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Atelier d'écriture de Septembre-Octobre 2013: Les textes

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Atelier d'écriture de Septembre-Octobre 2013: Les textes Empty Atelier d'écriture de Septembre-Octobre 2013: Les textes

Message par Cassiopée Dim 25 Aoû - 11:38

dada780 a écrit:
"Je me promenais dans les rues de Nîmes, ma ville natale. J'y avais vécu toute mon enfance, et mes parents y tenaient un bar, une sombre gargotte où une terrasse de petite taille permettait aux habitants du quartier de boire un café de qualité moyenne tout en commentant les nouvelles sportives. Elle s'appelait Au bonheur des papilles ce qui était mensongé car la cuisine y était médiocre (ma mère étant une bien piètre cuisinière...). Aujourd'hui, le bâtiment était délabré et seul une enseigne où quelques lettres seulement restaient visibles pouvait témoigner de la présence du bar. En effet, il avait fermé suite à de trop gros problèmes financiers et mes parents avaient pris la gérance d'un autre établissement de ce genre.

Mais ce qui avait attiré les habitants du quartier pendant de nombreuses années n'était pas le café de mon père, mais un mystère qui se répétait tous les samedis après-midi. En effet, un garçon d'une douzaine d'années passait tous les samedis après-midi avec un cartable chargé d'on ne sait quoi, d'une allure pressée et le visage empreint d'inquiétude. Ce qui lançait d'interminables polémiques dans la terrasse :
« Peut-être est-il d'une famille modeste et qu'il habite loin de l'école ?
Peut-être va-t-il voir quelqu'un de sa famille qui est malade ? »

Ainsi les consomateurs lançaient des hypothèses plus ou moins hasardeuses sur ce garçonnet. Malgré toutes ces hypothèses se voulant rassurantes, elles me semblaient impossibles : en effet, si l'école était si loin de son habitation, pourquoi ne passait-il pas tous les jours devant le café ? Et pourquoi cette mine inquiète ? Inquiet lui aussi, mon père voulut en savoir plus, et tenta de le suivre mais ce fut vain : le garçon s'était perdu dans un dédale de rues étroites que mon père ne connaissait pas. C'est pourquoi rien n'avait été fait et c'était une habitude de voir ce garçon passer chaque samedi après-midi, peinant à porter son cartable.

Mais moi, du haut de mes douze ans, j'étais de plus en plus intrigué par ce garçon, qui aurait pu être mon camarade de jeu pendant la récréation... Je décidai un jour de le suivre et de tenter de lui parler afin de résoudre ce mystère. Ainsi, le samedi suivant, je prétextai un goûter chez un camarde pour avoir l'après-midi de libre. Je me cachais au bout de ma rue et attendis l'heure de passage du garçon. Lorsqu'il arriva près de moi, je l'interpellais :

« Hé ! Tu veux que je t'aide ? m'écriai-je.
Non ! me dit-il d'un air timide.
Tu es sûr ? Tu m'intrigue tellement que j'aimerais devenir ton ami.
Non ! Mais quel est ton nom ?
Daniel, et toi ? »

C'est aussi que nous fîmes connaissance et que nous devînmes amis. Chaque samedi, je l'attendais au coin de la rue et nous discutions de tout et de rien. Néanmoins, je ne savais pas qui il était, ni où il habitait. En effet, il m'avait demandé de ne pas le suivre et de ne jamais chercher à savoir qui il était. De plus, il ne me parlait jamais de sa famille. Je me pliai à ces règles, et notre amitié dura pendant deux belles années. Je le connaissais en même temps en détails (je savais quels étaient ses livres préférés, ses jeux favoris), mais il restait quelqu'un de mystérieux, car je ne connaissais toujours pas son nom (du moins son vrai nom, car il prétendait s'appeler Simon). Un jour cependant, il ne vint pas. J’eus beau l'attendre pendant des heures, mais toujours pas de Simon en vue. Cela avait aussi étonné les consommateurs du café, car ils s'étaient habitués à ce garçon.

