[Orwell, George] 1984
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Votre avis sur "1984" de George Orwell
Re: [Orwell, George] 1984
Ce livre m'a foutu les jetons parce que je croyais que ça c'était vraiment passé. Je me suis demandé comment avec la quantité d'informations accessibles nous avions pu passer à côté de cette dictature.
Après des recherches diverses et variées, je me suis rendue compte qu'il s'agissait d'une oeuvre de fiction et non de la réalité. Et que même le novlangue avait été inventé.
La deuxième partie était, pour moi, pleine d'espoir. On croit que le héros va s'en sortir. Et j'ai pensé que le livre n'avait aucun intérêt si l'auteur ne montrait pas les vices de la dictature. Mais je ne pensais pas arriver à la troisième partie.
Et à la troisième partie, je ne pensais pas que l'auteur irait aussi loin. Je ne pouvais pas m'imaginer ça.
Après des recherches diverses et variées, je me suis rendue compte qu'il s'agissait d'une oeuvre de fiction et non de la réalité. Et que même le novlangue avait été inventé.
La deuxième partie était, pour moi, pleine d'espoir. On croit que le héros va s'en sortir. Et j'ai pensé que le livre n'avait aucun intérêt si l'auteur ne montrait pas les vices de la dictature. Mais je ne pensais pas arriver à la troisième partie.
Et à la troisième partie, je ne pensais pas que l'auteur irait aussi loin. Je ne pouvais pas m'imaginer ça.
marjoriejub- Apprenti
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Re: [Orwell, George] 1984
En un sens, ça s'est vraiment passé, puisque Orwell a écrit ce livre pour dénoncer le totalitarisme nazi dont l'Europe sortait à peine, la dictature soviétique et les dérives de la guerre froide. Certes, les moyens employés et décrits sont futuristes (pour l'époque, car à l'instant où je tape ces lignes, je suis effectivement espionnée, même si ce n'est pas par Big Brother au sens où l'entend le livre : une foule d'informations circule sur la toile sur ce que j'aime, ce que j'achète, les jeux auxquels je joue...) mais il y a bien eu, et il y a encore, même dans nos pays dits développés, des informations manipulées ou tronquées, de la propagande outrancière, de l'intimidation envers les "ennemis du peuple"...marjoriejub a écrit:Ce livre m'a foutu les jetons parce que je croyais que ça c'était vraiment passé.
Alors, non, l'Oceania, l'Eurasia et l'Estasia n'ont pas existé, mais l'Allemagne nazie, l'URSS et la République populaire de Chine, c'est du vrai, et ça fout les jetons quand même... peut-être même plus .
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] 1984
Je viens de lire 1984 dans le cadre de mon challenge exploration.
J'ai trouvé ce livre très stressant et me suis sentie heureuse dans mon pays ou nous avons encore quelques libertés tout de même....
Je dirai comme beaucoup, c'est le contexte de l'époque qui a permis à George Orwell d'écrire ce livre, il s'est inspiré d'Hitler, de la Chine populaire et même de Staline, bien que je ne sais pas si en 1948 on connaissait l'existence des goulags....
Nous avons des pays comme la Corée du Nord, ou il ne doit pas faire très agréable de vivre ! et en ce moment on parle beaucoup de téléphones portables sur écoute, je n'en dirai pas plus....
Lorsque je cherche des chaussures sur Internet par exemple, je me retrouve comme par hasard avec beaucoup de pub de chaussures.... (la faute aux cookies, mais comment fonctionner sans?).
Nous sommes bien loin tout de même dans nos pays "libres" des sévices et de l'asservissement de 1984, et personnellement je ne pense pas que cela puisse arriver maintenant, j'espère ne pas me tromper. Mais vigilance....
J'ai tout de même trouvé ce livre très stressant, et je ne regarde plus ma télé avec le même œil, car c'est un formidable outil de propagande et aussi d'abrutissement.
Emission de France Inter Emission ICI
J'ai trouvé ce livre très stressant et me suis sentie heureuse dans mon pays ou nous avons encore quelques libertés tout de même....
Je dirai comme beaucoup, c'est le contexte de l'époque qui a permis à George Orwell d'écrire ce livre, il s'est inspiré d'Hitler, de la Chine populaire et même de Staline, bien que je ne sais pas si en 1948 on connaissait l'existence des goulags....
Nous avons des pays comme la Corée du Nord, ou il ne doit pas faire très agréable de vivre ! et en ce moment on parle beaucoup de téléphones portables sur écoute, je n'en dirai pas plus....
Lorsque je cherche des chaussures sur Internet par exemple, je me retrouve comme par hasard avec beaucoup de pub de chaussures.... (la faute aux cookies, mais comment fonctionner sans?).
Nous sommes bien loin tout de même dans nos pays "libres" des sévices et de l'asservissement de 1984, et personnellement je ne pense pas que cela puisse arriver maintenant, j'espère ne pas me tromper. Mais vigilance....
J'ai tout de même trouvé ce livre très stressant, et je ne regarde plus ma télé avec le même œil, car c'est un formidable outil de propagande et aussi d'abrutissement.
