[Damasio, Alain] La Horde du Contrevent
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Re: [Damasio, Alain] La Horde du Contrevent
très très belle découverte que ce livre
découvert suite au partage d'extraits absolument savoureux par un ami, j'ai dégusté sa lecture pendant plusieurs mois.
la plume de l'auteur est magistrale, l'univers qu'il met en place en faisant parler chacun des membres de la horde tour à tour, est précis, lumineux, sculpté par le vent, quel vent!
une quête dans laquelle à mon avis chacun peut trouver un écho, une horde soudée, plus encore, tout entière vouée à sa consécration, jusqu'aux sacrifices ultimes, et qui finalement nous parle de la vie
les mots qui restent en moi gravés par leur justesse
"Tu dois, je veux, je crée : les trois étapes de la métamorphose"
découvert suite au partage d'extraits absolument savoureux par un ami, j'ai dégusté sa lecture pendant plusieurs mois.
la plume de l'auteur est magistrale, l'univers qu'il met en place en faisant parler chacun des membres de la horde tour à tour, est précis, lumineux, sculpté par le vent, quel vent!
une quête dans laquelle à mon avis chacun peut trouver un écho, une horde soudée, plus encore, tout entière vouée à sa consécration, jusqu'aux sacrifices ultimes, et qui finalement nous parle de la vie
les mots qui restent en moi gravés par leur justesse
"Tu dois, je veux, je crée : les trois étapes de la métamorphose"
fred7469- Membre assidu
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Re: [Damasio, Alain] La Horde du Contrevent
Très bon roman de la littérature de l'imaginaire.
À cause du nombre de personnages, il est difficile au début de reconnaître quels personnages sont concernés et si ces personnages sont féminins ou masculins... ou autres. Heureusement, l'auteur a créé un système ingénieux qui nous indique qui est l'intervenant. Certains personnages sont fascinants alors que d'autres m'apparaissent plutôt confus.
Il est à noter qu'une philosophie est omniprésente dans ces pages et c'est très agréable et ça porte à réfléchir.
Comme je le mentionnais, j'ai beaucoup aimé. Merci fred7469 pour m'avoir fait découvrir ce roman.
Ma cote: 7/10.
Citations
(Alain Damasio, "La Horde du Contrevent")
À cause du nombre de personnages, il est difficile au début de reconnaître quels personnages sont concernés et si ces personnages sont féminins ou masculins... ou autres. Heureusement, l'auteur a créé un système ingénieux qui nous indique qui est l'intervenant. Certains personnages sont fascinants alors que d'autres m'apparaissent plutôt confus.
Il est à noter qu'une philosophie est omniprésente dans ces pages et c'est très agréable et ça porte à réfléchir.
Comme je le mentionnais, j'ai beaucoup aimé. Merci fred7469 pour m'avoir fait découvrir ce roman.
Ma cote: 7/10.
Citations
"Le mouvement crée la matière! Le torrent fabrique sa berge!
Il fait les rochers parmi lesquels il coule! Le poisson, croyez-moi, n'est qu'un peu d'eau enturbannée..."
(Page 624)Il fait les rochers parmi lesquels il coule! Le poisson, croyez-moi, n'est qu'un peu d'eau enturbannée..."
"- ... la durée est dépendante de ta vitesse interne. Chaque être vivant a sa propre vitesse."
(Page 517)"Moins que d'autres, je ne savais si le but de notre vie avait un sens. Mais je savais, plus que quiconque, qu'elle avait une valeur."
(Page 512)"... ne plus jamais oublier qu'ils pouvaient ne plus être là demain."
(Page 382)"La solitude est cette ombre que projette la fatigue du lien chez qui ne parvient plus à avancer peuplé de ceux qu'il a aimés..."
(Page 6)(Alain Damasio, "La Horde du Contrevent")
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Damasio, Alain] La Horde du Contrevent
merci Moulin à vent pour cette critique
j'aime beaucoup ce que tu dis de ce roman et je suis très touchée aussi d'avoir été l'initiatrice de cette lecture
j'aime beaucoup ce que tu dis de ce roman et je suis très touchée aussi d'avoir été l'initiatrice de cette lecture
fred7469- Membre assidu
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Re: [Damasio, Alain] La Horde du Contrevent
Mon avis
D’où vient le Vent ?
Il m’a bien fallu cent cinquante pages pour m’immerger dans ce roman foisonnant et particulier. La narration se fait à plusieurs voix : au début de chaque paragraphe se trouve un symbole, indiquant au lecteur quel membre de la Horde s’exprime, de plus, il le fait en fonction de son sens prioritaire (visuel, kinesthésique etc). Cela donne forcément une approche différente des événements car chacun ne perçoit pas l’importance d’un fait de la même façon en fonction de ce qu’il est. Plus de vingt personnages prennent la parole et racontent. En outre, il est nécessaire de s’habituer au vocabulaire imaginatif de cet univers ainsi qu’au phrasé d’Alain Damasio ; ce sont des aspects du roman qui en rebuteront plus d’un, ce que je peux comprendre.
