[Trethewey, Natasha] Memorial Drive
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[Trethewey, Natasha] Memorial Drive
[Trethewey, Natasha] Memorial Drive
[Trethewey, Natasha]
Mémorial Drive
Editions de l’Olivier 19 août 2021
217 pages
Etats-Unis
Quatrième de couverture
Le 5 juin 1985, Gwendolyn est assassinée par son ex-mari, Joel, dit « Big Joe ». Plus de trente ans après ce drame qui a changé sa vie, Natasha Trethewey, sa fille, affronte enfin sa part d’ombre en se penchant sur le destin de sa mère. Tout commence par un mariage interdit entre une femme noire et un homme blanc dans le Mississippi. Suivront une rupture, un déménagement puis
une seconde union avec un vétéran du Vietnam. À chaque fois, Gwendolyn pense conquérir une liberté nouvelle. Mais la tâche semble impossible. Elle est toujours rattrapée par la violence.
Dans ce récit déchirant, Natasha Trethewey entremêle la trajectoire des femmes de sa famille et celle d’une Amérique meurtrie par le racisme. Elle rend à sa mère, Gwendolyn Ann Turnbough, sa voix, son histoire et sa dignité.
Mon avis
Tout commence par un mariage mal vu entre une femme noire et un homme blanc, ils auront une fille métisse, Natasha qui apprendra à vivre sous les propos et les regards méprisants de la société. Natasha c’est l’autrice qui nous raconte Gwendolyn, sa mère qui mariée à un vétéran du Vietman, qui se révèle violent, irascible et manipulateur, elle le quitte et pense s’affranchir de lui et enfin vivre libre, cependant le destin en a décidé autrement. Que voila une écriture bouleversante et superbe décrivant dans un récit déchirant et intime, rendant à sa mère sa voix, sa dignité et son histoire tout en nous racontant deux désirs d’indépendance, deux vies superposées, celles de Gwendoline assassinée et ce qu’est devenue celle de Natasha. C’est un récit déchirant pour raconter la violence faite aux femmes, l’enfance et les doux souvenirs ainsi que le racisme, cela en contournant une vie avec ses obscurs et ses lumières, un peu comme si Natasha Trethewey voulait remonter le temps pour chercher un refuge contre la douleur qui ne peut s’effacer. Pour décrire cette histoire familiale, cette souffrance avec sensiblerie et courage et faisant ressentir leur fragilité, Natasha emploie avec pudeur des mots tellement beaux et délicats qui jamais ce livre ne se fera oublier….5/5
Mémorial Drive
Editions de l’Olivier 19 août 2021
217 pages
Etats-Unis
Quatrième de couverture
Le 5 juin 1985, Gwendolyn est assassinée par son ex-mari, Joel, dit « Big Joe ». Plus de trente ans après ce drame qui a changé sa vie, Natasha Trethewey, sa fille, affronte enfin sa part d’ombre en se penchant sur le destin de sa mère. Tout commence par un mariage interdit entre une femme noire et un homme blanc dans le Mississippi. Suivront une rupture, un déménagement puis
une seconde union avec un vétéran du Vietnam. À chaque fois, Gwendolyn pense conquérir une liberté nouvelle. Mais la tâche semble impossible. Elle est toujours rattrapée par la violence.
Dans ce récit déchirant, Natasha Trethewey entremêle la trajectoire des femmes de sa famille et celle d’une Amérique meurtrie par le racisme. Elle rend à sa mère, Gwendolyn Ann Turnbough, sa voix, son histoire et sa dignité.
Mon avis
Tout commence par un mariage mal vu entre une femme noire et un homme blanc, ils auront une fille métisse, Natasha qui apprendra à vivre sous les propos et les regards méprisants de la société. Natasha c’est l’autrice qui nous raconte Gwendolyn, sa mère qui mariée à un vétéran du Vietman, qui se révèle violent, irascible et manipulateur, elle le quitte et pense s’affranchir de lui et enfin vivre libre, cependant le destin en a décidé autrement. Que voila une écriture bouleversante et superbe décrivant dans un récit déchirant et intime, rendant à sa mère sa voix, sa dignité et son histoire tout en nous racontant deux désirs d’indépendance, deux vies superposées, celles de Gwendoline assassinée et ce qu’est devenue celle de Natasha. C’est un récit déchirant pour raconter la violence faite aux femmes, l’enfance et les doux souvenirs ainsi que le racisme, cela en contournant une vie avec ses obscurs et ses lumières, un peu comme si Natasha Trethewey voulait remonter le temps pour chercher un refuge contre la douleur qui ne peut s’effacer. Pour décrire cette histoire familiale, cette souffrance avec sensiblerie et courage et faisant ressentir leur fragilité, Natasha emploie avec pudeur des mots tellement beaux et délicats qui jamais ce livre ne se fera oublier….5/5
lalyre- Grand sage du forum
-
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Age : 92
Localisation : Liège (Belgique )
Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Trethewey, Natasha] Memorial Drive
Merci Lalyre, je ne passerai pas à côté..
