[Merle, Robert] Malevil
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[Merle, Robert] Malevil
Auteur : Robert Merle
Editeur : folio
Collection : poche
Nombre de pages : 635
Présentation :
Dans la France rurale des années 1970, six personnes survivent à l'apocalypse. Réunis dans une cave, ils échappent par hasard à une terrible explosion suivie par une vague de chaleur. Le monde n’est plus. Ruines, corps calcinés. Malevil est l’histoire d’une petite communauté, un groupe d’hommes et de femmes tentant de recréer un embryon de civilisation, confrontés aux doutes, aux vicissitudes d’une nouvelle vie, et aux dangers d’un monde qui ne connaît plus de lois. Pas de combats glorieux ou de reconstruction effrénée, juste un quotidien âpre, inéluctable, et la voix d’un homme, Emmanuel Comte, qui, malgré ses incertitudes, s’élèvera pour assurer l’unité et la cohésion du groupe : «Pas d’unité, pas de survie.» Récit poignant d’un réalisme extrême, Malevil est l’histoire d’un nouveau départ qui n’est qu’une continuation de la vie. Un grand classique.
Mon avis :
Robert Merle est un auteur que j'apprécie énormément et ce fut une fois de plus le cas avec ce livre. Tout les thèmes de prédilection de l'auteur sont présent. Comment reconstruire une civilisation à partir d'un petit groupe le tout étudié dans un univers restreint et cloisonné. Roman de SF extrêmement intelligent et agréable à lire. A travers une petite communauté qui tente de survivre après l'apocalypse, on retrouve tous les traits de l'humanité et de la société. Ce livre est à la fois un roman de science-fiction et une mini étude sociologique. Merle dissèque les comportements humains dans un système clos et en ressort des vérités universelles. Brillant. Le tout dans une écriture sobre et qualité. En plus on retrouve, chez cet auteur, toujours autant d'humanité, de lucidité, et de bienveillance pour ces personnages. J'aime vraiment beaucoup cet auteur a découvrir, si ce n'est pas encore fait. Un chef d'oeuvre incontournable.
8/10
Sarfre- Grand expert du forum
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Genre littéraire préféré : Romans classiques, contemporains; Sciences humaines; Fantasy; Policier, Thriller.
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Re: [Merle, Robert] Malevil
Merci Sarfre pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
-
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Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Merle, Robert] Malevil
Le hasard a voulu que je termine la lecture de ce livre aujourd'hui, pile le jour où sarfre en a créé la critique.
J'ai voté : très apprécié
Quel bonheur de retrouver l'écriture de Robert Merle !
J'ai dévoré Fortune de France quand j'étais plus jeune, lisant chaque tome avec plaisir, et attendant avec impatience la sortie du suivant en poche. J'aimais les personnages de Robert Merle et sa façon de conter, que j'ai retrouvée ici.
Je m'attendais à un livre sur la fin du monde, un livre futuriste, apocalyptique, proche du Feu de Dieu de Pierre Bordage.
Et finalement, j'ai eu l'impression de me retrouver dans un roman historique : le retour de la vie après l'explosion, l'organisation de la communauté, l'importance des bêtes pour se nourrir, la vie dans ce château à double enceinte qu'il faut défendre... m'ont donné l'impression d'être au Moyen Âge, alors que l'action se passe en 1978.
J'ai aimé les personnages, qui ont tous leur physique bien décrit, leur personnalité, leurs défauts, leur langage et leurs expressions, parsemées de patois, qui m'ont fait sourire par moments. C'est riche, bien écrit et la vie de ces hommes et femmes qui doivent s'organiser pour survivre m'a fait penser aux Piliers de la terre de Ken Follett.
Les thèmes évoqués sont nombreux et poussent à la réflexion, ce que j'apprécie particulièrement dans un livre. Au cœur de l'histoire, on trouve des querelles religieuses (un thème cher à l'auteur) et la question du pouvoir : pouvoir civil et surtout militaire, pour guider les opérations d'attaque et de défense. Les assaillants ne sont pas rares et chaque attaque donne lieu à des scènes riches en action et rebondissements.