Ce recueil se démarque totalement des récits de fantasy ou de science-fiction, on adhère ou pas et je pense qu’il est difficile d’avoir un avis mitigé. C’est une lecture exigeante, il ne faut pas se perdre ni perdre le fil de la lutte incessante menée par les protagonistes. Chacun apporte sa pierre à l’édifice et ils ont besoin d’être ensemble pour avancer.
"Moins que d'autres, je ne savais si le but de notre vie avait un sens. Mais je savais, plus que quiconque, qu'elle avait une valeur."
La mission de la Horde : comprendre les neuf formes du Vent, remonter l'univers à pied et atteindre l'Extrême-Amont, où personne n’est jamais allé. Tout a été pensé depuis longtemps, ses membres ont été choisis, formés dans cet ultime but. La quête est ardue, difficile, rien n’est prévisible. Un monde plat, battu par les vents et un seul combat : avancer….
C’est une lecture décoiffante, surprenante, atypique. Je lui ai trouvé quelques longueurs dans certaines descriptions mais je crois que, tout simplement, l’auteur était emporté par son enthousiasme (il a mis quatre ans pour écrire ce bouquin !). Je suis certaine qu’il faudrait que j’en fasse une relecture pour découvrir encore d’autres choses (notamment en ce qui concerne les liens entre les uns et les autres). Peu importe ce qui se passe à la fin, seul le voyage est beau, bercé par les mots d’Alain Damasio. Parce que la richesse de ce périple sans repères dans le temps, est aussi dans la langue que l’auteur magnifie en faisant d’elle un élément primordial, nécessaire, de son histoire, la rendant presqu’humaine tant il lui permet de donner le meilleur. A savoir une poésie de chaque instant qui comme le Vent peut caresser, vibrer, fouetter, vivre……
C’est une lecture décoiffante, surprenante, atypique. Je lui ai trouvé quelques longueurs dans certaines descriptions mais je crois que, tout simplement, l’auteur était emporté par son enthousiasme (il a mis quatre ans pour écrire ce bouquin !). Je suis certaine qu’il faudrait que j’en fasse une relecture pour découvrir encore d’autres choses (notamment en ce qui concerne les liens entre les uns et les autres). Peu importe ce qui se passe à la fin, seul le voyage est beau, bercé par les mots d’Alain Damasio. Parce que la richesse de ce périple sans repères dans le temps, est aussi dans la langue que l’auteur magnifie en faisant d’elle un élément primordial, nécessaire, de son histoire, la rendant presqu’humaine tant il lui permet de donner le meilleur. A savoir une poésie de chaque instant qui comme le Vent peut caresser, vibrer, fouetter, vivre……
D’où vient le Vent ?
Il m’a bien fallu cent cinquante pages pour m’immerger dans ce roman foisonnant et particulier. La narration se fait à plusieurs voix : au début de chaque paragraphe se trouve un symbole, indiquant au lecteur quel membre de la Horde s’exprime, de plus, il le fait en fonction de son sens prioritaire (visuel, kinesthésique etc). Cela donne forcément une approche différente des événements car chacun ne perçoit pas l’importance d’un fait de la même façon en fonction de ce qu’il est. Plus de vingt personnages prennent la parole et racontent. En outre, il est nécessaire de s’habituer au vocabulaire imaginatif de cet univers ainsi qu’au phrasé d’Alain Damasio ; ce sont des aspects du roman qui en rebuteront plus d’un, ce que je peux comprendre.
Ce recueil se démarque totalement des récits de fantasy ou de science-fiction, on adhère ou pas et je pense qu’il est difficile d’avoir un avis mitigé. C’est une lecture exigeante, il ne faut pas se perdre ni perdre le fil de la lutte incessante menée par les protagonistes. Chacun apporte sa pierre à l’édifice et ils ont besoin d’être ensemble pour avancer.
"Moins que d'autres, je ne savais si le but de notre vie avait un sens. Mais je savais, plus que quiconque, qu'elle avait une valeur."
La mission de la Horde : comprendre les neuf formes du Vent, remonter l'univers à pied et atteindre l'Extrême-Amont, où personne n’est jamais allé. Tout a été pensé depuis longtemps, ses membres ont été choisis, formés dans cet ultime but. La quête est ardue, difficile, rien n’est prévisible. Un monde plat, battu par les vents et un seul combat : avancer….
