[Shafak, Elif] Soufi, mon amour
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Salsera15
zazy
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[Shafak, Elif] Soufi, mon amour
[Shafak, Elif] Soufi, mon amour
Titre : Soufi, mon amour
Auteur : Elif Shafak
Éditeur : Phébus
Nombre de pages: 416
Résumé:
Ella Rubinstein a en apparence tout pour être heureuse : une jolie maison dans le Massachusetts, trois beaux enfants, un chien fidèle. Mais, à l'aube de ses quarante ans, elle se demande si elle n'est pas passée à côté d'elle-même. Les infidélités de son mari ne sont plus un mystère et les cours de cuisine du jeudi ne suffisent pas à exalter sa vie monotone. Décidée à reprendre une activité professionnelle, elle est engagée comme lectrice par un agent littéraire. Sa première mission : rédiger une note sur un manuscrit signé par Aziz Z Zahara. Ce roman, qui retrace la rencontre entre le poète Rûmi et le plus célèbre derviche du monde musulman, Shams de Tabriz, va être une révélation pour Ella. Au fil des pages, elle découvre le soufisme, le refus des conventions et la splendeur de l'amour. Cette histoire se révèle être le miroir de la sienne. Aziz - comme Shams l'a fait pour Rûmi sept siècles auparavant - serait-il venu la libérer ?
Mon avis:
J'aime beaucoup cette façon de mêler deux histoires, l'une moderne et l'autre qui se déroule au XIIIème siècle. Le lien entre ces deux récits est donc ce livre "Doux blasphème" qu'Ella doit lire pour une agence littéraire et surtout, le soufisme. C'est effectivement l'occasion d'en savoir plus sur cette religion centrée sur la Voie de l'Amour et sur la beauté intérieure. Petit à petit, on découvre les quarante règles d'or du soufisme. Parce que les religions sont intemporelles, cela fait réfléchir le lecteur et bien sûr Ella. D'autant plus qu'elle est à une phase décisive de son existence. Elle aborde la quarantaine avec les angoisses habituelles: des enfants adolescents qui rêvent de partir, un mari infidèle, un grand vide dans sa vie malgré son confort bourgeois. Le lecteur va donc faire le chemin avec elle en découvrant la rencontre entre le poète Rumi et le derviche itinérant, Shams de Tabriz. Ce roman qui initie Ella au soufisme, et surtout son auteur avec lequel elle tisse un lien de plus en plus intime, vont lui faire prendre un nouveau départ. Le style littéraire d'Elif Shafak, que j'avais déjà apprécié dans "lait noir", est très fluide et agréable à lire. Par contre, j'ai trouvé les "leçons philosophiques" assez banales, elles ne m'ont rappelé que des évidences, ce qui n'est jamais inutile. On y retrouve la voie de l'Amour, aimer les autres quels que soient leurs pensées, leur religion, leur état, ne pas médire sur son prochain, trouver la réponse en soi, se libérer des choses matérielles et des préjugés. Et pourtant, il y a aussi des choses cruelles qui émanent du comportement du derviche (mort de Kyria, effondrement d'une famille, critique du zélote...). Personne n'est parfait en ce monde! Globalement, ce livre a le mérite de raconter une histoire intéressante, de nous initier au soufisme et de nous inciter à se poser quelques questions sur les religions et sur la quête du bonheur, mais je pense que cela reste trop romancé et superficiel. Mais, je continuerai à lire Elif Shafak pour son style littéraire, sa légèreté et sa vision de la vie des femmes.
Invité- Invité
Re: [Shafak, Elif] Soufi, mon amour
Le titre ne me laissait augurer qu’une histoire d’amour….. Mais j’avais un challenge à respecter !!!! J’ouvre le livre et…. Je suis happée, prise par la main, impossible de lâcher le livre.
Deux histoires cohabitent dans ce livre.
Nous somme en 2008. Ella habite le Massachussetts, mariée, mère de 3 enfants, vie très pragmatique d’américaine bon ton, devient lectrice pour une maison d’édition. Elle reçoit son premier manuscrit : « Doux blasphème ». Là aussi, le titre me fait frémir… encore un roman à l’eau de rose ? Laissons tomber l’histoire de Ella qui est convenue et sert à introduire les quarante règles de Shams
« Doux blasphème » se déroule en 1242 en Turquie et, telle la danse lancinante des derviches, je suis entraînée et me laisse entraîner.