Fleurianne- Grand sage du forum
-
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Age : 71
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Emploi/loisirs : Retraitée/Vie associative, voyages, lectures
Genre littéraire préféré : Romans historiques
Date d'inscription : 19/03/2016
Re: [Trethewey, Natasha] Memorial Drive
En 1985, lorsqu’elle a dix-neuf ans, l’auteur perd sa mère, tuée par balle par un mari violent qui la menaçait depuis longtemps, au point d’avoir déjà été incarcéré. Il lui faudra plusieurs années avant de pouvoir faire face aux souvenirs, et encore trois décennies pour mettre en mots, dans ce livre, l’histoire de son enfance et de sa mère Gwendolyn.
Qu’il est déchirant, ce récit autobiographique aux allures de roman ! Au-delà de la narration de l’intime, marqué par un traumatisme qui, après une vie à tenter de l’apprivoiser, hante encore l’auteur et l’étreint d’une douleur palpable, c’est l’histoire raciale des Etats-Unis qui se dessine à travers plusieurs générations d’une même famille. Née d’une mère noire et d’un père blanc dans une Amérique qui interdit encore les mariages interraciaux, pointée du doigt pour sa peau à la fois trop claire et trop foncée pour lui assurer une identité claire et une appartenance incontestable, Natasha apprend très vite que son métissage sera d’abord pour elle un poids à subir en silence, dans une omniprésente désapprobation générale.
Intégrée dès le plus jeune âge, cette habitude de faire profil bas dans un monde qui la réprouve sera en grande partie à l’origine de la douleur qui la poursuivra sans remède après la perte de sa mère. Car jamais la fillette, puis l’adolescente, ne se sentiront autorisées à s’arracher du carcan de l’endurance passive, subissant comme une fatalité les manipulations perverses du beau-père, et absorbant sans mot dire le dramatique vécu maternel, en observatrice impuissante qui aurait tant voulu protéger mais n’héritera au final que de la lancinante culpabilité de sa résignation. L’on comprend ce que la prise de parole de l’écrivain peut comporter ici d’essentiel, pour la réconciliation de l’auteur avec cette part d’elle-même qu’elle a si longtemps tenté d’effacer, et pour rendre à sa mère une voix, et peut-être une forme de sens à son histoire.
De la narration se dégage le bouleversant portrait d’une femme qui croit trouver la voie de la liberté et de l’indépendance, mais qu’un destin tragique rattrape cruellement au travers d’un conjoint violent. Longtemps martyrisée, pourtant mise sous protection, elle est finalement tuée par cet homme, dans un enchaînement de circonstances à pleurer. L’on reste notamment sans voix à la lecture des transcriptions des dernières conversations téléphoniques entre Gwendolyne et son bourreau. Leur enregistrement devait permettre à la courageuse jeune femme d’obtenir un mandat d’arrêt contre son mari, mais trop tard...
Douloureux, profondément sincère, ce livre impressionne par la qualité et la sensibilité de son écriture, souvent poétique, toujours hantée par une figure maternelle érigée à l’état d’icône et restituée dans un troublant jeu d’ombre et de lumière. D’une symbolique toute biblique, il matérialise aussi de manière frappante la dramatique éclipse venue irrémédiablement assombrir la vie entière de l’auteur. Un livre terriblement poignant. (4/5)
Qu’il est déchirant, ce récit autobiographique aux allures de roman ! Au-delà de la narration de l’intime, marqué par un traumatisme qui, après une vie à tenter de l’apprivoiser, hante encore l’auteur et l’étreint d’une douleur palpable, c’est l’histoire raciale des Etats-Unis qui se dessine à travers plusieurs générations d’une même famille. Née d’une mère noire et d’un père blanc dans une Amérique qui interdit encore les mariages interraciaux, pointée du doigt pour sa peau à la fois trop claire et trop foncée pour lui assurer une identité claire et une appartenance incontestable, Natasha apprend très vite que son métissage sera d’abord pour elle un poids à subir en silence, dans une omniprésente désapprobation générale.
Intégrée dès le plus jeune âge, cette habitude de faire profil bas dans un monde qui la réprouve sera en grande partie à l’origine de la douleur qui la poursuivra sans remède après la perte de sa mère. Car jamais la fillette, puis l’adolescente, ne se sentiront autorisées à s’arracher du carcan de l’endurance passive, subissant comme une fatalité les manipulations perverses du beau-père, et absorbant sans mot dire le dramatique vécu maternel, en observatrice impuissante qui aurait tant voulu protéger mais n’héritera au final que de la lancinante culpabilité de sa résignation. L’on comprend ce que la prise de parole de l’écrivain peut comporter ici d’essentiel, pour la réconciliation de l’auteur avec cette part d’elle-même qu’elle a si longtemps tenté d’effacer, et pour rendre à sa mère une voix, et peut-être une forme de sens à son histoire.
De la narration se dégage le bouleversant portrait d’une femme qui croit trouver la voie de la liberté et de l’indépendance, mais qu’un destin tragique rattrape cruellement au travers d’un conjoint violent. Longtemps martyrisée, pourtant mise sous protection, elle est finalement tuée par cet homme, dans un enchaînement de circonstances à pleurer. L’on reste notamment sans voix à la lecture des transcriptions des dernières conversations téléphoniques entre Gwendolyne et son bourreau. Leur enregistrement devait permettre à la courageuse jeune femme d’obtenir un mandat d’arrêt contre son mari, mais trop tard...
