[Fromm, Pete] Chinook
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Cannetille
joëlle
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[Fromm, Pete] Chinook
Titre : Chinook
Auteur :Pete Fromm
Éditions : Gallmeister
Nombre de pages : 202
ISBN : 978-2-35178-041-1
Date de parution : 1997
2011 pour la traduction française
Version numérique.
Présentation de l'éditeur :
Le "Chinook" est un vent qui balaye ce Montana rural de ranchs et de petites villes, toile de fond des nouvelles de Pete Fromm qui nous parlent de vies de famille comme de solitude, d'amour et de fidélité, d'engagement ou d'héroïsme.
À travers les portraits de gens simples se dessine le tableau tout en finesse des existences fragiles qui peuplent cet Ouest américain. On y découvre ce fils obéissant qui n'ose pas avouer à ses parents que sa femme vient de le quitter, ou ce père désespéré au point de kidnapper son propre fils…
La prouesse singulière de Pete Fromm est de révéler combien ces gens "ordinaires" sont dans leur humanité bien plus grands qu'il n'y paraît, donnant ainsi davantage de profondeur à nos propres existences.
Traduit de l'américain par Marc Amfreville.
Mon Avis:
Je crois que ce recueil de nouvelles est le premier écrit par Pete Fromm (traduit en français, pour autant que je sache). L'immense talent de l'auteur est là! Tout son amour pour la nature, pour le Montana est présent. On découvre les valeurs qui sont les siennes, amour filial, respect de la famille, transmission des savoirs, la pèche.
La pèche à la mouche surtout, un art de vivre. J'ai pensé au magnifique film "Et au milieu coule une rivière" (inspiré du roman autobiographique de Norman Maclean).
Les lectures de Joëlle
joëlle- Modérateur
-
Nombre de messages : 9708
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Date d'inscription : 30/09/2013
Re: [Fromm, Pete] Chinook
Chinook – vent chaud, dit « mangeur de neige », en Amérique du Nord - dans la version française, Dry Rain – précipitation n’atteignant pas le sol - dans l’américaine, le titre donne le ton de ce recueil de seize nouvelles : seize miniatures serties dans l’immensité souvent glacée et venteuse du nord-ouest des Etats-Unis, entre plaines et montagnes, Montana et Canada ; seize parenthèses de vie, humbles et fragiles, brièvement ouvertes sur la toile de fond d’une nature aussi grandiose qu’âpre et indifférente.
C’est toute une galerie de personnages comme vous et moi, perdus dans le dédale de leur vie anonyme, entre mille petites joies et grands tracas, qui défilent ici au rythme de brefs chapitres à la saveur douce-amère, tous captivants dès les premiers mots. Couples morts-nés ou soumis à l’épreuve du temps et de la parentalité ; pères veufs ou divorcés en plein désarroi ; fratries éclatées aux liens chaotiques ; êtres déchirés entre l’appel du large et leur attachement à leur terre natale… : au fil des menus faits qui emplissent silencieusement leur quotidien et cabossent inexorablement leur existence, se tisse la trame d’une humanité modestement occupée à sa myriade de petits destins aveugles, si touchants dans leur insignifiance face à l’immensité du temps et du monde.
Les hommes et les femmes au centre de ces récits sont des ruraux, confrontés à une vie simple, parfois pauvre, toujours rude dans ces grands espaces américains où la nature impose ses conditions. Croquées en quelques pages parfaitement justes dans leur sobriété et leur précision, leurs histoires d’amour et d’amitié, d’espoir et de désillusion, de solitude et d’incertitude, happent tour à tour le lecteur, chaque fois instantanément pris de curiosité, alors que leur simplicité-même ne les rend que plus singulières et crédibles. Vite refermées sur la réalité rarement tendre de leur dénouement, elles laissent toutes une place à la projection et à l’imagination, accordant à chacun la liberté d’extrapoler plus loin les personnages et leur destin.
Une maîtrise littéraire indéniable préside à ce bouquet de nouvelles traversées par le souffle du vent Chinook, venu nous porter la rumeur de ces mille existences silencieuses et modestes vivant au contact de la nature rude et sauvage de ce Montana qu’affectionne Pete Fromm. Encore une valeur sûre, rééditée par l’excellente maison Gallmeister. (4/5)
Un grand merci à PartageLecture et à Gallmeister pour ce partenariat.