Je ne le revis jamais. J'avais beau l'attendre chaque samedi, il ne venait. Un jour, j'entendis une rumeur qui disait qu'un garçon transportant des bouteilles pour son père était mort il y a quelque temps, battu par ce dernier. Il allait acheter l'alcool le samedi après-midi.."
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Message par Cassiopée Dim 25 Aoû - 17:58

Adelas a écrit:"La rentrée des classes ... Jour maudit pour bon nombre de petits écoliers, car il signifie la fin des vacances d'été. La fin des jeux sans fins. La fin de la liberté. La fin des beaux jours pour se rapprocher inexorablement d'un hiver qui s'annoncera rugueux. Tel un deuil, ces enfants se racontent leurs vacances les uns aux autres puis rangent précieusement les souvenirs accumulés durant les deux mois d'été, avant de pouvoir s'en créer de nouveau dix mois plus tard. Dix mois ... cela paraît si lointain, mais si proche en même temps.
Jour béni pour d'autres enfants, plus rares ceux-ci. Jour qui ramène avec lui le retour d'un quotidien, le retour de certaines habitudes. Les retrouvailles avec les amis. Pour moi, ce jour était maudit, mais je savais faire la part des choses, et j'étais heureux de pouvoir partager de nouveaux moments en compagnie de mes proches. Mais cette rentrée-là allait tout bouleverser ...

En effet, je n'allais pas rentrer au lycée à Paris en compagnie du bon nombre d'amis que je m'étais fait au cours de ma scolarité. Non, ma rentrée allait se passer dans l'un des nombreux lycées de Dallas, Texas, Etats-Unis. Je me réjouissais tout de même de cette rentrée, car comme tout adolescent français de ma génération, je souffrais de "l'American Dream". Les pom-pom girls, les basketteurs, les skaters, les bals de promo', les bus jaunes, ... Un nouveau départ, un nouveau monde que seule mon imagination pouvait créer auparavant mais qui serait désormais mon quotidien. Ah oui, j'oubliais, pourquoi ce brusque changement d'horizon vous demandez-vous ? Eh bien, tout simplement parce que mes parents ont toujours été des ... originaux, pour ne pas dire marginaux. Alors le pays des cow-boy les a toujours fait fantasmer, et donc, sur un coup de tête, nos valises étaient faîtes et un ranch acheté. Je me languissais donc de découvrir mon nouvel environnement, l'excitation était à son comble. Mais cette rentrée-là allait tout bouleverser ...

La rumeur qu'un nouveau lycéen français arrivait avait vite fait le tour de l'établissement. Bon nombre d'étudiants de ma classe vinrent faire ma connaissance. Je comprends avec le recul d'aujourd'hui que cette gentillesse et cette rapide intégration n'étaient dues qu'aux faits que je sois plutôt attirant physiquement parlant (sans vouloir m'en vanter) et que j'ai un minimum de plomb dans la cervelle.
Car, au fil des minutes, je remarquai un adolescent qui était la cible des moqueries. Des moqueries allant jusqu'à la raillerie. La raillerie allant jusqu'à la méchanceté. La méchanceté allant jusqu'à la cruauté. Intrigué, je demandais à Brandon, l'un de mes "nouveaux amis" pourquoi était-il à part et le souffre douleur de la classe.
-Eh, tu sais pas encore et t'es aveugle ou quoi ? répondit-il en rigolant. C'est James. Ce mec est homosexuel. Regarde-le, il pèse au moins 100 kilos ce sac à graisse et il est laid comme un pou. On dirait qu'un train lui est passé dessus ! Et pour couronner le tout, il est con comme un balai ! Il a toutes les tares du monde ce type.
Je ne répondis rien, et sur ces paroles, Brandon alla le bousculer avant de poursuivre son chemin.