C'est presque un coup de cœur, mais ça n'en est pas tout à fait un, car un point m'a dérangé dans ce livre : l'image de la femme et les réflexions sur la polygamie.
Malgré ce petit bémol, ce livre est un classique à côté duquel il ne faut pas passer. Lisez-le !
J'ai voté : très apprécié
Quel bonheur de retrouver l'écriture de Robert Merle !
J'ai dévoré Fortune de France quand j'étais plus jeune, lisant chaque tome avec plaisir, et attendant avec impatience la sortie du suivant en poche. J'aimais les personnages de Robert Merle et sa façon de conter, que j'ai retrouvée ici.
Je m'attendais à un livre sur la fin du monde, un livre futuriste, apocalyptique, proche du Feu de Dieu de Pierre Bordage.
Dans la société de consommation, la denrée que l'homme consomme le plus, c'est l'optimisme. Depuis le temps que la planète était bourrée de tout ce qu'il fallait pour la détruire - et avec elle, au besoin, les planètes les plus proches -, on avait fini par dormir tranquille. Chose bizarre, l'excès même des armes terrifiantes et le nombre grandissant des nations qui les détenaient apparaissaient comme un facteur rassurant. De ce qu'aucune, depuis 1945, n'avait encore été utilisée, on augurait qu'on n'oserait et qu'il ne se passerait rien. On avait même trouvé un nom et l'apparence d'une haute stratégie à cette fausse sécurité où nous vivions. On l'appelait « l'équilibre de la terreur ».
Et finalement, j'ai eu l'impression de me retrouver dans un roman historique : le retour de la vie après l'explosion, l'organisation de la communauté, l'importance des bêtes pour se nourrir, la vie dans ce château à double enceinte qu'il faut défendre... m'ont donné l'impression d'être au Moyen Âge, alors que l'action se passe en 1978.
Meyssonnier reprend :
- On est en plein Moyen Âge.
Je secoue la tête.
- Non. Pas tout à fait. Il y a une analogie de situation, c'est vrai, au Moyen Âge on a connu des moments comme ceux-ci. Mais tu oublies une chose. Notre niveau de connaissances est infiniment supérieur. [...] Et c'est très important, vois-tu. Parce qu'un jour, ça va nous permettre de tout reconstruire.
J'ai aimé les personnages, qui ont tous leur physique bien décrit, leur personnalité, leurs défauts, leur langage et leurs expressions, parsemées de patois, qui m'ont fait sourire par moments. C'est riche, bien écrit et la vie de ces hommes et femmes qui doivent s'organiser pour survivre m'a fait penser aux Piliers de la terre de Ken Follett.
[...] plus qu'on est vieux, plus qu'on a envie de vivre. Je ne vois vraiment pas pourquoi.
- Tu le verras quand tu y seras, dit la Menou.
On devrait vivre en portant plus d'attention à la vie. Elle n'est pas si longue.
Avant le jour de l'événement, à la campagne, le gars ou même la fille qui n'avait pas appris à conduire, c'était le pauvre type. Et le pauvre type, maintenant, ça va être le type qui ne sait pas monter et qui n'a pas de cheval. [...] Le cheval, maintenant, il remplace tout : la moto, la voiture, le tracteur et l'automitrailleuse. Sans cheval, à l'heure actuelle, tu n'es rien. Tu es de la piétaille, c'est tout.
Les thèmes évoqués sont nombreux et poussent à la réflexion, ce que j'apprécie particulièrement dans un livre. Au cœur de l'histoire, on trouve des querelles religieuses (un thème cher à l'auteur) et la question du pouvoir : pouvoir civil et surtout militaire, pour guider les opérations d'attaque et de défense. Les assaillants ne sont pas rares et chaque attaque donne lieu à des scènes riches en action et rebondissements.
L'homme, c'est la seule espèce animale qui puisse concevoir l'idée de sa disparition et la seule que cette idée désespère. Quelle race étrange : si acharnée à se détruire et si acharnée à se conserver.