Kony, Turquie en l’an 1242. Rûmi, célèbre poète turc rencontre Shams de Tabriz, derviche soufi. Nait entre eux, une histoire d’amitié et d’amour si profonde qu’elle va bouleverser leurs vies.
Comme toute quête de l’absolue pureté, élévation, grand amour exclusif, Rûmi va s’isoler du monde sans se soucier du reste. Les dommages collatéraux seront très importants au sein de son entourage sans que cela engendre la moindre culpabilité des deux hommes.
Shams le derviche, rencontre toute une pléiade de personnages qu’il met en scène pour inviter Rûmi à passer les 5 portes tels Suleiman l’ivrogne, le zélote, Rose du désert la catin…..
Chaque partie a pour titre un des éléments : la terre (ce qui est solide, absorbé, immobile), l’eau (ce qui est fluide, changeant et imprévisible), le vent (ce qui bouge, évolue et nous défie) le feu (ce qui abîme, dévaste et détruit), pour arriver à la 5ème : le vide (ce qui est présent à travers son absence).
Shams et Rûmi ont mis 40 jours à discuter autour des 40 règles…. Tiens, cela me rappelle les 40 jours du déluge !!! Il est aussi question d’Abel et Caïn… A cette époque moyenâgeuse, beaucoup de religions cohabitaient. Rûmi, musulman, a épousé Kerra chrétienne, bien qu’Erudit et enseignant l’Islam….
Ce que démontre Shams est plus du domaine de la philosophie que de la religion. Mais voilà, il y a les hommes et leur interprétation de la ou plutôt des religions
J’ai bien aimé ce livre si facile et agréable à lire. J’ai comme une envie de découvrir plus avant la vie de ces 2 personnages. Comme je l’ai emprunté à la bibliothèque, je vais l’acheter pour l’avoir dans ma bibliothèque.
Voici quelques unes des 40 règles :
« Il y a plus de faux gourous et de faux maîtres dans ce monde que d’étoiles dans l’univers. Ne confonds pas les gens animés par un désir de pouvoir et égocentristes avec de vrais mentors. Un maître spirituel authentique n’arrêtera pas l’attention sur lui ou sur elle, et n’attendra de toi ni obéissance absolue ni admiration inconditionnelle, mais t’aidera à apprécier et à admirer ton moi intérieur. Les vrais mentors sont aussi transparents que le verre. Ils laissent la Lumière de Dieu les traverser. »
« L’être humain occupe une place unique dan s la création de Dieu. « J’ai insufflé Mon esprit en lui » dit Dieu. Chacun d’entre nous sans exception est conçu pour être l’envoyé de Dieu sur Terre. Demandez-vous combien de fois vous vous comportez comme un envoyé, si cela vous arrive jamais ? Souvenez-vous qu’il incombe à chacun de nous de découvrir l’esprit divin en nous et de vivre par lui. »
« Tu peux étudier Dieu à travers toute chose et toute personne dans l’univers parce que Dieu n’est pas confiné dans une mosquée, une synagogue ou une église. Mais si tu as encore besoin de savoir précisément où il réside, il n’y a qu’une place où le chercher : dans le cœur d’un amoureux sincère. »
« Si tu veux changer la manière dont les autres te traitent, tu dois d’abord changer la manière dont tu te traites. Tant que tu ‘apprends pas à t’aimer, pleinement et sincèrement, tu ne pourras jamais être aimée. Quand tu arriveras à ce stade, sois pourtant reconnaissant de chaque épine que les autres pourront jeter sur toi. C’est le signe que, bientôt, tu recevras une pluie de roses ».
Quel plaisir lorsque Shams discute de la sourate concernant les femmes :
« Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs de Dieu accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. Les femmes vertueuses sont obéissantes, et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leur époux, avec la protection de Dieu. Quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de raison contre elles, car Allah est, certes, Haut et Grand !
Voici la traduction de Shams :
« Les hommes sont les soutiens des femmes car Dieu a donné à certains plus de moyens qu’à d’autres, et parce qu’ils dépensent leurs richesse ‘pour subvenir à leurs besoins). Les femmes qui sont vertueuses sont donc obéissantes à Dieu et préservent ce qui est caché, comme Dieu l’a préservé. Quant aux femmes que vous sentez rétives, perlez-leur gentiment, puis laissez-les seules au lit (sans les molester) et venez au lit avec elles (si elles le souhaitent). Si elles s’ouvrent à vous, ne cherchez pas d’excuse pour les blâmer, car Dieu est, certes, Haut et Grand »
Une parole méditer par tous !