Bien vite, James me sortit de la tête, je n'y prêtais plus d'attention. Je profitais plutôt de l'attention qui m'était portée, notamment par les jeunes filles.
En cours de littérature, je constatais que James était dans ma classe. Notre professeur, une quarantenaire plutôt bien en chair nous demanda de nous présenter. Vint son tour, et lorsqu'il commença, les insultes fusèrent. Impuissante face à un tel taux de bêtises, mais aussi de méchanceté, elle ne dit rien, pensant qu'il valait mieux que ce soit lui qu'elle ... Cependant, l'ordre revint rapidement.
James avait sorti de son sac à dos une arme à feu. Le front luisant de transpiration, la main tremblante, les pleins emplis de terreur mêlée à de la souffrance et de la détermination, il avait pointé vers Brandon le Fléau de l'Humanité. Brandon, son principal bourreau.
-Oh mec, déconne pas ! s'écria Brandon.
-Depuis trois ans, nous sommes dans la même classe, rétorqua James. Depuis trois ans, tu me fais vivre un enfer. La nature est bien injuste Brandon, certains sont riches et d'autres pauvres, certains sont beaux et d'autres repoussants, certains sont intelligents et d'autres moins, certains sont musclés et d'autres gros, certains aiment les femmes et d'autres les hommes. Nous ne décidons pas de nombreuses choses, Brandon. En trois ans, tu es parvenu à ton but. Tu as réussi à faire en sorte à ce que je n'ai plus aucun amour propre. Tu as piétiné ma fierté, tu l'as brûlé à petits feux. Et avec elle, je me sentais m'éteindre aussi. La beauté de l'humanité se trouve dans la différence, je l'ai compris bien tard, mais toi pas. J'aurais pu réussir à me reconstruire, j'aurais pu déménager, j'aurais pu retrouver cette fierté qui m'a quitté. Mais tu vois Brandon, je n'en ai plus envie. La seule chose que tu mérites est encore logée dans ce canon, mais plus pour bien longtemps. Il est l'heure de régler tes comptes Brandon ...

Avant même que quiconque ait pu bouger, trois détonations retentirent ... Deux balles se logèrent dans la poitrine de Brandon, la dernière fit voler en éclats le crâne de James. Puis, ce fut le chaos, l'apocalypse. Des cris, des mouvements en tous sens. Des sirènes qui retentirent, des gyrophares. La une des informations nationales. La cellule d'urgence. Les enterrements. Tout s'enchaîna si rapidement ... Aujourd'hui encore, je m'efforce d'oublier ces images d'horreur et de retenir cette triste leçon que nous a appris James, le jeune homme qui avait une arme à feu dans son sac. Cette rentrée avait tout bouleversée ..."

Je refermais le journal intime de mon adolescence, les images remplies de souvenirs. Souvent douloureux, parfois heureux, ces souvenirs forment mon histoire et ont fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui. Cela fait dix-huit ans que James a commis cet acte irréversible. Il est rare qu'une journée passe sans que James ne trotte dans mon esprit. J'aurais tant voulu l'aider. J'aurais pu l'aider et le connaître. Mais il en a décidé autrement.
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Message par Cassiopée Jeu 12 Sep - 20:47

Yunali a écrit:Quand petit Franck l’a vue avant d’aller à l’école ce matin-là, il est resté un moment sur place puis a vite passé son chemin.
« Après tout c’est juste un truc que quelqu’un a jeté là… ça doit être nul… » pensa t-il.

Le lendemain la Chose était encore là, à briller dans un rayon de soleil juste quand petit Franck allait traverser le passage piéton.
Il la vit.
« Elle m’a vue » pensa t-il distraitement, un pied sur le trottoir, l’autre sur la chaussée.
Il hésita, quand il entendit la voix d’Eric, son meilleur ami :
- Hé ! Dépêche ! Qu’est-ce que tu fais ? On va être en retard !
- Oui j’arrive ! répondit-il en regardant la chose par dessus son épaule…
D’un coup il piqua un sprint, saisit la chose, la mit dans son cartable sans même la regarder, et il retourna au pas de course auprès d’Eric, il en était tout essoufflé !
« Pourvu que personne ne m’ait vu, on aurait dit un voleur ! » pensa t-il en fermant les yeux et secouant la tête. Son cœur battait toujours la chamade, mais il fallait se calmer avant d’entrer en classe. Il souffla un bon coup, et franchit les portes de l’école en compagnie d’Eric.


- Non mais franchement t’y crois toi, cette peau de vache qui nous fait une interro surprise ! Pff mes parents vont me punir à tous les coups j’ai pas su répondre à la moitié !
- Oui je sais Eric… Pareil pour moi… répondit petit Franck qui n’avait déjà plus la tête à penser à la mauvaise note qu’il était sûr d’avoir.
- Ouais sauf que tes parents te privent pas de sortie et t’obligent pas à aller tondre la pelouse de la vieille qui vit à côté de chez moi… J’en ai pour des heures à chaque fois, et elle me sert des gâteaux dégueu qui doivent dater de quand elle était gamine ! Tu te rends compte, elle doit avoir au moins 100 ans !
- J’y peux rien moi… Si t’es puni je t’aiderai si tu veux, dit petit Franck qui en avait déjà assez d’entendre Eric se plaindre comme il le fait à longueur de journée…
- ça serait cool ça mon pote ! lui dit-il en lui tapant dans l’épaule. Bon allez je me grouille de rentrer, mes parents m’ont promis qu’ils allaient m’acheter les nouvelles baskets de mes rêves ! Ciao !