C’est une lecture décoiffante, surprenante, atypique. Je lui ai trouvé quelques longueurs dans certaines descriptions mais je crois que, tout simplement, l’auteur était emporté par son enthousiasme (il a mis quatre ans pour écrire ce bouquin !). Je suis certaine qu’il faudrait que j’en fasse une relecture pour découvrir encore d’autres choses (notamment en ce qui concerne les liens entre les uns et les autres). Peu importe ce qui se passe à la fin, seul le voyage est beau, bercé par les mots d’Alain Damasio. Parce que la richesse de ce périple sans repères dans le temps, est aussi dans la langue que l’auteur magnifie en faisant d’elle un élément primordial, nécessaire, de son histoire, la rendant presqu’humaine tant il lui permet de donner le meilleur. A savoir une poésie de chaque instant qui comme le Vent peut caresser, vibrer, fouetter, vivre……
C’est une lecture décoiffante, surprenante, atypique. Je lui ai trouvé quelques longueurs dans certaines descriptions mais je crois que, tout simplement, l’auteur était emporté par son enthousiasme (il a mis quatre ans pour écrire ce bouquin !). Je suis certaine qu’il faudrait que j’en fasse une relecture pour découvrir encore d’autres choses (notamment en ce qui concerne les liens entre les uns et les autres). Peu importe ce qui se passe à la fin, seul le voyage est beau, bercé par les mots d’Alain Damasio. Parce que la richesse de ce périple sans repères dans le temps, est aussi dans la langue que l’auteur magnifie en faisant d’elle un élément primordial, nécessaire, de son histoire, la rendant presqu’humaine tant il lui permet de donner le meilleur. A savoir une poésie de chaque instant qui comme le Vent peut caresser, vibrer, fouetter, vivre……
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Cassiopée- Admin
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Re: [Damasio, Alain] La Horde du Contrevent
Mon avis :
C'est à la fois un coup de cœur et un livre qui pourrait (presque) me suffire sur une île déserte, tant il occupe, distrait et fournit du carburant pour agir sur sa vie - ou plutôt, son propre vif. Si ce n'est que sur une île déserte, il serait peut-être un peu tard pour en faire quelque chose.
La Horde du Contrevent est à mon sens en premier lieu une utopie, autant qu'elle représente la quête folle de ce groupe de 23 Hordiers, partis d'Extrême-Aval à Aberlaas, où ils ont été formés par le Conseil de l'Hordre, c'est-à-dire envoyés là-bas enfants par bateau et formés à la dure, toujours en collectivité. Ils avaient 11 ans au moment du départ de la Horde, il y a 27 ans au début de l'histoire, alors qu'ils sont déjà bien avancés sur la bande de contre.
Nous prenons donc le Pack en cours de route - de Contre - et suivons chaque point de vue, puisque chacun des membres s'exprimera tôt ou tard, plus ou moins bavard, plus ou moins savant ; chacun des membres a son rôle et sa spécialité, il ou elle est représenté(e) par un symbole. Nous apprendrons vite à reconnaître Sov, le scribe, celui qui rédige le carnet de contre, c'est-à-dire qui tient le journal de la Horde, recense les expériences et erreurs à éviter, Oroshi, l'aéromaîtresse, qui prend une place de plus en plus importante à mesure que progresse le groupe, Caracole, le génial troubadour, l'homme de toutes les surprises, coups d'esbrouffe et retournements de situation, Golgoth, le monumental Traceur, celui qui prend tout le Vent dans la carrure et ne cède jamais d'un pouce, mais encore Pietro, le Prince, l'homme le plus intègre qui soit, Steppe le fou de plantes, Callirrhoé la feuleuse, celle qui entretient le feu, Aoi la sourcière, Alme la guérisseuse, le fauconnier, l'autoursier, les crocs qui tirent le matériel sur leur traîneau... Je ne peux tous les citer, mais une chose est sûre : chaque chapitre apportant son lot d'aventures, parfois à couper le souffle, parfois à ne pas lâcher le livre d'une page, le lecteur est bel et bien chaîné au Pack et avance de concert avec eux, en plein vent.
Le monde sur lequel soufflent les neuf formes de vent, ou plutôt les sept premières, on en apprendra progressivement sur les deux dernières, est un monde figé dans le froid, dans la menace des furvents, tsunamis faits vagues, un monde dans lequel les Abrités, ou les racleurs au pied des tours d'Alticcio, survivent plus que vivent, un monde qui n'est certes pas utopique, qu'on ne saurait situer dans une époque déterminée, ni même dans le futur.
