si c’est le cas, le but est atteint ! Si mes études ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable de Jean-Jacques Rousseau (oui, je sais c’est bien loin tout ça), ce roman aura eu le mérite de me le faire garder en mémoire !
Ce grand homme, un peu inaccessible pour moi, est redescendu (avec fracas) de son piédestal !
Ce livre est à mon avis plus un livre de réflexion, qu’un roman de divertissement, il peut être sujet à maintes discussions et débats, je ne connais pas les autres romans de cet auteure, mais celui-ci me donne envie de continuer mon aventure littéraire avec elle !
Une découverte que je dois à Partage lecture et aux Editions Ginkgo, merci !
Ce n’est pas un livre sur lui, mais sur la vie qu’aurai pu avoir l’un de ses enfants. Mais, pourtant, avec ces chapitres entrecoupés de ses écrits (qui nous situent bien l’état d’esprit du philosophe) son ombre plane continuellement sur le roman.
Isabelle Marsay ne porte aucun jugement, elle nous invite à avoir notre propre opinion.
Sans vouloir le juger, d’après ce roman, il parait être tout simplement profondément égoïste, ne se rappelant l’existence de ses enfants (ou plutôt d’un seul, l’ainé) que sur ce qu’il croit être son lit de mort … pour l’oublier dès qu’il va mieux.
Peut-on donner foi à des théories basées non pas sur la réalité, mais sur des suppositions ne prenant jamais en compte les sentiments humains et, ici, en l’occurrence, l’amour maternel et paternel, totalement ignoré de M. Rousseau.
Je suis restée, donc, obnubilée par ces abandons, qui même s’ils étaient courant à son époque, n’en demeurait pas moins scandaleux et même impardonnable pour un homme qui se prévaut de donner des leçons aux autres. Il n’ignorait pas le sort qui leurs étaient réservé. Mais l’amour maternel étaient peut être l’exclusivité de personnes sans culture, des ignorants se laissant gouverner par leurs instincts primitifs …
Malgré le fait que Jean-Jacques Rousseau soit une référence philosophique, dans sa vie privée il ne prend que les bons côtés de son utopie : ses droits, et laisse les devoirs aux autres.
Il m’a fait penser à d’autres philosophes contemporains donneurs de leçon : de la théorie et surtout pas de pratique !
Sur l’histoire en elle-même, je l’aurai aimé plus « dense », plus romancée, j’ai eu l’impression de juste effleurer la vie des protagonistes. Mais peut être étais-ce le moyen détourné de l’auteure pour nous parler de cet épisode peu glorieux de la vie de ce célèbre écrivain … Si c’est le cas, le but est atteint ! Si mes études ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable de Jean-Jacques Rousseau (oui, je sais c’est bien loin tout ça), ce roman aura eu le mérite de me le faire garder en mémoire !
Ce grand homme, un peu inaccessible pour moi, est redescendu (avec fracas) de son piédestal !
Ce livre est à mon avis plus un livre de réflexion, qu’un roman de divertissement, il peut être sujet à maintes discussions et débats, je ne connais pas les autres romans de cet auteure, mais celui-ci me donne envie de continuer mon aventure littéraire avec elle !
Une découverte que je dois à Partage lecture et aux Editions Ginkgo, merci !
Dernière édition par marie do le Sam 7 Juil 2012 - 20:30, édité 1 fois
marie do- Grand sage du forum
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Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
Merci Marie Do pour cette critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
Dans Le Fils de Jean-Jacques, l’auteur, Isabelle Marsay, a choisi de faire vivre Baptiste, le premier enfant abandonné par Jean-Jacques Rousseau qui en a abandonné cinq au total.
Dans les premiers chapitres, elle nous décrit de façon précise les conditions de vie terribles de ces enfants abandonnés. Cette partie de l’histoire que je ne connaissais pas m’a beaucoup touchée. Apprendre le destin de ces enfants qui pour la plupart ne survivaient pas donne un triste aperçu d’une terrible page de l’histoire. Et pour ceux qui survivaient, le destin n’était pas bien meilleur… Le nombre d’enfants abandonnés était tel qu’on pensait les envoyer en Louisiane pour en faire de la main d’œuvre pas chère !!!
Isabelle Marsay imagine, à partir de ces faits, le destin de Baptiste. Elle écrit pour lui une vie bien meilleure que celle de la majorité des enfants abandonnés. En effet, dans sa version, Baptiste, après avoir failli mourir à cause d’une nourrice peu consciencieuse, est accueilli par Jeanne et son mari. Après la mort de ce dernier, Jeanne épouse un guérisseur qui va apprendre à Baptiste l’art de soigner. Les personnages de Baptiste et du guérisseur sont des personnages très attachants et leur relation père/fils est vraiment touchante.
En parallèle, l’auteur insère des passages de la correspondance de Rousseau dans laquelle il révèle ses regrets pour l’abandon de ces enfants et des extraits de l’Emile, dans lesquels Rousseau parle de l’éducation des enfants.
Tout le long de son livre l’auteur reste neutre, sans jamais juger Rousseau, ce qui, à mon avis, est plus difficile quand on est lecteur…
Ce roman, qui n’en est pas tout à fait un, a été une agréable découverte pour moi. Je remercie le forum Partage Lecture et les éditions Ginkgo.