- Comme quoi, dit Peyssou comme s'il concluait une longue réflexion, ça suffit pas de survivre. Pour que ça t'intéresse, il faut aussi que ça continue après toi.
Je me demande ce que ça changerait, si j'avais vraiment la foi. Oh, bien sûr, ça me poserait de nouveaux problèmes, celui-ci entre autres : pourquoi Dieu a-t-il laissé sa créature détruire sa création ? Mais laissons de côté le plan des idées. Est-ce qu'au moins ça me ferait chaud au cœur ? Je ne sais pas. Je ne crois pas. C'est si loin de moi, tout ça. C'est si abstrait. Quand je rêve, ce n'est pas de Dieu.
- A mon avis, dis-je, le sens de ce que nous faisons à Malevil, c'est que nous essayons de survivre en tirant notre nourriture de la terre et des bêtes. [...] Si l'espèce humaine doit continuer, elle le devra à des noyaux de gens comme nous qui essayent de réorganiser un embryon de société.
C'est presque un coup de cœur, mais ça n'en est pas tout à fait un, car un point m'a dérangé dans ce livre : l'image de la femme et les réflexions sur la polygamie.
Aucun homme ne peut affirmer qu'il aurait été heureux auprès d'une femme avant d'avoir tenté l'expérience. Et s'il la tente, qu'elle soit heureuse ou malheureuse, l'expérience cesse d'en être une pour devenir sa vie.
Une chose est sûre en tous cas. Si je l'avais épousée, il y a quinze ans, elle m'aurait fait bon usage. Ou, pour mieux dire, elle a très bien vieilli, sans se faner ni se dessécher, mais en devenant, sans excès, pulpeuse.
Malgré ce petit bémol, ce livre est un classique à côté duquel il ne faut pas passer. Lisez-le !
Invité- Invité
Re: [Merle, Robert] Malevil
sarfre,
j'ai lu ta critique et je suis d'accord sur l'aspect sociologique du livre qui étudie avec beaucoup de perspicacité les comportements humains (même si les femmes sont assez détestables dans ce livre, surtout les anciennes).
Le terme "roman de SF" me dérange un peu. Je sais que c'est de la science-fiction, mais ça y ressemble si peu. Je voudrais donc rassurer les lecteurs qui ont peur de se lancer dans la lecture d'un roman de SF : franchement, ça n'y ressemble pas et c'est très facile à lire.
As-tu lu L'ïle ? C'est un des romans de Robert Merle que je ne connais pas encore.
Ce pourrait être un bon prolongement à Malevil, pour l'aspect sociologique, non ?
j'ai lu ta critique et je suis d'accord sur l'aspect sociologique du livre qui étudie avec beaucoup de perspicacité les comportements humains (même si les femmes sont assez détestables dans ce livre, surtout les anciennes).
Le terme "roman de SF" me dérange un peu. Je sais que c'est de la science-fiction, mais ça y ressemble si peu. Je voudrais donc rassurer les lecteurs qui ont peur de se lancer dans la lecture d'un roman de SF : franchement, ça n'y ressemble pas et c'est très facile à lire.
As-tu lu L'ïle ? C'est un des romans de Robert Merle que je ne connais pas encore.
Ce pourrait être un bon prolongement à Malevil, pour l'aspect sociologique, non ?
Invité- Invité
Re: [Merle, Robert] Malevil
Oui je disais SF mais en fait c'est plus un roman d'aventures post-apocalyptique. De toute manière tout les récits post-apocalyptique sont par nature des romans de SF, enfin je crois. Je suis bien d'accord avec toi ça ne ressemble pas du tout à de la SF classique.
Pour le coté "misogyne", je suis encore d'accord avec toi, j'ai aussi quelque fois ressenti qu'on s'approchait dangereusement de la limite à ne pas franchir. (Par contre cela m'a beaucoup moins dérangé, allez savoir pourquoi?) Mais dans le fond je ne pense pas que cela en soit vraiment. C'était une autre époque, d'autres mœurs, une autre éducation et une autre société.
