[Almqvist, Carl Jonas Love] Araminta May
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[Almqvist, Carl Jonas Love] Araminta May
Araminta May
Carl Jonas Love Almqvist
Pépites, Marie Barbier
Traduit du suédois par Elena Balzamo
90 pages
Publication originale 1838 / nouvelle traduction 2021
ISBN : 78-2-49-11471-4-3
Carl Jonas Love Almqvist
Pépites, Marie Barbier
Traduit du suédois par Elena Balzamo
90 pages
Publication originale 1838 / nouvelle traduction 2021
ISBN : 78-2-49-11471-4-3
Résumé de l'éditeur :
Suède, XIXe siècle. Fabian, jeune négociant stockholmois, doit songer à se marier. Il décide de mettre à profit son séjour à la paroisse de Grönhamn pour Noël, et exhorte sa parente et complice de toujours, Henriette, à faire de même.
Par lettres interposées, les jeunes gens déroulent leurs hivers respectifs. Pour Fabian, les jours à la campagne s’écoulent au rythme des activités rituelles : patins sur glace, fêtes de village, réunions en petit comité,
visite de l’exploitation… Il ne cache rien à Henriette de ses progrès dans le coeur des deux filles de l’archidiacre, tout en interrogeant le sien.
Sa correspondante offre, comme en miroir, une version plus citadine des fêtes (bal à la Bourse, partie de whist, de traîneaux…). Mais surtout, elle fait état d’une nouvelle arrivée qui polarise leur petit cercle habituel.
L’énigmatique, la fascinante Araminta May…
Roman épistolaire inédit traduit du suédois et présenté par Elena Balzamo
(Prix de traduction de l’Académie suédoise 2020)
Mon avis :
J'ai apprécié ce court roman, que j'aurais plutôt qualifié de nouvelle, voire de conte, même s'il ne comporte pas d'éléments fantastiques, mais serait plutôt dans le genre réaliste sentimental.
Fabian, jeune homme aisé, fils d'un négociant de Stockholm, doit passer les fêtes de Noël à la campagne, chez un ami de jeunesse de son père. Le but qui lui est fixé, et qu'il accepte, est de revenir avec le nom d'une fiancée : oui, son père ne veut que d'une belle-fille née à la campagne, solide et bien éduquée pour faire une femme à la hauteur. Toutefois, sans savoir encore véritablement ce qu'il veut, Fabian s'aperçoit vite que ce prototype ne lui convient pas vraiment. En un échange de 13 lettres avec sa fidèle amie Henriette, qui de son côté passe les fêtes à Stockholm, il nous conte ses déboires.
L'archidiacre de Grönhamn a deux filles en âge d'être mariées, et en un furtif marivaudage, entre scènes de fêtes villageoises et de patinage sur la glace, Fabian cherche à savoir laquelle des deux est la plus digne de devenir son épouse, sans qu'aucune ne parvienne à remporter son adhésion, et même pire : il finit par ne plus supporter leurs défauts, après avoir eu l'impression de faire le tour et d'avoir cherché à plaire à ses potentiels beaux-parents. Mais la campagne, la musique de la campagne, la religion de la campagne, heurtent ses goûts. Ici, ce qui aurait pu être un roman à la Jane Austen, une idylle bucolique (dans la neige) comporte quelques scènes amusantes et ironiques, où Fabian se sent décalé et peine à s'harmoniser avec l'ambiance rupestre. Lui qui peut se montrer assez imbu de sa personne se moque en fait de lui-même, tout en commençant à mieux entrevoir avec quel genre de jeune fille il se verrait bien vivre.
De son côté, Henriette le déçoit un peu, car ayant elle aussi pour mission de se trouver un fiancé, elle ne parle que d'une amie anglaise qui passe son temps avec elle, plaît beaucoup en société mais fait peu d'efforts pour retenir les hommes, et se conduit plutôt comme une jeune fille sage, décourageant les entreprises hardies de ses soupirants. Araminta May est bien plus intéressante qu'elle-même, et Henriette ne veut parler que d'elle et de ses réussites, ses parties de cartes et ses promenades en traîneau...
Almqvist est considéré comme un écrivain romantique, il m'a pourtant paru avoir du recul par rapport à ce modèle ; d'une part, le récit est plus souvent drôle et léger qu'alourdi d'émotions - même, Fabian souhaiterait plus de retenue encore chez les gens qui l'environnent ; d'autre part, il se moque du goût romantique pour les chansons du folklore suédois, et l'"identité suédoise". C'est en tout cas un récit de circonstance qui se lit en un clin d'oeil, et qui met dans l'ambiance des fêtes, avec feu dans la cheminée, biscuits et bière de Noël ! Je mets 4/5.
Citations :
Si seulement elles venaient à Stockholm, elles finiraient par être présentables, par me ressembler, écris-tu. Tout à fait ! Un monsieur si parfait et qui connaît si bien ses qualités ferait des miracles ; c'est pourquoi je pense que tu peux choisir n'importe laquelle comme objet de la transformation miraculeuse et de la magie toute-puissante. (Page 57)
Après chaque strophe, monsieur Zakrison venait vers moi pour me donner des renseignements sur la musique, comment elle était faite, en quoi elle - et elle seulement ! - exprimait l'essence de ce qui est suédois, la suédoisité en concentré, et pourquoi celui qui ne la ressentait pas profondément n'était pas un vrai Suédois. Alarmé, je me disais que je devrais sans tarder transférer, moyennant de bonnes lettres de change, mes futurs capitaux à Hambourg ou à Liverpool, car jamais je ne serais un Suédois dans l'acception de mademoiselle Karin et de monsieur Zakrison, aucun doute là-dessus. (Page 62)
J'avais entendu dire que les natures authentiquement religieuses possèdent le don de la parole convaincante ; mademoiselle Hedda, au contraire, s'étranglait à chaque phrase - le contraire de l'inspiration. (Page 67)
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