Dans les premiers chapitres, elle nous décrit de façon précise les conditions de vie terribles de ces enfants abandonnés. Cette partie de l’histoire que je ne connaissais pas m’a beaucoup touchée. Apprendre le destin de ces enfants qui pour la plupart ne survivaient pas donne un triste aperçu d’une terrible page de l’histoire. Et pour ceux qui survivaient, le destin n’était pas bien meilleur… Le nombre d’enfants abandonnés était tel qu’on pensait les envoyer en Louisiane pour en faire de la main d’œuvre pas chère !!!
Isabelle Marsay imagine, à partir de ces faits, le destin de Baptiste. Elle écrit pour lui une vie bien meilleure que celle de la majorité des enfants abandonnés. En effet, dans sa version, Baptiste, après avoir failli mourir à cause d’une nourrice peu consciencieuse, est accueilli par Jeanne et son mari. Après la mort de ce dernier, Jeanne épouse un guérisseur qui va apprendre à Baptiste l’art de soigner. Les personnages de Baptiste et du guérisseur sont des personnages très attachants et leur relation père/fils est vraiment touchante.
En parallèle, l’auteur insère des passages de la correspondance de Rousseau dans laquelle il révèle ses regrets pour l’abandon de ces enfants et des extraits de l’Emile, dans lesquels Rousseau parle de l’éducation des enfants.
Tout le long de son livre l’auteur reste neutre, sans jamais juger Rousseau, ce qui, à mon avis, est plus difficile quand on est lecteur…
Ce roman, qui n’en est pas tout à fait un, a été une agréable découverte pour moi. Je remercie le forum Partage Lecture et les éditions Ginkgo.
Dernière édition par yaki le Mar 10 Juil 2012 - 15:31, édité 1 fois
yaki- Grand sage du forum
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Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
merci Yaki pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
Je commencerai par remercier les Editions Gingko et toute l'équipe du partenariat de PartageLecture sans qui je n'aurais connu l'auteure et son livre
Le roman commence par une lettre de Jean-Jacques Rousseau à Suzanne Dupin de Francueil avouant l’abandon de ses cinq enfants, expliquant qu’il vaut mieux qu’ils soient orphelins que d’avoir pour père un fripon..Déjà il dévoile ses raisons mais surtout il se cherche des excuses, car si chaque famille misérable abandonnait ses enfants… Cet homme n’était pas sans ignorer le destin des enfants abandonnés, cependant ce monsieur n’est pas un imbécile, non c’est un philosophe qui traitait de l’éducation dans « L’Emile « ce qui me fait bondir de fureur. Mais revenons à Baptiste, le premier né de Rousseau ou plutôt son histoire fictive telle que la raconte l’auteure. Un destin mouvementé pour l’enfant arraché à sa mère Thérèse Levasseur, va de l’Assistance Publique, à une nourrice dont l’aide financière va prodiguer de quoi manger à ses propres enfants. Je n’en dirai pas plus sur le destin de Baptiste mais on peut se demander ce que fut sa vie dans la réalité. Parlant du livre, je trouve que l’auteure a très bien su intégrer entre les chapitres, des écrits de Jean-Jacques Rousseau sur les devoirs qui incombent aux parents ,hum…. elle met en évidence la lâcheté de Rousseau. Evidement n’oublions pas que nous sommes au XlXème siècle, celui des Lumières et que l’abandon de bébés à leur destin funeste était chose courante. Sur fond historique tel le pamphlet anonyme mais qui s’est avéré écrit par Voltaire, attaquant Rousseau au nom de la moral en révélant le secret du père indigne. Pour terminer je me pose une question, comment auraient pu vivre les enfants de Rousseau, en supposant qu’ils aient survécus ? En fin de vie, le philosophe a écrit une dernière lettre à Madame de Francueil dans laquelle remords, regrets, contradictions sonnent faux….. Maintenant faut-il porter un jugement sur cet homme qui n’a eu aucun scrupule à rejeter les cinq enfants que lui donna la femme qui partagea sa vie jusqu’à la fin ? A chacun de voir selon son ressenti, mais il est certain que ce roman ne se laissera pas oublier.
Le roman commence par une lettre de Jean-Jacques Rousseau à Suzanne Dupin de Francueil avouant l’abandon de ses cinq enfants, expliquant qu’il vaut mieux qu’ils soient orphelins que d’avoir pour père un fripon..Déjà il dévoile ses raisons mais surtout il se cherche des excuses, car si chaque famille misérable abandonnait ses enfants… Cet homme n’était pas sans ignorer le destin des enfants abandonnés, cependant ce monsieur n’est pas un imbécile, non c’est un philosophe qui traitait de l’éducation dans « L’Emile « ce qui me fait bondir de fureur. Mais revenons à Baptiste, le premier né de Rousseau ou plutôt son histoire fictive telle que la raconte l’auteure. Un destin mouvementé pour l’enfant arraché à sa mère Thérèse Levasseur, va de l’Assistance Publique, à une nourrice dont l’aide financière va prodiguer de quoi manger à ses propres enfants. Je n’en dirai pas plus sur le destin de Baptiste mais on peut se demander ce que fut sa vie dans la réalité. Parlant du livre, je trouve que l’auteure a très bien su intégrer entre les chapitres, des écrits de Jean-Jacques Rousseau sur les devoirs qui incombent aux parents ,hum…. elle met en évidence la lâcheté de Rousseau. Evidement n’oublions pas que nous sommes au XlXème siècle, celui des Lumières et que l’abandon de bébés à leur destin funeste était chose courante. Sur fond historique tel le pamphlet anonyme mais qui s’est avéré écrit par Voltaire, attaquant Rousseau au nom de la moral en révélant le secret du père indigne. Pour terminer je me pose une question, comment auraient pu vivre les enfants de Rousseau, en supposant qu’ils aient survécus ? En fin de vie, le philosophe a écrit une dernière lettre à Madame de Francueil dans laquelle remords, regrets, contradictions sonnent faux….. Maintenant faut-il porter un jugement sur cet homme qui n’a eu aucun scrupule à rejeter les cinq enfants que lui donna la femme qui partagea sa vie jusqu’à la fin ? A chacun de voir selon son ressenti, mais il est certain que ce roman ne se laissera pas oublier.