Pour "l'Ile", non je ne l'ai pas encore lu mais ça viendra. Par contre j'ai lu "Les hommes protégés". Effectivement Merle est toujours très intéressé par l'aspect sociologique des situations. Le schéma de ces récits est souvent le même, un évènement extérieur vient bouleversé les règles sociologiques établies et vient remettre en questions l'organisation du groupe. L'auteur s'interroge alors sur la redistribution des rôles et sur les conséquences que cela pourrait avoir. De plus tout cela se passe souvent dans un environnement restreint et clos.
Par exemple dans "Les Hommes protégés" les hommes sont mis en quarantaine suite à un virus (le coté SF) et les femmes prennent le pouvoir (autant dire une catastrophe annoncée). L'action du roman se déroule alors dans une base de chercheurs ultra sécurisée où certains savants tentent de trouver un vaccin au virus pour sauver l'humanité. Enfin plus pour libérer ces pauvres hommes injustement traités et martyrisés par la méchante gente féminine. Voila c'est ça! Merle est un précurseur, il a crée le premier mouvement homministes. Vive MERLE!!
Pour le coté "misogyne", je suis encore d'accord avec toi, j'ai aussi quelque fois ressenti qu'on s'approchait dangereusement de la limite à ne pas franchir. (Par contre cela m'a beaucoup moins dérangé, allez savoir pourquoi?) Mais dans le fond je ne pense pas que cela en soit vraiment. C'était une autre époque, d'autres mœurs, une autre éducation et une autre société.
Pour "l'Ile", non je ne l'ai pas encore lu mais ça viendra. Par contre j'ai lu "Les hommes protégés". Effectivement Merle est toujours très intéressé par l'aspect sociologique des situations. Le schéma de ces récits est souvent le même, un évènement extérieur vient bouleversé les règles sociologiques établies et vient remettre en questions l'organisation du groupe. L'auteur s'interroge alors sur la redistribution des rôles et sur les conséquences que cela pourrait avoir. De plus tout cela se passe souvent dans un environnement restreint et clos.
Par exemple dans "Les Hommes protégés" les hommes sont mis en quarantaine suite à un virus (le coté SF) et les femmes prennent le pouvoir (autant dire une catastrophe annoncée). L'action du roman se déroule alors dans une base de chercheurs ultra sécurisée où certains savants tentent de trouver un vaccin au virus pour sauver l'humanité. Enfin plus pour libérer ces pauvres hommes injustement traités et martyrisés par la méchante gente féminine. Voila c'est ça! Merle est un précurseur, il a crée le premier mouvement homministes. Vive MERLE!!
Sarfre- Grand expert du forum
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Date d'inscription : 14/01/2011
Re: [Merle, Robert] Malevil
Sarfre a écrit:Les femmes prennent le pouvoir (autant dire une catastrophe annoncée). L'action du roman se déroule alors dans une base de chercheurs ultra sécurisée où certains savants tentent de trouver un vaccin au virus pour sauver l'humanité. Enfin plus pour libérer ces pauvres hommes injustement traités et martyrisés par la méchante gente féminine. Voila c'est ça! Merle est un précurseur, il a crée le premier mouvement homministes. Vive MERLE!!
Je n'ose croire ce que je lis.
Robert Merle, mettre les femmes au pouvoir ? C'est une blague ?
Invité- Invité
Re: [Merle, Robert] Malevil
Non ce n'est pas une blague, c'est la petite touche Science-Fiction si souvent présente chez l'auteur
Sarfre- Grand expert du forum
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Re: [Merle, Robert] Malevil
Quel humour, sarfre !
Peut-être y a-t-il là encore un livre à écrire ? La société post-paritaire, quand les femmes, prenant goût au pouvoir, auront fait des hommes une minorité dans les instances gouvernantes et les entreprises.
Pourquoi ne resteraient-ils pas à la maison, finalement ?
Ce serait un beau livre de SF... qui, comme certains livres de Jules Verne, finira peut-être par devenir réalité, qui sait ?
