[Yoshimura, Akira] La jeune fille suppliciée sur une étagère
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Votre avis sur "La jeune fille suppliciée sur une étagère" d'Akira Yoshimura
[Yoshimura, Akira] La jeune fille suppliciée sur une étagère
Editeur: Actes Sud (Babel)
Nombre de pages: 142
Quatrième de couverture:
Elle a seize ans, elle vient de mourir. Allongée sur un tatami, elle voit deux hommes arriver et offrir de l'argent à ses parents. Par-delà la mort, elle observe alors ce qu'il advient de son corps vendu à la science.
Eichi et Sone se retrouvent par hasard. Voisins dans l'enfance, ils vivaient près d'un cimetière ouvert à tout vent, un fantastique terrain de jeux où ils faisaient parfois de terrifiantes découvertes. Mais Sone a déménagé à la mort de son père et personne n'a su ce qu'il était devenu...
Deux magnifiques récits à travers lesquels Yoshimura fait preuve d'une remarquable modernité d'écriture. Pour aborder le thème de la mort sans jamais se laisser gagner par le sinistre ou le morbide, il atteint une pureté de style dont la sonorité cristalline fait écho à l'étrangeté de son univers.
Mon avis:
LA JEUNE FILLE SUPPLICIEE SUR UNE ETAGERE:
Malgré un sujet assez morbide, je trouve que l'auteur a réussi à garder de la fraîcheur dans son style, dans la façon dont il exprime ce que cette jeune fille voit tout ce qui est fait à son corps. On pourrait presque ressentir de la sérénité. La fin est assez surprenante, du moins je ne pensais pas que ça se terminerait de cette façon.
LE SOURIRE DES PIERRES:
Cette deuxième partie met un peu de temps à se mettre en place. J'ai d'abord trouvé le début sans intérêt, ensuite on comprend qu'il a toute son importance pour la suite. De nouveau, l'auteur nous fait passer par divers sentiments, principalement l'inquiétude. La fin prend une tournure qu'on envisage pendant notre lecture, idée qu'on laisse finalement tomber...
D'une manière générale, j'ai apprécié cette découverte. Je savais que les asiatiques ont une vision des choses et une façon de vivre différentes de la nôtre et j'ai beaucoup aimé me plonger dans cet univers, ici morbide mais allégé par l'écriture de l'auteur.
Invité- Invité
Re: [Yoshimura, Akira] La jeune fille suppliciée sur une étagère
Hum... ça me botte bien tout ça ! Je note, merci Justemoi...
Invité- Invité
Re: [Yoshimura, Akira] La jeune fille suppliciée sur une étagère
J'espère que tu apprécieras Ansault
Invité- Invité
Re: [Yoshimura, Akira] La jeune fille suppliciée sur une étagère
Mon Dieu quelle histoire !
"La jeune fille suppliciée sur une étagère" est une histoire très étrange. Le narrateur est une jeune fille qui vient juste de mourir et dont le corps a été vendu pour servir la science. Alors assez rapidement elle va se retrouver sur une table d'autopsie et servir d'objet d'études scientifiques.
Ce qui est surprenant et ce qui nous maintient en haleine c'est le ton avec lequel tous ces événemens (assez horrible !, enfin peut-être faut-il être habitué ?) nous sont racontés. Le narrateur, propriétaire d'un corps qui ne lui appartient plus vraiment nous décrit tout sans affect, sans prise de position, ni révolte, juste subsiste-t-il un petit reste de pudeur. Elle se retrouve subitement dans un état de conscience exacerbé, extraordinairement lucide (extralucide !), où toute chose semble être indéfiniement ralentie. C'est assez beau, une écriture assez subtile nous le fait bien percevoir, c'est extrêmement froid et détaché, presque glacial. Finalement ce qui ressurgit de tout ça c'est un immense sentiment de solitude. Solitude que l'on ressent presque physiquement, on en frissonne, pas de peur, mais de froid, et presque d'effroi.
J'ai adoré... C'est quand même très très fort. Il y a de vrais moments de grande poèsie, notamment le passage avec la mante religieuse vue de dessous au travers du linceul. C'est une image forte, récurrente, lourde de sens et d'une grande beauté !
Tout est en subtilité, délicat... C'est très impressionnant dans tous les sens du terme.
"Le sourire des pierres", après l'expérience que l'on vient de vivre est nettement moins impressionnant. Faut dire qu'après le magistral premier récit il est difficile de faire plus frappant. Néanmoins là aussi nous découvrons un univers tout en subtilité et en finesse où il y flotte un parfum d'étrangeté. On y retrouve une histoire ayant là aussi comme thème central la mort et les cimetières. Les cimetières sont toujours montrés de plein jour. Il ne paraissent à priori pas très effrayants, ils sont banals et, pour celui proche de l'habitation du narrateur, montré dans son quotidien. Néanmoins on comprend finalement que cette banalité et ce quotidien trouveront échos dans un personnage des plus énigmatiques, qui paraît certes un peu inquiétant, mais pas plus que d'autres... Et pourtant !
