[Dang, Thuy Tram] Les carnets retrouvés (1968-1970)
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[Dang, Thuy Tram] Les carnets retrouvés (1968-1970)
Titre : Les carnets retrouvés.
Auteur : Dang Thuy Tram
Edition Philippe Picquier
Nombre de pages : 275 pages.
Présentation (très complète) de l’éditeur :
En 1966, Dang Thuy Tram s’engage comme volontaire pour participer à la lutte contre les Américains. Elle a 23 ans, elles est médecin et tient un journal de sa vie de guerre. Elle a en charge un hôpital de campagne dans la région de Quang Ngai. En juin 1970, l’hôpital est bombardé, Dang Thuy Tram et ses compagnons sont repérés par une patrouille américaine. Sa longue et périlleuse guerre prend fin, elle meurt touchée en plein front. Les deux carnets qui composent son journal sont retrouvés sur la piste par un agent des services secrets américains, échappent par miracle à la destruction et sont conservés dans un dépôt de l’armée américaine pendant 35 ans. Ce n’est qu’en 2005, à la suite d’une longue enquête et de hasards heureux, que les carnets sont enfin restitués à sa famille vietnamienne. Dang Thuy Tram devient une héroïne nationale. Ses cendres sont placées dans un mausolée.
Mon avis :
Nous connaissons tous des films, des séries télévisées, des romans, qui parlent de la guerre du Vietnam du point de vue américain. Des personnages bien connus de la littérature américaine sont des vétérans de la guerre du Vietnam et en conservent les traumatismes. Mais pouvez-vous me citer un film, une série télévisée, un roman qui nous montre la guerre du point de vue des vietnamiens ?
Ce livre est un document unique parce qu’il n’est pas un roman, mais les carnets d’une jeune doctoresse vietnamienne, engagée volontaire, morte en 1970. C’est une lapalissade de dire que ces carnets n’étaient pas destinés à être publiés, et que la jeune femme écrivait avant tout pour elle, pour sa famille aussi. Elle y parle donc de ses sentiments amoureux pour M, de la complexité de leurs relations, de ses amitiés avec ceux qu’elle rencontre, de sa difficulté à intégrer le parti communiste. Elle relève même dans son carnet son évaluation par le parti. Comme il peut nous sembler lointain, pour nous, de France, en 2016, ce désir de se fondre ainsi dans une organisation. Comme cela peut nous sembler compliqué, ces relations sociales dans lesquelles les « grandes sœurs », ou les « petits frères » sont souvent évoqués, sans qu’un lien de parenté les sous-tendent.
Ce qui domine, cependant, c’est la violence des combats, les conséquences, palpables, quotidiennes. Combien de fois Thuy devra-t-elle soigner un blessé, et ne pas parvenir à le sauver ? Combien de fois devra-t-elle pratiquer une amputation ? Je ne vous parle même pas de l’hôpital, qui sera attaqué à plusieurs reprises, et qui devra déménager, des villages, détruits. Il n’est pas de famille qui n’ait perdu au moins un des siens. Il n’est pas de famille qui ne se sente concernée directement par cette guerre qui se passe sur son territoire et n’ait envie de lutter contre les américains, malgré leur puissance de feu. Oui, certains faits ne sont pas faciles à lire, mais nier le caractère sanglant et dévastateur des combats n’est pas rendre service. Les guerres « sanitaires » n’existent pas, quoi que certains prétendent.
Les carnets retrouvés sont une oeuvre à lire pour ceux qui veulent en savoir plus sur la guerre du Vietnam.
Sharon- Modérateur
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Date d'inscription : 01/11/2008
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