Pourtant, la Horde, elle, est utopie. Utopie de trente années vécues au quotidien face au danger, dans un groupe où le besoin absolu qu'ils ont les uns des autres les a peu à peu tissés dans un même tissu aérien, mais ô combien solide, malgré les coups de gueule, les menues trahisons ou les effroyables catastrophes. Tous pourraient représenter une facette de l'auteur, comme de chacun de nous, il est si évident de se reconnaître en eux comme en un miroir ! Alain Damasio, dans ses remerciements à la fin du livre, cite les influences présentes en chaque personnage - selon lui, il est Golgoth. Allons donc ! On le reconnaîtra tout aussi bien dans Sov, le timide, observateur distancé, ou son pendant Caracole, le bruyant et fantasque troubadour. Ou encore, comme Erg le combattant protecteur, il se sera retranché pour inventer son propre système de défense, le système-Damasio, et croyez-le, il ne nous laissera pas souffler avant d'arriver K.O. à la dernière page.
La Horde est encore une utopie politique, gentiment anarchiste : les Hordiers savent de quel côté de la société ils se trouvent, et pour eux, toute douleur, tout risque encouru pour terminer leur quête et découvrir l'Extrême-Aval vaut, plutôt que d'étouffer sur place dans un abri, avec le vif ralenti, épaissi par l'habitude, la peur d'essayer, la mesquinerie quotidienne de l'existence. Çavec, non, au grand jamais ! Plutôt geler, flamber, se faire déchiqueter par les impacts des vents, résister toujours, dire merde aux maîtres qui les envoient, aller de l'avant derrière Golgoth, vivre dans une sauvage liberté. Ils sont aussi de bons vivants, qui ne négligent pas les banquets, l'amour, mais ne supportent pas longtemps le confort et l'arrêt.
Quand on peut mettre toute la vie humaine dans un livre, c'est bien de l'Art, non ? Mais si cela suffisait à Alain Damasio, il ne serait qu'un auteur parmi d'autres : en plus de cela, il invente une langue tout en remontant le vent, il nous souffle ses trouvailles, vent debout, il nous délivre un festival, un feu d'artifice de merveilles langagières, ça fuse comme les chrones de lumière, comme une voix lactée à la fois lumineuse et musicale, c'est proprement incroyable. Son écriture nous fait si bien voir que nous serions proches de l'hallucination en permanence, s'il ne savait parfaitement doser toute dualité : clair-obscur, son-silence, terre-ciel, expérience-savoir, humain-diVent...
Je termine parce qu'il le faut, en évoquant le problème de classification SF/fantasy : on aurait un peu vite fait de classer La Horde du Contrevent comme pure fantasy, pour la seule raison que le monde dans lequel se déroule le roman est un monde autre, à côté, sans référence à notre monde, notre terre. Certes, cela peut aider à le différencier du fantastique. Pourtant, la SF est bien en ligne de mire : ce monde pourrait très bien être le nôtre à venir, les inventions techniques autour du vent ne sont pas advenues, ni surtout les connaissances spirituelles liées au vif, qui ont beaucoup à voir avec la physique et la mécanique quantique. Mais pourquoi classer ? Cela nous placerait à contrevent du souffle interne de l'œuvre, qui explose toute catégorie. Je serais d'avis de ranger le livre dans le rayon SF poétique, puis de le ressortir dès que possible et de le relire, parce qu'il est unique.
Citations :
Quitte à mourir le ventre troué par un morceau de bois, ils préféreront toujours que ce soit en plein vent, dans la plaine, qu'ici-bas ensevelis dans un puits, les vertèbres rompues sous le poids d'une poutre. Il n'y a rien de rationnel à ces choses-là. La menace, dehors, sera extrême. Ici, elle reste apprivoisable, il suffirait de choisir un bon mur, j'en ai aperçu un ou deux, et de s'attacher. Mais voilà. Ce n'est pas ce que nous allons faire. (Page 517-516)
(...) Je l'abrège ?