Je suis tentée par "lait noir" du même auteur
Deux histoires cohabitent dans ce livre.
Nous somme en 2008. Ella habite le Massachussetts, mariée, mère de 3 enfants, vie très pragmatique d’américaine bon ton, devient lectrice pour une maison d’édition. Elle reçoit son premier manuscrit : « Doux blasphème ». Là aussi, le titre me fait frémir… encore un roman à l’eau de rose ? Laissons tomber l’histoire de Ella qui est convenue et sert à introduire les quarante règles de Shams
« Doux blasphème » se déroule en 1242 en Turquie et, telle la danse lancinante des derviches, je suis entraînée et me laisse entraîner.
Kony, Turquie en l’an 1242. Rûmi, célèbre poète turc rencontre Shams de Tabriz, derviche soufi. Nait entre eux, une histoire d’amitié et d’amour si profonde qu’elle va bouleverser leurs vies.
Comme toute quête de l’absolue pureté, élévation, grand amour exclusif, Rûmi va s’isoler du monde sans se soucier du reste. Les dommages collatéraux seront très importants au sein de son entourage sans que cela engendre la moindre culpabilité des deux hommes.
Shams le derviche, rencontre toute une pléiade de personnages qu’il met en scène pour inviter Rûmi à passer les 5 portes tels Suleiman l’ivrogne, le zélote, Rose du désert la catin…..
Chaque partie a pour titre un des éléments : la terre (ce qui est solide, absorbé, immobile), l’eau (ce qui est fluide, changeant et imprévisible), le vent (ce qui bouge, évolue et nous défie) le feu (ce qui abîme, dévaste et détruit), pour arriver à la 5ème : le vide (ce qui est présent à travers son absence).
Shams et Rûmi ont mis 40 jours à discuter autour des 40 règles…. Tiens, cela me rappelle les 40 jours du déluge !!! Il est aussi question d’Abel et Caïn… A cette époque moyenâgeuse, beaucoup de religions cohabitaient. Rûmi, musulman, a épousé Kerra chrétienne, bien qu’Erudit et enseignant l’Islam….
Ce que démontre Shams est plus du domaine de la philosophie que de la religion. Mais voilà, il y a les hommes et leur interprétation de la ou plutôt des religions
J’ai bien aimé ce livre si facile et agréable à lire. J’ai comme une envie de découvrir plus avant la vie de ces 2 personnages. Comme je l’ai emprunté à la bibliothèque, je vais l’acheter pour l’avoir dans ma bibliothèque.
Voici quelques unes des 40 règles :
« Il y a plus de faux gourous et de faux maîtres dans ce monde que d’étoiles dans l’univers. Ne confonds pas les gens animés par un désir de pouvoir et égocentristes avec de vrais mentors. Un maître spirituel authentique n’arrêtera pas l’attention sur lui ou sur elle, et n’attendra de toi ni obéissance absolue ni admiration inconditionnelle, mais t’aidera à apprécier et à admirer ton moi intérieur. Les vrais mentors sont aussi transparents que le verre. Ils laissent la Lumière de Dieu les traverser. »
« L’être humain occupe une place unique dan s la création de Dieu. « J’ai insufflé Mon esprit en lui » dit Dieu. Chacun d’entre nous sans exception est conçu pour être l’envoyé de Dieu sur Terre. Demandez-vous combien de fois vous vous comportez comme un envoyé, si cela vous arrive jamais ? Souvenez-vous qu’il incombe à chacun de nous de découvrir l’esprit divin en nous et de vivre par lui. »
« Tu peux étudier Dieu à travers toute chose et toute personne dans l’univers parce que Dieu n’est pas confiné dans une mosquée, une synagogue ou une église. Mais si tu as encore besoin de savoir précisément où il réside, il n’y a qu’une place où le chercher : dans le cœur d’un amoureux sincère. »
« Si tu veux changer la manière dont les autres te traitent, tu dois d’abord changer la manière dont tu te traites. Tant que tu ‘apprends pas à t’aimer, pleinement et sincèrement, tu ne pourras jamais être aimée. Quand tu arriveras à ce stade, sois pourtant reconnaissant de chaque épine que les autres pourront jeter sur toi. C’est le signe que, bientôt, tu recevras une pluie de roses ».