Emission de France Inter Emission ICI
Je vote très appréciéFrance-Inter a écrit:"Au sommet de la pyramide est placé Big Brother. Big Brother est infaillible et tout-puissant. Tout succès, toute réalisation, toute victoire, sont considérés comme émanant directement de sa direction et de son inspiration. Personne n'a jamais vu Big Brother; il est un visage sur les journaux, une voix au télécran. Nous pouvons, en toute lucidité, être sûrs qu'il ne mourra jamais. Big Brother est le masque sous lequel le Parti choisi de se montrer au monde. Sa fonction est d'agir comme un point de concentration pour l'amour, la crainte et le respect, émotions plus facilement ressenties pour un individu que pour une organisation. En dessous de Big Brother vient le Parti Intérieur. En dessous du Parti Intérieur vient le Parti extérieur qui, si le Parti Intérieur est considéré comme le cerveau de 'lEtat, peut justement être comparé aux mains de l'Etat. Après le Parti Extérieur viennent les masses amorphes que nous désignons généralement sous le nom de prolétaires. Dans l'échelle de notre classification, les prolétaires sont placés au degré le plus bas".
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Re: [Orwell, George] 1984
L'histoire de Winston Smith, pris dans une société totalitaire de 1984.
L'auteur, décédé en janvier 1950, y décrit une société où tout est surveillé, spécialement le citoyen-camarade. Le gouvernement détient tous les cordons possibles et ne révèlent que ce qu'il veut afin d'éviter tout changement. C'est une société très sombre où Big Brother, être virtuel omnipotent, règne et prend tous les moyens, espionnage, torture, meurtre, afin d'éviter et de démolir toute contestation. Même les enfants sont instruits à espionner leurs parents et à les dénoncer dès qu'il y a soupçon.
Y a-t-il un moyen de s'en sortir?
Ce qui fascine dans ce roman, c'est qu'il fut écrit à la fin des années 1940 après la Deuxième Grande Guerre terminée par les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Est-ce une vision qui aurait pu se passer, une des avenues que notre civilisation aurait pu prendre? Serait-ce encore possible d'établir une telle société avec la main-mise des gouvernements sur Internet?
Ce roman nous fait réfléchir. Les réponses sont difficiles à établir avec justesse. En regardant ce qui se passe présentement, surtout du côté environnement, je suis pessimiste. Une oligarchie planétaire s'installe, les gouvernements, spécialement aux États-Unis et en Chine, appartiennent de plus en plus à une ploutocratie insensée, les dirigeants n'ont que le mot «économie» en bouche, spécialement notre "Prime Minister" avec ses sables bitumineux, nos accommodements deviennent de plus en plus déraisonnables, la vie est plus longue mais elle se termine dans des "mourroirs" sordides pour la très grande majorité d'entre nous, et on pourrait continuer longtemps avec l'Afrique, la Palestine, l'Islam...
Un roman qui nous fait réfléchir.
Ma cote: 6,5/10.
L'auteur, décédé en janvier 1950, y décrit une société où tout est surveillé, spécialement le citoyen-camarade. Le gouvernement détient tous les cordons possibles et ne révèlent que ce qu'il veut afin d'éviter tout changement. C'est une société très sombre où Big Brother, être virtuel omnipotent, règne et prend tous les moyens, espionnage, torture, meurtre, afin d'éviter et de démolir toute contestation. Même les enfants sont instruits à espionner leurs parents et à les dénoncer dès qu'il y a soupçon.
Y a-t-il un moyen de s'en sortir?
Ce qui fascine dans ce roman, c'est qu'il fut écrit à la fin des années 1940 après la Deuxième Grande Guerre terminée par les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Est-ce une vision qui aurait pu se passer, une des avenues que notre civilisation aurait pu prendre? Serait-ce encore possible d'établir une telle société avec la main-mise des gouvernements sur Internet?
Ce roman nous fait réfléchir. Les réponses sont difficiles à établir avec justesse. En regardant ce qui se passe présentement, surtout du côté environnement, je suis pessimiste. Une oligarchie planétaire s'installe, les gouvernements, spécialement aux États-Unis et en Chine, appartiennent de plus en plus à une ploutocratie insensée, les dirigeants n'ont que le mot «économie» en bouche, spécialement notre "Prime Minister" avec ses sables bitumineux, nos accommodements deviennent de plus en plus déraisonnables, la vie est plus longue mais elle se termine dans des "mourroirs" sordides pour la très grande majorité d'entre nous, et on pourrait continuer longtemps avec l'Afrique, la Palestine, l'Islam...
Un roman qui nous fait réfléchir.
Ma cote: 6,5/10.
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Orwell, George] 1984
Je n'ai pas lu ce livre mais je me souviens d'une chose : Orwell avait inversé les deux derniers chiffres de l'année où il avait écrit ce livre pour trouver le titre. Je l'ai étudié au lycée à une époque où on parlait de plus en plus de "Loft Story", première version. On découvrait alors la téléréalité et on voyait big brother partout !
Quand on voit ce qu'est devenue la télé réalité aujourd'hui...
Quand on voit ce qu'est devenue la télé réalité aujourd'hui...
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] 1984
Je ne savais pas que ce livre "datait" des années 40.
Je n'ai lu que le premier chapitre pour l'instant, mais on dirait vraiment que son écriture est plus récente que cela.
Je me souviens de Loft Story et de son effet "caméras partout" qui était nouveau et déroutant à l'époque.
Mais j'avoue avoir depuis longtemps cessé de regarder la télé-réalité.
J'aime beaucoup l'analyse de Moulin-à-Vent.
On verra si ce roman me fait réfléchir, moi aussi...
Je n'ai lu que le premier chapitre pour l'instant, mais on dirait vraiment que son écriture est plus récente que cela.