C'était une question de pure forme. Je fis quelques pas rapides vers l'amont pour tenter de mettre une distance toute mentale entre le son que j'anticipais et mes oreilles. Je ne fus pas assez véloce. Le fracas mat du marteau dans la fente de l'occiput cloua l'évidence : Erg l'avait abrégé. (Page 509-508)
Ce qu'ils savaient est ce que nous savons : que les hordiers meurent, pas l'esprit du combat. (Page 502)
Nous prenons chaque saison davantage la couleur de ce qui nous traverse. (Page 456)
L'autour est l'oiseau de l'immanence, une foudre horizontale, capable de sauts ascendants, de quasi-voltes en l'air, d'une promptitude magnifique. (...) Il a la PUISSANCE mais ne cherche aucun pouvoir - puisque justement, il PEUT. (Page 441)
Pour lui [Arval, l'éclaireur], les paysages sont des mythes dont il faut défiler la trame. (Page 441)
Je découvrais avec l'âge ce qu'être noble devait à la vigilance, au sens aigu des situations, à la recherche tâtonnante du comportement altier. De l'acte probe. Devait au rejet des paresses nombreuses. (Page 377)
Je reconnaissais sans mal quelques-unes des techniques favorites de Caracole : l'autodérision bien sûr, mais surtout cette façon, plutôt astucieuse, de présenter la réalité de notre monde comme une pure fiction, à peine exagérée, à peine décalée de sa stricte vérité, mais suffisamment toutefois pour créer un effet d'étrangeté qui, outre sa drôlerie, projetait dans nos âmes l'image plutôt exacte de notre familière folie. (Page 350)
Golgoth l'a toujours trouvée "mollasse". Moi je la trouve magnifique : elle s'adapte à chacun, elle prend le temps qu'il faut pour ceux qui peinent. Il n'y a pas de pleurnicheurs dans une Horde, jamais. Ceux qui se plaignent ont une raison, toujours. Une Horde qui s'effondre, ça tient à un membre ou deux mal soutenus. (Page 309)
Un seul racleur qui réussit suffit à faire croire aux autres qu'ils ont tous leur chance. L'exploitation inepte qu'ils subissent tient parce qu'ils envient ceux qui les exploitent. Les voir flotter là-haut ne les révolte pas : ça les fait rêver ! Et le pire est qu'on leur fait croire que seul l'effort et le mérite les feront dépasser cinquante mètres d'altitude ! (Page 211)
La Horde était, dans la sobre extension de ces mots, "tout ce que j'avais". Je ne possédais rien de plus. Pas même un monde intérieur digne d'autarcie tant j'avais été dès l'enfance structuré du dedans par la discipline du collectif. (Page 182)
Moi j'ai longtemps pensé que nous étions sur un vaisseau, un vaisseau de terre qui filait dans l'espace et que le vent axial était généré par ce voyage. Atteindre l'Extrême-Amont, dans cette optique, revenait pour moi à prendre les commandes du vaisseau, quitte à en changer le cap. (Page 84)
C'est à la fois un coup de cœur et un livre qui pourrait (presque) me suffire sur une île déserte, tant il occupe, distrait et fournit du carburant pour agir sur sa vie - ou plutôt, son propre vif. Si ce n'est que sur une île déserte, il serait peut-être un peu tard pour en faire quelque chose.
La Horde du Contrevent est à mon sens en premier lieu une utopie, autant qu'elle représente la quête folle de ce groupe de 23 Hordiers, partis d'Extrême-Aval à Aberlaas, où ils ont été formés par le Conseil de l'Hordre, c'est-à-dire envoyés là-bas enfants par bateau et formés à la dure, toujours en collectivité. Ils avaient 11 ans au moment du départ de la Horde, il y a 27 ans au début de l'histoire, alors qu'ils sont déjà bien avancés sur la bande de contre.
Nous prenons donc le Pack en cours de route - de Contre - et suivons chaque point de vue, puisque chacun des membres s'exprimera tôt ou tard, plus ou moins bavard, plus ou moins savant ; chacun des membres a son rôle et sa spécialité, il ou elle est représenté(e) par un symbole. Nous apprendrons vite à reconnaître Sov, le scribe, celui qui rédige le carnet de contre, c'est-à-dire qui tient le journal de la Horde, recense les expériences et erreurs à éviter, Oroshi, l'aéromaîtresse, qui prend une place de plus en plus importante à mesure que progresse le groupe, Caracole, le génial troubadour, l'homme de toutes les surprises, coups d'esbrouffe et retournements de situation, Golgoth, le monumental Traceur, celui qui prend tout le Vent dans la carrure et ne cède jamais d'un pouce, mais encore Pietro, le Prince, l'homme le plus intègre qui soit, Steppe le fou de plantes, Callirrhoé la feuleuse, celle qui entretient le feu, Aoi la sourcière, Alme la guérisseuse, le fauconnier, l'autoursier, les crocs qui tirent le matériel sur leur traîneau... Je ne peux tous les citer, mais une chose est sûre : chaque chapitre apportant son lot d'aventures, parfois à couper le souffle, parfois à ne pas lâcher le livre d'une page, le lecteur est bel et bien chaîné au Pack et avance de concert avec eux, en plein vent.
Le monde sur lequel soufflent les neuf formes de vent, ou plutôt les sept premières, on en apprendra progressivement sur les deux dernières, est un monde figé dans le froid, dans la menace des furvents, tsunamis faits vagues, un monde dans lequel les Abrités, ou les racleurs au pied des tours d'Alticcio, survivent plus que vivent, un monde qui n'est certes pas utopique, qu'on ne saurait situer dans une époque déterminée, ni même dans le futur.
