[Gaborit, Mathieu] Bohème
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[Gaborit, Mathieu] Bohème
Ce livre est composé de deux nouvelles : Les rives d'Antipolie et Revolutsya. Tout d'abord publiées séparément chez Mnémos en format de poche il y a dix ans, une version intégrale retravaillée est sortie depuis en broché. Et comme il faut toujours avoir un pied dans l'actualité, sachez que Folio SF a réédité ce super bouquin en Juin dernier. Il faut savoir que l'histoire ici racontée est la trame de fond pour un jeu de rôle intitulé Ecryme.
Scenario :Après la révolution industrielle, l’Europe a été submergée par une substance étrange et dangereuse, l’écryme. Reliées par un fragile réseau de traverses d’acier, seules quelques cités gouvernées par l’aristocratie capitaliste émergent dans cette mer corrosive. Mais sous le joug de la Propagande, la révolte gronde...
Quand un dirigeable porteur d’une précieuse cargaison clandestine s’échoue dans l’écryme, c’est Louise Kechelev, avocate-duelliste et fille de révolutionnaires praguois, qui est chargée de récupérer la cargaison. Dans la même zone, un régiment de hussards en mission de reconnaissance a été décimé par une mystérieuse crise de folie. Seul survivant, le commandant Léon Radurin doit fuir les foudres de la Propagande. Pour Louise et Léon, c’est le début d’un voyage sans retour aux confins des traverses, où se murmure le nom d’une cité perdue : Bohème.
Vous l'aurez compris : ce roman très particulier nous présente une aventure Steampunk tout à fait passionnante dans un univers jamais dépeint jusqu'alors. Tout d'abord, l'histoire se passe en Europe de l'est, entre Prague et Moscou. En plus de cette ambiance particulière qui n'avait -à ma connaissance- jamais été travaillée, il y a plusieurs éléments très intéressants : Tout d'abord l'Ecryme, une mystérieuse mer de vapeur violacée qui recouvre toute l'Europe. On n'est pas ici dans une véritable uchronie, puisqu'il n'y a pas vraiment de rapport à l'Histoire. Mais on est clairement dans un univers steampunk avec des grosses machines en métal, des dirigeables, de nombreuses références militaires et sociales au XIXème siècle. je dirais d'ailleurs que la première grande qualité de cette histoire est de parler de révolution et de lutte de classe. C'est Octobre rouge de 1917 mais dans un univers tout à fait différent, et un contexte vraiment étrange : Un puissance autoritaire, la Propagande, qui étouffe les émeutes dans le sang et use de sa police politique pour réduire son opposition à néant. Chose importance à préciser, nous ne sommes pas dans une révolution prolétarienne complètement manichéenne : il y a des salauds partout. D'ailleurs, l'héroïne Louise n'a au départ pas grand chose à faire de la révolution. Dans cet univers Steampunk sombre et mystérieux, on suit de nombreux personnages, et ceux ci ont chacun leurs particularités, leurs clans, leurs manières propres d'être des salauds.
Pour vite résumer mes impressions sur ce livre, je dirais d'abord que Mathieu Gaborit confirme son talent à l'écriture : il possède un style bien travaillé, parfois désarçonnant mais jamais trop abstrait. Au niveau de l'histoire, on retrouve souvent les même reproches : un déséquilibre entre les deux nouvelles. En effet, le second épisode met l'héroïne Louise de côté et est de plus en plus elliptique. Parfois, on a du mal a comprendre quelle est la palace des personnages secondaires dans l'intrigue. Les ellipses sont ici un bel effet de style (elles donnent un caractère feuilletonesque à la narration, pari réussi alors que d'autres s'y étaient cassées les dents, comme pour la Ligue des héros) mais elles deviennent parfois obscurantistes : La complexité de ce monde bercé de magie reste volontairement mal expliqué. Tout ce qu'on peut reprocher à Gaborit, c'est d'avoir choisi d'être flou comme une volute de vapeur : Il aurait été selon moi essentiel de rajouter au livre des index avec une présentation de certains personnages et de certaines organisation. une carte aussi aurait été la bienvenue.
En ce qui concerne la fin, le lecteur reste sur sa faim (notez le jeu de mots). Au final, le livre se termine par un gros cliffangher, comme si nous n'avions lu que l'introduction d'une grande fresque. On en redemande donc. Je dois aussi dire que j'ai lu l'ancienne édition (trouvée chez mon bouquiniste) mais que je possède aussi le livre broché, lequel a été retravaillé à la fin. J'ai donc bien l'intention de relire une deuxième fois la fin de ce livre, mais la fin remaniée.
Pour conclure, je souhaite mettre en avant ce livre qui a le privilège d'être unique sans être farfelu : l'histoire qui y est racontée aurait du l'être bien avant. Je considère donc que cette aventure est un pilier de la littérature steampunk, car il va inciter -je le souhaite- des auteurs à mieux développer l'esthétique du XIXème siècle à travers l'Europe centrale et Orientale, ainsi qu'à travers les révolutions prolétariennes. Une belle découverte parfois un peu frustrante par ses lacunes mais qui donnera à ses lecteurs l'envie de relire du steampunk.