Dernière édition par lalyre le Mar 10 Juil 2012 - 19:47, édité 1 fois
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
Belle critique, lalyre. Merci.
Invité- Invité
Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
Tout d'abord, un grand merci aux Éditions Gingko et Partage Lecture pour cette belle découverte.
Novembre 1746. Une sage-femme vient déposer à l'hôpital des enfants trouvés, un nourrisson prénommé Baptiste , l'aîné de cinq enfants que Jean-Jacques Rousseau abandonnera à la naissance.
En ces temps-ci, il est courant d'abandonner son enfant, un grand nombre de familles vivants dans la misère n'ont pas d'autres solutions, et, laissent leur nouveau-né à l'hospice. Un endroit qui s'avère être un immense mouroir. Faute de soins, ces bébés ne résistent pas et succombent à diverses maladies.
Certains sont remis aux bons soins (si je puis dire) de nourrices, qui, moyennant une petite pension, les prennent en charge. Délaissés, remisés dans un coin, bien souvent martyrisés, ces bébés sont voués à une mort certaine.
Tout en se référant sur des faits historiques, l'auteur, imagine un autre destin en ce qui concerne le fils de Jean-Jacques.
Sauvé des griffes de Marion, sa nourrice et de ses enfants dont il est devenu le souffre-douleurs, Baptiste va être élevé par la douce Jeanne et, ainsi, vivre dans un foyer chaleureux. Mais son destin "d'enfant trouvé" va le rattraper quant il devra servir le Roi et devenir soldat à la place d'un autre...
Parallèlement à cette histoire, Isabelle Marsay, laisse place (en début de chapitres) à la conscience de Jean-Jacques Rousseau, ou peut-être, se justifie t-il tout simplement face aux accusations de Volaire!!
L'auteur nous amène à réfléchir sur l’ambiguïté du personnage qui est Jean-Jacques Rousseau. en effet, comment peut-on donner des leçons d'éducation tout en ayant abandonné ses enfants!!!
J'ai eu l'occasion de lire "Les confessions" au lycée, je pense relire ce livre et l'aborder différemment.
Ce livre est une belle découverte qui me restera en mémoire.
Novembre 1746. Une sage-femme vient déposer à l'hôpital des enfants trouvés, un nourrisson prénommé Baptiste , l'aîné de cinq enfants que Jean-Jacques Rousseau abandonnera à la naissance.
En ces temps-ci, il est courant d'abandonner son enfant, un grand nombre de familles vivants dans la misère n'ont pas d'autres solutions, et, laissent leur nouveau-né à l'hospice. Un endroit qui s'avère être un immense mouroir. Faute de soins, ces bébés ne résistent pas et succombent à diverses maladies.
Certains sont remis aux bons soins (si je puis dire) de nourrices, qui, moyennant une petite pension, les prennent en charge. Délaissés, remisés dans un coin, bien souvent martyrisés, ces bébés sont voués à une mort certaine.
Tout en se référant sur des faits historiques, l'auteur, imagine un autre destin en ce qui concerne le fils de Jean-Jacques.
Sauvé des griffes de Marion, sa nourrice et de ses enfants dont il est devenu le souffre-douleurs, Baptiste va être élevé par la douce Jeanne et, ainsi, vivre dans un foyer chaleureux. Mais son destin "d'enfant trouvé" va le rattraper quant il devra servir le Roi et devenir soldat à la place d'un autre...
Parallèlement à cette histoire, Isabelle Marsay, laisse place (en début de chapitres) à la conscience de Jean-Jacques Rousseau, ou peut-être, se justifie t-il tout simplement face aux accusations de Volaire!!
L'auteur nous amène à réfléchir sur l’ambiguïté du personnage qui est Jean-Jacques Rousseau. en effet, comment peut-on donner des leçons d'éducation tout en ayant abandonné ses enfants!!!
J'ai eu l'occasion de lire "Les confessions" au lycée, je pense relire ce livre et l'aborder différemment.
Ce livre est une belle découverte qui me restera en mémoire.
Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
Un très bel ouvrage qui nous plonge dans la France du XVIII° siècle et soulève le douloureux problème des enfants trouvés.