Peut-être y a-t-il là encore un livre à écrire ? La société post-paritaire, quand les femmes, prenant goût au pouvoir, auront fait des hommes une minorité dans les instances gouvernantes et les entreprises.
Pourquoi ne resteraient-ils pas à la maison, finalement ?
Ce serait un beau livre de SF... qui, comme certains livres de Jules Verne, finira peut-être par devenir réalité, qui sait ?
Invité- Invité
Re: [Merle, Robert] Malevil
Hé bien moi je vais être moins enthousiaste que les avis précédents. L'intérêt que j'ai eu pour ce livre a été décroissant. Plus j'avançais dans l'histoire, plus je trouvais le temps long. Et que dire de ces chapitres interminables ? Je n'en vois pas l'utilité et je ne comprends pas du tout le découpage du livre.
Je ne trouve pas qu'il se passe beaucoup de choses, j'ai l'impression que l'histoire aurait été identique avec deux fois moins de pages. Il y a de nombreux passages sur l'agriculture qui, je trouve, n'apportent pas grand chose à l'histoire. Je n'ai pourtant rien contre ça puisque dans le même style "paysan" (sans être péjoratif), j'avais beaucoup aimé la saga Des grives aux loups, de Claude Michelet.
En ce qui concerne la religion, c'est vrai qu'elle y est très (trop) présente. C'est un domaine que je ne maîtrise pas et qui m'a semblé vraiment lourd à lire.
Il y a tout de même des points positifs. Personnellement j'adore les romans post-apocalyptiques, mais si on retire ce côté science-fiction qui a lieu au début de l'histoire, on obtient finalement un livre sur le Moyen-âge comme il a été dit. On peut donc y trouver son compte de deux façons : en étant fan de SF, mais également de romans historiques (je répète une fois de plus ce qui a été écrit avant moi).
Le côté sociologique est intéressant bien qu'il soit un peu trop manichéen.
Quant au rôle des femmes, c'est vrai qu'il est pour le moins surprenant. Les personnages, quel que soit leur sexe, ont tendance à vite oublié "la vie d'avant" bien qu'on ne puisse pas savoir comment nous aurions réagi à leur place. C'est un parti pris de l'auteur pour lequel j'ai un regard plutôt neutre.
Il y a une scène que j'ai particulièrement appréciée : celle du cataclysme. J'avais vraiment l'impression d'y être, phénomène très rare quand je lis et que je recherche à chaque fois.
Enfin, le style d'écriture de Robert Merle m'a vraiment plu. C'est sûrement ce qui m'a poussé à terminer le roman. Je retiens une phrase pleine de nostalgie, déjà citée par Virgule, à l'exception que je préfère intégrer un plus grand passage :
Pour résumer :
Les + : le style de l'auteur, la scène du cataclysme
Les - : la religion bien trop présente, trop de passages superflus
Je ne trouve pas qu'il se passe beaucoup de choses, j'ai l'impression que l'histoire aurait été identique avec deux fois moins de pages. Il y a de nombreux passages sur l'agriculture qui, je trouve, n'apportent pas grand chose à l'histoire. Je n'ai pourtant rien contre ça puisque dans le même style "paysan" (sans être péjoratif), j'avais beaucoup aimé la saga Des grives aux loups, de Claude Michelet.
En ce qui concerne la religion, c'est vrai qu'elle y est très (trop) présente. C'est un domaine que je ne maîtrise pas et qui m'a semblé vraiment lourd à lire.
Il y a tout de même des points positifs. Personnellement j'adore les romans post-apocalyptiques, mais si on retire ce côté science-fiction qui a lieu au début de l'histoire, on obtient finalement un livre sur le Moyen-âge comme il a été dit. On peut donc y trouver son compte de deux façons : en étant fan de SF, mais également de romans historiques (je répète une fois de plus ce qui a été écrit avant moi).
Le côté sociologique est intéressant bien qu'il soit un peu trop manichéen.
Quant au rôle des femmes, c'est vrai qu'il est pour le moins surprenant. Les personnages, quel que soit leur sexe, ont tendance à vite oublié "la vie d'avant" bien qu'on ne puisse pas savoir comment nous aurions réagi à leur place. C'est un parti pris de l'auteur pour lequel j'ai un regard plutôt neutre.