Je me souviens de Loft Story et de son effet "caméras partout" qui était nouveau et déroutant à l'époque.
Mais j'avoue avoir depuis longtemps cessé de regarder la télé-réalité.
J'aime beaucoup l'analyse de Moulin-à-Vent.
On verra si ce roman me fait réfléchir, moi aussi...
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] 1984
Lu dans le cadre du challenge Exploration
J'ai voté : apprécié
Ayant entendu parler de ce livre depuis des années, je me suis dit qu'il était temps de le lire.
Le challenge exploration m'en a donné l'opportunité.
Mon avis sur ce livre est mitigé.
J'avoue avoir eu du mal avec l'écriture.
Certaines parties sont longues, trop "théoriques" à mon goût, notamment les extraits du livre de Goldstein, sur le régime totalitaire, la guerre, la structure de la société, les mécanismes du pouvoir... On dirait un cours d'histoire politique !
Ce qui m'a beaucoup intéressée, par contre, c'est la réflexion de l'auteur sur la mémoire collective.
Le personnage principal participe à la falsification des articles de journaux et des documents historiques.
Il nous fait prendre conscience de l'importance de la conservation des archives, et des risques de manipulation de l'information, par la destruction de preuves ou la propagande.
Ceci m'a rappelée un roman qui m'avait passionnée : Les falsificateurs d'Antoine Bello.
Certaines descriptions m'ont évoqué Kafka :
Je m'attendais à lire un livre de science-fiction et j'ai été déçue sur ce point. La description de la société évoque plus le passé, les régimes totalitaires poussés à l'extrême, qu'une société du futur, comme celle évoquée par exemple dans Un bonheur insoutenable d'Ira Levin. On sent que le livre "date" un peu, qu'il a été écrit après la seconde guerre mondiale.
La dernière partie est très dure, et extrêmement réaliste.
Jusqu'à quel point peut-on résister à une telle manipulation mentale ?
Comment rester humain face à la torture ?
Certaines scènes m'ont évoqué L'aveuglement de José Saramago.
Pour conclure, ce livre est difficile à lire. Mais il donne à réfléchir et ne peut laisser indifférent.
J'ai voté : apprécié
Ayant entendu parler de ce livre depuis des années, je me suis dit qu'il était temps de le lire.
Le challenge exploration m'en a donné l'opportunité.
Mon avis sur ce livre est mitigé.
J'avoue avoir eu du mal avec l'écriture.
Certaines parties sont longues, trop "théoriques" à mon goût, notamment les extraits du livre de Goldstein, sur le régime totalitaire, la guerre, la structure de la société, les mécanismes du pouvoir... On dirait un cours d'histoire politique !
Ce qui m'a beaucoup intéressée, par contre, c'est la réflexion de l'auteur sur la mémoire collective.
« Celui qui a le contrôle du passé, disait le slogan du Parti, a le contrôle du futur.
Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé. »
Le personnage principal participe à la falsification des articles de journaux et des documents historiques.
Tout se perdait dans le brouillard. Le passé était raturé, la rature oubliée et le mensonge devenait vérité.
Il nous fait prendre conscience de l'importance de la conservation des archives, et des risques de manipulation de l'information, par la destruction de preuves ou la propagande.
Tous les documents ont été détruits ou falsifiés, tous les livres récrits, tous les tableaux repeints.
Toutes les statues, les rues, les édifices, ont changé de nom, toutes les dates ont été modifiées.
Et le processus continue tous les jours, à chaque minute.
L'histoire s'est arrêtée.
Ceci m'a rappelée un roman qui m'avait passionnée : Les falsificateurs d'Antoine Bello.
Certaines descriptions m'ont évoqué Kafka :
Il était curieux de constater combien le type scarabée proliférait dans les ministères.
On y voyait de petits hommes courtauds qui, très tôt, devenaient corpulents.
Ils avaient de petites jambes, des mouvements rapides et précis, des visages gras sans expression, de très petits yeux.
C'était le type qui semblait prospérer le mieux sous la domination du Parti.
Je m'attendais à lire un livre de science-fiction et j'ai été déçue sur ce point. La description de la société évoque plus le passé, les régimes totalitaires poussés à l'extrême, qu'une société du futur, comme celle évoquée par exemple dans Un bonheur insoutenable d'Ira Levin. On sent que le livre "date" un peu, qu'il a été écrit après la seconde guerre mondiale.
La dernière partie est très dure, et extrêmement réaliste.
Jusqu'à quel point peut-on résister à une telle manipulation mentale ?
Comment rester humain face à la torture ?
On ne pouvait changer les sentiments. Même soi-même, on ne pouvait les changer, l'eût-on désiré.
Le Parti pouvait mettre à nu les plus petits détails de tout ce que l'on avait dit ou pensé, mais les profondeurs de votre cœur, dont les mouvements étaient mystérieux, même pour vous, demeuraient inviolables.
Certaines scènes m'ont évoqué L'aveuglement de José Saramago.
Pour conclure, ce livre est difficile à lire. Mais il donne à réfléchir et ne peut laisser indifférent.
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] 1984
J'ai grandement apprécié ton résumé virgule. Merci!
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Orwell, George] 1984
C'est marrant parce que je trouve que "1984" nous parle très bien de notre monde. Orwell invente dans ce livre le concept de la machine qui permet à la fois de divertir et surveiller : Internet, c'est notre télécran.