Quel plaisir lorsque Shams discute de la sourate concernant les femmes :
« Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs de Dieu accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. Les femmes vertueuses sont obéissantes, et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leur époux, avec la protection de Dieu. Quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de raison contre elles, car Allah est, certes, Haut et Grand !
Voici la traduction de Shams :
« Les hommes sont les soutiens des femmes car Dieu a donné à certains plus de moyens qu’à d’autres, et parce qu’ils dépensent leurs richesse ‘pour subvenir à leurs besoins). Les femmes qui sont vertueuses sont donc obéissantes à Dieu et préservent ce qui est caché, comme Dieu l’a préservé. Quant aux femmes que vous sentez rétives, perlez-leur gentiment, puis laissez-les seules au lit (sans les molester) et venez au lit avec elles (si elles le souhaitent). Si elles s’ouvrent à vous, ne cherchez pas d’excuse pour les blâmer, car Dieu est, certes, Haut et Grand »
Une parole méditer par tous !
Je suis tentée par "lait noir" du même auteur
Re: [Shafak, Elif] Soufi, mon amour
Ceci est un roman d’amour, qu’il s’agisse de l’amour de Dieu, de son prochain, de l’amour filial, charnel ou spirituel, c’est la même chose puisqu’à la fin Tout n’est qu’Un.
C’est ce que va découvrir Ella en lisant le manuscrit d’un auteur inconnu, pour le compte de son employeur, éditeur.
Ella, la quarantaine, se croit heureuse dans le rôle de la femme au foyer, entre son mari et ses trois enfants, son ménage et ses cours de cuisine. Vie bien réglée, parfaite, où l’imprévu et l’inconnu sont indésirables. A moins que « Doux Blasphème », le manuscrit en question, et surtout Aziz, son auteur, ne viennent tout remettre en question, en mettant Ella sur la Voie soufie, la voie de l’instant présent, de la compassion, du lâcher-prise.
Le manuscrit raconte l’histoire du poète musulman Rûmi, au 13ème siècle, et de sa rencontre avec le derviche errant Shams de Tabriz. Rencontre décisive pour le destin de chacun, qui donnera naissance à une amitié profonde, presque insensée tant elle aura de conséquences sur l’entourage et la réputation des personnages.
« Soufi, mon amour » est découpé en courts chapitres, décrivant alternativement les étapes de la rencontre entre Rûmi et Shams racontées tour à tour par les différents protagonistes de ce drame annoncé, et en parallèle celles de la renaissance d’Ella grâce à sa rencontre avec Aziz.
On apprend des choses sur le soufisme, le style est fluide, le roman se lit rapidement, par moments j’avais même du mal à le lâcher.
Ce n’est pas totalement un coup de cœur, même si on parle d’amour à toutes les pages, mais j’ai beaucoup aimé cette histoire. Ce n’est pas non plus un monument de littérature, on frôle parfois un peu trop la guimauve ou les clichés moralisateurs, mais ce roman m’a emportée, m’a apaisée aussi.
Je rêverais d’une rencontre telle que celle d’Ella et Aziz, peut-être parce que je me reconnais vaguement dans cette personnalité qui balance entre volonté de tout contrôler pour se rassurer et confort de la passivité. A moins que finalement il n’y ait une 3ème Ella : celle qui a la certitude qu’un jour se produira un déclic qui bouleversera tout.
J’ai relevé un paquet de phrases dans ce roman, je les placerai dans la rubrique « citations de juin ». Mais en voici une : « Est, Ouest, Sud ou Nord, il n’y a pas de différence. Peu importe votre destination, assurez-vous seulement de faire de chaque voyage un voyage intérieur. Si vous voyagez intérieurement, vous parcourrez le monde entier et au-delà ».
C’est ce que va découvrir Ella en lisant le manuscrit d’un auteur inconnu, pour le compte de son employeur, éditeur.
Ella, la quarantaine, se croit heureuse dans le rôle de la femme au foyer, entre son mari et ses trois enfants, son ménage et ses cours de cuisine. Vie bien réglée, parfaite, où l’imprévu et l’inconnu sont indésirables. A moins que « Doux Blasphème », le manuscrit en question, et surtout Aziz, son auteur, ne viennent tout remettre en question, en mettant Ella sur la Voie soufie, la voie de l’instant présent, de la compassion, du lâcher-prise.
Le manuscrit raconte l’histoire du poète musulman Rûmi, au 13ème siècle, et de sa rencontre avec le derviche errant Shams de Tabriz. Rencontre décisive pour le destin de chacun, qui donnera naissance à une amitié profonde, presque insensée tant elle aura de conséquences sur l’entourage et la réputation des personnages.