Pourtant, la Horde, elle, est utopie. Utopie de trente années vécues au quotidien face au danger, dans un groupe où le besoin absolu qu'ils ont les uns des autres les a peu à peu tissés dans un même tissu aérien, mais ô combien solide, malgré les coups de gueule, les menues trahisons ou les effroyables catastrophes. Tous pourraient représenter une facette de l'auteur, comme de chacun de nous, il est si évident de se reconnaître en eux comme en un miroir ! Alain Damasio, dans ses remerciements à la fin du livre, cite les influences présentes en chaque personnage - selon lui, il est Golgoth. Allons donc ! On le reconnaîtra tout aussi bien dans Sov, le timide, observateur distancé, ou son pendant Caracole, le bruyant et fantasque troubadour. Ou encore, comme Erg le combattant protecteur, il se sera retranché pour inventer son propre système de défense, le système-Damasio, et croyez-le, il ne nous laissera pas souffler avant d'arriver K.O. à la dernière page.
La Horde est encore une utopie politique, gentiment anarchiste : les Hordiers savent de quel côté de la société ils se trouvent, et pour eux, toute douleur, tout risque encouru pour terminer leur quête et découvrir l'Extrême-Aval vaut, plutôt que d'étouffer sur place dans un abri, avec le vif ralenti, épaissi par l'habitude, la peur d'essayer, la mesquinerie quotidienne de l'existence. Çavec, non, au grand jamais ! Plutôt geler, flamber, se faire déchiqueter par les impacts des vents, résister toujours, dire merde aux maîtres qui les envoient, aller de l'avant derrière Golgoth, vivre dans une sauvage liberté. Ils sont aussi de bons vivants, qui ne négligent pas les banquets, l'amour, mais ne supportent pas longtemps le confort et l'arrêt.
Quand on peut mettre toute la vie humaine dans un livre, c'est bien de l'Art, non ? Mais si cela suffisait à Alain Damasio, il ne serait qu'un auteur parmi d'autres : en plus de cela, il invente une langue tout en remontant le vent, il nous souffle ses trouvailles, vent debout, il nous délivre un festival, un feu d'artifice de merveilles langagières, ça fuse comme les chrones de lumière, comme une voix lactée à la fois lumineuse et musicale, c'est proprement incroyable. Son écriture nous fait si bien voir que nous serions proches de l'hallucination en permanence, s'il ne savait parfaitement doser toute dualité : clair-obscur, son-silence, terre-ciel, expérience-savoir, humain-diVent...
Je termine parce qu'il le faut, en évoquant le problème de classification SF/fantasy : on aurait un peu vite fait de classer La Horde du Contrevent comme pure fantasy, pour la seule raison que le monde dans lequel se déroule le roman est un monde autre, à côté, sans référence à notre monde, notre terre. Certes, cela peut aider à le différencier du fantastique. Pourtant, la SF est bien en ligne de mire : ce monde pourrait très bien être le nôtre à venir, les inventions techniques autour du vent ne sont pas advenues, ni surtout les connaissances spirituelles liées au vif, qui ont beaucoup à voir avec la physique et la mécanique quantique. Mais pourquoi classer ? Cela nous placerait à contrevent du souffle interne de l'œuvre, qui explose toute catégorie. Je serais d'avis de ranger le livre dans le rayon SF poétique, puis de le ressortir dès que possible et de le relire, parce qu'il est unique.
Citations :
Quitte à mourir le ventre troué par un morceau de bois, ils préféreront toujours que ce soit en plein vent, dans la plaine, qu'ici-bas ensevelis dans un puits, les vertèbres rompues sous le poids d'une poutre. Il n'y a rien de rationnel à ces choses-là. La menace, dehors, sera extrême. Ici, elle reste apprivoisable, il suffirait de choisir un bon mur, j'en ai aperçu un ou deux, et de s'attacher. Mais voilà. Ce n'est pas ce que nous allons faire. (Page 517-516)
(...) Je l'abrège ?