La réflexion sur l'appauvrissement du langage qui rend le peuple plus malléable nous concerne bien aujourd'hui. Il décrit aussi un monde sans repère, où il n'y a plus ni bien, ni mal, ni vrai, ni faux : là, il tape dans le mille.
En plus la "doublepensée" est une chose très commune dans les milieux de pouvoir (diplomatie, finance, etc...). Et puis, cette idée selon laquelle la réalité (passée et présente) est modelée par le pouvoir en place (chez nous ce n'est pas l'Angsoc mais le Capital) n'est vraiment pas sotte quand on voit que tous les médias parlent toujours des mêmes choses au même moment. Et puis, le slogan "La guerre, c'est la paix" pourrait être la devise de beaucoup d'armées occidentales. Si Orwell voyait le monde tel qu'il est aujourd'hui, je pense qu'il se dirait qu'il n'a pas eu tout à fait tort.
Les Océaniens bien endoctrinés sont tous persuadés que le monde progresse, qu'ils ont plus de confort, etc... ce qui devrait nous faire réfléchir : est ce que vraiment notre société est mieux que celle d'il y a un, deux, trois ou dix siècles ? Ce n'est pas sûr.
Les dialogues entre Orwell et O'Brien sont géniaux. O'Brien est un personnage très très ambigu auquel on s'attache pour ensuite se retrouver démuni comme Winston.
Je n'ai pas vraiment compris le coup de la salle 101 qui peut changer les gens à ce point et je me demande si à ce stade, Orwell n'était pas un peu pressé d'en finir...
La réflexion sur l'appauvrissement du langage qui rend le peuple plus malléable nous concerne bien aujourd'hui. Il décrit aussi un monde sans repère, où il n'y a plus ni bien, ni mal, ni vrai, ni faux : là, il tape dans le mille.
En plus la "doublepensée" est une chose très commune dans les milieux de pouvoir (diplomatie, finance, etc...). Et puis, cette idée selon laquelle la réalité (passée et présente) est modelée par le pouvoir en place (chez nous ce n'est pas l'Angsoc mais le Capital) n'est vraiment pas sotte quand on voit que tous les médias parlent toujours des mêmes choses au même moment. Et puis, le slogan "La guerre, c'est la paix" pourrait être la devise de beaucoup d'armées occidentales. Si Orwell voyait le monde tel qu'il est aujourd'hui, je pense qu'il se dirait qu'il n'a pas eu tout à fait tort.
Les Océaniens bien endoctrinés sont tous persuadés que le monde progresse, qu'ils ont plus de confort, etc... ce qui devrait nous faire réfléchir : est ce que vraiment notre société est mieux que celle d'il y a un, deux, trois ou dix siècles ? Ce n'est pas sûr.
Les dialogues entre Orwell et O'Brien sont géniaux. O'Brien est un personnage très très ambigu auquel on s'attache pour ensuite se retrouver démuni comme Winston.
Je n'ai pas vraiment compris le coup de la salle 101 qui peut changer les gens à ce point et je me demande si à ce stade, Orwell n'était pas un peu pressé d'en finir...
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] 1984
Dysoptique, contrairement à utopique, marque le pessimisme de l'œuvre.
THEME
Le monde est partagé en trois super-puissances.
Londres, 1984. Winston, citoyen d'Océania (Amériques et Grande Bretagne), se sent traqué par Big Brother (équivalent de Staline ou Béria, pour ne pas les nommer), le grand chef du Parti, car il PENSE contre le régime. Les opposants sont "vaporisés" après avoir été torturés pour TOUT avouer.
L'orthodoxie est impérative, même par la pensée, car Big Brother est partout, les télécrans et micros sont partout.
Mais il paraît que Goldstein résiste.
Des indices montrent à Winston qu'O'Brien et Julia semblent être dans l'opposition.
Une histoire d'amour prudente naît avec Julia.
MES IMPRESSIONS
THEME
Formidable, roman incontournable....Mais :
STYLE
Lourd, ennuyant, l'atmosphère pénible, kafkaïenne, est peut être voulue par l'auteur, mais donne souvent envie de souvent poser le livre.
SCENARIO
Lourd aussi, mais encore une fois, c'est peut être voulu.
Tout est axé sur la falsification de l'Histoire et des documents, comme en URSS, pour faire penser que le régime actuel est le meilleur.
Pour les opposants, il y a les méthodes de l'inquisition, de la gestapo, du NKVD pour soustraire des aveux, même faux...
Ce livre, profondément anti-socialiste, nous montre ce qui nous attend si nous embarquons le monde dans cette voie là ! Il ne faut pas oublier que nous sommes en 1950, juste après l'horrible guerre, et que l'auteur, britannique, a dû voir cela de très près. Confronté maintenant à la guerre froide et aux plans quinquennaux falsifiés de l'URSS, il fait, je pense, une mise en garde au monde occidental.
Ce livre est aussi une petite étude de civilisations pour nous montrer comment les régimes meurent, malgré la stabilité de trois classes : les dirigeants (parti interne ici), les classes bourgeoises qui veulent prendre le pouvoir (parti externe, qu'on doit donc surveiller avec les télécrans) et les prolétaires, qui seront toujours dominés, trop obnubilés par le jeu et les tâches quotidiennes pour avoir le temps de "penser".
L'état de guerre (faux ou avéré) permanent pour la conquête, par les trois puissances de l'Afrique, entretient un climat de peur, un rationnement, empêche les dominés d'accéder au confort. C'est un régime de haine, un régime sadique.