L’auteur nous explique que cette sombre période voit l’abandon annuel de plus de quatre mille nourrissons, dans la seule ville de Paris. A travers l’histoire de Baptiste, fils de Jean-Jacques Rousseau, laissé à l’assistance publique en 1746, c’est le destin de milliers d’autres petits que nous donne à voir Isabelle Marsay. Déposés dans une institution qui n’a pas les moyens de subvenir à leurs besoins, ces bébés sont répartis entre de nombreuses nourrices de province, femmes aux compétences très disparates, à la moralité parfois douteuse et dont les conditions de vie sont, dans tous les cas, misérables, exposées aux famines et aux épidémies. Peu d’entre eux atteindront donc l’âge adulte. En outre, même les plus chanceux ne sauraient échapper à l’opprobre de leur condition de « trouvés », qui fait d’eux des êtres considérés comme inférieurs, et redevables ad vitam eternam à la société du service qu’elle leur a rendu !
Ce récit est ponctué de passages issus de l’œuvre de J-Jacques Rousseau, extraits de « l’Emile » dans lesquels il donne des conseils pour l’éducation des enfants mais aussi extraits des « confessions » ou « rêveries » dans lesquels il tente de justifier l’abandon de ses cinq enfants. On découvre ainsi un homme qui refuse de voir la réalité et la portée de ses actes, un homme qui n’a pas réussi à accorder ses idées et ses actions mais peine à le reconnaître. Pourtant, il nous semble bien difficile d’imaginer qu’il ne connaissait pas le sort réel réservé aux enfants trouvés. Quant à sa situation sociale, même si à ces débuts elle était précaire, elle n’a rien à envier à celles des pauvres femmes qui acceptaient la tache de nourrice pour arrondir leurs fins de mois. Force est de constater l’hypocrisie de ses propos même si parfois leur incohérence incite à la compassion. Nul doute qu’il ait souffert d’être démasqué par Voltaire, et de ne pouvoir sortir indemne de ces accusations, n’ayant aucune excuse vraiment crédible à opposer. L’humanité est ainsi faite qu’elle a souvent tendance à dire « Faites ce que je dis et non ce que je fais ». Et c’est à cette réflexion que nous invite Isabelle Marsay, plus qu’à la critique d’un homme pour les erreurs duquel il y a prescription depuis bien longtemps !
Un grand merci à Partage Lecture et aux éditions Ginkgo pour cette belle découverte!
L’auteur nous explique que cette sombre période voit l’abandon annuel de plus de quatre mille nourrissons, dans la seule ville de Paris. A travers l’histoire de Baptiste, fils de Jean-Jacques Rousseau, laissé à l’assistance publique en 1746, c’est le destin de milliers d’autres petits que nous donne à voir Isabelle Marsay. Déposés dans une institution qui n’a pas les moyens de subvenir à leurs besoins, ces bébés sont répartis entre de nombreuses nourrices de province, femmes aux compétences très disparates, à la moralité parfois douteuse et dont les conditions de vie sont, dans tous les cas, misérables, exposées aux famines et aux épidémies. Peu d’entre eux atteindront donc l’âge adulte. En outre, même les plus chanceux ne sauraient échapper à l’opprobre de leur condition de « trouvés », qui fait d’eux des êtres considérés comme inférieurs, et redevables ad vitam eternam à la société du service qu’elle leur a rendu !
Ce récit est ponctué de passages issus de l’œuvre de J-Jacques Rousseau, extraits de « l’Emile » dans lesquels il donne des conseils pour l’éducation des enfants mais aussi extraits des « confessions » ou « rêveries » dans lesquels il tente de justifier l’abandon de ses cinq enfants. On découvre ainsi un homme qui refuse de voir la réalité et la portée de ses actes, un homme qui n’a pas réussi à accorder ses idées et ses actions mais peine à le reconnaître. Pourtant, il nous semble bien difficile d’imaginer qu’il ne connaissait pas le sort réel réservé aux enfants trouvés. Quant à sa situation sociale, même si à ces débuts elle était précaire, elle n’a rien à envier à celles des pauvres femmes qui acceptaient la tache de nourrice pour arrondir leurs fins de mois. Force est de constater l’hypocrisie de ses propos même si parfois leur incohérence incite à la compassion. Nul doute qu’il ait souffert d’être démasqué par Voltaire, et de ne pouvoir sortir indemne de ces accusations, n’ayant aucune excuse vraiment crédible à opposer. L’humanité est ainsi faite qu’elle a souvent tendance à dire « Faites ce que je dis et non ce que je fais ». Et c’est à cette réflexion que nous invite Isabelle Marsay, plus qu’à la critique d’un homme pour les erreurs duquel il y a prescription depuis bien longtemps !
Un grand merci à Partage Lecture et aux éditions Ginkgo pour cette belle découverte!
Véronique M.- Grand sage du forum
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Nombre de messages : 1701
Age : 55
Localisation : 04
Emploi/loisirs : prof d'écoles/ lecture randonnée jeux de société, puzzles
Genre littéraire préféré : un peu de tout, romans en tous genres,biographies, essais mais pas trop la science fiction.
Date d'inscription : 12/02/2010
Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
Avant toutes choses, je voudrais remercier le Partenariat et la maison d'édition GINKO de m'avoir permis de mieux connaître Jean-Jacques Rousseau et surtout l'auteur Isabelle Marsay que je n'avais jamais eu l'occasion de lire.