« Soufi, mon amour » est découpé en courts chapitres, décrivant alternativement les étapes de la rencontre entre Rûmi et Shams racontées tour à tour par les différents protagonistes de ce drame annoncé, et en parallèle celles de la renaissance d’Ella grâce à sa rencontre avec Aziz.
On apprend des choses sur le soufisme, le style est fluide, le roman se lit rapidement, par moments j’avais même du mal à le lâcher.
Ce n’est pas totalement un coup de cœur, même si on parle d’amour à toutes les pages, mais j’ai beaucoup aimé cette histoire. Ce n’est pas non plus un monument de littérature, on frôle parfois un peu trop la guimauve ou les clichés moralisateurs, mais ce roman m’a emportée, m’a apaisée aussi.
Je rêverais d’une rencontre telle que celle d’Ella et Aziz, peut-être parce que je me reconnais vaguement dans cette personnalité qui balance entre volonté de tout contrôler pour se rassurer et confort de la passivité. A moins que finalement il n’y ait une 3ème Ella : celle qui a la certitude qu’un jour se produira un déclic qui bouleversera tout.
J’ai relevé un paquet de phrases dans ce roman, je les placerai dans la rubrique « citations de juin ». Mais en voici une : « Est, Ouest, Sud ou Nord, il n’y a pas de différence. Peu importe votre destination, assurez-vous seulement de faire de chaque voyage un voyage intérieur. Si vous voyagez intérieurement, vous parcourrez le monde entier et au-delà ».
Invité- Invité
Re: [Shafak, Elif] Soufi, mon amour
C'est un bon bouquin, bien que je n'ai pas du tout accroché à l'histoire d'amour contemporaine
Re: [Shafak, Elif] Soufi, mon amour
Même si, les intentions sont louables, j'ai été un peu déçu par ce livre. Je pensais en apprendre un peu plus sur le soufisme et ses préceptes. L'ensemble est, à mon sens, trop léger et trop superficiel. j'aurais aimé rentrer un peu plus dans l'essence de cette philosophie ou dans les modes de vie de ces pratiquants. Dommage. Il a au moins le mérite de montrer une autre image de l'islam et d'être agréable et facile à lire. Au final je crois qu'il n'en restera pas grand chose.
6/10
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Sarfre- Grand expert du forum
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Nombre de messages : 505
Age : 48
Localisation : Metz
Emploi/loisirs : Informatique
Genre littéraire préféré : Romans classiques, contemporains; Sciences humaines; Fantasy; Policier, Thriller.
Date d'inscription : 14/01/2011
Re: [Shafak, Elif] Soufi, mon amour
oui, moi j'aurais voulu aller voir plus loin tout de suite.
Sarfre- Grand expert du forum
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Re: [Shafak, Elif] Soufi, mon amour
« Une vie sans amour ne compte pas. Ne vous demandez pas quel genre d’amour vous devriez rechercher, spirituel ou matériel, divin ou terrestre, oriental ou occidental… Les divisions ne conduisent qu’à plus de divisions. L’amour n’a pas d’étiquettes, pas de définitions. Il est ce qu’il est pur et simple.
L’amour est l’eau de la vie. Et un être aimé est une âme de feu !
L’univers tourne différemment quand le feu aime l’eau .
Il s’agit de la 40eme règle soufie, elle dépeint l’atmosphère de ce roman qui dénote de part son originalité et sa profondeur.
De nos jours, Ella Rubinstein, une « Desperate housewive « juive à l’aube de ses quarante ans découvre subitement que la vie qu’elle s’est acharnée à construire dans ses les moindres détails sur un modèle bien défini n’est en fait qu’une vitrine aseptisée, superficielle et hypocrite. « La révélation » qui lui tombe dessus lui est amenée par « Doux blasphème » un manuscrit qu’elle doit lire pour son éditeur.
En Turquie Shams de Tabriz, derviche de renom va rencontrer Rumi celui qui deviendra l’un des plus grands poètes Afghans du 13 eme siècle.
Entre fiction et réalité, Elif Shafak va alterner deux époques distinctes et deux récits « différents » pour les conjuguer à la perfection sur les mêmes thèmes: amour et soufisme. Deux notions qui ne peuvent aller l’une sans l’autre.
Ce roman ouvre de belles perspectives vers la philosophie du soufisme, une philosophie attrayante, optimiste qui défie les préjugés et le radicalisme sous toutes ses formes.