Il y a une scène que j'ai particulièrement appréciée : celle du cataclysme. J'avais vraiment l'impression d'y être, phénomène très rare quand je lis et que je recherche à chaque fois.
Enfin, le style d'écriture de Robert Merle m'a vraiment plu. C'est sûrement ce qui m'a poussé à terminer le roman. Je retiens une phrase pleine de nostalgie, déjà citée par Virgule, à l'exception que je préfère intégrer un plus grand passage :
Je me souviens d’une promenade de vingt-cinq kilomètres, de nuit, à vélo avec les compagnons du Cercle, plus une montée d’une bonne heure et demie pour gagner le point culminant du département (512 m) et voir le soleil se lever. C’est le genre de chose qu’on fait à quinze ans, avec une ivresse qu’on perd ensuite. Et c’est dommage. On devrait vivre en portant plus d’attention à la vie. Elle n’est pas si longue.
Pour résumer :
Les + : le style de l'auteur, la scène du cataclysme
Les - : la religion bien trop présente, trop de passages superflus
Invité- Invité
Re: [Merle, Robert] Malevil
Merci pour cet avis complémentaire, T_2.0.
Je crois que c'est le style d'écriture de Robert Merle qui veut ça. Il prend le temps de décrire les situations, l'environnement, les réactions de chaque personnage... Cela crée un rythme bien particulier.
As-tu lu d'autres livres de Robert Merle ?
Pour le découpage de l’œuvre, c'est vrai que les chapitres sont longs. Mais personnellement, je lis sans m'occuper des chapitres. Je m'arrête quand j'ai envie. Donc cela ne m'a pas dérangée.
Je ne trouve pas qu'il se passe beaucoup de choses, j'ai l'impression que l'histoire aurait été identique avec deux fois moins de pages.
Je crois que c'est le style d'écriture de Robert Merle qui veut ça. Il prend le temps de décrire les situations, l'environnement, les réactions de chaque personnage... Cela crée un rythme bien particulier.
As-tu lu d'autres livres de Robert Merle ?
Pour le découpage de l’œuvre, c'est vrai que les chapitres sont longs. Mais personnellement, je lis sans m'occuper des chapitres. Je m'arrête quand j'ai envie. Donc cela ne m'a pas dérangée.
Invité- Invité
Re: [Merle, Robert] Malevil
Quand un ami m'a récemment prêté Malevil, je me suis tout de suite souvenue du plaisir que j'avais eu à lire Robert Merle quand j'étais au lycée. J'avais en particulier adoré Un animal doué de raison. Vingt ans après, me restait l'impression d'avoir été à la fois transportée par l'intrigue et traversée par des questions profondes, voire philosophiques. J'avais un peu peur, en relisant l'auteur à l'âge adulte, de rechercher en vain le même frisson.
Mais la recette fonctionne toujours, et la lecture éveille la curiosité (comment les personnages vont-ils résoudre les nombreuses difficultés pratiques liées à l'absence d'électricité), la réflexion (sur le progrès technologique, sur ce qui fait société) et l'émotion. Sur le dernier point, je dois reconnaître que si j'ai pu verser une larme pour les histoires d'amitié, le traitement des relations hommes/femmes m'a déplu. Pas à cause de la polygamie, mais de la misogynie des personnages (qui traduit probablement un sentiment similaire de l'auteur).
Mais la recette fonctionne toujours, et la lecture éveille la curiosité (comment les personnages vont-ils résoudre les nombreuses difficultés pratiques liées à l'absence d'électricité), la réflexion (sur le progrès technologique, sur ce qui fait société) et l'émotion. Sur le dernier point, je dois reconnaître que si j'ai pu verser une larme pour les histoires d'amitié, le traitement des relations hommes/femmes m'a déplu. Pas à cause de la polygamie, mais de la misogynie des personnages (qui traduit probablement un sentiment similaire de l'auteur).
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