C'était une question de pure forme. Je fis quelques pas rapides vers l'amont pour tenter de mettre une distance toute mentale entre le son que j'anticipais et mes oreilles. Je ne fus pas assez véloce. Le fracas mat du marteau dans la fente de l'occiput cloua l'évidence : Erg l'avait abrégé. (Page 509-508)
Ce qu'ils savaient est ce que nous savons : que les hordiers meurent, pas l'esprit du combat. (Page 502)
Nous prenons chaque saison davantage la couleur de ce qui nous traverse. (Page 456)
L'autour est l'oiseau de l'immanence, une foudre horizontale, capable de sauts ascendants, de quasi-voltes en l'air, d'une promptitude magnifique. (...) Il a la PUISSANCE mais ne cherche aucun pouvoir - puisque justement, il PEUT. (Page 441)
Pour lui [Arval, l'éclaireur], les paysages sont des mythes dont il faut défiler la trame. (Page 441)
Je découvrais avec l'âge ce qu'être noble devait à la vigilance, au sens aigu des situations, à la recherche tâtonnante du comportement altier. De l'acte probe. Devait au rejet des paresses nombreuses. (Page 377)
Je reconnaissais sans mal quelques-unes des techniques favorites de Caracole : l'autodérision bien sûr, mais surtout cette façon, plutôt astucieuse, de présenter la réalité de notre monde comme une pure fiction, à peine exagérée, à peine décalée de sa stricte vérité, mais suffisamment toutefois pour créer un effet d'étrangeté qui, outre sa drôlerie, projetait dans nos âmes l'image plutôt exacte de notre familière folie. (Page 350)
Golgoth l'a toujours trouvée "mollasse". Moi je la trouve magnifique : elle s'adapte à chacun, elle prend le temps qu'il faut pour ceux qui peinent. Il n'y a pas de pleurnicheurs dans une Horde, jamais. Ceux qui se plaignent ont une raison, toujours. Une Horde qui s'effondre, ça tient à un membre ou deux mal soutenus. (Page 309)
Un seul racleur qui réussit suffit à faire croire aux autres qu'ils ont tous leur chance. L'exploitation inepte qu'ils subissent tient parce qu'ils envient ceux qui les exploitent. Les voir flotter là-haut ne les révolte pas : ça les fait rêver ! Et le pire est qu'on leur fait croire que seul l'effort et le mérite les feront dépasser cinquante mètres d'altitude ! (Page 211)
La Horde était, dans la sobre extension de ces mots, "tout ce que j'avais". Je ne possédais rien de plus. Pas même un monde intérieur digne d'autarcie tant j'avais été dès l'enfance structuré du dedans par la discipline du collectif. (Page 182)
Moi j'ai longtemps pensé que nous étions sur un vaisseau, un vaisseau de terre qui filait dans l'espace et que le vent axial était généré par ce voyage. Atteindre l'Extrême-Amont, dans cette optique, revenait pour moi à prendre les commandes du vaisseau, quitte à en changer le cap. (Page 84)
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Re: [Damasio, Alain] La Horde du Contrevent
Je l'ai pris à la médiathèque samedi
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Re: [Damasio, Alain] La Horde du Contrevent
Wow! Que dire de plus elea? J'avais beaucoup aimé ce roman. Merci pour ces beaux souvenirs. XX
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Damasio, Alain] La Horde du Contrevent
Pistou 117 a écrit: Je l'ai pris à la médiathèque samedi
Bonne lecture @Pistou, j'espère qu'il va te plaire ! Tu seras peut-être surprise au départ, il faut insister un peu...
Moulin-à-Vent a écrit: Wow! Que dire de plus elea? J'avais beaucoup aimé ce roman. Merci pour ces beaux souvenirs. XX
Merci @Moulin-à-Vent, ça me fait plaisir que tu y aies retrouvé tes souvenirs de lecture.
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Damasio, Alain] La Horde du Contrevent
elea2020 a écrit:Pistou 117 a écrit: Je l'ai pris à la médiathèque samedi
Bonne lecture @Pistou, j'espère qu'il va te plaire ! Tu seras peut-être surprise au départ, il faut insister un peu...
En effet, j'ai du mal... comme j'ai du retard avec les livres de la médiathèque, je l'ai abandonné au profit d'un Preston et Child, beaucoup plus facile à lire ! Je réessaierai après, mais je ne sais pas si je pourrai reporter (une deuxième foix ) la date de retour
Pistou 117- Grand sage du forum
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Re: [Damasio, Alain] La Horde du Contrevent
Pistou 117 a écrit: En effet, j'ai du mal... comme j'ai du retard avec les livres de la médiathèque, je l'ai abandonné au profit d'un Preston et Child, beaucoup plus facile à lire ! Je réessaierai après, mais je ne sais pas si je pourrai reporter (une deuxième foix ) la date de retour
Il m'est arrivé la même chose avec Les Furtifs, de Damasio aussi : je n'ai pas pu le lire car emprunté à la médiathèque, et pas eu le temps de m'y mettre avant de devoir le rendre. Je l'ai acheté quand j'ai vu l'auteur en conférence à Nantes.
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Damasio, Alain] La Horde du Contrevent
Quel livre !!! Cela faisait longtemps qu'un livre ne m'avait pas happé ainsi. J'ai trouvé l'ensemble excellent aussi bien le fond que le style.