L'auteur profite du voyage du petit Baptiste vers sa destination pour nous faire connaître un peu la façon de procéder de l'époque. La manière dont on les convoyait.
Il est dommage que cela n'ait pas été un peu plus approfondi . Le sujet n' a été qu'effleuré.
L'enfant après avoir été chez une première nourrice, pas des plus tendres avec lui, ni des plus attentionnées est parti vivre chez Jeanne une femme au grand coeur. Celle-ci épouse Roland, qui considère de suite le petit garçon comme le sien.
Quand l'enfant grandit, il lui apprend son métier de guérisseur-médecin.
Baptiste devient un jeune homme bien, aimant aider les personnes malades.
Il va jusqu'à accepter de remplacer comme conscrit un cousin, fils du frère de Roland, pour que ses parents ne perdent pas leur maison, ni ce qui leur appartient.
Il paie ainsi sa " dette " à ceux qui l'ont élevé avec tant d'amour.
C'est une belle histoire mais qui manque un peu d'étoffe, de profondeur.
Quant à Jean-Jacques...
" Faut-il le condamner, le plaindre ou s'abstenir de le juger ? " se demande l'auteur.
Je ne le plains, certes, pas. Je n'ai pas à faire son procès mais je tiens à dire que pour moi, c'est un menteur, un manipulateur, un donneur de leçons, un égoïste.
C'est un être méprisable.
Il peut donner des conseils dans ses écrits mais il aurait dû les mettre en application !
Le style, l'écriture d'Isabelle Marsay m'ont plu. C'est fluide, cela se lit avec facilité.
L'idée de mettre des extraits des oeuvres de Rousseau en tête des chapîtres est bonne et permet de faire le parallèle entre les conseils d'éducation et la façon dont a été éduqué Baptiste.
Il est heureux que Jean-Jacques qui se disait mourant n'ait pas retrouvé son fils. D'ailleurs, dès qu'il s'est senti mieux, il a abandonné ses recherches !
Un roman qui doit être lu ! Que l'on est pas prêts d'oublier.
L'auteur profite du voyage du petit Baptiste vers sa destination pour nous faire connaître un peu la façon de procéder de l'époque. La manière dont on les convoyait.
Il est dommage que cela n'ait pas été un peu plus approfondi . Le sujet n' a été qu'effleuré.
L'enfant après avoir été chez une première nourrice, pas des plus tendres avec lui, ni des plus attentionnées est parti vivre chez Jeanne une femme au grand coeur. Celle-ci épouse Roland, qui considère de suite le petit garçon comme le sien.
Quand l'enfant grandit, il lui apprend son métier de guérisseur-médecin.
Baptiste devient un jeune homme bien, aimant aider les personnes malades.
Il va jusqu'à accepter de remplacer comme conscrit un cousin, fils du frère de Roland, pour que ses parents ne perdent pas leur maison, ni ce qui leur appartient.
Il paie ainsi sa " dette " à ceux qui l'ont élevé avec tant d'amour.
C'est une belle histoire mais qui manque un peu d'étoffe, de profondeur.
Quant à Jean-Jacques...
" Faut-il le condamner, le plaindre ou s'abstenir de le juger ? " se demande l'auteur.
Je ne le plains, certes, pas. Je n'ai pas à faire son procès mais je tiens à dire que pour moi, c'est un menteur, un manipulateur, un donneur de leçons, un égoïste.
C'est un être méprisable.
Il peut donner des conseils dans ses écrits mais il aurait dû les mettre en application !
Le style, l'écriture d'Isabelle Marsay m'ont plu. C'est fluide, cela se lit avec facilité.
L'idée de mettre des extraits des oeuvres de Rousseau en tête des chapîtres est bonne et permet de faire le parallèle entre les conseils d'éducation et la façon dont a été éduqué Baptiste.
Il est heureux que Jean-Jacques qui se disait mourant n'ait pas retrouvé son fils. D'ailleurs, dès qu'il s'est senti mieux, il a abandonné ses recherches !
Un roman qui doit être lu ! Que l'on est pas prêts d'oublier.
Paprika- Grand sage du forum
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Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
Je remercie le forum et la maison d’édition Ginko pour ce partenariat
C'est un livre qui se lit très facilement et très rapidement.
J'ai bien aimé le style de l’écriture d'Isabelle Marsay tout en simplicité et qui explique ce que deviennent ces enfants abandonnés au seuil de l'hospice des Enfants-Trouvés à l’Hôtel Dieu. L'histoire tourne autour de Baptiste le fils ainé de Jean-Jacques Rousseau du moins on imagine ce qui aurais pu être sa vie si…
Chaque chapitre commence par les regrets de Jean-Jacques Rousseau à la fin de sa vie.
Sur les écrits de Rousseau, je n’ai pas ressenti tellement de regret de sa part, à la limite si il en a eu c'est vis à vis de sa compagne Thérèse, qu’il a privé, par son égoïsme, de la présence de ses enfants.
Au fond de lui, il est persuadé du bien-fondé de son action. N'ayant pas un sou, vivant de ses écrits, sans être sûr de pouvoir gagner son pain quotidien, il était persuadé que ce serait déraisonnable d’élever des enfants dans un tel contexte. Qu'ils seraient mieux élevé par autrui au milieu des paysans ou autres, à apprendre un métier qui leur permettraient, adultes, de gagner leurs vies dignement.