Finalement en le lisant on se laisse un peu endormir par cet auteur. Il nous décrit avec lenteur et délicatesse des évènements qui nous paraissent très banals, presque parfois sans saveur, avec quelques touches d'une poésie un peu froide... Mais quand on prend conscience rééllement de ce que l'on est en train de lire, alors on est submergé par des frissons d'horreur... Et ça ne laisse pas indélibile !
Alors voilà, vraiment je vous conseille ce livre, d'autant qu'il est très court et qu'il se lit facilement.
Bref voilà bien un petit bouquin qui n'a l'air de rien, mais qui quand même vaut bien un petit détour.
Je relirais bien volontiers une autre de ses oeuvres, seulement je ne suis pas sûr de réussir à retenir le nom de cet auteur ! :<:
Merci à toi Justemoi de me l'avoir fait découvrir... coment il s'appelle déjà !... Yoshikata... Yoshikawa... Yoshimata... Ah oui, c'est ça ! YOSHIMURA !... (Akira de son prénom).
"La jeune fille suppliciée sur une étagère" est une histoire très étrange. Le narrateur est une jeune fille qui vient juste de mourir et dont le corps a été vendu pour servir la science. Alors assez rapidement elle va se retrouver sur une table d'autopsie et servir d'objet d'études scientifiques.
Ce qui est surprenant et ce qui nous maintient en haleine c'est le ton avec lequel tous ces événemens (assez horrible !, enfin peut-être faut-il être habitué ?) nous sont racontés. Le narrateur, propriétaire d'un corps qui ne lui appartient plus vraiment nous décrit tout sans affect, sans prise de position, ni révolte, juste subsiste-t-il un petit reste de pudeur. Elle se retrouve subitement dans un état de conscience exacerbé, extraordinairement lucide (extralucide !), où toute chose semble être indéfiniement ralentie. C'est assez beau, une écriture assez subtile nous le fait bien percevoir, c'est extrêmement froid et détaché, presque glacial. Finalement ce qui ressurgit de tout ça c'est un immense sentiment de solitude. Solitude que l'on ressent presque physiquement, on en frissonne, pas de peur, mais de froid, et presque d'effroi.
J'ai adoré... C'est quand même très très fort. Il y a de vrais moments de grande poèsie, notamment le passage avec la mante religieuse vue de dessous au travers du linceul. C'est une image forte, récurrente, lourde de sens et d'une grande beauté !
Tout est en subtilité, délicat... C'est très impressionnant dans tous les sens du terme.
"Le sourire des pierres", après l'expérience que l'on vient de vivre est nettement moins impressionnant. Faut dire qu'après le magistral premier récit il est difficile de faire plus frappant. Néanmoins là aussi nous découvrons un univers tout en subtilité et en finesse où il y flotte un parfum d'étrangeté. On y retrouve une histoire ayant là aussi comme thème central la mort et les cimetières. Les cimetières sont toujours montrés de plein jour. Il ne paraissent à priori pas très effrayants, ils sont banals et, pour celui proche de l'habitation du narrateur, montré dans son quotidien. Néanmoins on comprend finalement que cette banalité et ce quotidien trouveront échos dans un personnage des plus énigmatiques, qui paraît certes un peu inquiétant, mais pas plus que d'autres... Et pourtant !
Finalement en le lisant on se laisse un peu endormir par cet auteur. Il nous décrit avec lenteur et délicatesse des évènements qui nous paraissent très banals, presque parfois sans saveur, avec quelques touches d'une poésie un peu froide... Mais quand on prend conscience rééllement de ce que l'on est en train de lire, alors on est submergé par des frissons d'horreur... Et ça ne laisse pas indélibile !
Alors voilà, vraiment je vous conseille ce livre, d'autant qu'il est très court et qu'il se lit facilement.
Bref voilà bien un petit bouquin qui n'a l'air de rien, mais qui quand même vaut bien un petit détour.
Je relirais bien volontiers une autre de ses oeuvres, seulement je ne suis pas sûr de réussir à retenir le nom de cet auteur ! :<:
Merci à toi Justemoi de me l'avoir fait découvrir... coment il s'appelle déjà !... Yoshikata... Yoshikawa... Yoshimata... Ah oui, c'est ça ! YOSHIMURA !... (Akira de son prénom).
Invité- Invité
Re: [Yoshimura, Akira] La jeune fille suppliciée sur une étagère
Mince ! ça a vraiment l'air bien ! je note !...
Invité- Invité
Re: [Yoshimura, Akira] La jeune fille suppliciée sur une étagère
Ansault a écrit:...Et ça ne laisse pas indélibile !