Il faut dire que le livre est assez atypique, vous l'ouvrez et dès la première page vous vous faites de nombreuses remarques : "tiens on commence à la page 700 ??" "c'est quoi ces petits symboles qui apparaissent régulièrement" "oh mais les symboles sont aussi sur le marque page, ok ce sont les personnages" "tiens il manque la moitié des mots sur la premières pages". Et oui car dans ce livre la pagination est inversée et il n'y a pas un, pas deux pas trois mais bien 23 narrateurs ! Des petits symboles vous aideront ainsi à savoir à chaque fois qui est en train de narrer l'histoire. Astucieux, efficace et même si au début on ne cesse de faire des allers retours entre le roman et le marque page, assez rapidement on commence à connaître les symboles des principaux narrateurs ainsi que leurs façons de parler.
Pour ce qui est du contenu les personnages y sont tous bien caractérisés, et le monde de la horde s'avère passionnant mais assez mystérieux. Les descriptions sont assez rare et on comprend le monde souvent au ressenti. Alain Damasio n'explique pas grand chose : il y a un furvent, la trace, des méduses dans le ciel, cherche pas à comprendre et marche car toi le lecteur tu es aussi un hordier et comme eux tu vas comprendre par l'expérience.
Le roman est assez exigeant de ce fait mais j'ai très vite accroché, je dirais au bout de 50 pages ça a commencé a devenir fluide pour moi. Il faut accepter de ne pas tout comprendre. Il n'était pas rare que je ne le lise pas pendant plusieurs jours car je savais avoir besoin d'énergie pour lire ce roman mais quand je le prennais, je ne voulais plus le lacher :-p .
Maintenant parlons de la fin, ça va spoiler dur dur donc ne regarde pas si tu ne veux pas te gacher le plaisir de la lecture :
Il faut dire que le livre est assez atypique, vous l'ouvrez et dès la première page vous vous faites de nombreuses remarques : "tiens on commence à la page 700 ??" "c'est quoi ces petits symboles qui apparaissent régulièrement" "oh mais les symboles sont aussi sur le marque page, ok ce sont les personnages" "tiens il manque la moitié des mots sur la premières pages". Et oui car dans ce livre la pagination est inversée et il n'y a pas un, pas deux pas trois mais bien 23 narrateurs ! Des petits symboles vous aideront ainsi à savoir à chaque fois qui est en train de narrer l'histoire. Astucieux, efficace et même si au début on ne cesse de faire des allers retours entre le roman et le marque page, assez rapidement on commence à connaître les symboles des principaux narrateurs ainsi que leurs façons de parler.
Pour ce qui est du contenu les personnages y sont tous bien caractérisés, et le monde de la horde s'avère passionnant mais assez mystérieux. Les descriptions sont assez rare et on comprend le monde souvent au ressenti. Alain Damasio n'explique pas grand chose : il y a un furvent, la trace, des méduses dans le ciel, cherche pas à comprendre et marche car toi le lecteur tu es aussi un hordier et comme eux tu vas comprendre par l'expérience.
Le roman est assez exigeant de ce fait mais j'ai très vite accroché, je dirais au bout de 50 pages ça a commencé a devenir fluide pour moi. Il faut accepter de ne pas tout comprendre. Il n'était pas rare que je ne le lise pas pendant plusieurs jours car je savais avoir besoin d'énergie pour lire ce roman mais quand je le prennais, je ne voulais plus le lacher :-p .
Maintenant parlons de la fin, ça va spoiler dur dur donc ne regarde pas si tu ne veux pas te gacher le plaisir de la lecture :
- Spoiler:
- A la fin il se trouve que l'extrême amont n'existe pas vraiment, on revient au point de départ. En lisant cela je me suis dis, mouai bof c'était un peu attendu, un peu décevant mais en fait non c'est parfait. On montre ainsi que l'essentiel c'est le voyage mais aussi, souvenez vous, le lecteur fait parti de la horde. Comme eux nous imaginions un extrême amont, comme eux nous sommes déçu de son inexistance. Le livre est exigeant, comme la horde on en a pris plein la gueule, on n'a pas tout compris à ce monde, on a perdu ces personnages auxquels ont s'étaient attachés, on s'est senti épuisé à la fin et comme eux on tombe sur le cul quand à la fin du voyage on se dit "tout ça pour ça !" Alors tel Sov on se retourne, on regarde notre voyage/notre lecture, on regarde ce qu'on a vécu et on sourit, car c'était beau, c'était magique et surtout c'était l'essentiel.
Lorenzo- Membre assidu
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Re: [Damasio, Alain] La Horde du Contrevent
Merci pour cet avis @Lorenzo.
elea2020- Grand sage du forum
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