[Arbol, Victor (del)] Avant les années terribles

Je vais vous parler de tous les romans que j'ai vraiment appréciés au cours de 2022.
Voici le premier

(Lu en espagnol).

J’ai pratiquement tout lu de cet auteur et, encore une fois, je n’ai pas été déçue !

Synopsis : Isaïa a réussi à se créer une vie tranquille à Barcelone, une ville où il est venu faire taire les fantômes d'un passé terrifiant. Il gagne sa vie en réparant des vélos et est heureux avec sa compagne Lucia, qui porte son enfant. Mais son monde va basculer lorsqu'il reçoit la visite d'Emmanuel, l'un de ces spectres d'un autre temps, d'une autre vie, lui demandant de retourner dans son Ouganda natal pour participer à une journée de réconciliation historique.
L'action alterne entre ce qui s'est passé en 1992, alors qu'à seulement 12 ans il a été recruté de force comme enfant-soldat, et 2016, lorsqu'à 36 ans il revient à Kampala où il se retrouve dans une situation extrême.

Avec l'histoire d'Isaïa Yoweri comme fil conducteur entre fiction et réalité, puisque le roman est basé sur des faits réels, Víctor del Árbol nous raconte la naissance de l'Armée de libération du Seigneur (LRA) avec à sa tête Joseph Kony, un chef spirituel autoproclamé, qui a enlevé des enfants, dont certains n'avaient que 9 ans. Battus, violés et drogués, ils ont tué avec férocité et ont fait la chasse à leurs compatriotes albinos, dont les membres ou les organes servaient à des rites sacrificiels.
L'intrigue a un intérêt croissant jusqu'à la fin. Pourtant les faits sont difficiles à raconter car il est presque impossible de transmettre l’horreur de ces tueries aveugles.

L’auteur ne fait pas de concessions et attaque une communauté internationale qui détourne le regard, prétendant qu'elle fait ce qu'elle peut. Mais ne pas fournir de secours est également un crime. Il fait cependant intervenir dans le récit des personnes appartenant à des ONG et qui risquent leur vie au quotidien.

Sans être nommé, le syndrome de Stockholm est parfaitement analysé.

« Avant les années terribles », c’est une aventure qui met en évidence le danger de vivre. Une expérience, un roman cent pour cent Victor del Arbol c’est-à-dire un ouvrage intense, intelligent et beau mais également dur, parfois extrêmement.