J’ai aimé l’écriture de cette romancière, elle retranscrit à merveille les sentiments avec beaucoup de poésie et de fluidité .
J’ai noté les quarante règles soufies égrenées tout au long de l’ouvrage, des règles qui même si elles ne sont pas simples à appliquer restent intéressante et séduisantes pour s’ouvrir à ce qui nous entoure.
Ce roman est une perle rare qui est tombée entre mes mains à un moment très particulier, en le refermant hier soir après avoir lu les dernières pages il m’est resté un sentiment de grande sérénité, presque un optimisme qui me faisait largement défaut ces derniers temps.
Si vous tombez dessus un jour, n’ayez aucune hésitation, ni préjugé vis à vis de l’amour, ce livre vous sera forcément destiné.
Coup de cœur.
Sara2a- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : Thrillers, fantastiques et un peu de tout ce qui peut me tomber sous les yeux .
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Re: [Shafak, Elif] Soufi, mon amour
Lu dans le cadre du challenge PL 2015/2016
Si on m'avait dit que j'aimerais autant un livre parlant de religion, je n'y aurai pas cru.
Je découvre le soufisme dont je n'avais jamais entendu parler. C'est une belle vision de l'islam. Une religion, une façon d'être tournée autour de l'amour.
Tout ne me plaît pas en Shams pourtant (Le soufi).
J'ai aimé ce mélange présent/passé.
J'ai aimé que les personnages soient si variés même si c'était plus dur à suivre.
Un livre qui fait du bien et un petit coup de cœur.
Si on m'avait dit que j'aimerais autant un livre parlant de religion, je n'y aurai pas cru.
Je découvre le soufisme dont je n'avais jamais entendu parler. C'est une belle vision de l'islam. Une religion, une façon d'être tournée autour de l'amour.
Tout ne me plaît pas en Shams pourtant (Le soufi).
J'ai aimé ce mélange présent/passé.
J'ai aimé que les personnages soient si variés même si c'était plus dur à suivre.
Un livre qui fait du bien et un petit coup de cœur.
Re: [Shafak, Elif] Soufi, mon amour
J'ai beaucoup aimé ce livre et je l'ai lu doucement pour mieux le savourer...
Je suis d'accord avec Zazy sur le fait que l'histoire d'amour contemporaine est, pour moi, la partie la moins intéressante du livre.
Seul bémol sur une partie concernant la position de la femme avec laquelle j'étais en complet désaccord. J'ai prêté ce livre, je ne peux donc pas être plus précise... Je le ferai ultérieurement !
Je suis d'accord avec Zazy sur le fait que l'histoire d'amour contemporaine est, pour moi, la partie la moins intéressante du livre.
Seul bémol sur une partie concernant la position de la femme avec laquelle j'étais en complet désaccord. J'ai prêté ce livre, je ne peux donc pas être plus précise... Je le ferai ultérieurement !
Invité- Invité
Re: [Shafak, Elif] Soufi, mon amour
Ella s’ennuie dans sa vie aisée et rangée de femme au foyer américaine. Son retour à la vie professionnelle lui fait découvrir le soufisme, par le biais d’un ouvrage sur deux personnages historiques qui vécurent au Moyen-Orient au XIIIème siècle, en ce qui est aujourd’hui la Turquie : reconnu comme grand spirituel et saint, auteur de célèbres poèmes, Rûmi fut initié au soufisme par Shams de Tabriz. Il influença significativement ce courant mystique de l’islam et fonda notamment la confrérie des derviches tourneurs et leur danse tourbillonnante. L’intérêt d’Ella pour ce livre va se transformer en passion pour son auteur et va bouleverser sa vie. Si l’histoire d’Ella ne m’a pas particulièrement passionnée, j’ai été très intéressée de découvrir deux personnages illustres en Turquie et le soufisme. Après avoir appris à domestiquer son ego en s’affranchissant de ses servitudes et des illusions qui lui sont attachés, le soufi peut appréhender la présence de Dieu en tout et s’ouvrir à l’amour de tout et de tous. Peu importe le type de religion et de rite, seul compte cet amour universel, source de félicité et d’harmonie avec l’éternité du monde. Ce qui frappe dans cette pensée est sa tolérance et son ouverture, car l’essentiel n’est pas la forme de la religion mais ses valeurs universelles. Seul compte le respect de ce qui nous entoure et nous survivra, nous fondant par là-même dans l’éternité d’un perpétuel recommencement. Ce roman initiatique et philosophique habilement construit, à la lecture fluide et plaisante, est un hymne à l’humilité et à l’amour, qui amène à réfléchir et à découvrir sa richesse intérieure. Athée ou croyant, de n’importe quelle religion, chacun peut y puiser.