Tiens, bizarre cette phrase !
Invité- Invité
Re: [Yoshimura, Akira] La jeune fille suppliciée sur une étagère
Contente que ça t'ait plu Ansault Je pense également continuer à découvrir cet auteur (au nom un peu difficile à retenir, c'est bien vrai^^)
Invité- Invité
Re: [Yoshimura, Akira] La jeune fille suppliciée sur une étagère
Effectivement ce livre à l'air des plus interessant, je pense que je vais effectué un petit investissement ^^.
Lorenzo- Membre assidu
-
Nombre de messages : 220
Age : 35
Localisation : 44
Emploi/loisirs : Professeur de physique chimie
Date d'inscription : 07/09/2009
Re: [Yoshimura, Akira] La jeune fille suppliciée sur une étagère
J'ai lu Naufrages de Yoshimura et j'ai beaucoup aimé, je le note aussi de toute façon un de plus ou un de moins dans ma LAL ne va pas m'empecher de dormir.
Invité- Invité
Re: [Yoshimura, Akira] La jeune fille suppliciée sur une étagère
Allez hop, je prends note aussi. L'histoire me branche bien. merci Justemoi pour cette critique tentatrice ( )
Nephtys- Grand expert du forum
-
Nombre de messages : 1280
Age : 39
Localisation : Loire-Atlantique
Genre littéraire préféré : Tout ce qui me tombe sous la main (sauf politique)
Date d'inscription : 08/08/2009
Re: [Yoshimura, Akira] La jeune fille suppliciée sur une étagère
Je viens de le terminer!
Voilà un livre pour lequel il est difficile de livrer ses impressions...
Ce qui m'a beaucoup frappée, c'est la froideur qui se dégage des personnages.
Comment est-il possible d'être (ou de paraître?) autant détaché de ses affects?
Les personnages paraissent tellement absents, désincarnés.
Rien ne semble les affecter vraiment, la fille qui assiste à son horrible charcutage, la mère qui vient de perdre sa fille, le frère dont la soeur ne va manifestement pas bien du tout...
Tout se passe dans une indifférence générale, on dirait une somme de solitudes juxtaposées.
Ce qui nous laisse à nous aussi un grand sentiment de solitude.
On pourrait au moins espérer que la jeune fille va trouver un peu de sérénité et de paix, après ce qu'elle a vécu à l'hôpital et l'abandon de ses parents mais même pas... les dernières lignes m'ont vraiment fait froid dans le dos...
Contrairement à toi, Justemoi, je n'ai pas du tout ressenti de sérénité mais plutôt une grande tristesse.
J'ai eu du mal à rentrer dans la seconde histoire (la première étant tellement forte, difficile de lui succéder)mais au fil de la lecture, malgré une écriture lente et délicate, l'auteur parvient à installer une tension, une inquiétude croissante.
Tout cela est vraiment bien écrit, c'est fin, délicat, avec de jolis moments de poésie (décrits par Ansault).
Les Asiatiques ont vraiment un style bien à eux qui me plaît beaucoup.
Merci Justemoi et Ansault car c'est un livre que je n'aurais probablement pas découvert sans vous
Voilà un livre pour lequel il est difficile de livrer ses impressions...
Ce qui m'a beaucoup frappée, c'est la froideur qui se dégage des personnages.
Comment est-il possible d'être (ou de paraître?) autant détaché de ses affects?
Les personnages paraissent tellement absents, désincarnés.
Rien ne semble les affecter vraiment, la fille qui assiste à son horrible charcutage, la mère qui vient de perdre sa fille, le frère dont la soeur ne va manifestement pas bien du tout...
Tout se passe dans une indifférence générale, on dirait une somme de solitudes juxtaposées.
Ce qui nous laisse à nous aussi un grand sentiment de solitude.
On pourrait au moins espérer que la jeune fille va trouver un peu de sérénité et de paix, après ce qu'elle a vécu à l'hôpital et l'abandon de ses parents mais même pas... les dernières lignes m'ont vraiment fait froid dans le dos...
Contrairement à toi, Justemoi, je n'ai pas du tout ressenti de sérénité mais plutôt une grande tristesse.
J'ai eu du mal à rentrer dans la seconde histoire (la première étant tellement forte, difficile de lui succéder)mais au fil de la lecture, malgré une écriture lente et délicate, l'auteur parvient à installer une tension, une inquiétude croissante.
Tout cela est vraiment bien écrit, c'est fin, délicat, avec de jolis moments de poésie (décrits par Ansault).
Les Asiatiques ont vraiment un style bien à eux qui me plaît beaucoup.
Merci Justemoi et Ansault car c'est un livre que je n'aurais probablement pas découvert sans vous
Invité- Invité
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