COMPARAISON avec le Meilleur des Mondes :
Gens :
alpha, béta, gamma, delta, epsilon
Parti interne, parti externe, prolétaires
Enfants:
nés in vitro
enlevés aux mères, ou éduqués pour traquer les gens qui ne sont pas dans la bienpensance
Maintenir les masses, la stabilité :
par les loisirs pour rester en paix
pauvreté, ignorance, guerre, pour éviter les révolutions
Atténuer les émotions :
par le conditionnement
idem
Sexe:
à volonté sans procréation
interdit, sauf pour faire des enfants
Colère des gens:
contrebalancée par les pilules de soma
deux minutes de haine contre la malpensance tous les jours
Dieu:
Henry Ford
Big Brother, le pouvoir
Arts:
Oui
Supprimés, ni art, ni littérature, ni sciences.
Invention du novlangue pour réduire le langage au maximum, afin que les gens ne pensent pas !
Nota : "novlangue" et "bienpensance" sont passés dans le langage politique Français, avec un arrière goût ironique.
Pour le manque de "confort de lecture" tout le long du livre, je vote "pas apprécié", même si je le répète, le thème abordé est passionnant.
THEME
Le monde est partagé en trois super-puissances.
Londres, 1984. Winston, citoyen d'Océania (Amériques et Grande Bretagne), se sent traqué par Big Brother (équivalent de Staline ou Béria, pour ne pas les nommer), le grand chef du Parti, car il PENSE contre le régime. Les opposants sont "vaporisés" après avoir été torturés pour TOUT avouer.
L'orthodoxie est impérative, même par la pensée, car Big Brother est partout, les télécrans et micros sont partout.
Mais il paraît que Goldstein résiste.
Des indices montrent à Winston qu'O'Brien et Julia semblent être dans l'opposition.
Une histoire d'amour prudente naît avec Julia.
MES IMPRESSIONS
THEME
Formidable, roman incontournable....Mais :
STYLE
Lourd, ennuyant, l'atmosphère pénible, kafkaïenne, est peut être voulue par l'auteur, mais donne souvent envie de souvent poser le livre.
SCENARIO
Lourd aussi, mais encore une fois, c'est peut être voulu.
Tout est axé sur la falsification de l'Histoire et des documents, comme en URSS, pour faire penser que le régime actuel est le meilleur.
Pour les opposants, il y a les méthodes de l'inquisition, de la gestapo, du NKVD pour soustraire des aveux, même faux...
Ce livre, profondément anti-socialiste, nous montre ce qui nous attend si nous embarquons le monde dans cette voie là ! Il ne faut pas oublier que nous sommes en 1950, juste après l'horrible guerre, et que l'auteur, britannique, a dû voir cela de très près. Confronté maintenant à la guerre froide et aux plans quinquennaux falsifiés de l'URSS, il fait, je pense, une mise en garde au monde occidental.
Ce livre est aussi une petite étude de civilisations pour nous montrer comment les régimes meurent, malgré la stabilité de trois classes : les dirigeants (parti interne ici), les classes bourgeoises qui veulent prendre le pouvoir (parti externe, qu'on doit donc surveiller avec les télécrans) et les prolétaires, qui seront toujours dominés, trop obnubilés par le jeu et les tâches quotidiennes pour avoir le temps de "penser".
L'état de guerre (faux ou avéré) permanent pour la conquête, par les trois puissances de l'Afrique, entretient un climat de peur, un rationnement, empêche les dominés d'accéder au confort. C'est un régime de haine, un régime sadique.
COMPARAISON avec le Meilleur des Mondes :
Gens :
alpha, béta, gamma, delta, epsilon
Parti interne, parti externe, prolétaires
Enfants:
nés in vitro
enlevés aux mères, ou éduqués pour traquer les gens qui ne sont pas dans la bienpensance
Maintenir les masses, la stabilité :
par les loisirs pour rester en paix
pauvreté, ignorance, guerre, pour éviter les révolutions
Atténuer les émotions :
par le conditionnement
idem
Sexe:
à volonté sans procréation
interdit, sauf pour faire des enfants
Colère des gens:
contrebalancée par les pilules de soma
deux minutes de haine contre la malpensance tous les jours
Dieu:
Henry Ford
Big Brother, le pouvoir
Arts:
Oui
Supprimés, ni art, ni littérature, ni sciences.
Invention du novlangue pour réduire le langage au maximum, afin que les gens ne pensent pas !
Nota : "novlangue" et "bienpensance" sont passés dans le langage politique Français, avec un arrière goût ironique.
Pour le manque de "confort de lecture" tout le long du livre, je vote "pas apprécié", même si je le répète, le thème abordé est passionnant.
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] 1984
Denis ton avis m'éclaire un peu plus sur ce roman ! j'hésite toujours à l'acheter, le thème me plait mais ... je vais attendre encore un peu ... "Le meilleur des mondes" te semble mieux ?
marie do- Grand sage du forum
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Re: [Orwell, George] 1984
Bonjour Marie Do, et merci !
Si je compare au Pancol que je lis actuellement, celui ci est beaucoup plus cool que ces deux là !!!
Cependant, il est vrai que "le meilleur des mondes" est un peu plus optimiste, moins dystopique, et moins "lourd" à lire que "1984".
Donc je te conseille "le meilleur des mondes" !
.....Autrement, il doit bien y avoir des romans d'anticipation utopistes, mais je n'en ai pas dans le cerveau présentement.