Douloureux, profondément sincère, ce livre impressionne par la qualité et la sensibilité de son écriture, souvent poétique, toujours hantée par une figure maternelle érigée à l’état d’icône et restituée dans un troublant jeu d’ombre et de lumière. D’une symbolique toute biblique, il matérialise aussi de manière frappante la dramatique éclipse venue irrémédiablement assombrir la vie entière de l’auteur. Un livre terriblement poignant. (4/5)
Re: [Trethewey, Natasha] Memorial Drive
Mon avis
Elle avait dix-neuf ans lorsque son ex beau-père a tué sa mère. Elle a mis une trentaine d’années avant d’écrire sur ce drame, sans doute pour se libérer mais également pour donner la parole à sa mère.
Le lien fusionnel qui les unissait n’a pas suffi à empêcher son assassinat. Aurait-il pu en être autrement ?
Gwendolyn, afro-américaine est tombée amoureuse d’un blanc canadien et ils ont eu Natasha. A l’époque, en 1966, les mariages mixtes n’étaient pas bien vus et la petite fille n’était à l’aise dans aucune communauté, ni la noire, ni la blanche, comme si elle était de nulle part. Pour sa mère, c’était la même chose, en pire, accompagner son mari blanc dans une soirée était difficile car elle était regardée comme une étrangère.
Ces deux femmes ont lutté pour leur identité en permanence (l’auteur est maintenant professeur à l’université et poétesse reconnue). Dans ces « Mémoires d’une fille », Natasha Trethewey présente des souvenirs heureux, d’autres beaucoup moins. Avec une écriture délicate, des pointes de poésie, elle analyse comment les événements se sont enchaînés jusqu’à l’inconcevable. Les peurs et les espoirs ont envahi son quotidien et je souhaite de tout cœur, que la rédaction de ce livre lui ait permis de souffler, de moins sentir le poids du passé.
Elle savait et se trouvait dans l’incapacité d’agir.
« Et là, tu sais que tu es impuissante.
TU SAIS TU SAIS TU SAIS
Regarde-toi. Aujourd’hui encore tu crois que tu peux prendre tes distances avec cette petite fille par l’écriture, en recourant à la deuxième personne du singulier, comme si tu n’étais pas celle à qui tout cela est arrivé. »
Les souvenirs peuvent sembler incomplets, parfois désordonnés mais c’est le propre de la mémoire, de ne pas tout savoir. Plus on avance dans la lecture, plus les choses sont claires, des extraits de journal intime, de conversations enregistrées, sa mère voulait s’en sortir. La douleur est présente, d’autant plus que l’auteur fait resurgir des faits qu’elle avait occultés.
Un témoignage inoubliable !
Elle avait dix-neuf ans lorsque son ex beau-père a tué sa mère. Elle a mis une trentaine d’années avant d’écrire sur ce drame, sans doute pour se libérer mais également pour donner la parole à sa mère.
Le lien fusionnel qui les unissait n’a pas suffi à empêcher son assassinat. Aurait-il pu en être autrement ?
Gwendolyn, afro-américaine est tombée amoureuse d’un blanc canadien et ils ont eu Natasha. A l’époque, en 1966, les mariages mixtes n’étaient pas bien vus et la petite fille n’était à l’aise dans aucune communauté, ni la noire, ni la blanche, comme si elle était de nulle part. Pour sa mère, c’était la même chose, en pire, accompagner son mari blanc dans une soirée était difficile car elle était regardée comme une étrangère.
Ces deux femmes ont lutté pour leur identité en permanence (l’auteur est maintenant professeur à l’université et poétesse reconnue). Dans ces « Mémoires d’une fille », Natasha Trethewey présente des souvenirs heureux, d’autres beaucoup moins. Avec une écriture délicate, des pointes de poésie, elle analyse comment les événements se sont enchaînés jusqu’à l’inconcevable. Les peurs et les espoirs ont envahi son quotidien et je souhaite de tout cœur, que la rédaction de ce livre lui ait permis de souffler, de moins sentir le poids du passé.
Elle savait et se trouvait dans l’incapacité d’agir.
« Et là, tu sais que tu es impuissante.
TU SAIS TU SAIS TU SAIS
Regarde-toi. Aujourd’hui encore tu crois que tu peux prendre tes distances avec cette petite fille par l’écriture, en recourant à la deuxième personne du singulier, comme si tu n’étais pas celle à qui tout cela est arrivé. »
Les souvenirs peuvent sembler incomplets, parfois désordonnés mais c’est le propre de la mémoire, de ne pas tout savoir. Plus on avance dans la lecture, plus les choses sont claires, des extraits de journal intime, de conversations enregistrées, sa mère voulait s’en sortir. La douleur est présente, d’autant plus que l’auteur fait resurgir des faits qu’elle avait occultés.
Un témoignage inoubliable !
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Cassiopée- Admin
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Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
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