C’est toute une galerie de personnages comme vous et moi, perdus dans le dédale de leur vie anonyme, entre mille petites joies et grands tracas, qui défilent ici au rythme de brefs chapitres à la saveur douce-amère, tous captivants dès les premiers mots. Couples morts-nés ou soumis à l’épreuve du temps et de la parentalité ; pères veufs ou divorcés en plein désarroi ; fratries éclatées aux liens chaotiques ; êtres déchirés entre l’appel du large et leur attachement à leur terre natale… : au fil des menus faits qui emplissent silencieusement leur quotidien et cabossent inexorablement leur existence, se tisse la trame d’une humanité modestement occupée à sa myriade de petits destins aveugles, si touchants dans leur insignifiance face à l’immensité du temps et du monde.
Les hommes et les femmes au centre de ces récits sont des ruraux, confrontés à une vie simple, parfois pauvre, toujours rude dans ces grands espaces américains où la nature impose ses conditions. Croquées en quelques pages parfaitement justes dans leur sobriété et leur précision, leurs histoires d’amour et d’amitié, d’espoir et de désillusion, de solitude et d’incertitude, happent tour à tour le lecteur, chaque fois instantanément pris de curiosité, alors que leur simplicité-même ne les rend que plus singulières et crédibles. Vite refermées sur la réalité rarement tendre de leur dénouement, elles laissent toutes une place à la projection et à l’imagination, accordant à chacun la liberté d’extrapoler plus loin les personnages et leur destin.
Une maîtrise littéraire indéniable préside à ce bouquet de nouvelles traversées par le souffle du vent Chinook, venu nous porter la rumeur de ces mille existences silencieuses et modestes vivant au contact de la nature rude et sauvage de ce Montana qu’affectionne Pete Fromm. Encore une valeur sûre, rééditée par l’excellente maison Gallmeister. (4/5)
Un grand merci à PartageLecture et à Gallmeister pour ce partenariat.
Re: [Fromm, Pete] Chinook
Livre lu en partenariat avec les éditions Gallmeister et Partage Lecture.
C'est curieux comme une couverture peut vous entraîner loin : un ciel embrasé de nuages orange, une maison solitaire devant un fond de montagnes, une femme seule qui fume... On ne voit pas ces détails immédiatement, ce qui saute aux yeux c'est le paysage stylisé, et surtout ces couleurs flamboyantes. Puis vous entrez dans le recueil, découvrez ces 16 nouvelles, et le vent chaud et sec de l'écriture s'enroule autour de vous, vous soulève. Vous ne touchez plus terre, une nouvelle en entraîne une autre, et vous savez bien avant de refermer les pages que c'est déjà un coup de cœur, la note que vous réservez aux livres qui vous montrent une vision du monde, à la fois proche, intime, et étrangère, d'une façon palpitante.
Pourtant, je n'avais pas spécialement de parti-pris envers cet ouvrage, n'étant pas adepte des nouvelles, ni amoureuse de la profonde Amérique. Je n'avais pourtant pas lu d'aussi bonnes nouvelles contemporaines depuis celles de Carver, ça faisait longtemps. Certes, c'est l'Amérique, celle des joueurs de base-ball, de la chasse, du port d'armes, mais aussi celle des lieux banals transcendés par la nature, des vies banales transcendées par l'amour. Dans ces 16 nouvelles, qui n'ont même pas besoin de se reposer sur une chute, parce qu'elles enchâssent un monde brut, une lumière, comme les mains entourent la petite flamme d'une allumette par grand froid, nous suivons et vibrons à l'unisson avec des personnages différents, des univers personnels et typés, souvent à travers le point de vue, le discours libre d'un narrateur.
Nous empruntons les pas d'hommes simples sur leurs sentiers quotidiens, ou sur des voies neuves qu'ils tentent de tracer pour échapper à l'emprise de l'habitude, à l'avenir étriqué, seule perspective se dessinant pour eux. Certains sont sur la route, vont quelque part ou ne savent pas quelle est leur direction, mais tous sont à un tournant. Seulement, c'est un tournant d'une humble et terrible simplicité, mais qui peut contenir une révélation d'une impressionnante humanité, une résilience qui force le respect. Ces gens qui vont, vous ne les remarqueriez pas, et pourtant il vous est si naturel de les comprendre, de vous fondre dans leurs pensées, qu'ils soient jeune couple, parents, équilibrés ou hachurés de failles psychologiques, souvent amoureux fous conscients de leur chance et de sa fugacité, mais en panne de mots, de communication. Ils tentent de redresser leur vie, retrouver la flamme des débuts, redonner l'espoir à un regard d'enfant malmené par la vie - ils sont un peu le chinook, ce vent chaud qui souffle un air différent, qui modifie la musique figée de l'hiver. Ils sont drôles ou pathétiques, ils sont humains, et vous touchez leur cœur, cette essence qui rend l'humanité à la fois si fragile et éternelle.