Brouillé est l'esprit des croyants si à chaque ramadan ils jeûnent au nom de Dieu et qu'à chaque Aïd ils sacrifient un mouton ou une chèvre pour racheter leurs péchés, si toute leur vie ils s'efforcent d'accomplir le pèlerinage à La Mecque et que cinq fois par jour ils s'agenouillent sur un tapis de prière, mais que dans le même temps il n'y ait pas place dans leur cœur pour l'amour. Pourquoi prendre tant de peine ? La foi n'est qu'un mot si l'amour ne réside pas en son centre, elle est flasque, sans vie, vague, vide - rien qu'on puisse véritablement sentir. Croient-ils que Dieu réside à La Mecque ou à Médine ? Ou dans quelque mosquée ? Comment peuvent-ils imaginer que Dieu puisse être confiné dans un espace limité quand II dit justement : Ni Mes cieux ni Ma terre ne M'englobent, mais le cœur de Mon serviteur croyant M'englobe ? Pitié pour le fou qui croit que les frontières de son esprit mortel sont celles de Dieu tout-puissant ! Pitié pour le fou qui pense pouvoir négocier et régler ses dettes avec Dieu ! Pensent-ils que Dieu est un épicier qui tente de soupeser nos vertus et nos méfaits sur deux balances ? Est-Il un clerc méticuleux qui note nos péchés dans Son livre de comptes afin que nous Le remboursions un jour ? Est-ce là leur idée de l'Unicité ? Ni épicier ni clerc, mon dieu est un dieu magnifique. Un dieu vivant ! Pourquoi voudrais-je un dieu mort ? Vivant, Il est ! Son nom est al-Hayy - l'Éternel. Pourquoi errer dans la peur et l'angoisse, toujours laisser les prohibitions et les limitations me restreindre ? Il est l'infiniment compassionné. Son nom est al-Wadud. Il est tout entier digne de louanges. Son nom est al-Hamid. Beau au-delà de tous les rêves et de tous les espoirs. Al- Jamal, al-Kayyum, al-Rahman, al-Rahim. Dans le vent et les inondations, sec et assoiffé, je chanterai, je danserai pour Lui jusqu'à ce que ploient mes genoux, que s'effondre mon corps et que mon cœur cesse de battre. Je briserai mon ego en mille morceaux, jusqu'à ce que je ne sois plus qu'une particule de néant, le passeur du vide pur, la poussière de la poussière de Sa grande architecture. Avec reconnaissance, joie et persévérance, je loue Sa splendeur et Sa générosité. Je Le remercie à la fois pour tout ce qu'il m'a accordé et pour tout ce qu'il m'a refusé, car Lui seul sait ce qui est bon pour moi.
Au lieu d'un jihad orienté vers l'extérieur - défini comme "la guerre contre les infidèles " et mené par de nombreux musulmans, à l'époque comme aujourd'hui -, Rûmi plaidait pour un jihad orienté vers l'intérieur, dont le but était de lutter contre son propre ego, son nafs et de le vaincre.
La sharia est comme une bougie dit Shams de Tabriz. Elle nous fournit une lumière des plus précieuses. Mais n'oublions pas qu'une bougie nous aide à aller d'un lieu à un autre dans l'obscurité. Si nous oublions où nous allons et nous concentrons sur la bougie, à quoi sert-elle?
Un homme qui a beaucoup d'opinions mais aucune question ! Il y a quelque chose que ne va pas.
Bien souvent, les gens à l'esprit étroit disent que danser est sacrilège. Ils pensent que Dieu nous a donné la musique - pas seulement la musique que nous faisons avec notre voix et nos instruments, mais la musique qui sous-tend toute forme de vie - et qu'il nous a ensuite interdit de l'écouter. Ne voient-ils pas que toute la nature chante ? Tout dans cet univers bouge en rythme - les battements du coeur ou les ailes des oiseaux, le vent les nuits d'orage, le forgeron à son enclume ou ce qu'entend dans le ventre de sa mère un bébé à naître -, tout participe, passionnément, spontanément, à une mélodie magnifique. La danse des derviches tourneurs est un maillon dans cette chaîne perpétuelle. Telle la goutte d'eau qui porte en elle tout l'océan, notre danse reflète et voile à la fois les secrets du cosmos.
