[Shimazaki, Aki] Fuki-no-tô

[Shimazaki, Aki]
Fuki – no – tô
Editions Leméac/Actes Sud 4 avril 2018
ISBN 978 2 330 08739 5
146 pages
Quatrième de couverture
Atsuko est heureuse dans la petite ferme biologique dont elle a longtemps rêvé. Ses affaires vont bien, il lui faudra bientôt embaucher de l'aide. Quand son mari a accepté de quitter la ville pour partager avec sa famille cette vie à la campagne qui ne lui ressemble pas, elle a su reconnaître les sacrifices qu'il lui en coûtait. Mais une amie qui resurgit du passé la confronte elle aussi à des choix : Atsuko va devoir débroussailler son existence et ses désirs, aussi emmêlés qu'un bosquet de bambous non entretenu.

Mon avis
C’est justement cette amie de jeunesse refaisant surface après de nombreuses années qui va troubler la vie de Atsuko. Car elle va être confrontée à des choix difficiles, car ressurgissent les deux femmes les sentiments amoureux qu’elles avaient ressenti lorsqu’elles étaient étudiantes, Des choix difficiles parce qu’elle est mariée et son mari est un brave homme auquel elle ne voudrait faire de la peine, ils ont deux enfants et elle a créé une exploitation de bambous. Bref tout cela demande réflexion, cependant elle ne veut rien cacher à son mari
et lui avoue sa liaison avec Fukiko, son amie, ce qui nous entraîne vers une fin me laissant perplexe. Par son écriture toute en retenue Aki Shimazaki avec douceur et finesse, nous livre l’intimité, le doute et les pensées des deux femmes. Un petit livre, des phrases courtes et des mots choisis pour nous conter une belle histoire. 4/5

Atsuko vit heureuse entourée de son mari et de ses deux enfants. Elle est fermière, elle cultive, entre autre chose du bambou. Voulant embaucher une aide, elle recrute Fukiko, une amie d’enfance perdue de vue. Ces retrouvailles vont faire ressurgir chez Atsuko des sentiments longtemps enfouis.

Aki Shimazaki est une auteure que j’adore. Je trouve son écriture très belle, très douce et poétique. Elle m’offre toujours un instant de voyage et de bonheur.
J’aime la façon qu’elle a de faire se croiser les personnages au sein d’un même cycle, en apportant une vision différente à chaque fois.

Fuki-no-tô est le quatrième opus du cycle L’Ombre du chardon. Il y est question de retour aux sources, de vivre en accord avec soi. Simplement.

C’est un très beau roman, comme d’habitude un coup de cœur.

Mon ressenti

Après avoir donné un aperçu du « sexless » dans le couple devenu parent, Aki Shimazaki aborde avec sensibilité, pudeur et délicatesse un des tabous de la société japonaise qui est l’homosexualité. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la sexualité japonaise est un problème à bien des niveaux dans leur société très codée.

Cette fois-ci la parole est donnée aux femmes avec Atsuko qui va retrouver une amie d’enfance. Là-encore le passé refait surface et les questions laissées en suspens il y a longtemps, demandent aujourd’hui une réponse claire.

A découvrir

Avant-dernier tome de la tétralogie "L'Ombre du chardon", ce titre, Fuki-no-tô ne m'a pas déçue.
Nous y retrouvons Atsuko, l'épouse de Mitsuo, qui, au premier tome, a trompé celle-ci avec Mitsuko, camarade de classe qu'il avait aimée jeune garçon. Il a toutefois rompu avec celle-ci pour sauver sa vie de couple et de famille, ne pas divorcer. Ainsi, le récit reprend six ans après : Atsuko a repris la ferme de son père pour y cultiver des légumes bio, et l'entreprise réussit bien. Mitsuo travaille à la revue d'histoire locale qu'il a fondée, et leur vie est harmonieuse. Il a accepté de venir vivre à la campagne pour encourager Atsuko, bien qu'il soit citadin dans l'âme.

Un élément de changement va être introduit lorsque Atsuko reçoit une femme de son âge, la quarantaine, suite à une annonce pour engager une femme qui l'aide à la ferme et à la comptabilité. Celle qui se présente n'est autre que son amie de coeur, Fukiko, à l'époque du lycée. Celle-ci s'était mariée et avait soudainement disparu, alors qu'elles avaient des sentiments l'une pour l'autre.
Retrouver Fukiko ne laisse pas Atsuko indifférente, leur histoire reprend de l'ampleur, et elles sont attirées l'une par l'autre. Comment vivre cette histoire ? Quel choix faire par rapport à Mitsuo ?

Mon avis : le thème de l'homosexualité féminine est développé avec pudeur et délicatesse - les sentiments priment sur tout le reste. J'ai été un peu surprise qu'il soit si difficile dans le Japon actuel de vivre et de "déclarer" son homosexualité, que la société soit restée encore si traditionnelle sur ce plan. Comme la persistance du mariage arrangé m'a également surprise dans les tomes précédents.
J'avais trouvé Atsuko jusque-là plutôt insipide, mais sans doute Mitsuo la connaissait-il mal, et on ne la voyait à travers son regard. Ils s'entendaient très bien comme compagnons, mais leur relation était trop raisonnée, ne s'était pas fondée sur une véritable attirance. Cela fait réfléchir sur l'amour, le couple. J'ai apprécié que cette relation se joue en huis-clos, que peu de personnes n'en aient connaissance, que cela ne regarde qu'elles deux en tout premier lieu.

C'est une belle histoire, délicatement contée, et j'ai beaucoup aimé en outre la perception qu'a Atsuko de la nature, son amour du travail de la terre. De ce fait, les descriptions de paysages et de moments heureux passés à travailler dans les champs prennent plus de relief. C'est encore une belle suite, et une lecture qui s'est faite très vite, du moment où j'ai retrouvé le livre.

Le quatrième tome de "L'ombre du charbon"  m'a autant séduit que les précédents.
Ici nous retrouvons Atsuko , heureuse dans sa ferme bio hérité de son père, faisant un métier qu'elle adore.
Son époux Mitsuo est devenu un mari modèle et le couple semble bien s'entendre.
Mais Mitsuo retrouvant une amie de ses jeunes années Fukiko  devra malgré elle assumer son homosexualité... Dans un accès d’honnêteté elle l'avouera à Atsuko.
J'ai aimé ce petit tome, j'ai appris beaucoup sur le japon et j'ai attaqué immédiatement Maïmaï, le dernier tome.....
Très apprécié