[Ahmad, Rana] Ici, les femmes ne rêvent pas

Présentation de l’éditeur :

Rana, dix ans, fonce sur son vélo flambant neuf. Heureuse, insouciante, choyée par son père, un vent de liberté lui caresse le visage.

Quinze jours plus tard, c’est terminé. Son vélo est donné à l’un de ses oncles. Encore quelques mois et elle devra, pour être une bonne musulmane aimée d’Allah, porter l’abaya noire sur son corps, le niqab sur son visage et le tarha sur sa tête et ses épaules.

Ensuite, ses parents lui trouveront un mari et elle sera condamnée à ne plus rien faire que la cuisine, le ménage et ses cinq prières par jour. C’est la loi.

Il ne reste à Rana que ses yeux pour pleurer et contempler son monde : l’Arabie saoudite des années 2000. Mais sur ce monde, elle porte un regard impitoyable. La frustration sexuelle fabrique des obsédés et des hypocrites.

L’obsession et l’hypocrisie transforment les hommes en ennemis de leurs propres sœurs, filles ou épouses. Les agressions et les violences quotidiennes donnent aux femmes l’envie de fuir. Très peu réalisent ce rêve fou.

Rana sera l’une d’elles. Elle n’a jamais oublié le vent de liberté de ses dix ans, elle est prête à tout pour le retrouver et en jouir, et, cette fois, en adulte.


Mon avis :

Livre reçu dans le cadre d'un abonnement sur la boxe "Kube".
Choisit par un libraire indépendant d'après des critères que j'ai laissé au préalable.

Et bah ce dernier ne s'est pas trompé sur son choix. Mes critères ne seront jamais rempli car ils encadrent un trop grand nombre de domaine à traiter mais dans le cas de celui-ci, le plaisir de ma lecture est totale.

Je voulais lire un livre de non-fiction sur des faits d'actualités (ou non) traitant de sujet relativement dur et parfois soit trop peu cité soit passé sous silence.

Nous suivrons Rana depuis qu'elle a 5 ans jusqu'au jour présent.
Nous pensons connaître un peu le monde musulman, nous avons pour la plupart (je généralise ...) des idées, des appriori sur cette religion, sur les gens qui la pratique...
Je ne dis pas que nos pensées sont fausses mais je pense qu'elles sont amplement incomplète et parfois infondées.

Et dans ce cas, quel meilleur moyen pour se renseigner que de tenir le discours de quelqu'un de réellement concerné?

5 ans, l'âge de la liberté où chaque enfant peut plus ou moins faire ce qui lui plait. Être libre tout simplement, se promener sans se questionner sans cesse, aller où il veut.
Mais dès l'âge de 10 ans, Rana comprend (enfin non pas vraiment encore à cette âge) que sa liberté prend fin.
Il y a des choses pour une jeune fille qui ne se font pas. Il y a aussi un code vestimentaire à adopter, à connaître.

Et ce n'est que le début d'une longue séance d'apprentissage pour devenir une femme à travers l'Arabie Saoudite.
Car plus les années passent, plus les restrictions s'accumulent.
Une façon de s'habiller, une façon de se comporter et avant tout se cacher au yeux des hommes.
Être une femme "parfaite" pour son mari. Mari dont les mariages sont bien entendu arrangés.

Mais Rana ne se sent pas à se place dans cette société. Pas à sa place dans son rôle de femme parfaite mais surtout soumise.
Elle va commencer à se libérer à travers les réseaux sociaux, de façon très prudente car toute trace sur lesquels pourraient tomber son père, son frère, son mari lui apporterait des ennuis.

Puis ce livre, c'est la description d'un périple pour quitter le pays afin de rejoindre une Europe idyllique. Mais ce parcours est pleins d'obstacles, de dangers. Et même lorsque vous avez passer les frontières, que vous y trouvé une différence, est-ce la fin du combat? Et est-ce réellement ce que vous aviez espéré?

Tout cela, vous le saurez en lisant ce magnifique témoignage de Rana, depuis l'Allemagne où elle a pu coucher sur des feuilles ces mots pour parler de son histoire mais aussi de celles de centaines de femmes qui comme elle, aspirent à une liberté loin de ce concept de privatisation

J'espère sans chercher à vous convaincre, avoir réussi tout de même à vous partager ce qui à été un coup de cœur pour moi !


"C'est la bonté des gens ordinaires qui nous permet d'avancer."

"Ce que les gens entendent ici par "liberté religieuse" me fascine. C'est une manière de vivre sa propre foi, mais aussi d'accepter toutes les autres, et de ne forcer personne à croire ou ne pas croire."

"Je crois que tous les êtres humains possèdent ce noyau de bonté dont Claudia et son époux font preuve à notre égard. On le réduit trop souvent à néant en accordant une foi aveugle à une religion, une idéologie, une nation.."

"Les femmes saoudiennes n'iront pas en enfer, il y a longtemps qu'elles y vivent."

Merci Loïc pour ta critique 

Merci, belle critique. C'est noté dans ma liste. À +