Il y a aussi son côté égoïste, il ne le cache pas. Il dit ouvertement qu'avoir des enfants à la maison qui braillent et crient n'est pas compatible avec son travail qui demande une concentration de tous les instants.
A la fin de sa vie, il demande certes à son amie Madame de Francueil de retrouver son fils ainé mais pas pour lui, même si sa curiosité le titille, mais pour la mère de ses enfants. Pourquoi l'ainé ? C'est le seul à qui il a laissé un message pour pouvoir le retrouver.
Qu'est donc devenu ce fils, l'histoire n'est que supposition.
Baptiste est récupéré par une nourrice qui l’emmène à la campagne. Mal traité il est remis par le curé dans les bras de Jeanne une paysanne qui a perdu son fils. Il va vivre heureux apprendre la médecine auprès de son beau-père, Roland, deuxième mari de Jeanne, un médecin. La vie s’écoule simplement jusqu'au jour où .....
J'ai bien aimé cette histoire de conte de fée.
Car malheureusement la majorité de ces petits abandonnés mourraient avant leurs 1 an où vivaient dans la misère la plus totale, ce que ne savait pas Rousseau qui pensait que cet hospice était le paradis pour les enfants abandonnés.
Seul reproche, j'aurais vraiment voulu une autre fin car avec la voyante on imagine bien ce qui c'est passé, je crois que je me suis attaché à ce Baptiste. J'aurais aussi voulue savoir Est-ce que l'amie de Rousseau a retrouvé sa trace ? A-t-il vécus plus et mieux que les autres enfants ? Si il a survécu quel a été sa vie ? Que de questions sans réponses !
C'est un livre qui se lit très facilement et très rapidement.
J'ai bien aimé le style de l’écriture d'Isabelle Marsay tout en simplicité et qui explique ce que deviennent ces enfants abandonnés au seuil de l'hospice des Enfants-Trouvés à l’Hôtel Dieu. L'histoire tourne autour de Baptiste le fils ainé de Jean-Jacques Rousseau du moins on imagine ce qui aurais pu être sa vie si…
Chaque chapitre commence par les regrets de Jean-Jacques Rousseau à la fin de sa vie.
Sur les écrits de Rousseau, je n’ai pas ressenti tellement de regret de sa part, à la limite si il en a eu c'est vis à vis de sa compagne Thérèse, qu’il a privé, par son égoïsme, de la présence de ses enfants.
Au fond de lui, il est persuadé du bien-fondé de son action. N'ayant pas un sou, vivant de ses écrits, sans être sûr de pouvoir gagner son pain quotidien, il était persuadé que ce serait déraisonnable d’élever des enfants dans un tel contexte. Qu'ils seraient mieux élevé par autrui au milieu des paysans ou autres, à apprendre un métier qui leur permettraient, adultes, de gagner leurs vies dignement.
Il y a aussi son côté égoïste, il ne le cache pas. Il dit ouvertement qu'avoir des enfants à la maison qui braillent et crient n'est pas compatible avec son travail qui demande une concentration de tous les instants.
A la fin de sa vie, il demande certes à son amie Madame de Francueil de retrouver son fils ainé mais pas pour lui, même si sa curiosité le titille, mais pour la mère de ses enfants. Pourquoi l'ainé ? C'est le seul à qui il a laissé un message pour pouvoir le retrouver.
Qu'est donc devenu ce fils, l'histoire n'est que supposition.
Baptiste est récupéré par une nourrice qui l’emmène à la campagne. Mal traité il est remis par le curé dans les bras de Jeanne une paysanne qui a perdu son fils. Il va vivre heureux apprendre la médecine auprès de son beau-père, Roland, deuxième mari de Jeanne, un médecin. La vie s’écoule simplement jusqu'au jour où .....
J'ai bien aimé cette histoire de conte de fée.
Car malheureusement la majorité de ces petits abandonnés mourraient avant leurs 1 an où vivaient dans la misère la plus totale, ce que ne savait pas Rousseau qui pensait que cet hospice était le paradis pour les enfants abandonnés.
Seul reproche, j'aurais vraiment voulu une autre fin car avec la voyante on imagine bien ce qui c'est passé, je crois que je me suis attaché à ce Baptiste. J'aurais aussi voulue savoir Est-ce que l'amie de Rousseau a retrouvé sa trace ? A-t-il vécus plus et mieux que les autres enfants ? Si il a survécu quel a été sa vie ? Que de questions sans réponses !
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
Merci pour ce nouvel avis Louloute !
marie do- Grand sage du forum
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louloute- Grand sage du forum
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Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
Voici mon avis :
Tout d’abord, je voudrais vous demander de bien vouloir me pardonner mon ignorance en ce qui concerne Jean-Jacques Rousseau. N’ayant jamais lu ou étudié à l’école ses œuvres, je ne possède pas la connaissance qui me permettrait de juger de façon impartiale le personnage. Si mon avis choque qui que ce soit, vous m’en voyez désolée…
Le fils de Jean-Jacques d’Isabelle Marsay nous propose d’imaginer qu’elle aurait pu être la vie du fils aîné de Jean-Jacques Rousseau que celui-ci a abandonné (ainsi que quatre autres enfants) à la naissance. Le roman se divise donc entre la relation de cette vie imaginaire et des extraits de l’œuvre et de lettres écrits par Rousseau dans lesquels il essaie de justifier ses actes.