Brouillé est l'esprit des croyants si à chaque ramadan ils jeûnent au nom de Dieu et qu'à chaque Aïd ils sacrifient un mouton ou une chèvre pour racheter leurs péchés, si toute leur vie ils s'efforcent d'accomplir le pèlerinage à La Mecque et que cinq fois par jour ils s'agenouillent sur un tapis de prière, mais que dans le même temps il n'y ait pas place dans leur cœur pour l'amour. Pourquoi prendre tant de peine ? La foi n'est qu'un mot si l'amour ne réside pas en son centre, elle est flasque, sans vie, vague, vide - rien qu'on puisse véritablement sentir. Croient-ils que Dieu réside à La Mecque ou à Médine ? Ou dans quelque mosquée ? Comment peuvent-ils imaginer que Dieu puisse être confiné dans un espace limité quand II dit justement : Ni Mes cieux ni Ma terre ne M'englobent, mais le cœur de Mon serviteur croyant M'englobe ? Pitié pour le fou qui croit que les frontières de son esprit mortel sont celles de Dieu tout-puissant ! Pitié pour le fou qui pense pouvoir négocier et régler ses dettes avec Dieu ! Pensent-ils que Dieu est un épicier qui tente de soupeser nos vertus et nos méfaits sur deux balances ? Est-Il un clerc méticuleux qui note nos péchés dans Son livre de comptes afin que nous Le remboursions un jour ? Est-ce là leur idée de l'Unicité ? Ni épicier ni clerc, mon dieu est un dieu magnifique. Un dieu vivant ! Pourquoi voudrais-je un dieu mort ? Vivant, Il est ! Son nom est al-Hayy - l'Éternel. Pourquoi errer dans la peur et l'angoisse, toujours laisser les prohibitions et les limitations me restreindre ? Il est l'infiniment compassionné. Son nom est al-Wadud. Il est tout entier digne de louanges. Son nom est al-Hamid. Beau au-delà de tous les rêves et de tous les espoirs. Al- Jamal, al-Kayyum, al-Rahman, al-Rahim. Dans le vent et les inondations, sec et assoiffé, je chanterai, je danserai pour Lui jusqu'à ce que ploient mes genoux, que s'effondre mon corps et que mon cœur cesse de battre. Je briserai mon ego en mille morceaux, jusqu'à ce que je ne sois plus qu'une particule de néant, le passeur du vide pur, la poussière de la poussière de Sa grande architecture. Avec reconnaissance, joie et persévérance, je loue Sa splendeur et Sa générosité. Je Le remercie à la fois pour tout ce qu'il m'a accordé et pour tout ce qu'il m'a refusé, car Lui seul sait ce qui est bon pour moi.
Au lieu d'un jihad orienté vers l'extérieur - défini comme "la guerre contre les infidèles " et mené par de nombreux musulmans, à l'époque comme aujourd'hui -, Rûmi plaidait pour un jihad orienté vers l'intérieur, dont le but était de lutter contre son propre ego, son nafs et de le vaincre.
La sharia est comme une bougie dit Shams de Tabriz. Elle nous fournit une lumière des plus précieuses. Mais n'oublions pas qu'une bougie nous aide à aller d'un lieu à un autre dans l'obscurité. Si nous oublions où nous allons et nous concentrons sur la bougie, à quoi sert-elle?
Un homme qui a beaucoup d'opinions mais aucune question ! Il y a quelque chose que ne va pas.
Bien souvent, les gens à l'esprit étroit disent que danser est sacrilège. Ils pensent que Dieu nous a donné la musique - pas seulement la musique que nous faisons avec notre voix et nos instruments, mais la musique qui sous-tend toute forme de vie - et qu'il nous a ensuite interdit de l'écouter. Ne voient-ils pas que toute la nature chante ? Tout dans cet univers bouge en rythme - les battements du coeur ou les ailes des oiseaux, le vent les nuits d'orage, le forgeron à son enclume ou ce qu'entend dans le ventre de sa mère un bébé à naître -, tout participe, passionnément, spontanément, à une mélodie magnifique. La danse des derviches tourneurs est un maillon dans cette chaîne perpétuelle. Telle la goutte d'eau qui porte en elle tout l'océan, notre danse reflète et voile à la fois les secrets du cosmos.
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