Il avait beau être son meilleur ami, Eric tapait souvent sur les nerfs de petit Franck à force de se plaindre. Non mais c’est vrai, Eric vivait dans le quartier le plus chic de la ville, et même si ses parents étaient très sévères quant à ses notes à l’école, il était pourri-gâté. A chaque fois qu’un nouveau jeu, qu’une nouvelle paire de baskets sortaient, la semaine suivante c’était devenu une des propriétés d’Eric.
Petit Franck lui devait souvent se contenter des jouets et autres habits de ‘récup’ que ses frères, sœurs, cousins et cousines voulaient bien lui laisser.
« Ah là là… C’est pas juste quand même… » pensa petit Franck, qui était tellement distrait par ses pensées qu’il rentra de plein fouet dans une vieille dame au 'croisement de la Chose’ (tel qu’il l’avait renommé depuis qu’il L’avait vue).

- Pardon M’dame ! J’ai… j’vous ai pas vue ! dit-il avec empressement en essayant de ramasser le plus vite possible tout ce qui était tombé du caddie de la vieille dame. Petit Franck n’aimait pas les vieilles personnes, elles lui faisaient peur, avec leurs fausses dents, leurs crânes dégarnis, la peau toute fripée…
- Ce n’est pas grave, je préfère que ça soit mes courses qui soient à terre que ma pauvre carcasse ! répondit la vieille dame en esquissant un sourire. Mais pour la peine… Tu pourrais peut-être m’aider à tirer mon caddie jusqu’à chez moi, et je ne dirai rien à tes parents.
- Oh.. ; euh… Non faut pas le dire à mes parents, dit petit Franck qui ne comprenait pas vraiment pourquoi la vieille dame l’aurait dit à ses parents, il n’avait pas fait exprès et il avait tout ramassé !
- Je n’habite pas très loin, et je ne te retiendrai pas longtemps, ne t’en fais pas petit… quel est ton nom ?
- Fr.. Franck… répondit-il timidement sans regarder la vieille dame, mais tout le monde me surnomme petit Franck, parce que je suis… petit…
- Tu es assez grand pour tirer ce caddie en tous cas ! Allez suis moi, petit Franck ! Et la vieille dame se mit à tourner dans la rue sans laisser à petit Franck le temps de répondre.
Il ne put que la suivre avec les courses, vu qu’elle était partie les mains sur sa cane sans rien prendre !

Petit Franck ne regardait pas la route, il regardait seulement les pieds de la vieille dame qui à son grand étonnement avançaient plutôt vite… « Pour une vieille ! »
Il voulait en finir au plus vite. La Chose l’attendait au fond de son cartable, il l’avait vue, elle s’était réfugiée dans la petite poche de son cartable, entre sa barre de chocolat que sa mère avait mis dedans le matin même, et entre son sac de billes qu’il avait durement acquises à la récré !

D’un coup les pieds de la vieille dame s’arrêtèrent et firent volte-face vers petit Franck.
- Nous voici arrivés, tu vois ça n’était pas si loin !
- Euh… non, répondit petit Franck qui regardait le quartier pour la première fois. Ah mais… vous êtes la vieille de 100 ans ! La voisine de mon copain Eric !
Avec de grands yeux qui pétillaient la vieille dame planta son regard dans celui de petit Franck.
- Je n’ai que 80 ans, je suis encore une jeune fille, et ton copain Eric est un sacré chenapan, à peine bon à tondre ma pelouse, mais à mon âge on se contente de peu !
- Pa… pardon, balbutia petit Franck, qui devenait rouge comme une tomate. Décidément il n’aimait pas les vieilles personnes, elles le prenaient toujours au dépourvu !
- On ne va passer la nuit ici, petit, rentrons, il faut que tu ranges ces courses !
- Je dois les ranger en plus ??? s’exclama petit Franck.
- Tu crois qu’elles vont toutes seules dans les placards ?
- Euh… Non mais faut pas que ça soit long… J’ai des choses à faire, moi ! J’ai la Chose dans mon…
Il n’en revenait pas ! Il avait parlé de la Chose ! A la vieille dame en plus !
- La « Chose » ? dans « ton » ? Que veux-tu dire mon petit ? répondit la vieille dame en souriant, assez intriguée il faut le dire.
- Euh… Non… J’ai…euh… bafouillé… c’est rien… je… euh… non… je dois… euh…
- Mon pauvre petit, ils ne t’apprennent pas à faire des phrases correctes à l’école ? dit la vieille dame en se retenant de rire face à ce petit bonhomme qui se tortillait sur ses pieds et ne savait plus où se mettre. Allez rentre, range mes courses et tu pourras repartir chez toi.
- … D’accord, finit par dire petit Franck, bien content que la vieille dame ne lui pose pas plus de questions sur la Chose.