J’ai beaucoup aimé la majorité du roman soit quand Isabelle Marsay nous raconte la vie de Baptiste. Elle nous donne beaucoup de détails historiques sur les conditions de vie des paysans au XVIIIe siècle. Ceux-ci devaient arracher leur subsistance à la terre et il suffisait de quelques récoltes gâchées pour se voir condamner à la misère et même à la mort. Les choses ne semblent pas avoir changé pour eux entre le XIVe siècle anglais du roman Les âges sombres de K. Maitland et le XVIIIe siècle français d'Isabelle Marsay!
De même, j’ai découvert avec horreur l’existence des enfants «trouvés» (ou plutôt abandonnés) et de quelle façon ils étaient traités. Beaucoup décédaient. En postface, Isabelle Marsay nous explique : «[...] qu’au milieu du XVIIIe siècle, l’abandon d’enfants constitue une pratique courante, voire banale, dans la capitale». Plus loin, elle indique que «[...] 70% des nourrissons confiés à l’hospice des Enfants-Trouvés mouraient avant d’atteindre un an». (P.220) Même si la vie y était précaire et que l’époque tolérait cette pratique, je trouve révoltant que Rousseau se soit ainsi débarrassé de ses cinq enfants et que plus tard, il se soit mêlé de donner des conseils sur l’éducation des enfants! Cordonnier mal chaussé…
J’ai aussi aimé la description du métier de médecin de Roland. Celui-ci est un très beau personnage, avec sa tolérance et son humanisme devant la souffrance d’autrui. De même, j’ai beaucoup aimé Jeanne, la mère adoptive de Baptiste, avec sa douceur ainsi que Baptiste lui-même, qui se sacrifie pour sauver sa famille.
Isabelle Marsay possède une belle plume, elle s’exprime d’une manière à la fois raffinée et accessible. Ce raffinement me paraît respecter la façon dont les auteurs des Lumières, dont Rousseau lui-même, écrivaient, en autant que je puisse en juger d’après les extraits que l’auteure partage dans le livre. En ce qui concerne ces passages, ne connaissant pas l’œuvre du philosophe français, j’ai trouvé qu’ils constituaient une cassure dans la fluidité de l’histoire, même s’ils pouvaient éclairer le récit. C'était comme se réveiller abruptement alors que nous étions en train de faire un songe délicieux.
Malgré tout, je suis très heureuse d’avoir découvert une nouvelle auteure talentueuse, d’avoir voyagé en France au XVIIIe siècle et d’avoir appris à mieux connaître Jean-Jacques Rousseau, même si je lui reproche l'abandon de sa progéniture. Autres temps, autres mœurs, dit-on… Finalement, j’aurais voulu que le livre soit plus long. Mais ceci est une déformation «professionnelle» de lectrice habituée aux lectures au long cours!
Merci aux éditions Ginkgo et au forum littéraire Partage Lecture
pour ce beau partenariat!
Tout d’abord, je voudrais vous demander de bien vouloir me pardonner mon ignorance en ce qui concerne Jean-Jacques Rousseau. N’ayant jamais lu ou étudié à l’école ses œuvres, je ne possède pas la connaissance qui me permettrait de juger de façon impartiale le personnage. Si mon avis choque qui que ce soit, vous m’en voyez désolée…
Le fils de Jean-Jacques d’Isabelle Marsay nous propose d’imaginer qu’elle aurait pu être la vie du fils aîné de Jean-Jacques Rousseau que celui-ci a abandonné (ainsi que quatre autres enfants) à la naissance. Le roman se divise donc entre la relation de cette vie imaginaire et des extraits de l’œuvre et de lettres écrits par Rousseau dans lesquels il essaie de justifier ses actes.
J’ai beaucoup aimé la majorité du roman soit quand Isabelle Marsay nous raconte la vie de Baptiste. Elle nous donne beaucoup de détails historiques sur les conditions de vie des paysans au XVIIIe siècle. Ceux-ci devaient arracher leur subsistance à la terre et il suffisait de quelques récoltes gâchées pour se voir condamner à la misère et même à la mort. Les choses ne semblent pas avoir changé pour eux entre le XIVe siècle anglais du roman Les âges sombres de K. Maitland et le XVIIIe siècle français d'Isabelle Marsay!
De même, j’ai découvert avec horreur l’existence des enfants «trouvés» (ou plutôt abandonnés) et de quelle façon ils étaient traités. Beaucoup décédaient. En postface, Isabelle Marsay nous explique : «[...] qu’au milieu du XVIIIe siècle, l’abandon d’enfants constitue une pratique courante, voire banale, dans la capitale». Plus loin, elle indique que «[...] 70% des nourrissons confiés à l’hospice des Enfants-Trouvés mouraient avant d’atteindre un an». (P.220) Même si la vie y était précaire et que l’époque tolérait cette pratique, je trouve révoltant que Rousseau se soit ainsi débarrassé de ses cinq enfants et que plus tard, il se soit mêlé de donner des conseils sur l’éducation des enfants! Cordonnier mal chaussé…
J’ai aussi aimé la description du métier de médecin de Roland. Celui-ci est un très beau personnage, avec sa tolérance et son humanisme devant la souffrance d’autrui. De même, j’ai beaucoup aimé Jeanne, la mère adoptive de Baptiste, avec sa douceur ainsi que Baptiste lui-même, qui se sacrifie pour sauver sa famille.