Si je compare au Pancol que je lis actuellement, celui ci est beaucoup plus cool que ces deux là !!!
Cependant, il est vrai que "le meilleur des mondes" est un peu plus optimiste, moins dystopique, et moins "lourd" à lire que "1984".
Donc je te conseille "le meilleur des mondes" !
.....Autrement, il doit bien y avoir des romans d'anticipation utopistes, mais je n'en ai pas dans le cerveau présentement.
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] 1984
C'est sûr que Mme Pancol est plus ... légère ? J'aime bien à petites doses !
Pour le reste je vais me diriger vers "le meilleur des mondes", merci !
Pour le reste je vais me diriger vers "le meilleur des mondes", merci !
marie do- Grand sage du forum
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Re: [Orwell, George] 1984
marie do a écrit:Pour le reste je vais me diriger vers "le meilleur des mondes", merci !
Je rejoins Denis... Je viens de terminer 1984 (d'ailleurs je dois encore écrire ma critique) et je l'ai trouvé assez difficile et long. Par contre, j'ai lu y a pas mal de temps Le meilleur des mondes et j'en garde un bon souvenir. Ce livre est peut-être effectivement moins noir!
Après ce sont deux classiques et le mieux c'est de lire les deux Mais si tu n'es pas habituée du genre, ne commence pas par 1984...
Re: [Orwell, George] 1984
Merci à toi aussi Lilo pour ce conseil !
marie do- Grand sage du forum
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Re: [Orwell, George] 1984
Merci beaucoup Denis76.
Très intéressante analyse comparative.
Très intéressante analyse comparative.
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Orwell, George] 1984
J'avais inscrit ce livre à ma liste, mais ta critique Denis, me refroidit un peu je dois dire.
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] 1984
Merci Moulin !
En fait, j'ai lu ces deux livres l'un après l'autre, car je supputais qu'on puisse comparer !
B Cheerubs, tu fais une tête ! LOL...Euh, excuses moi...Tu peux le lire si tu es bien calé dans tes starting blocks au départ, sachant que la lecture est ennuyeuse et refroidissante, mais que nonobstant c'est un sujet très intéressant !
Il faut remettre les choses dans leur contexte : si Orwell était en Angleterre pendant la période hitlérienne, il a dû subir les bombes et la privation. Mon hypothèse est qu'il essaye sans doute de dissuader l'occident de suivre le modèle soviétique.
Il a quand même 61% de coups de cœur, ce qui est rare !
Ce qui est intéressant, c'est que ce livre est une "œuvre", un truc historique, et on est obligés d'y réagir, il ne laisse pas indifférent, et c'est ce que l'auteur souhaite. En ce sens, il a atteint son but !
En fait, j'ai lu ces deux livres l'un après l'autre, car je supputais qu'on puisse comparer !
B Cheerubs, tu fais une tête ! LOL...Euh, excuses moi...Tu peux le lire si tu es bien calé dans tes starting blocks au départ, sachant que la lecture est ennuyeuse et refroidissante, mais que nonobstant c'est un sujet très intéressant !
Il faut remettre les choses dans leur contexte : si Orwell était en Angleterre pendant la période hitlérienne, il a dû subir les bombes et la privation. Mon hypothèse est qu'il essaye sans doute de dissuader l'occident de suivre le modèle soviétique.
Il a quand même 61% de coups de cœur, ce qui est rare !
Ce qui est intéressant, c'est que ce livre est une "œuvre", un truc historique, et on est obligés d'y réagir, il ne laisse pas indifférent, et c'est ce que l'auteur souhaite. En ce sens, il a atteint son but !
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] 1984
Ce qui est je pense le plus fou dans ce livre, c'est à quel point ce livre est visionnaire!
Il a été écrit en 1948 et était à ce moment-là futuriste, presque irréel et en le lisant aujourd'hui, on se rend compte qu'on s'en approche, sans verser évidemment dans l'extrême.
Big brother is watching you : très actuel comme sujet, avec les écoutes de la NSA,... On est surveillé, épié,... Je pense que pour bien apprécier le livre, il faut comparer ce dont Wild ne "conseillait" de fuir avec notre réalité et cette comparaison est très intéressante!
Petit conseil : le lire après quelques livres plus léger et surtout acheter un exemplaire qui vous avez bien en main: le mien date de 1984 (non non c'est pas une blague) et la police d'écriture est vraiment pas agréable, ce qui a rajouté quelques difficultés à ma lecture!
Il a été écrit en 1948 et était à ce moment-là futuriste, presque irréel et en le lisant aujourd'hui, on se rend compte qu'on s'en approche, sans verser évidemment dans l'extrême.
Big brother is watching you : très actuel comme sujet, avec les écoutes de la NSA,... On est surveillé, épié,... Je pense que pour bien apprécier le livre, il faut comparer ce dont Wild ne "conseillait" de fuir avec notre réalité et cette comparaison est très intéressante!
Petit conseil : le lire après quelques livres plus léger et surtout acheter un exemplaire qui vous avez bien en main: le mien date de 1984 (non non c'est pas une blague) et la police d'écriture est vraiment pas agréable, ce qui a rajouté quelques difficultés à ma lecture!
Dernière édition par Lilo85 le Lun 28 Avr 2014 - 20:04, édité 1 fois
Re: [Orwell, George] 1984
Plus léger (enfin, je trouve) sur le thème anticipation utopiste, il y a aussi "Un bonheur insoutenable", d'Ira Levin, qui a également été critiqué sur le forum et que j'avais lu et apprécié étant jeune.