Quelques 20 minutes plus tard, petit Franck avait tout rangé dans les placards, et avait même mis le caddie de la vieille dame dans l’entrée comme elle lui avait demandé.
- Viens me voir dans la cuisine, petit !
Petit Franck souffla… Il voulait partir, mais il devait bien retourner dans la cuisine, puisque c’était là que se trouvait son cartable… avec la Chose !
- J’arrive…

- Tiens, du jus de fruits et des biscuits. Tu les aimes au chocolat j’espère ?
- Oui Madame, répondit poliment petit Franck, qui se souvenait des paroles d’Eric. Ils sont… euh… nouveaux ?
- Bien sûr ! s’indigna la vieille dame. Tu as bien vu ce que j’avais dans mes placards, rien n’est périmé !
La vieille dame souriait en voyant petit Franck tourner et retourner le biscuit dans tous les sens. Elle sourit encore plus quand il croqua dedans à pleines dents et avala ledit biscuit en 2 bouchées ! « Ah les jeunes ! »

- Alors… hasarda la vieille dame, qu’est ce que la « Chose » que tu as dans ton cartable ?
Petit Franck faillit avaler sa bouchée de biscuit de travers.
-Euh…
« Si elle croit que je vais lui en parler ! » pensa t-il.
La vieille dame se servit d’un biscuit et en prit un tout petit bout. Elle attendait que petit Franck continue.
- Ben… C’est… euh… Je sais pas en fait. Je l’ai pas regardée. Enfin si, je l’ai vue, elle était sur le banc qu’il y a au croisement. Mais euh… je sais pas trop ce que c’est. C’est juste une Chose, MA Chose, crut-il bon d’ajouter.
La vieille dame sourit :
- Je ne compte pas te la prendre tu sais, j’ai beaucoup de « choses » dans ma maison tu sais. A n’en plus savoir qu’en faire même ! Ma maison en est pleine, mais à part ton ami Eric, personne ne vient me voir, donc personne ne voit mes choses, conclut-elle assez tristement.
- Ah…
Petit Franck n’aimait pas voir les gens tristes. Encore moins les vieilles personnes !
- Ben… Si vous voulez… commença t-il prudemment, on regarde ce que c’est. Vous ne dites rien hein ? Mais si je sais pas ce que c’est, vous me le direz !
« C’est une vieille dame, elle doit savoir plein de trucs que je sais pas... » pensa petit Franck, qui n’avait pas envie de ne pas savoir ce qu’était Sa Chose.
Oui… C’était une bonne idée ça ! Il allait enfin pouvoir voir sa Chose, et il était sûr de se coucher ce soir en sachant ce qu’elle était!

- Bon… elle a passé toute la journée dans mon cartable, il faut pas faire trop de bruit… commença à dire petit Franck.
La vieille dame avait les yeux rivés sur lui.
- Ben oui… il faut pas la réveiller brusquement. Moi j’aime pas quand Maman me réveille comme ça, crût-il bon de se justifier.
- Très bien, dit simplement la vieille dame.

Petit Franck engouffra ses mains dans son cartable, celui pour lequel ses parents avaient économisé. Il le savait, mais ses parents ne savaient pas qu’il savait. Pour une fois qu’il avait un cartable neuf en plus ! Il en était fier ! C’était le plus beau cartable à ses yeux.
Il savait que la Chose était bien dans son cartable. Mais il fallait être délicat pour la sortir de la petite poche.
Il entoura la Chose de ses mains, et sortit tout dou-ce-ment la Chose, sans la brusquer. Il posa les mains sur la table, et les écarta de telle sorte que la Chose tomba délicatement dessus.
Petit Franck posa ses mains de chaque côté de la Chose et se pencha dessus.
Il écarquilla les yeux.
- Mais… C’est…
- Hum… On dirait bien oui, acquiesça la vieille dame en hochant la tête, pensive.