Lord Orkan Von Deck
Scenario :Après la révolution industrielle, l’Europe a été submergée par une substance étrange et dangereuse, l’écryme. Reliées par un fragile réseau de traverses d’acier, seules quelques cités gouvernées par l’aristocratie capitaliste émergent dans cette mer corrosive. Mais sous le joug de la Propagande, la révolte gronde...
Quand un dirigeable porteur d’une précieuse cargaison clandestine s’échoue dans l’écryme, c’est Louise Kechelev, avocate-duelliste et fille de révolutionnaires praguois, qui est chargée de récupérer la cargaison. Dans la même zone, un régiment de hussards en mission de reconnaissance a été décimé par une mystérieuse crise de folie. Seul survivant, le commandant Léon Radurin doit fuir les foudres de la Propagande. Pour Louise et Léon, c’est le début d’un voyage sans retour aux confins des traverses, où se murmure le nom d’une cité perdue : Bohème.
Vous l'aurez compris : ce roman très particulier nous présente une aventure Steampunk tout à fait passionnante dans un univers jamais dépeint jusqu'alors. Tout d'abord, l'histoire se passe en Europe de l'est, entre Prague et Moscou. En plus de cette ambiance particulière qui n'avait -à ma connaissance- jamais été travaillée, il y a plusieurs éléments très intéressants : Tout d'abord l'Ecryme, une mystérieuse mer de vapeur violacée qui recouvre toute l'Europe. On n'est pas ici dans une véritable uchronie, puisqu'il n'y a pas vraiment de rapport à l'Histoire. Mais on est clairement dans un univers steampunk avec des grosses machines en métal, des dirigeables, de nombreuses références militaires et sociales au XIXème siècle. je dirais d'ailleurs que la première grande qualité de cette histoire est de parler de révolution et de lutte de classe. C'est Octobre rouge de 1917 mais dans un univers tout à fait différent, et un contexte vraiment étrange : Un puissance autoritaire, la Propagande, qui étouffe les émeutes dans le sang et use de sa police politique pour réduire son opposition à néant. Chose importance à préciser, nous ne sommes pas dans une révolution prolétarienne complètement manichéenne : il y a des salauds partout. D'ailleurs, l'héroïne Louise n'a au départ pas grand chose à faire de la révolution. Dans cet univers Steampunk sombre et mystérieux, on suit de nombreux personnages, et ceux ci ont chacun leurs particularités, leurs clans, leurs manières propres d'être des salauds.
Pour vite résumer mes impressions sur ce livre, je dirais d'abord que Mathieu Gaborit confirme son talent à l'écriture : il possède un style bien travaillé, parfois désarçonnant mais jamais trop abstrait. Au niveau de l'histoire, on retrouve souvent les même reproches : un déséquilibre entre les deux nouvelles. En effet, le second épisode met l'héroïne Louise de côté et est de plus en plus elliptique. Parfois, on a du mal a comprendre quelle est la palace des personnages secondaires dans l'intrigue. Les ellipses sont ici un bel effet de style (elles donnent un caractère feuilletonesque à la narration, pari réussi alors que d'autres s'y étaient cassées les dents, comme pour la Ligue des héros) mais elles deviennent parfois obscurantistes : La complexité de ce monde bercé de magie reste volontairement mal expliqué. Tout ce qu'on peut reprocher à Gaborit, c'est d'avoir choisi d'être flou comme une volute de vapeur : Il aurait été selon moi essentiel de rajouter au livre des index avec une présentation de certains personnages et de certaines organisation. une carte aussi aurait été la bienvenue.
En ce qui concerne la fin, le lecteur reste sur sa faim (notez le jeu de mots). Au final, le livre se termine par un gros cliffangher, comme si nous n'avions lu que l'introduction d'une grande fresque. On en redemande donc. Je dois aussi dire que j'ai lu l'ancienne édition (trouvée chez mon bouquiniste) mais que je possède aussi le livre broché, lequel a été retravaillé à la fin. J'ai donc bien l'intention de relire une deuxième fois la fin de ce livre, mais la fin remaniée.
Pour conclure, je souhaite mettre en avant ce livre qui a le privilège d'être unique sans être farfelu : l'histoire qui y est racontée aurait du l'être bien avant. Je considère donc que cette aventure est un pilier de la littérature steampunk, car il va inciter -je le souhaite- des auteurs à mieux développer l'esthétique du XIXème siècle à travers l'Europe centrale et Orientale, ainsi qu'à travers les révolutions prolétariennes. Une belle découverte parfois un peu frustrante par ses lacunes mais qui donnera à ses lecteurs l'envie de relire du steampunk.
Lord Orkan Von Deck
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Re: [Gaborit, Mathieu] Bohème
Bien que généralement peu convaincu par Gaborit, ce résumé et cette présentation m'ont l'air très sympa. Hop dans la lal...
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