Que dire encore ? Je ne peux même pas parler d'une nouvelle que j'aurais plus aimée : je les ai toutes bues, portées qu'elles sont par l'écriture la plus redoutablement efficace - celle qui est si simple, nue et belle, qu'on regarde et qu'on se tait. C'est une œuvre après laquelle on peut s'arrêter de lire, l'océan au bord duquel vous posez vos pas après une si longue route, et qui vous rafraîchit, ravive les rêves et rend plus fort.
Citations :
Dans toute cette affaire, c'était la seule chose dont je savais qu'elle n'était pas vraie du tout. Je ne savais pas pourquoi je l'avais fait, je ne savais pas si je serais capable de recommencer, et je ne savais pas non plus si quelqu'un d'autre l'aurait fait à ma place. Mais ce que je sais pour sûr, c'est que j'aimais qu'on m'admire et qu'on m'entoure avec autant d'empressement. "Sauvetage", page 73.
Quelquefois, sans qu'il ait besoin de rien dire, je me voyais exactement comme Tom [son mari] me voyait, et plus du tout comme je me voyais tous les jours, enfermée pendant des heures dans un mobile home avec deux gosses. Je regardais ce qui jusque-là m'avait semblé amusant avec ses yeux à lui, et alors, au lieu de trouver ça cool, je trouvais tout ça idiot, et même effrayant. "Concentré", page 149.
Je me raclai la gorge.
- Trois mois, dis-je.
C'était plus que jamais auparavant.
Elle écarta ses cheveux de son visage, puis elle sourit.
- J'ai l'échographie à la maison, Jack. Les photos sont extraordinaires.
- Trois mois, dis-je à nouveau.
- Je voulais être sûre.
On ne peut jamais être sûr, faillis-je crier, mais je me forçai à me taire. À la place, je fixai obstinément la neige aveuglante à cet instant dans la lumière. "Dérapage", page 217.
Je ne parlais pas, sauf pour répondre à ses rares questions sur la rivière, les étangs et le reste. Je savais bien qu'elle n'était pas venue jusqu'ici pour aller à la chasse. Elle avait besoin de parler de toutes ces choses qui l'avaient fait crier et pleurer au téléphone, ce soir-là. Alors j'ai attendu, pagayant quand il le fallait, l'oreille aux aguets au cas où un son s'échapperait de son monde fier et brisé. "La plus belle du royaume", page 258.
C'est curieux comme une couverture peut vous entraîner loin : un ciel embrasé de nuages orange, une maison solitaire devant un fond de montagnes, une femme seule qui fume... On ne voit pas ces détails immédiatement, ce qui saute aux yeux c'est le paysage stylisé, et surtout ces couleurs flamboyantes. Puis vous entrez dans le recueil, découvrez ces 16 nouvelles, et le vent chaud et sec de l'écriture s'enroule autour de vous, vous soulève. Vous ne touchez plus terre, une nouvelle en entraîne une autre, et vous savez bien avant de refermer les pages que c'est déjà un coup de cœur, la note que vous réservez aux livres qui vous montrent une vision du monde, à la fois proche, intime, et étrangère, d'une façon palpitante.
Pourtant, je n'avais pas spécialement de parti-pris envers cet ouvrage, n'étant pas adepte des nouvelles, ni amoureuse de la profonde Amérique. Je n'avais pourtant pas lu d'aussi bonnes nouvelles contemporaines depuis celles de Carver, ça faisait longtemps. Certes, c'est l'Amérique, celle des joueurs de base-ball, de la chasse, du port d'armes, mais aussi celle des lieux banals transcendés par la nature, des vies banales transcendées par l'amour. Dans ces 16 nouvelles, qui n'ont même pas besoin de se reposer sur une chute, parce qu'elles enchâssent un monde brut, une lumière, comme les mains entourent la petite flamme d'une allumette par grand froid, nous suivons et vibrons à l'unisson avec des personnages différents, des univers personnels et typés, souvent à travers le point de vue, le discours libre d'un narrateur.