Isabelle Marsay possède une belle plume, elle s’exprime d’une manière à la fois raffinée et accessible. Ce raffinement me paraît respecter la façon dont les auteurs des Lumières, dont Rousseau lui-même, écrivaient, en autant que je puisse en juger d’après les extraits que l’auteure partage dans le livre. En ce qui concerne ces passages, ne connaissant pas l’œuvre du philosophe français, j’ai trouvé qu’ils constituaient une cassure dans la fluidité de l’histoire, même s’ils pouvaient éclairer le récit. C'était comme se réveiller abruptement alors que nous étions en train de faire un songe délicieux.
Malgré tout, je suis très heureuse d’avoir découvert une nouvelle auteure talentueuse, d’avoir voyagé en France au XVIIIe siècle et d’avoir appris à mieux connaître Jean-Jacques Rousseau, même si je lui reproche l'abandon de sa progéniture. Autres temps, autres mœurs, dit-on… Finalement, j’aurais voulu que le livre soit plus long. Mais ceci est une déformation «professionnelle» de lectrice habituée aux lectures au long cours!
Merci aux éditions Ginkgo et au forum littéraire Partage Lecture
pour ce beau partenariat!
Invité- Invité
Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
merci Opaline pour ta critique très juste
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
louloute a écrit:merci Opaline pour ta critique très juste
De rien Louloute!
Invité- Invité
Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
J'ai voté : apprécié
Je viens de lire les critiques précédentes, où tout a déjà été dit.
Ce livre est un document. A partir du récit de ce qu'aurait pu être la vie du fils aîné de Jean-Jacques Rousseau, l'auteur nous invite à découvrir la condition des enfants trouvés.
Elle nous décrit aussi minutieusement la vie dans les campagnes au XVIII° siècle, d'une plume agréable à lire.
J'ai été étonnée de voir que les conditions de vie au siècle des Lumières n'étaient pas très différentes de celles que l'on subissait au Moyen-Âge, plusieurs siècles auparavant.
Malgré cela, Jean-Jacques Rousseau écrit qu'il préfère que ses enfants soient élevés dans ces conditions plutôt que de les avoir gardés auprès de lui.
"Je sais que ces enfants ne sont pas élevés délicatement : tant mieux pour eux, ils en deviennent plus robustes ; on ne leur donne rien de superflu, mais ils ont le nécessaire ; on n'en fait pas des messieurs, mais des paysans ou des ouvriers. Je ne vois rien, dans cette manière de les élever, dont je ne fisse choix pour les miens."
Si Baptiste, dans l'histoire, a la chance d'être élevé par une famille aimante, d'apprendre un métier avec son père adoptif qui est guérisseur, son statut de "Trouvé" le rattrape et il ne peut échapper au destin terrible qui attend la majorité de ces enfants.
Un livre à lire si l'on aime les romans historiques.
Seul bémol : l'histoire de Baptiste est un peu courte. L'auteur aurait pu détailler davantage les années d'enfance du personnage. Elle parle, par exemple, de l'installation d'une école dans le village... et quelques pages plus loin, Baptiste a déjà lu Hippocrate !
Je viens de lire les critiques précédentes, où tout a déjà été dit.
Ce livre est un document. A partir du récit de ce qu'aurait pu être la vie du fils aîné de Jean-Jacques Rousseau, l'auteur nous invite à découvrir la condition des enfants trouvés.
Elle nous décrit aussi minutieusement la vie dans les campagnes au XVIII° siècle, d'une plume agréable à lire.
J'ai été étonnée de voir que les conditions de vie au siècle des Lumières n'étaient pas très différentes de celles que l'on subissait au Moyen-Âge, plusieurs siècles auparavant.
Malgré cela, Jean-Jacques Rousseau écrit qu'il préfère que ses enfants soient élevés dans ces conditions plutôt que de les avoir gardés auprès de lui.
"Je sais que ces enfants ne sont pas élevés délicatement : tant mieux pour eux, ils en deviennent plus robustes ; on ne leur donne rien de superflu, mais ils ont le nécessaire ; on n'en fait pas des messieurs, mais des paysans ou des ouvriers. Je ne vois rien, dans cette manière de les élever, dont je ne fisse choix pour les miens."
Si Baptiste, dans l'histoire, a la chance d'être élevé par une famille aimante, d'apprendre un métier avec son père adoptif qui est guérisseur, son statut de "Trouvé" le rattrape et il ne peut échapper au destin terrible qui attend la majorité de ces enfants.
Un livre à lire si l'on aime les romans historiques.
Seul bémol : l'histoire de Baptiste est un peu courte. L'auteur aurait pu détailler davantage les années d'enfance du personnage. Elle parle, par exemple, de l'installation d'une école dans le village... et quelques pages plus loin, Baptiste a déjà lu Hippocrate !
Invité- Invité
Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
merci Virgule pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Marsay, Isabelle] Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau
à vous toutes, vos critiques me donnent envie de lire ce roman, un de plus
Invité- Invité
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