Atelier d'écriture de Mai/ Juin 2013: Les textes

Depuis le temps qu’on l’attendait ! Le printemps avait semblé ne jamais arriver cette année. Pourtant Sofia ne pensait qu’à cela car avec le retour des oiseaux il y avait aussi celui de Luc. Luc, qu’elle n’avait pas revu depuis de longs mois. Militaire, il ne revenait que lors de ses rares permissions qui tombaient à cette période de renouveau.
Sofia avait appris à aimer cette saison et guettait tous les ans les bourgeons sur les arbres. Chaque arbre, chaque branche était passé au crible par ses soins. Ses yeux couleurs pervenche scrutaient le ciel à la recherche des hirondelles.
Pourtant cette année un étrange sentiment enserrait le cœur de la jeune femme. Le printemps tardait à pointer le bout de son nez. Pas de soleil, pas de fleur éclose. Pourtant la saison était déjà bien avancée mais ce qui faisait battre son cœur un peu plus fort chaque jour, était que Luc n’arrivait pas.
Dès son réveil elle se dirigeait à leur point de rendez-vous, là haut dans la clairière de leur enfance. C’était là qu’ils jouaient tout les deux étant enfants. C’était là qu’ils s’étaient embrassés pour la première fois comme ça pour voir, là aussi qu’ils s’étaient plus tard avoué leur sentiment. Et puis c’est là que Luc lui avait annoncé son départ pour l’Irak quelques années plus tôt.
Il lui avait promis de revenir chaque année. Ils se retrouveraient ici à la clairière « aux souvenirs » comme ils l’avaient baptisée. Alors elle l’attendait des heures durant, rêvant à leur retrouvaille qui se transformait chaque fois en fête.
Au village les gens parlaient. Ce n’était pas normal qu’une si belle jeune fille ne soit pas encore mariée. D’autant que plusieurs jeunes hommes lui faisaient la cours. Tous éconduit. Elle attendait Luc. Il n’aurait pas du l’abandonner disait les vielles.
Les jours passaient, la chaleur revigorait petit à petit la nature. Les papillons batifolaient autour des fleurs épanouies. Sofia restait de plus en plus tard là-haut. Parfois son père devait monter la chercher. Il la trouvait assise à même le sol les yeux rivés sur le chemin. Elle était glacée de n’avoir pas bougé. Alors il l’enroulait dans une couverture qu’il avait pris soin de préparer et après avoir bataillé avec elle, il la soulevait et la ramenait à la maison.
Sa mère s’inquiétait chaque jours un peu plus. Sofia ne mangeait presque plus. Ses nuits étaient emplies de cauchemars et dès l’aube elle sortait et ne voulait plus rentrer.
Bientôt l’été s’annonçait. Des rumeurs circulaient. Un accident là bas où la guerre faisait rage, des voitures avaient explosées. Sofia n’écoutait pas, elle passait son temps à attendre.
Le printemps avait mis longtemps à arriver et voilà qu’il était déjà finit. Lorsque Sofia comprit enfin que Luc ne reviendrait pas, les fleurs étaient fanées.

Depuis le temps qu’on l’attendait, après l’hiver, le printemps arrivait enfin!

Sonia était heureuse car elle aimait bien le printemps. Elle trouvait que c’était une très belle saison mais elle regrettait aussi un peu l’hiver car elle ne pourrait plus faire de bonhomme de neige. Dans son jardin il y avait un arbre fruitier qui était couvert de bourgeons. Lorsqu’elle regardait le pommier elle salivait déjà des bonnes pommes qu’elle pourrait manger à son dessert ou à la tarte aux pommes exquise que préparait sa maman tous les dimanches.

Et après le printemps il y avait l’été qui prenait place. Pff quelle chaleur, le soleil tapait fort. Les champs, face à la fenêtre de son salon, étaient rempli de magnifiques fleurs que Sonia adorait cueillir pour en faire des bouquets. Le matin elle était réveillée par le gazouillis des oiseaux qui étaient perchés dans les beaux arbres verts à sa fenêtre.

Mais voilà que venait déjà l’automne! Sonia qui rentrait de l’école posa son sac au pied du buffet où était posé le vase dans lequel elle mettait ses merveilleux bouquets de fleurs. Elle leva les yeux pour les admirer, mais là les fleurs étaient fanées!

Depuis le temps qu’on l’attendait, le premier jour des vacances était enfin arrivé.
Pourtant, au 7 chemin des Acacias, nulle réjouissance. Le cœur des habitants était serré dans un étau de glace.
En même temps que ce jour tant attendu, une lettre était arrivée. Plus qu’une lettre même, un faire-part de mariage.

Cédric, le benjamin de la famille avait enfin trouvé le bonheur grâce à Magalie.
Ils s’étaient rencontrés 2 ans auparavant, à la piscine. Ils nageaient tous les 2 en dos crawlé et s’étaient rentrés dedans. Au 3ème « accident », Cédric avait invité la nageuse à aller boire un verre, c’était moins dangereux!
Depuis, ils avaient appris à nager en symbiose et ne s’étaient plus quitter. Pour eux, le verbe aimer se conjuguait à tous les temps.
Toute la famille s’était réjouie. Cédric, amoureux, enfin !

Marie, sa mère, se rappelait très bien sa rencontre avec Magalie. C’était la première fois que son fils lui présentait une fille. Et seulement 2 semaines après leur rencontre ! Il lui avait dit, souriant « Celle-là, maman, c’est la bonne, la mère de tes petits enfants ». Marie avait senti une douce chaleur l’envahir. Son petit dernier avait enfin trouvé chaussure à son pied. Elle sentait bien sa solitude lors des rencontres familiales. Pourtant, jamais il n’avait manqué à l’appel.

Sa fille Corinne ainsi que Christophe, son conjoint étaient arrivés au début de la semaine, un gros bouquet de fleurs dans les bras, le sourire aux lèvres. La famille allait s’agrandir dans 8 mois. Marie s’était dit qu’elle ne pouvait pas être plus heureuse.

Benoît, l’aîné, sa femme Sophie et leur fils Léo étaient arrivés la veille, exténués mais heureux d’être enfin en vacances. Léo était tout excité de passer ses vacances chez mamie, il adorait le printemps, la campagne, le chant des oiseaux, les bourgeons dans les arbres sur lesquels il grimpait et passait des heures.

Cédric et Magalie devaient arriver aussi pour le repas, avec une surprise dont ils ne voulaient pas parler au téléphone.

Toute la famille avait attendu, vers 22h, le repas s’était fait en silence, dans l’angoisse. Ce n’était pas le genre de Cédric de ne pas prévenir, de laisser les autres se faire du souci.

A 3h du matin, la police était arrivée, des mots avaient été prononcés « accident, voiture, alcool, mauvais endroit, désolé ».

Léo était couché, les adultes étaient restés rassemblés dans la cuisine sans un mot, sous le choc.

L’arrivée de la lettre avait fait sortir Marie de sa torpeur, la fameuse surprise de Cédric ! Le soleil de printemps baignait la cuisine. Ses yeux s’attardèrent sur le bouquet de Corinne, comme son cœur, les fleurs étaient fanées.