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] 1984
C'est vrai, Lilou.
Dans "person of interest" il y a des cameras partout, contrôlées par "la machine".
Toutes les écoutes téléphoniques
Les paparazzis,
les contrôles sur les réseaux sociaux,
etc....
On est plus ou moins dans "1984", mais nous, nous sommes " les prolétaires", donc pas dangereux pour le sacro saint "Pouvoir"....
Dans "person of interest" il y a des cameras partout, contrôlées par "la machine".
Toutes les écoutes téléphoniques
Les paparazzis,
les contrôles sur les réseaux sociaux,
etc....
On est plus ou moins dans "1984", mais nous, nous sommes " les prolétaires", donc pas dangereux pour le sacro saint "Pouvoir"....
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] 1984
Pour mon premier vrai post ici, petit retour sur une de mes plus grandes claques littéraires - rien que ça !! - avec 1984, le chef d'oeuvre dystopique d'Orwell.
Déjà, avant de commencer ...
J'ai lu La Ferme des Animaux quelques mois avant de m'attaquer à l'intimidant 1984, et à mon avis, ce n'est pas une bonne idée de vouloir les comparer :
Animal's Farm est une fable bouillonnante sur le stalinisme, grinçante et pleine d'ironie, confinant selon moi au cimes de l'humour, tandis que 1984 est un récit s’inspirant de toutes les dictatures de son époque, beaucoup plus froid, plus long, plus abscons et, surtout, infiniment plus pessimiste et plus sombre qu'Animal's Farm.
Cependant, on peut noter certaines similitudes, en particulier dans le traitement de la manipulation de la mémoire collective :
modifications des phrases notées sur la grange par les cochons = modifications des archives des médias par Winston par exemple
Bien, après cette mise au point, revenons à 1984 ...
le style ...
Le style est cursif et limpide, sans afféteries, d'ailleurs Orwell l'assumait totalement ; sa prose doit être :
le novlangue ...
L'une des choses qui m'a le plus plue dans 1984, c'est le travail sur le langage, avec le - et non la !! - fameux novlangue, tout simplement effrayant de réalisme.
Il pose la problématique que je trouve passionnant du lien entre l'appauvrissement du vocabulaire et l'abrutissement de masse [exemple en image] :
Dans une optique un brin différente, la langue du Parti et le novlangue sont des éléments très intéressants quant à la rhétorique des régimes dictatoriaux ( cf. le travail de Victor Klemperer sur les nazis ).
la forme ...
1984 se divise en 3 parties et un Appendice ( = explication du novlangue et de son rapport à l’Angsoc ).
Le mot de la fin ...
Bref, un bouquin génial, étrangement et tristement visionnaire, au style tellement bien adapté à un sujet malheureusement si actuel.
Note : 19/20
LesAilesBrisées
Déjà, avant de commencer ...
J'ai lu La Ferme des Animaux quelques mois avant de m'attaquer à l'intimidant 1984, et à mon avis, ce n'est pas une bonne idée de vouloir les comparer :
Animal's Farm est une fable bouillonnante sur le stalinisme, grinçante et pleine d'ironie, confinant selon moi au cimes de l'humour, tandis que 1984 est un récit s’inspirant de toutes les dictatures de son époque, beaucoup plus froid, plus long, plus abscons et, surtout, infiniment plus pessimiste et plus sombre qu'Animal's Farm.
Cependant, on peut noter certaines similitudes, en particulier dans le traitement de la manipulation de la mémoire collective :
modifications des phrases notées sur la grange par les cochons = modifications des archives des médias par Winston par exemple
Bien, après cette mise au point, revenons à 1984 ...
le style ...
Le style est cursif et limpide, sans afféteries, d'ailleurs Orwell l'assumait totalement ; sa prose doit être :
La clarté, presque rigide de l’écriture fait partie entière de sa démarche :Orwell a écrit:« like a window pane » (= «comme une vitre transparente»).
Pas énormément de description, un vocabulaire et une écriture très technique, je comprend parfaitement que cela puisse rebuter à première vue, néanmoins je trouve que cela participe grandement à l'ambiance du livre - et à sa réussite !!Orwell a écrit:« Je dirai simplement que ces dernières années, j’ai essayé d’écrire de manière moins imagée et plus exacte »
le novlangue ...
L'une des choses qui m'a le plus plue dans 1984, c'est le travail sur le langage, avec le - et non la !! - fameux novlangue, tout simplement effrayant de réalisme.
Il pose la problématique que je trouve passionnant du lien entre l'appauvrissement du vocabulaire et l'abrutissement de masse [exemple en image] :
1984, Partie I, Chapitre 5 a écrit:" Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée, car il n'y aura plus de mots pour l'exprimer. Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exactement par un seul mot dont le sens sera rigoureusement délimité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées. "
Dans une optique un brin différente, la langue du Parti et le novlangue sont des éléments très intéressants quant à la rhétorique des régimes dictatoriaux ( cf. le travail de Victor Klemperer sur les nazis ).
la forme ...
1984 se divise en 3 parties et un Appendice ( = explication du novlangue et de son rapport à l’Angsoc ).
- Mes commentaires très très succincts ... :
Le I plante le décor et permet de commencer à approcher le personnage de Winston, avec ses doutes et son envie de trouver sa place dans la société.