De retour chez lui, petit Franck serrait la Chose de toutes ses forces contre lui, contre son cœur. Ah qu’il était content petit Franck ! Il souriait de toutes ses dents.
- Tiens ce n’est pas ton ami Franck qui court, mon chéri ? Qu’est-ce qu’il fait donc par ici, il venait te voir ?
Eric leva les yeux de sa paire de basket flambant neuve qu’il n’avait cessé d’observer dans tous les sens depuis qu’ils étaient remontés en voiture. Il allait en faire des envieux avec ses baskets neuves demain dans la cour ! Il serait le roi et ses copains…
- Hein ? dit Eric qui avait été coupé dans ses pensées par sa mère.
- On ne dit pas « Hein ? » le reprit sèchement son père.
- Là, lui montra sa mère, ce n’est pas Franck ?
Eric leva la tête et à sa surprise, reconnut en effet son copain.
- Oui… C’est lui, mais je sais pas ce qu’il fiche ici !
Enfin peu importe, Eric était déjà reparti à imaginer la réaction des autres demain quand il leur montrerait ses baskets !

La vieille dame alla s’asseoir dans son fauteuil favori, celui près de la fenêtre d’où elle voyait la rue. Hector, son chat, lui sauta sur les genoux.
- Mon cher Hector, tu le vois là, le petit qui court ? Hé bien je crois qu’on a fait un heureux aujourd’hui ! Qui aurait cru que les petits garçons d’aujourd’hui aimeraient encore posséder une vieille boussole ?
Et elle se mit à rire.
- Bon… un peu de sérieux jeune fille, se dit-elle en se redressant. Je me demande ce que je pourrais laisser dehors la prochaine fois…
Elle ouvrit une grande boîte à bijoux qu’elle gardait enfermée dans son buffet, en inspecta l’intérieur, hésita, puis elle se décida.
- Va pour le vieil éventail de ma mère ! Peut-être que cette fois ça sera une petite fille qui le ramassera !
Et elle se rassit sur son fauteuil, tout sourire, un Hector ronronnant sur ses genoux.
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Message par Cassiopée Dim 3 Nov - 11:20