Nous empruntons les pas d'hommes simples sur leurs sentiers quotidiens, ou sur des voies neuves qu'ils tentent de tracer pour échapper à l'emprise de l'habitude, à l'avenir étriqué, seule perspective se dessinant pour eux. Certains sont sur la route, vont quelque part ou ne savent pas quelle est leur direction, mais tous sont à un tournant. Seulement, c'est un tournant d'une humble et terrible simplicité, mais qui peut contenir une révélation d'une impressionnante humanité, une résilience qui force le respect. Ces gens qui vont, vous ne les remarqueriez pas, et pourtant il vous est si naturel de les comprendre, de vous fondre dans leurs pensées, qu'ils soient jeune couple, parents, équilibrés ou hachurés de failles psychologiques, souvent amoureux fous conscients de leur chance et de sa fugacité, mais en panne de mots, de communication. Ils tentent de redresser leur vie, retrouver la flamme des débuts, redonner l'espoir à un regard d'enfant malmené par la vie - ils sont un peu le chinook, ce vent chaud qui souffle un air différent, qui modifie la musique figée de l'hiver. Ils sont drôles ou pathétiques, ils sont humains, et vous touchez leur cœur, cette essence qui rend l'humanité à la fois si fragile et éternelle.
Que dire encore ? Je ne peux même pas parler d'une nouvelle que j'aurais plus aimée : je les ai toutes bues, portées qu'elles sont par l'écriture la plus redoutablement efficace - celle qui est si simple, nue et belle, qu'on regarde et qu'on se tait. C'est une œuvre après laquelle on peut s'arrêter de lire, l'océan au bord duquel vous posez vos pas après une si longue route, et qui vous rafraîchit, ravive les rêves et rend plus fort.
Citations :
Dans toute cette affaire, c'était la seule chose dont je savais qu'elle n'était pas vraie du tout. Je ne savais pas pourquoi je l'avais fait, je ne savais pas si je serais capable de recommencer, et je ne savais pas non plus si quelqu'un d'autre l'aurait fait à ma place. Mais ce que je sais pour sûr, c'est que j'aimais qu'on m'admire et qu'on m'entoure avec autant d'empressement. "Sauvetage", page 73.
Quelquefois, sans qu'il ait besoin de rien dire, je me voyais exactement comme Tom [son mari] me voyait, et plus du tout comme je me voyais tous les jours, enfermée pendant des heures dans un mobile home avec deux gosses. Je regardais ce qui jusque-là m'avait semblé amusant avec ses yeux à lui, et alors, au lieu de trouver ça cool, je trouvais tout ça idiot, et même effrayant. "Concentré", page 149.
Je me raclai la gorge.
- Trois mois, dis-je.
C'était plus que jamais auparavant.
Elle écarta ses cheveux de son visage, puis elle sourit.
- J'ai l'échographie à la maison, Jack. Les photos sont extraordinaires.
- Trois mois, dis-je à nouveau.
- Je voulais être sûre.
On ne peut jamais être sûr, faillis-je crier, mais je me forçai à me taire. À la place, je fixai obstinément la neige aveuglante à cet instant dans la lumière. "Dérapage", page 217.
Je ne parlais pas, sauf pour répondre à ses rares questions sur la rivière, les étangs et le reste. Je savais bien qu'elle n'était pas venue jusqu'ici pour aller à la chasse. Elle avait besoin de parler de toutes ces choses qui l'avaient fait crier et pleurer au téléphone, ce soir-là. Alors j'ai attendu, pagayant quand il le fallait, l'oreille aux aguets au cas où un son s'échapperait de son monde fier et brisé. "La plus belle du royaume", page 258.
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Fromm, Pete] Chinook
Wow! Magnifique description Elea! Merci!
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Fromm, Pete] Chinook
Moulin-à-Vent a écrit:Wow! Magnifique description Elea! Merci!
Merci ! Je suis contente que ça te plaise.
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Fromm, Pete] Chinook
Merci Joelle, Cannetille et Elea pour votre critique, je le note
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Fromm, Pete] Chinook
Merci aux éditions Gallmeister et au forum pour ce partenariat.
Mon avis
Seize nouvelles, seize tranches de vie, capturées dans l’instant, sur quelques heures, un peu plus ou un peu moins. Des personnes qui vivent essentiellement dans un monde rural, loin de l’agitation des villes. On pourrait écrire « des gens ordinaires » mais certains diraient que c’est péjoratif… Ce pourrait être notre voisin-e, ou nous…
Avec son écriture sublimant chaque mot, Pete Fromm me régale. En quelques lignes, on est au cœur de l’histoire, lieux et personnages sont déjà familiers, comme un film sous nos yeux. Et puis, avec délicatesse, on entre dans le ressenti des uns et des autres. C’est évoqué avec pudeur, quelques phrases suffisent pour être au cœur de l’âme de chacun. Que le « je » qui s’exprime soit un homme ou une femme, l’auteur transmet ce qu’il-elle ressent comme si c’était lui. Il se glisse à merveille dans leur corps, leur esprit, transmettant doutes, hésitations, petits bonheurs, grandes interrogations, peurs, avancées….