Le II, qui relate la rentrée en « résistance » de W. Smith, sa rencontre avce Julia, et sa lecture du livre est plutôt intéressant, mais pas totalement transcendant. Je pense que c’est la partie suivante qui m’a le plus marquée.
Le III fait parti des textes les plus durs que je n’ai jamais lu, car en plus de la violence physique, s’ajoute l’hallucinante violence psychologique et le douloureux pouvoir de la manipulation mentale.
L'Appendice est super sympa à lire, je vous conseille de le lire avant d'attaquer le récit en tant que tel, ça facilitera grandement la compréhension de certains passages où ça jargonne dur.
Le mot de la fin ...
Bref, un bouquin génial, étrangement et tristement visionnaire, au style tellement bien adapté à un sujet malheureusement si actuel.
Note : 19/20
LesAilesBrisées
Dernière édition par Les Ailes Brisées le Lun 29 Fév 2016 - 2:00, édité 1 fois (Raison : Ptite retouche mise-en-page)
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] 1984
Bon faudra être indulgent, je n'ai fait qu'essayer de mettre en ordre les annotations qui courent sur marges de mon bouquin ...
Sinon, si vous souhaitez allez plus loin,, vous pouvez aller écouter sur YT des extraits (l'ouverture et le début du I par ex.) de l'opéra 1984 écrit par Lorin Maazel d'après Orwell et créé en 2005 [commentaire de mélomane prosélyte/off].
C'est plutôt sympa et simple d'approche.
Sinon, si vous souhaitez allez plus loin,, vous pouvez aller écouter sur YT des extraits (l'ouverture et le début du I par ex.) de l'opéra 1984 écrit par Lorin Maazel d'après Orwell et créé en 2005 [commentaire de mélomane prosélyte/off].
C'est plutôt sympa et simple d'approche.
Invité- Invité
Re: [Orwell, George] 1984
Bon, cette critique ne sera pas aussi bonne que les vôtres, mais je me lance :
L'histoire se déroule en 1984 dans la vie de Winston Smith, à Londres.
Ce livre nous plonge complètement, par des mots parfaitement choisis et une atmosphère lourde, pesante, désespérante, dans cet horrible monde totalitaire où il n'existe aucune issue. Même le fait d'être dévoué corps et âme au Parti ne suffit pas à épargner les hommes.
L'expression « Big Brother » est utilisée pour qualifier toutes les institutions ou pratiques portant atteinte aux libertés fondamentales et à la vie privée des populations ou des individus.
Dans « 1984 », « Big Brother », n'apparaît jamais en personne et est représenté par le visage d'un homme d'environ 45 ans, moustachu, fixant les gens dans les yeux à travers le télécran, dans une expression qui se veut à la fois rassurante et sévère. (Staline ?)
Dans ce livre, on parle du « Parti », où ont été enlevés les sentiments tels que l'amour et l'amitié.
Le fait de rapprocher « Big Brother » de Staline est également louable par sa ressemblance, certes, mais également dans le régime totalitaire anglais, l'Angsoc. Tout le monde levés à la même heure, culte du corps, tous des moutons, le rationnement, la propagande de la haine, etc.
Jour à jour ou plutôt minute par minute, le travail de Winston est de mettre à jour le passé dans toute la littérature ou documents décrivant le « passé ». « L'Histoire tout entière était un palimpseste gratté et réécrit aussi souvent que c'était nécessaire. »
Le problème de Winston c'est qu'il se rappelle des temps avant la Révolution. Il se rend compte des changements et de l'atteinte à liberté. Il cherche désespérément quelqu'un qui comme lui est contre le Parti. Mais n'est-il pas plutôt fou ?
Que se passe-t-il ensuite ? A vous de le découvrir
L'histoire se déroule en 1984 dans la vie de Winston Smith, à Londres.
Ce livre nous plonge complètement, par des mots parfaitement choisis et une atmosphère lourde, pesante, désespérante, dans cet horrible monde totalitaire où il n'existe aucune issue. Même le fait d'être dévoué corps et âme au Parti ne suffit pas à épargner les hommes.
L'expression « Big Brother » est utilisée pour qualifier toutes les institutions ou pratiques portant atteinte aux libertés fondamentales et à la vie privée des populations ou des individus.
Dans « 1984 », « Big Brother », n'apparaît jamais en personne et est représenté par le visage d'un homme d'environ 45 ans, moustachu, fixant les gens dans les yeux à travers le télécran, dans une expression qui se veut à la fois rassurante et sévère. (Staline ?)
Dans ce livre, on parle du « Parti », où ont été enlevés les sentiments tels que l'amour et l'amitié.
Le fait de rapprocher « Big Brother » de Staline est également louable par sa ressemblance, certes, mais également dans le régime totalitaire anglais, l'Angsoc. Tout le monde levés à la même heure, culte du corps, tous des moutons, le rationnement, la propagande de la haine, etc.
Jour à jour ou plutôt minute par minute, le travail de Winston est de mettre à jour le passé dans toute la littérature ou documents décrivant le « passé ». « L'Histoire tout entière était un palimpseste gratté et réécrit aussi souvent que c'était nécessaire. »
Le problème de Winston c'est qu'il se rappelle des temps avant la Révolution. Il se rend compte des changements et de l'atteinte à liberté. Il cherche désespérément quelqu'un qui comme lui est contre le Parti. Mais n'est-il pas plutôt fou ?
Que se passe-t-il ensuite ? A vous de le découvrir
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