Fleur. a écrit:En primaire on avait commencé à me taper, des coups par ci, une tape par là, toujours par des plus grands comme des CM2. Ou ils me demandaient mon 4 heures sinon ils disaient qu'ils allaient me faire un œil au beurre noir, et moi comme j'étais en CP, j'avais peur.
J'avais des bleus, personne ne le remarquait sauf un jour ma mère quand j'étais en CE2 qui me demanda ce que j'avais eu, je lui mentis en lui disant que j'étais tombé ou qu'alors je m'amusais à la bagarre. Ma mère doutait de ça car la bagarre était mon jeu détestée, mais elle faisait semblant de me croire.
J'en avais de + en +, j'avais de + en + peur d'aller à l'école, ma mère se rendit bien compte de quelque chose et décida d'aller voir mon enseignante quand j'étais en CE2. L'enseignante lui dit qu'ils faisaient ça pour s'amuser et que tout allait bien. Elle mentait !
Mais bon, personne n'y faisait rien, et je subissais jusqu'à au moins le CM2. Je mentais toujours en disant que tout allait bien même derrière ces souffrances, jusqu'à mon arrêt de l'école quand j'avais piqué plusieurs crises de phobie dans même pas une semaine. Puis passé voir le psy, avoué ce que j'avais vécu, cours à domicile, et tout ça des années passèrent.
Maintenant, au collège. Là, à cet instant, je franchis la grille, vais-je être à la hauteur ? Je ne le sais pas, je le crains, et j'en ai peur. À peine commencé, plein de gens me regardent comme un extra-terrestre. Je sentis que j'allais piquer une crise de peur, mais je respirai lentement et doucement. On me pointa du doigt, j'avais essayé de m'habiller comme les autres pour ne pas me faire remarquer, jean et Switchs. Puis ça sonna.
Dans la classe, ça commençait bien, il y avait déjà le bordel. Je me faisais insulter dans ma classe, mon nouveau voisin vu des traces sur mon bras et cria à tout le monde pour qu'ils les virent. Je me laissai dominer, et le professeur ne fit rien. Honteux, j'essayai de cacher ces scarifications, il en restait encore des fines traces, mais qui se voyait bien.
Quand ça sonna pour aller au cours suivant, je tremblai et j'allais hurler. Je me fis immobile dans les couloirs et je ne supportai plus. Je ne voulais pas recommencer l'enfer. Plein d'élèves me bousculèrent en disant que je gênais le passage, etc. Ha ! C'était donc ça bien l'école. Moqueries, et insultes toute la journée. Rien ne changera.
Mais après un certain temps, 10 minutes environ, plus personne dans les couloirs. Ou alors quelques élèves qui allèrent àl’ infirmerie pour sécher les cours. Je regardai sur mon carnet de correspondance et "français, salle B209". J'étais au 1r étage, il fallait traverser des escaliers et j'étais à mon 2è me cours ! Avec une grande angoisse, je fis de grands pas quand une surveillante qui regardait que personne traînait dans les couloirs m'interpella
"Hé là, toi, qu'est-ce que tu fais ici ? Pourquoi n'es-tu pas en cours ? "
Je répondis avec une voix angoissée et faible "J'ai fait une "crise" de phobie scolaire et maintenant, j'essaye d'aller en cours. C'est mon 1er jour dans un collège, je ne connais pas. "
"Ha, c'est toi le nouveau de 3 ème ? Aller, oups va en cours ! "
Je courus à ma salle et toquai. J'entendis quelqu'un dès que j'ouvris la porte dire "Han nan, pas encore lui ! Il nous laissera jamais tranquille". La professeur me demanda mon billet de retard et... Ha oui ! J'avais oublié mon billet ! Hé mince. Elle m'envoya le faire et je pus enfin rentrer en cours. Je dus d'abord lui expliquer la cause de mon retard.
Après le 2 ème cours passé, à la pause de 10 heures, j'allai mettre des affaires dans mon casier et bien sur on me poussa dans les escaliers. Je dus prendre sur moi-même pour ne pas refaire une crise.
Ensuite histoire et éducation sexuelle. Le seul cours où tout le monde rigola à la place de faire le désordre alors qu'il n'y avait rien de marrant.
11h58, 11h59, midi ! Enfin la cantine ! Sac dans le casier, et la galère ! Les "plus forts" poussaient tout le monde pour y aller en 1 er, toujours des insultes et je repensai à l'auto-mutilation. Je faillis craquer, mais me retins. Quels stress et angoisse c'était le collège !
Il avait divers choix proposés à la cantine, mais qui n'avaient l'air pas forcément bon. "Purée de choux fleur au lard", "Choux de Bruxelles avec une escalope de poulet", "Surimi au chocolat". Je me contentai des quelques légumes rares que je pus trouver seule.
Je finis de manger à 13 heures, la 1 ère sonnerie était dans 15 minutes, puis la deuxième à 30.
Je pris mon cartable, m'assis dessus collé à un poteau quand une bande de "racailles" vint m'embêter et me provoquer.
"Hé, toi tout à l'heure, qu'est-ce que tu faisais dans les couloirs ?"
"Ouais, tu gênais tout le monde !"
"Y avait pas la surveillante, je t'aurais pété la gueule ! T'a une tête à claques."
"Tu veux qu'on se batte ?"
Recroquevillé sur moi-même, je m'en allai un peu plus loin près d'un surveillant. J'entendis de la part des racailles "Haa, le peureux, il a peur de se battre !"
Enfin, la 1ère, puis 2 ème sonnerie !
Avec technologie où on devait construire une maquette mais un élève de ma classe vis ma maquette bien construit et l'écrasa. Il eut 1 heure de colle.
Puis, pour finir, il restait 2 heures de cours avant la maison. Ce que je me répétais sans cesse. J'avais toujours peur. J'allais répéter un câble.
-2 heures passèrent
Je soufflai "ouf, c'était fini !"
Mais non, j'avais parlé trop tôt... Il restait... Le bus !
Il eut une grosse bagarre dans le transport scolaire. Une personne reçue, un coup-de-poing dans l'œil et je refaisais une crise.
Rentré à la maison, j'étais enfin tranquille ! J'étais tellement angoissé que je m'étais recommencé à gratter ma veine. Je n'avais pas été à la hauteur pour moi. J'avais eu peur des élèves, et du collège..
L'enfer continua...Là où se finit le 1e r jour de la rentrée…
Cassiopée
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