Il y a ceux qui ont perdu le bonheur, ceux qui le cherchent, ceux qui l’oublient… La présence des éléments de la nature que l’on aime au début puis qui finissent par lasser… ou étouffer ….
« Tout ce ciel, tout ce vent qui ne tombe jamais avaient quelque chose de magique. Aujourd’hui j’ai l’impression de m’y enfoncer et d’y disparaître. »
Les paysages ont beaucoup d’importance, ils sont presqu’autant « vivants » que les protagonistes.
C’est sans aucun doute le style de l’auteur qui leur donne « vie ». J’ai le sentiment que chaque mot est soigneusement choisi (d’ailleurs merci à Marc Amfreville, le traducteur) pour que la représentation du contexte soit précise, visuelle.
Pete Fromm parle du quotidien, de l’intime et tout est lumineux. On a l’impression que ça coule tout seul mais quand on l’écoute, on sait qu’il retravaille jusqu’à cent fois ses textes …. pour notre plus grand bonheur et pour un résultat tout simplement magnifique !
Mon avis
Seize nouvelles, seize tranches de vie, capturées dans l’instant, sur quelques heures, un peu plus ou un peu moins. Des personnes qui vivent essentiellement dans un monde rural, loin de l’agitation des villes. On pourrait écrire « des gens ordinaires » mais certains diraient que c’est péjoratif… Ce pourrait être notre voisin-e, ou nous…
Avec son écriture sublimant chaque mot, Pete Fromm me régale. En quelques lignes, on est au cœur de l’histoire, lieux et personnages sont déjà familiers, comme un film sous nos yeux. Et puis, avec délicatesse, on entre dans le ressenti des uns et des autres. C’est évoqué avec pudeur, quelques phrases suffisent pour être au cœur de l’âme de chacun. Que le « je » qui s’exprime soit un homme ou une femme, l’auteur transmet ce qu’il-elle ressent comme si c’était lui. Il se glisse à merveille dans leur corps, leur esprit, transmettant doutes, hésitations, petits bonheurs, grandes interrogations, peurs, avancées….
Il y a ceux qui ont perdu le bonheur, ceux qui le cherchent, ceux qui l’oublient… La présence des éléments de la nature que l’on aime au début puis qui finissent par lasser… ou étouffer ….
« Tout ce ciel, tout ce vent qui ne tombe jamais avaient quelque chose de magique. Aujourd’hui j’ai l’impression de m’y enfoncer et d’y disparaître. »
Les paysages ont beaucoup d’importance, ils sont presqu’autant « vivants » que les protagonistes.
C’est sans aucun doute le style de l’auteur qui leur donne « vie ». J’ai le sentiment que chaque mot est soigneusement choisi (d’ailleurs merci à Marc Amfreville, le traducteur) pour que la représentation du contexte soit précise, visuelle.
Pete Fromm parle du quotidien, de l’intime et tout est lumineux. On a l’impression que ça coule tout seul mais quand on l’écoute, on sait qu’il retravaille jusqu’à cent fois ses textes …. pour notre plus grand bonheur et pour un résultat tout simplement magnifique !
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Cassiopée- Admin
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Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
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Re: [Fromm, Pete] Chinook
Je ne suis pas un amateur de «nouvelles», mais à cause de vous toutes, je me dois de le noter. Donc: dans ma liste! XX
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 07/01/2012
Re: [Fromm, Pete] Chinook
Ce n'était pas un coup de cœur @Cassiopée ? Qu'est-ce qui t'a moins plu ?
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Fromm, Pete] Chinook
Rien ne m'a moins plu, mais il aurait peut-être fallu une seule histoire pour que je m'attache longuement à un personnage qui resterait gravé en moi.
_________________
Cassiopée- Admin
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Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Fromm, Pete] Chinook
Cassiopée a écrit:Rien ne m'a moins plu, mais il aurait peut-être fallu une seule histoire pour que je m'attache longuement à un personnage qui resterait gravé en moi.
C'est un peu le problème des nouvelles, c'est que ça grave plus une ambiance, des lieux, un ton ; on n'a effectivement pas autant la possibilité de s'imprégner d'une histoire.
C'est rare aussi que j'aime des nouvelles autant qu'un roman.
elea2020- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
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